« Ils ne savent même pas voler ; même ku yiba ya pamba ba zaba vé ; même ko yiba ya pamba ba yebi té. »
La Conférence Nationale Souveraine avait mis l’accent sur le départ de Sassou et beaucoup moins sur ce qu’allait devenir le pays après. 25 ans plus tard, le Congo se retrouve dans une situation beaucoup plus grave qu’en 1991. Le pays est économiquement ruiné, politiquement déchiré et socialement au bord de l’explosion. Tous les ingrédients qui ont conduit à la chute de Sassou en 1992 sont présents, mais sous une forme plus aigüe. L’économie est à l’arrêt avec une dette extérieure de plus de 120% du PIB ce qui annonce des négociations très rudes avec le FMI. Les retards de salaire s’accumulent, préparant une fronde sociale inédite. À ces deux facteurs déjà présents en 1989 viennent s’ajouter deux éléments aggravants : la guerre du Pool qui accentue la paralysie de l’économie et les scandales financiers (Gunvor, Trafigura et bientôt d’autres) qui achèvent de décrédibiliser le régime qui a lamentablement échoué malgré les énormes moyens à sa disposition. L’émergence économique en 2025 a tourné au désastre total.
Dialogue de sourds
Sassou qui niait royalement l’existence d’une crise post-électorale et occultait la crise sécuritaire au Pool, lui qui refusait orgueilleusement la main tendue de l’opposition pour un dialogue national inclusif est obligé de faire l’amer constat d’un cuisant échec. Il tablait sur un rebond économique et sur une opposition complaisante acquise à sa cause. La persistance de la crise et la pression des partenaires internationaux aboutit à un assouplissement de l’intransigeance du régime. Des signaux sont envoyés vers l’opposition pour un dialogue qui serait, comme toujours, sous l’égide d’un pouvoir arrogant prêt à rouler ses partenaires dans la farine. Cela avait eu lieu à Ewo, à Dolisie, à Sibiti, pourquoi ne réussirait-il pas une nouvelle fois. Sauf que la donne a radicalement changé. C’est désormais le pouvoir qui a un besoin crucial de dialogue. Que fera l’opposition dans ce nouveau paradigme ?
Le rapport de force est en pleine mutation et pas du tout en faveur du pouvoir. Ayant violé la constitution en octobre 2015, organisé un hold-up électoral en mars 2016 et une fraude massive aux législatives de juillet 2017, le pouvoir se croit désormais suffisamment consolidé pour entamer un nième dialogue de dupes. Mais cette fois, le temps joue contre lui. Chaque jour qui passe apporte son lot de révélations désagréables pour le pouvoir. Toutes les malversations qui pouvaient passer inaperçues avec un baril à 140 dollars ne sont plus possibles aujourd’hui. Bien au contraire, il se dégage une impression de grand déballage auquel se livreraient les membres du clan dans une guerre fratricide. Ailleurs, tant de preuves d’incompétences et de corruption auraient conduit à la démission ou la destitution du président, à la chute du système. La devise semble être « Nous avons pillé ensemble, nous coulerons ensemble. » On constate avec effarement que l’incompétence est poussée à l’extrême : « Ils ne savent même pas voler, même ku yiba ya pamba ba zaba vé, même ko yiba ya pamba ba yebi té. » Le régime coulera très certainement, mais à quelle allure et donc au bout de combien de temps et surtout quel prix en paiera le peuple ? C’est à cette question que doit répondre la vraie opposition qui forme la nouvelle majorité républicaine. Si Sassou a joué à la corruption, à l’épuisement et à l’usure de l’opposition, il se trouve pris à son propre piège. Sourd aux appels au dialogue, il risque de récolter ce qu’il a semé, c’est-à-dire un refus pur et simple d’une opposition à son tour sourde à tout compromis.
Chronique d’une fin annoncée
Encore une fois, la question n’est plus « si », mais « quand et comment » ce régime s’écroulera. Saura-t-il négocier une sortie honorable ou jouera-t-il son va-tout jusqu’au bout, jusqu’au suicide politique ?
