Par Dieudonné ANTOINE-GANGA
Hier soir tout en me vautrant dans les bras de Morphée, j’ai fait un beau rêve dans lequel je me suis trouvé loin de nos atmosphères azotées où tout sent la politique politicienne, la politique des palabres, de la division, de l’exclusion, du tribalisme, de la violence et de l’arrogance, avec ses éternels vilains mots où tout se résume aux conflictualités inévitables. J’étais aussi dans le calme rassurant et rafraichissant d’où se dégageait la véritable paix des cœurs et des esprits ; dans le calme qui sent bon la nature, loin encore de nos villes bruyantes, suffocantes et embouteillées de Brazzaville et de Pointe-Noire avec leurs « agents de dérégulation » de la circulation à tous les carrefours et coins des rues et avenues, j’ai regoûté aux joies simples qui traduisent vraiment, le vivre ensemble dans la chaleur fraternelle qui boutonne l’espoir. Oui, j’étais quelque part au Congo, en présence de tous mes compatriotes venant des villages du Nord, du Sud, de l’Est et de l’Ouest. C’était on ne peut plus beau et instructif, cet élan de tous nos compatriotes rassemblés célébrant ainsi des vertus qui ne courent presque plus nos rues, nos avenues, nos villages et nos villes : la solidarité, la générosité, le respect des autorités qui nous gouvernent et des aînés étaient mis en exergue ; ce respect qui fait l’union et la force de nos familles, qui mobilise toutes les énergies et magnifie , en actes et en paroles ce qui donne un sens à notre histoire commune congolaise : le vivre ensemble, dans nos diversités, pour se considérer toujours frères et sœurs.
Il m’a semblé avoir vécu dans ce rêve des joies comme neuves, qui me réconciliaient avec tant de valeurs qui se perdent malheureusement, ces temps-ci, dans notre pays dont la devise est pourtant très éloquente : « Unité-Travail-Progrès », et ce du fait de nos élans maladroits voire égocentriques. Cela nous a donné quoi ? Création des milices, violences, exclusion, pluralité d’idéologies, pluralités d’expression, pluralité de palabres, avec tous les excès, même dans le choix de ceux qui vont diriger pour un temps le pays. Autant de phrases, de paroles et de querelles pour aller à l’élection présidentielle qui pointe à l’horizon. Autant de querelles même pour désigner un chef de canton, de terre, de village, de quartier, de bloc dans le pur respect de la tradition. Et quand le parti politique s’en mêle… quelles désolations, quelles frustrations, quels ruminements. Ce qui était imaginable, hier, grâce aux vertus du dialogue pour s’entendre sur l’essentiel, qui censurait tous les écarts par rapport à la norme, à l’exclusion, à toutes les violences, physiques ou verbales. Parce que nous étions tous unis par un esprit de fraternité, de famille, sans grande division. Au pire des cas, le Mbongui, le lieu d’éducation, de rééducation à la discipline, au respect, rappelait à l’ordre les enfants « perdus » et les ramenait à retrouver le bon chemin, l’ordre des choses, dans la discipline et le respect de l’autorité parentale et administrative. Nos aînés mettaient tout en œuvre pour que notre société ne fût une société où ne règneraient que l’arbitraire du pouvoir, les intérêts égoïstes, l’arrogance, l’injustice, l’exploitation, l’exclusion, la violence et la démagogie dans chacune de ses expressions. Ils dépassaient aussi toutes ces divisions et querelles stériles pour que les clivages s’effondrent parce que nous sommes tous complémentaires et différents et que nous devons vivre dans la paix « préalable au développement ».
Et quand je me suis réveillé, je me suis retrouvé dans Brazzaville, notre capitale politique, avec ses bruits, ses nuisances, avec des débats qui se suivent et se ressemblent avec leur cortège de laudateurs et autres thuriféraires aux prises de position bien connues, dans des logiques de « blocs qui bloquent tout » pour retomber sur nos conflictualités permanentes qui meublent notre quotidien si chargé de palabres, de rumeurs et de démagogie. J’ai alors pleuré pour mon pays et pour le peuple congolais qui ne souhaite vivre que dans la dignité, l’harmonie, la paix et pour notre devise « Unité-Travail-Progrès » ; et ce, dans le dialogue ouvert qui, comme l’a écrit l’ancien ministre de la République, Joseph Ouabari, « ne serait pas un lieu de règlements de compte, ou de revanche, comme d’aucuns pourraient l’imaginer, sans discernement, à tort et à travers. Mais un espace de concertation et de partage, pour trouver des solutions communes durables aux défis majeurs qu’affronte le Congo et le tirent vers le bas, les remèdes efficaces, adéquats et courageux n’y étant pas apportés. Une occasion de renforcer la cohésion et l’unité nationales, deux valeurs républicaines qui peinent à s’enraciner au Congo, ainsi que la confiance entre tous les acteurs politiques et sociaux du pays » ; une occasion pour que mon rêve devienne une réalité.Vive la République ! Vive le Congo !
Dieudonné ANTOINE-GANGA
Ancien Ministre des Affaires étrangères
Ancien Ambassadeur du Congo-Brazzaville à Washington et à l’Union africaine
Diffusé le 10 juillet 2025, par www.congo-liberty.org
Cher ya Dieudonné , l’arrogance, l’arbitraire, l’injustice, et l’égoïsme des Mbochi, relève d’une barbarie qui s’est imposée dans notre pays par Marien Ngouabi et Sassou Denis qui vient achever le sale boulot ! Une nation c’est la volonté du vivre ensemble et non cette soumission Mbochi que subissent les autres populations du Congo Brazzaville ! Ce pays où les Mbochi s’occupent de tout et les autres sont observateurs !
Merci Mr le ministre pour cet excellent et brillantissime texte patriotique.
Malheureusement, Sassou Nguesso n’écoute que le langage de la force brute et bestiale. Ajouté qu’il est un dieu pour les mbochis.
Le jouydebla Fin approche et tous ces jouisseurs payeront ce qu’ils ont semé, c’est à dire la mort.