Comment Sassou Nguesso utilise les ossements de Savorgnan de Brazza pour sa magie noire et son pouvoir…, PAR PIETRO DI SEREGO

Je voudrais d’abord remercier le Cercle de Réflexion pour des Idées Nouvelles, et mon ami Armand Mandziono, pour m’avoir honoré en me confiant la tâche d’ouvrir cette rencontre. 

Il est vrai qu’on m’a considéré comme un congolais en étant lié par un lien de fraternité avec la plupart des peuples qui habitent le Congo. Ce lien date de l’époque où mon aïeul Brazza, qui avait conclu des traités d’amitié avec les souverains qui contrôlaient les territoires qu’il souhaitait explorer et “ouvrir à l’œuvre civilisatrice de la France”. Le plus connu d’entre eux est le traité signé avec le Makoko des Batéké, mais au cours de mes recherches sur Brazza, j’ai constaté qu’il y en a plusieurs autres qui n’ont pas été moins importants, comme ceux qu’il a signé avec les chefs Kongo et avec les dignitaires des peuples du nord du pays.

De plus, les expériences que j’ai faite au Congo, les liens d’amitié que j’ai construit avec des congolais dans leur pays et en Europe, les rencontres avec les autorités, tout ça m’a porté beaucoup plus en profondeur de ce qui arrive normalement aux blancs qui ont à faire avec le Congo.

Il est vrai aussi qu’en vertu de mes origines italiennes, je me sens proche d’un congolais. Mon pays a aussi une longue histoire de domination étrangère. De plus, il est relativement jeune, son État a été fondé sur des idées qui venaient de l’étranger et qui ne se sont jamais complètement intégrées dans la société italienne. Enfin, l’Italie ressemble plus à un chaudron de cultures et races différentes qu’à l’un des grands Etats-nations dont l’empreinte à crée le monde qu’on voit et vit aujourd’hui. 

La chaleur avec laquelle j’ai été accueilli parmi les congolais m’a touché en profondeur, mais mes origines sont ailleurs et ma connaissance de la réalité congolaise et de l’Afrique Centrale est limitée. Bref, je suis un blanc, et les solutions proposées par les blancs ont très rarement fait du bien aux africains. J’accepte donc avec plaisir l’honneur d’ouvrir cette rencontre, mais je ne vais pas proposer une solution aux problèmes qui affligent la politique congolaise, le pays tout entier, les congolais qui sont là-bas et ceux qui sont partis pour chercher leur bonheur ailleurs. 

Je vais commencer par vous raconter ma plongée dans la politique congolaise, les questions que je me suis posé et les réponses que j’ai trouvé. Je vous raconterai tout ça parce que je pense que ces réponses-là peuvent guider le chemin du renouvèlement de la politique au Congo. 

J’ai commencé à me rapprocher du Congo avec une recherche sur les explorations de De Brazza et de la fondation de l’administration coloniale française. Mais la vraie plongée a commencé quand j’ai été contacté par les autorités congolaises qui cherchaient l’approbation des descendants de l’explorateur pour en transférer les restes dans l’impressionnant mausolée situé au centre de Brazzaville. 

Comme vous le savez, le 3 octobre 2006 le mausolée a été inauguré dans le centre de Brazzaville. Ce mausolée est un paradoxe pour deux raisons : 

En premier lieu, ce monument, le plus grand du Congo, célèbre un explorateur et colonisateur blanc dans un pays qui a été décolonisé il y a 50 ans ; il promeut une identité nationale construite sur l’œuvre colonisatrice de la France et non sur le combat mené par les congolais pour se débarrasser des envahisseurs blancs.

Deuxièmement, l’État congolais a cofinancé la construction d’un monument dont le cout a été d’environ 10 millions d’euros dans une ville ou les services essentiels comme l’électricité, l’eau courante, les écoles et les hôpitaux sont un luxe réservé à une petite minorité. Comme il était prévisible, un cœur de critiques s’est levé de l’intérieur du Congo et à l’international. Même les journalistes du Monde et de la BBC qui avaient étés invités dans les hôtels cinq étoiles de Brazzaville n’ont pas pu s’abstenir de faire des remarques sur le contraste entre le marbre blanc du mausolée et les quartiers dégradés de Brazzaville. 

Mais alors, pourquoi le président-dictateur a-t-il voulu ce mausolée ?

Il n’y a pas une seule réponse à cette question, mais une série de réponses. 

Pour y arriver, il faut d’abord éclairer certains aspects de la vie de Pierre Savorgnan de Brazza.