Sorti honorable ? J’ai longtemps plaidé en faveur de cette issue. Malheureusement, ce qui était encore possible hier, avant la crise du Pool et les derniers scandales financiers semble de plus en plus improbable aujourd’hui. Et chaque jour qui passe nous éloigne un peu plus de la sortie honorable. Quel gâchis ! Sassou doit regretter d’avoir violé la constitution en octobre 2015 et forcé sa réélection en mars 2016. Il est aujourd’hui difficile de lui trouver des circonstances atténuantes, tellement il est pris en flagrant délit sur toute la ligne.
Sauf à vouloir se faire hara-kiri, la nouvelle majorité républicaine ne s’assiéra pas à la même table qu’un régime désavoué à l’intérieur et déshonoré à l’extérieur pour négocier un ballon d’oxygène pour un système à bout de souffle et miné par d’énormes contradictions internes. Mais si, par miracle le pouvoir se ravise, ce sera pour négocier la fin du système par un départ négocié. Oui, même les guerres s’achèvent par des traités qui scellent une paix entre d’anciens ennemis pour des années. Sommes-nous capables de négocier avant une guerre imminente et sauver la face de part et d’autre ou préférons-nous sombrer dans une guerre au bout de laquelle le peuple imposera sa volonté ?
Les Nguesso sont-ils capables de négocier un départ à l’amiable ou préfèrent-ils tenir jusqu’à l’effondrement en plongeant le pays dans l’inconnu total ? Seul Sassou peut répondre à cette question.
Le miracle économique et social
Si Sassou est face à un grand dilemme, parallèlement à son départ la majorité républicaine doit aujourd’hui s’atteler à la grande préparation de l’après-Sassou. Ce serait une erreur fatale, comme en 1991-1992 de croire que le départ de Sassou suffira à nous sortir de l’auberge. La Lybie, plongée depuis la mort de Kadhafi dans une interminable guerre civile n’est certainement pas le modèle à suivre. C’est aujourd’hui qu’il faut préparer les conditions d’un rebond économique et d’une cohésion sociale renforcée. Car, au sein du pouvoir, il ne manque pas d’adeptes du « Après-Sassou, le déluge ». Ils agiteront la contestation sociale et la division tribale pour déstabiliser tout nouveau pouvoir. Ils l’ont déjà prouvé en prédisant à Lissouba : « Tu ne t’installeras pas confortablement dans le fauteuil présidentiel, nous te mènerons la difficile jusqu’à ta capitulation »
La majorité républicaine doit être prête à relever ce défi et elle ne le fera qu’en présentant à la nation un projet capable de redresser l’économie en moins de 6 mois et de faire mentir les fossoyeurs de la nation dès le départ de Sassou en évitant une chasse aux sorcières et aux « Mbochis » (qui sont très nombreux à souffrir comme le reste des citoyens congolais). Pour ce double miracle, notre peuple a assez de ressources, tant humaines que naturelles. Mettons-nous au travail dans l’intérêt supérieur d’une proto-nation à reconstruire de fond en comble.
Pascal Malanda
Le Congo Eternel
Nation et Démocratie
Dommage que pour cet article Congo Liberty n’ait pas choisi de l’illustrer avec la vidéo qui fait fureur sur les réseaux sociaux : celle des enfants Okirina et Gokana dans la débauche aux USA avec des prostituées dansant sur des tapis de billets pendant que les Congolais souffrent de la misère et de la faim ; pas seulement dans le Pool
Je redoute l’après SASSOU , tant les réglèments de compte vont structurer la vie congolaise .IL va nous falloir un messie , pour canaliser les forces de revanche , afin d’éviter AU CONGO sa partition ………………..
Les fées ne semblent pas danser en faveur d’un CONGO uni et fort .Les multiples occasions de réconciliation qui ont émaillé notre vie politique , au terme des guerres fratricides ,seront des simples souvenirs .
Les éternels recommencements de mauvaise gouvernance sur fond des assassinats et de pillage des biens publics ,en feront réfléchir plus d’un …………
Cher VAL DE NANTES,
Vous avez raison de redouter l’après-Sassou, il y a trop de haine de vengeance dans l’air. Trop de souffrance et d’injustice. Mais cela nous oblige dès maintenant à œuvrer ardemment à une vraie réconciliation des cœurs et des esprits.
