Par Dieudonné ANTOINE-GANGA.
Le 15 Août 2021, notre pays a célébré ses 61 ans d’indépendance, dans la sobriété, comme l’a écrit le journal ‘’La Semaine Africaine’’. A cette occasion, le Premier Ministre Anatole Collinet Makosso a bien voulu affirmer : « …Tout semble avoir été bien pensé par nos pères fondateurs. Le drapeau national est représenté par une bannière aux couleurs vert, jaune et rouge. Le vert symbolise la paix et rappelle les vastes étendues forestières de la végétation congolaise intégrées dans le bassin du Congo, deuxième poumon écologique de la planète après l’Amazonie. Il est également le symbole de notre espérance dans l’avenir économique et social du pays. Le jaune exprime notre volonté d’union et de notre traditionnel sens de l’hospitalité, et le rouge exprime le courage et l’ardeur du peuple congolais ». Après 61 ans, donc après plus d’un demi-siècle, qu’est-il advenu de cette volonté d’union, du traditionnel sens de l’hospitalité, du courage et de l’ardeur du peuple congolais ? Où en sommes-nous réellement aujourd’hui avec la paix et avec l’unité au Congo ? Qu’en avons-nous fait ?
Pour essayer d’y répondre, qu’il me soit permis de réitérer ce que j’avais écrit dans la Semaine Africaine, il y a 4 ans, lors du 57ème anniversaire de l’indépendance de notre pays : « Les 25 décembre 1961 et le 1er janvier 1962, dans ses messages de Noël et de Nouvel An, le premier Président de notre pays, l’Abbé Fulbert Youlou, avait mis en exergue l’unité nationale retrouvée après les malheureux événements de 1959 au cours desquels les militants de son parti, l’UDDIA, et ceux du MSA, parti du Vice-Président Jacques Opangault, s’étaient entredéchirés et entretués. A ce propos, il avait déclaré : « l’unité nationale retrouvée était nécessaire pour le plus grand bonheur de tous les citoyens. Notre nation s’est faite dans l’harmonie et la concorde mutuelle, unissant le Nord et le Sud, l’Est et l’Ouest du pays dans un même idéal de paix, de prospérité et de progrès. Ce qui a été construit, ce qui a été atteint n’a pu l’être que grâce à vous qui vous êtes montrés les artisans infatigables d’une œuvre commune si digne d’être tentée. Mais la construction d’un pays est une création continue. Il n’est point de pause et le progrès nécessite un effort sans cesse renouvelé. Sachons nous convaincre qu’un Etat comme celui dont nous rêvons, où chacun trouvera de justes possibilités d’épanouissement, un Etat moderne ne peut s’édifier sans le concours actif de chacun – oui de chacun de ses habitants.
Qui que nous soyons, quelle que soit notre place dans la nation, ayons donc la fierté, par notre travail, notre discipline et notre civisme, d’apporter, dans la paix sociale et l’Union Nationale, notre pierre à l’édifice commun. »
Tous les Présidents qui ont succédé au Président Abbé Fulbert Youlou, à savoir les Présidents Alphonse Massamba-Débat, Marien Ngouabi, Jacques Joachim Yhombi-Opango, Denis Sassou-Nguesso et Pascal Lissouba, n’ont cessé de prôner l’unité nationale et la paix. Ayons l’humilité et l’honnêteté de le reconnaître. Par exemple, lors de la Conférence Nationale Souveraine en 1991, le Président Denis-Sassou-Nguesso a affirmé : « … Voilà pourquoi il nous faut de l’unité et la paix pour reconstruire notre pays. Réunir toutes les conditions d’un consensus national a toujours été au centre de nos préoccupations. Nous n’avons jamais cessé de flétrir tout ce qui peut troubler la paix de nos compatriotes, tout ce qui peut nuire à l’unité nationale…. Jamais nous ne remettrons en cause nos convictions de la paix. La paix dont le Congo a tant besoin pour recouvrer son âme, faire face aux nombreux défis économiques et sociaux, relancer le processus démocratique et restaurer son image de marque, doit être globale et invisible. »