C’était un homme comme nous, qui pendant son enfance rêvait de l’Afrique comme aujourd’hui les enfants rêvent de Mars. Les fonctionnaires et les militaires français, ainsi que les agents des compagnies coloniales lui ont donné la possibilité d’achever son rêve. Mais Brazza ne savait pas qu’il y aurait un prix à payer : il allait devenir complice de l’un des crimes les plus graves jamais commis par l’homme, l’extermination de 10 millions d’africains en 10 ans et le pillage de leur terre. Quand Brazza se rendit compte que, au lieu de porter le progrès et le bonheur, il avait ouvert une voie à ceux qui ne cherchaient que le profit à n’importe quel prix, il se révoltait contre les compagnies concessionnaires et contre les fonctionnaires coloniaux corrompus par ces compagnies. Mais il était trop tard : tout ce qu’il obtenait était d’être écarté par ceux à qui, il avait donné un véritable empire. Plusieurs années plus tard les violences du Congo indignent le public en Europe et Brazza, l’ami des congolais, est rappelé en service pour mener une enquête qu’on voudrait piloter pour masquer les fautes du rentable système d’exploitation coloniale et résoudre le problème en punissant seulement quelques boucs émissaires. Le refus de Brazza de souscrire cette version des faits et sa décision de dénoncer les violences endémiques et de pointer le doigt contre les compagnies concessionnaires lui coûteront la vie. Le rapport contenant les résultats de son enquête et ses accusations fut enterré suite à un vote du parlement français.

Le dernier chapitre, le plus dramatique, de la vie de Brazza est une histoire cachée par les colonisateurs Français, qui ont fait de l’explorateur aux pieds-nus l’emblème d’une colonisation qu’ils disaient non-violente et bénéfique pour les africains. On a donc exploité la mémoire gardée par les congolais, d’un homme qui s’était révolté contre les siens pour protéger ceux qui, après des décennies de voyage et de vie en Afrique, étaient devenus plus proche de lui que la plupart des blancs. Les ennemis de Brazza ont su se débarrasser de lui et exploiter son œuvre et son héritage à leur avantage. Parmi eux vous trouvez les fondateurs des grandes compagnies comme Bolloré et Total, les mêmes qui ont financé le mausolée.

On arrive donc à une première réponse à la question : « pourquoi le mausolée ? ».

La construction de ce que les Brazzavillois appellent le « temple des Francs-maçons » et les célébrations qui ont suivi ont été une occasion pour un échange de faveurs et d’argent à l’intérieur des réseaux de la Françafrique. Son but a été de consolider des rapports commerciaux dont le commun des mortels ne connaît pas l’importance et l’impact qu’ils ont sur leur vie. Je tiens à préciser qu’il ne s’agit pas d’un complot international comme on le voit dans les films d’espionnage. Nous avons affaire à une série d’individus qui agissent dans leurs propres intérêts dans la vidange institutionnelle et légale qui caractérise les flux de matières premières entre les pays pauvres et le nord du monde. Tout ça se passe, bien sûr, avec la complicité parfois tacite mais toujours présente, des hommes politiques craignant de perdre le soutien de leurs électeurs si « l’ordre mondial » est menacé. Ils sont persuadés, peut être justement, qu’en vertu de cet ordre, a été construit la société de consommations où se baignent les populations occidentales.

Le premier conseil que je suggère aux réformateurs de la politique Congolaise est donc :

Ne vous attendez pas qu’un État étranger ait l’intention de vous aider, ni de vous protéger. Il n’y a aucun intérêt fort à l’étranger qui souhaite que le Congo devienne une démocratie égalitaire et efficace.

Il est toujours dans le champ des rapports entre les congolais et les européens qu’on trouve la deuxième raison d’être du mausolée. L’idée de transférer la tombe de Brazza au Congo est une idée du Makoko Ngouayoulou, prédécesseur du souverain actuel, basée sur les dernières volontés de l’explorateur qui avait demandé d’être enterré en Afrique. Originellement noble, cette initiative avait pour but que l’explorateur puisse reposer parmi ceux qu’il avait respecté et essayé de protéger, dans les lieux où il avait vécu les chapitres les plus importants de sa vie et où, d’après ses écrits, il avait laissé son cœur. Il s’agissait simplement de transférer la tombe de Brazza de Alger à Mbé, sans fanfares ni grosses dépenses. Cela aurait réalisé un désir de l’explorateur et, pourquoi pas, aurait donné de la visibilité au Congo, et peut-être du tourisme, à l’époque du centenaire de la mort de Brazza.

