CONGO : DE L’OPPOSITION SERRE PIERRE A L’OPPOSITION DES CONSTATS

Le droit de dire non n’est pas une insulte, « la grandeur d’une longue pirogue ne l’empêche pas de chavirer » (proverbe Bambara). Et « être homme, c’est précisément être responsable » (Saint-Exupéry – Terre des hommes).

Le peuple congolais n’est pas un jouet des hommes politiques. L’expérience de la servitude, de la violence, des parenthèses de sang à répétition, des régimes politiques qui ont perdu de vue le bien-être des populations après le colonialisme et le néo-colonialisme, ont donné naissance à une opposition inadaptée et immature à la défense des libertés fondamentales.

A l’heure des bilans de fin d’année et des nouvelles échéances électorales qui se profilent à l’horizon, dans un cadre de manque de transparence, l’opposition locale et l’opposition faisant partie intégrante de la Diaspora résident en Europe, dont le leadership se trouve à Paris, capital du Congo libre depuis le 25 juillet 2009, ne brillent que dans « les constats », attendant désespérément une démocratie qui sera surement imposée de l’extérieur.

Par manque de fédéralisme et de fédérateur de toutes les composantes politiques, je ne me bornerai point à énumérer les échecs d’un pouvoir tant décrié qui a emmené son peuple dans l’abime, ainsi que le bilan négatif de l’opposition qui devrait faire fonctionner la démocratie comme elle a été conçue en Grèce.

Cette opposition, émaillée d’arrogance et de la naïveté des uns et des autres, creuset d’un égo surdimensionné qui rend l’opposition dans son ensemble inefficace au Congo et au sein de la Diaspora.

Comment peut-on remettre le Congo debout dans ce contexte ?

L’opposition congolaise dans son ensemble, pose de gros soucis, son identité est à définir. Cette opposition est à l’heure de sa crucifixion et ses explications usent la vérité. A titre d’exemple, le pseudo rebelle autoproclamé, pasteur Ntoumi, devenu ministre de la réparation des séquelles de guerres, ne cesse de se plaindre du manque de budget du fonctionnement de son ministère, bien que lui et toute son équipe, n’ont pas de problème de salaire.

Parlons vrai : s’agissant de l’opposition serre pierre, cette opposition dite « opposition du ventre », a été incapable d’impulser un soulèvement populaire des forces vives de la nation lors des élections présidentielles truquées, en dépit des violations multiples de la constitution en vigueur et au manque de libertés socio-économiques, cette opposition reste moribonde et se sent très à l’aise dans son rôle de paillasson.

Quant à l’opposition des constats, la plus virulente et la plus acerbe, malgré son éloignement géographique, se croit plus légitime que l’opposition locale. Malheureusement, elle passe son temps à l’élaboration intempestive des manifestes ou pactes républicains à l’image des discours universitaires, demandant une n-ième concertation inclusive sans y dégager des stratégies nécessaires pour y parvenir. Sachant que le parti au pouvoir est dans une logique d’autisme, l’opposition congolaise ne peut point gagner un combat si elle ne collabore pas franchement à la mutualisation des forces de toutes ses structures politiques qui est la pierre angulaire de l’efficacité de la lutte contre les politiques négatives du Parti Congolais du Travail devenu Parti Congolais des Trafiquants (PCT) : l’interpellation à l’aéroport Roissy Charles De Gaulle de la femme du ministre des finances Gilbert ONDOGO en est une belle illustration.

Ces politiques, appliquées pendant 25 ans ont entrainé le Congo aux initiatives PPTE dont certains d’entre nous s’en réjouissent tandis que le peuple a dans sa bouche un morceau de légume coincé entre les dents qui n’arrête pas de faire bouger sa langue.

 

Armand Mandziono alias Cabri mort

Militant Politique

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