Comme chaque congolais peut le constater, tous les discours de nos anciens et actuel Présidents de la République n’ont pas été souvent suivis d’effet, malheureusement. Le constat que nous faisons est amer. Loin de moi, l’idée de remuer le couteau dans la plaie. Je fais appel à notre honnêteté intellectuelle pour reconnaître qu’il Il est apparu, par exemple, après l’indépendance surtout après la révolution des 13, 14 et 15 août 1963 et le mouvement insurrectionnel du 31 juillet 1968, des enlèvements, des assassinats politiques et crapuleux, des fosses communes et un nouveau vocabulaire de connotation militaro-barbare frisant la haine, la méchanceté, le règlement de comptes, la barbarie et la vengeance : ‘’le pouvoir est au bout du fusil, à bas les réactionnaires, valet de l’impérialisme, fonctionnaires nous oserons, épuration, qui tue par l’épée périra par l’épée, au petit matin, au poteau, faire voyager etc.’’ qui ont donné beaucoup de frissons au paisible peuple congolais. Après la Conférence Nationale Souveraine dont les règles cardinales étaient « Tu ne mentiras point, tu ne voleras point, tu ne tueras point », l’on assista à la création des milices privées, « Cobras, Cocoyes alias Zoulous, Mambas, Ninjas et Requins », suivies plus tard par les Nsiloulous du Pasteur Ntoumi, qui, avec leur ‘’Main de Saint Michel’’, ont écumé le département du Pool.
En 61 ans d’indépendance, il y a eu aussi beaucoup d’événements malheureux dont le plus éloquent et le plus meurtrier est la guerre dite ‘’guerre du Pool’’ qui a duré 19 ans, du 18 décembre 1998 au 23 décembre 2017, date de la signature de l’Accord de Kinkala. Cette guerre qui aura fissuré voire même aura fracturé la paix, l’unité et la confiance entre nous les Congolais. Ce qui a poussé ou pousse certainement quelques compatriotes à avoir affirmé haut, avec courage et sans détour, ce que tous les Congolais du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, pensent et disent tout bas :
1/ Le Premier Ministre Bernard Kolelas : « … l’une des conséquences des événements, c’est l’explosion d’une flambée de haine tribale qui fait qu’aujourd’hui, les Congolais fuient d’autres Congolais, alors qu’ils vivaient ensemble, que le voisin ou le collègue de travail qui, hier, était un ami, est tout-à-coup devenu un ennemi irréductible, du simple fait qu’il n’est pas du terroir. »
2/ Joseph Ouabari Mariotti, ancien ministre de la République : « Au Congo-Brazzaville, la cohésion nationale est aujourd’hui, à la hauteur d’une exigence patriotique, largement partagée par les citoyens. Elle a été gravement fracturée par les violences de 1997 et leurs effets désastreux, à court, moyen et long terme, sur les paisibles populations.
Une cohésion nationale, par ailleurs fissurée du fait des brutalités de la force publique et de l’affrontement politique des camps qui se sont opposés, lors des événements de 2015-2016 nés du changement de la constitution de janvier 2002 par le pouvoir en place.
… De même, les appels à la cohésion nationale, souvent entendus dans les discours officiels n’ont pas toujours l’écho nécessaire parce qu’ils ne trouvent de traduction dans la réalité. N’étant pas accompagnés de décisions tangibles.
Restés au seul niveau des mots, ces appels apparaissent comme relevant de l’incantation et du déni de la véracité. L’Etat congolais, devant être, plus que jamais, l’Etat de tous les Congolais, dans le processus de sa permanente construction, seule la cohésion nationale pourrait faciliter son appropriation par tous les citoyens. »
3/Jean Mandzoungou, grand commis de l’Etat : « En fait notre classe politique n’est pas en mesure de tenir une seule promesse. La réalité aujourd’hui est que nos leaders politiques sont inconstants et hypocrites. Ils renouent facilement avec leurs vieux démons, tant leur pratique montre que la fin justifie les moyens. La violence, la manipulation de l’opinion, la corruption des esprits et la tricherie restent encore des moyens d’action pour la conquête ou la conservation du pouvoir. Les milices, privées ou officielles, loyales ou rebelles, demeurent à cet égard pour les uns et pour les autres, un enjeu stratégique.