C’est sur ce point-là que Sassou et son entourage ,ont appliqué la même stratégie d’appropriation que j’ai vu s’exercer même dans le cas de la messe pour les victimes des récentes explosions de Brazzaville. Le président-dictateur a invité en Afrique l’un des descendants de l’explorateur le plus vieux, il l’a amené à Mbé en hélicoptère à côté de la séduisante Mme Ayessa et de Jean Paul Pigasse, un français chargé de blanchir l’image sanglante du dictateur pour lui donner une crédibilité internationale. Après la rencontre entre le Makoko et le descendant de Brazza, Sassou Nguesso approuva l’idée du transfert de la tombe et promit d’en appuyer la réalisation. Quelque mois plus tard on posait la première pierre du mausolée de Brazzaville en présence de Chirac et d’un imposteur qu’avait été nommé « Makoko » par Sassou Nguesso lui-même. Au même moment le Makoko Ngouayoulou mourrait empoisonner et un successeur était nommé par les dignitaires Téké.

En s’appropriant cette idée, le président dictateur a essayé de s’affirmer comme le seul véritable détenteur du rôle de lien entre les congolais et le bonheur des blancs ; le seul dépositaire de la légitimation qui vient des blancs, et voilà une deuxième raison d’être du mausolée.

Une fois que la famille Brazza s’est aperçue de ce qui était arrivé au Makoko et des vraies intentions de Sassou, la plupart des descendants ont refusé de participer, et une partie d’entre eux a décidé d’appliquer leur droit de bloquer le transfert des restes de leur aïeul. 

Pour obtenir les restes de De Brazza, Sassou Nguesso et son entourage n’ont pas hésité à mettre en œuvre les mêmes stratégies qu’ils appliquent contre leurs adversaires au Congo.

Ma famille, une structure forte et fragile en même temps, comme le sont les grandes familles ou les cousins éloignés restent en contact, a été divisée. Une partie des descendants de l’explorateur a été cooptée par le régime à travers des gratifications et des dons et ont décidé de donner leur accord au transfert sans poser des conditions. Grâce à cette division interne, Sassou-Nguesso a gagné du temps dans les négociations et ce n’est que le jour avant le transfert de la dépouille, qu’un noyau de descendants Brazza a réussi et obliger Sassou Nguesso de signer un accord prévoyant la reconnaissance et l’invitation aux cérémonies du vrai Makoko ainsi que des interventions en faveur du peuple congolais (qui 6 ans plus tard n’ont pas encore eu lieu).

Mon expérience m’a donc permis d’identifier des stratégies fondamentales du régime dictatorial de Sassou Nguesso : 

L’appropriation de toutes initiatives et la cooptation de certains membres d’un groupe pour neutraliser la force du groupe entier. En effet, le faux Makoko nommé par Sassou est issu des membres de la cour royale Téké. Donc je ne peux que mettre en garde les réformateurs de l’Etat congolais contre ces stratégies en rappelant que tous ceux qui partagent le but d’un Congo démocratique et juste, ne doivent pas se laisser diviser par les divergences d’opinion qui seront sûrement exaspérées par leurs adversaires.

Mais l’histoire du transfert de Brazza a encore beaucoup à nous enseigner. Les descendants Brazza qui avaient signé l’accord avec Sassou Nguesso croyaient avoir achevé une victoire importante. Grâce à cet accord, le vrai Makoko était invité aux célébrations, et on peut dire que les célébrations pour la visite du Makoko à Brazzaville ont été beaucoup plus sincères que celles de l’inauguration du mausolée. Mais la victoire de l’accord était seulement symbolique. Pourquoi ? Là on arrive à la troisième et plus importante raison d’être du mausolée. 

C’est sur le plan spirituel et magique, celui qui intéresse le plus Sassou Nguesso, qu’il a été le plus gagnant. En effet, ayant obtenu le soutien d’une partie de la famille Brazza qu’il avait coopté, Sassou Nguesso envoyait immédiatement des émissaires à Alger, chargés de profaner la tombe de l’explorateur et d’en prélever les restes.

Le reste de la famille avait aussitôt appris la profanation, mais ne pouvait pas en comprendre l’importance. 

En s’appropriant des restes de Brazza, en les utilisant dans le cadre des rituels du Nkani, Sassou Nguesso s’est emparé du charisme et de la force spirituelle de celui qui a fondé le pouvoir étatique au Congo, au Gabon et en Centrafrique. Grâce au film qu’on a tourné au cours de la profanation, les ennemis du président-dictateur savent que maintenant ils luttent contre l’héritier du fondateur du pouvoir politique actuellement en vigueur au Congo. Le pouvoir du Makoko lui-même a été affaibli. Brazza, son frère de sang, a été kidnappé et dévoré par le président-dictateur qui a ainsi renforcé son pouvoir au détriment du souverain Téké.