Youlou n’était pas un saint, sa gestion était loin de l’idéal. C’est même lui qui a initié l’idée de parti unique réalisée par Massamba-Débat sous la forme du MNR (à dominance sudiste) et son pendant jeunesse, la tristement célèbre JMNR. Le PCT n’est que le MNR du nord. Mais ce même Youlou avait prédit beaucoup de choses qui se sont réalisées et qui se réalisent encore aujourd’hui. On a lapidé Youlou pour un lit plaqué or, mais on assiste au bradage du pays. Le comble, c’est que ce peuple qui rase les murs aujourd’hui attend comme un diable dans sa boîte le moment de bondir sur Sassou et son clan. Quelle lâcheté !!! Ils sont prêts à couper Sassou et son clan en rondelles et à donner leur chair aux chiens. On les entend murmurer leurs plans et leur haine à travers le Congo. En quoi sont-ils différents de ceux qui rasent le Pool aujourd’hui ? Leur seul idéal : Pousse-toi que je m’y mette et je ferai la même chose que toi. D’aucuns diront : « Nous avons attendu notre tour. »
Cher VAL DE NANTES, si nous voulons sauver le Congo, armons de courage pour barrer la route à tous les extrémistes du nord , du centre et du sud. La meilleure façon d’y parvenir, c’est obtenir le départ de Sassou sans que cela n’entraîne une guerre civile de 10 ans. Sassou s’est condamné lui-même et le plus grand ennemi de Sassou, c’est Sassou. Il avait tout pour partir en paix, il a choisi d’affronter le peuple. Il peut encore se ressaisir et choisir la voie de la raison et du bon sens et éviter au pays une ultime souffrance.
Un peuple uni et debout est capable de miracle. Unissons-nous pour le Congo de demain et non contre les Nguesso qui ont eux-mêmes plongé dans les poubelles de l’histoire depuis octobre 2015, à moins qu’ils ne se ravisent.
Cher VAL DE NANTES,
Le post ci-dessus n’est pas anonyme, j’avais oublié que j’écrivais à partir d’un autre ordi.
Je le signe donc en assumant mes dires:
ardemment à une vraie réconciliation des cœurs et des esprits.
Youlou n’était pas un saint, sa gestion était loin de l’idéal. C’est même lui qui a initié l’idée de parti unique réalisée par Massamba-Débat sous la forme du MNR (à dominance sudiste) et son pendant jeunesse, la tristement célèbre JMNR. Le PCT n’est que le MNR du nord. Mais ce même Youlou avait prédit beaucoup de choses qui se sont réalisées et qui se réalisent encore aujourd’hui. On a lapidé Youlou pour un lit plaqué or, mais on assiste au bradage du pays. Le comble, c’est que ce peuple qui rase les murs aujourd’hui attend comme un diable dans sa boîte le moment de bondir sur Sassou et son clan. Quelle lâcheté !!! Ils sont prêts à couper Sassou et son clan en rondelles et à donner leur chair aux chiens. On les entend murmurer leurs plans et leur haine à travers le Congo. En quoi sont-ils différents de ceux qui rasent le Pool aujourd’hui ? Leur seul idéal : Pousse-toi que je m’y mette et je ferai la même chose que toi. D’aucuns diront : « Nous avons attendu notre tour. »
Cher VAL DE NANTES, si nous voulons sauver le Congo, armons de courage pour barrer la route à tous les extrémistes du nord , du centre et du sud. La meilleure façon d’y parvenir, c’est obtenir le départ de Sassou sans que cela n’entraîne une guerre civile de 10 ans. Sassou s’est condamné lui-même et le plus grand ennemi de Sassou, c’est Sassou. Il avait tout pour partir en paix, il a choisi d’affronter le peuple. Il peut encore se ressaisir et choisir la voie de la raison et du bon sens et éviter au pays une ultime souffrance.
Un peuple uni et debout est capable de miracle. Unissons-nous pour le Congo de demain et non contre les Nguesso qui ont eux-mêmes plongé dans les poubelles de l’histoire depuis octobre 2015, à moins qu’ils ne se ravisent.
Pascal Malanda
A Mr Malanda et co.
Biensur,il faudra relever le defi de l’apres Sassou et sa cohorte mais ne faites pas comme Monseigneur Nkombo, pas de clemence avant la justice.
La vraie,equitable et impartiale justice Congolaise doit passer avant et elle est la seule a decider s’il y a clemence ou pas.
La grosse betise de Mr Nkombo ne doit plus se repeter.