 En tant qu’européen il m’est difficile d’avoir une idée précise du rôle de la spiritualité dans les relations de pouvoir au Congo, et il m’est encore plus difficile de connaître les pratiques et les rituels qui permettent aux hommes d’influencer ces rapports. Mon chemin de recherche dans ce domaine vient juste de commencer. Ce que je sais est que les pratiques adoptées par Sassou Nguesso et son entourage sont le résultat d’une adaptation de la culture traditionnelle aux nouveaux rapports de pouvoir imposés par les marchands d’esclaves et les colonisateurs. Ces étrangers qui pendant des siècles se sont appropriés des corps des africains et ont ainsi drainé la richesse du Continent. En réponse, les croyances et les pratiques liées à l’appropriation des corps ont acquis une position de premier plan dans la tradition africaine pour permettre aux africains de se défendre face au pouvoir des colonisateurs. Une fois les colonisateurs partis, ces croyances et ces pratiques ont gardé l’importance disproportionnée qu’ils avaient atteinte dans le cadre de ce mécanisme de défense. De plus, elles se sont développées au profit d’un pouvoir parallèle et opposé au pouvoir traditionnel, c’est à dire au profit des hommes politiques dont l’action s’exerçaient dans la sphère des institutions étatiques.

Ces institutions postcoloniales, exactement comme l’Etat colonial, n’ont pas pris en compte les aspects spirituels qui traditionnellement déterminent les rapports de pouvoir au Congo. L’État est construit selon le modelé de l’Etat-nation de l’Europe Centrale dans un effort utopique qui visait à construire une toute nouvelle structure de pouvoir dans une société qu’on avait déjà une. En Italie on a fait la même chose, et le résultat, 120 ans plus tard, est un État souvent inefficace et distant des citoyens, qui cherchent souvent d’échapper à son influence en se retournant vers ces formes de pouvoir traditionnelles qui ont toujours étés présentes dans leur société, mais qui ont été dénaturés suite à l’apparition d’un pouvoir étatique centrale imposé par l’extérieur.

En conclusion, le premier conseil que je voudrais donner aux refondateurs de l’État congolais est de ne pas s’attendre que les forces étrangères qui agissent au Congo, y compris l’État français, soutiennent la démocratisation du pays. Ils n’ont aucun intérêt à se retrouver à négocier les cargaisons de pétrole avec un État souverain, participé et pluraliste.

Ceci dit, je vais vous dire que j’ai insisté pendant longtemps sur le rôle des influences étrangères sur l’État congolais. Comme le font plusieurs analystes et chercheurs, j’ai donné une grande importance au fait que les hommes politiques au Congo et dans les pays voisins interagissent avec l’extérieur et dérivent une partie de leur pouvoir des forces qui viennent de l’étranger. Voilà pourquoi au début de ma plongée dans la politique congolaise j’ai considéré le mausolée comme un temple de la Françafrique tout-court. 

Récemment, je me suis aperçu avoir oublié un aspect important : les dirigeants congolais (et non seulement) sont avides de richesses, mais leur intérêt fondamental est le pouvoir, et le pouvoir peut être seulement accumulé et exercé localement, même si avec l’aide des influences étrangères. Une fois de plus, c’est l’histoire de mon pays qui m’a rappelé comment ces formes de légitimation étrangère deviennent efficaces seulement s’ils arrivent à influencer les rapports de pouvoir locaux, par exemple en donnant un avantage à une faction sur une autre. 

Il est donc important de ne pas considérer les problèmes du Congo comme étant exclusivement le résultat des influences extérieures. Il faut, bien sûr, se méfier des influences étrangères mais, encore plus, il faut élaborer des mécanismes qui empêchent aux congolais de profiter des ressources du pays pour obtenir ou pour garder le pouvoir au détriment de leurs voisins. 

J’ai constaté aussi comment, pour garder sa suprématie, le régime utilise des stratégies d’appropriation et de cooptation, afin de diviser leurs adversaires comme il l’a fait avec ma famille. Je veux donc suggérer aux individus et aux regroupements qui souhaitent transformer le Congo dans une vraie démocratie de former un front compact en constituant une plate-forme solide avec des objectifs et des valeurs communes sur laquelle sera bâti un État renouvelé. Une fois les objectifs communs identifiés, il faut travailler pour les atteindre, en évitant à tout prix que des divergences d’opinion puissent ralentir ou délégitimer leur œuvre. Il faut d’abord créer de commun accord une arène politique pluraliste et équitable, là où ces divergences pourront émerger dans un débat politique productif. 

Enfin, l’affaire du mausolée m’a permis de constater que la perception et le fonctionnement du pouvoir au Congo, bref la culture politique, est seulement en apparence construite sur les pratiques et les idées portées et imposées par les européens pendant la colonisation. Pour la plupart, cette culture et les pratiques politiques qui en dérivent, sont le produit d’une réaction forte et intime à la domination étrangère : la tradition et la spiritualité congolaise n’ont pas été écrasées par la soi-disant civilisation et par le positivisme des blancs ; au contraire, elles se sont adaptées et ont résisté à la colonisation, à la décolonisation et aux rapports postcoloniaux, tout en restant fondamentales dans la détermination des rapports sociaux et politiques au Congo.

Sassou Nguesso a compris depuis longtemps l’importance de la spiritualité dans les rapports de pouvoir au Congo et il n’a jamais cherché à gérer l’Etat congolais en copiant les principes et les structures de l’État européen. Son pouvoir est enraciné dans la tradition vivante et dans la spiritualité. Donc, pour éviter une répétition du passé, il faut fonder la démocratie au Congo en considérant le rôle de la tradition et la spiritualité dans la détermination des rapports de pouvoir existants dans la société. Je ne veux pas dire de fonder un État spirituel ou religieux, mais, au contraire, de structurer un État laïc et égalitaire de façon que son action et son pouvoir puissent être harmonisé avec les rapports de pouvoir traditionnels.

Mon intervention se termine donc avec un dernier conseil pour les réformateurs de l’Etat congolais : un Congo réellement démocratique ne peut qu’être bâti par des congolais qui décident de rester congolais, et reconnaissent tous les aspects de la culture riche et vivante du pays, sans accepter le cliché qui a été imposé aux congolais par les colonisateurs et qui est resté présent dans l’État postcolonial. Il est l’heure de démolir le mythe de l’africain qui doit être civilisé et détourné de ses vraies racines et de sa culture, desquelles il a honte. Il faut que les congolais s’associent dans la démocratisation de leur pays en entier et dans leur véritable essence, donc avec leur histoire, leurs traditions et leurs valeurs. Comme il l’a dit Mandela : « tout ce qui est fait pour vous sans vous associer n’est pas fait pour vous ».

Par Pietro di Serego, descendant de l’explorateur Savorgnan de Brazza. 

Intervention faite pendant la conférence-débat du 16 juin 2012 à Paris, organisé par le Cercle de réflexion pour des idées nouvelles.

Compte rendu de la conférence du 16 juin 2012 à PARIS sur le thème « l’impératif de la restauration de la démocratie au Congo Brazzaville »

Publié le 26 juin 2012 , par www.congo-liberty.org 

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4 réponses à Comment Sassou Nguesso utilise les ossements de Savorgnan de Brazza pour sa magie noire et son pouvoir…, PAR PIETRO DI SEREGO

  1. antoine dit :

    J’ai été ravi très ravi de vous lire et merci pour toutes ces informations. N’hésitez à nous partager vos resultats de recherche de temps en temps. Merci de votre soutien pour la libération du congo aux mains du féticheur sassou nguesso.

  2. natty-congo dit :

    l homme qui connait toutes les vérité jusqu ‘a l organistion de la messe des victimes de mpila bravo et courage le congolais blanc bqui derange

  3. Bankounda-Mpélé dit :

    Des propos sincères conjugués à de propositions intuitives et pertinentes à compléter bien entendu, mais déjà fort encourageants pour quelqu’un qui connait tout juste l’Etat africain dans ses investigations. On aura remarqué qu’il ne postule pas, même si ce n’est pas sa problématique, pour la théorie de « la scission du Congo » soutenue par certains illuminés, inaptes à opérer un diagnostic rationnel et pertinent des faits, et indéfiniment englués dans un subjectivisme aussi inopérant que rétrograde et contre-performant.

  4. Dieudos Eyoka dit :

     » Je veux donc suggérer aux individus et aux regroupements qui souhaitent transformer le Congo dans une vraie démocratie de former un front compact en constituant une plate-forme solide avec des objectifs et des valeurs communes sur laquelle sera bâti un État renouvelé. »
    Le Front compact ou plutôt « uni » doit avoir pour seul et unique objectif : « le départ du pillard et de son clan ! » Condition sinequanone du renouveau du Congo !

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