Le vrai problème, à notre avis, réside donc dans la nature de notre classe politique (au pouvoir comme hors du pouvoir) : incapable de respecter les règles d’un Etat de droit et de s’enraciner dans une culture démocratique. Le vrai problème est dans la tête de nos responsables politiques. Tant que ceux-ci n’auront pas compris et mis en avant les intérêts fondamentaux de notre peuple, tant qu’ils manipuleront les esprits fanatiques à leur cause égoïste, le pays connaîtra encore et pour longtemps son chemin de croix, avec des simulacres de repentance, de cessez-le-feu, d’accords et autres pactes pour la paix à répétition dont ils seront toujours eux-mêmes les fossoyeurs. »
4/ Joachim Mbanza, alors directeur de la Semaine Africaine : « …La Conférence Nationale Souveraine fut un moment terrible où l’ombre de notre passé maculé de sang, pesa sérieusement sur l’unité nationale. On s’était déchiré, on s’était injurié, on avait voulu mettre d’un côté les assassinats et de l’autre les victimes, pour mettre la lumière sur un passé qui nous avait fatalement rattrapés. Du coup, des plaies s’ouvrirent de nouveau. Mais on en resta là. Aucune affaire ne fut portée devant la justice.
Pour exorciser tout le mal qu’on s’était fait mutuellement sous l’arbre à palabre qu’était la Conférence Nationale Souveraine, on emprunta un chemin tout-à-fait chrétien. Rien de surprenant à cela puisque cette grande assemblée fut dirigée par un prélat plutôt enclin au pardon qu’au châtiment.
Tradition et christianisme accouchèrent donc de cette cérémonie de lavement des mains pour purifier les cœurs de tous les fils et les filles du pays afin de les réconcilier pour une vie nouvelle. Et on avait cru qu’un avenir nouveau s’ouvrait dans le pays. Mais la politique, c’est tout à fait autre chose. En politique les gens sont guidés par leurs intérêts et il y a très peu de place pour les sentiments. Les luttes politiques, la conquête du pouvoir, la défense des intérêts font que ceux qui étaient ensemble hier, s’opposent aujourd’hui. Sur le plan politique, le vice pousse plus facilement que la vertu.
Si hier notre vie politique fut marquée par des assassinats sauvages et injustifiés, que peut-on dire de ce qu’il en est aujourd’hui ? N’a-t-on pas tué sauvagement en l’espace de deux ans ? Ne continue-t-on pas à tuer pour se faire peur dans l’espoir de s’imposer politiquement ? …Ceux qui ont cru à la cérémonie de lavement des mains pour raffermir l’unité nationale n’ont que le cœur meurtri devant le triste spectacle qu’offrent ceux qui nous gouvernent ou aspirent à nous gouverner ».
5/ Les femmes pour la paix au Congo : « Nous, femmes du Congo, conscientes que nous partageons la responsabilité de ce désastre devant l’histoire et lasses de pleurer nos morts, implorons le Tout Puissant afin que l’esprit de pardon et de paix, habite toutes les filles et tous les fils du pays. »
Après 61 ans d’indépendance, la paix est et a toujours été perturbée dans notre pays. Elle est seulement vernisée. Ce qui fissure, cela va sans dire, notre unité. D’autre part la sécurité et la paix y demeurent précaires en de nombreux endroits, particulièrement dans le département du Pool qui, ipso facto, se meurt lentement, pour ne pas dire est mort. Les habitants, humiliés, maltraités, abattus, bombardés ; des mères et des filles violées devant leurs époux, leurs enfants et leurs parents ; tous sont traumatisés et n’ont pas encore retrouvé « la paix des cœurs et la tranquilité des esprits » dont a parlé le Président Denis Sassou-Nguesso, dans les années 1980. Beaucoup d’habitations, de structures, administratives, scolaires, sanitaires et religieuses, des gares du C.F.C.O. y ont été soit détruites soit saccagées. Des arbres fruitiers et du bétail y ont été abattus. Beaucoup de jeunes ne vont plus à l’école ; ceux qui sont nés en 1997, en 1998, 1999, etc. n’ont aucune pièce d’état-civil et ne peuvent pas avoir ipso facto leurs cartes d’identité. Les ex-miliciens ninjas ou nsiloulous ‘’reconvertis’’ s’adonnent à la culture du chanvre indien ou à l’abattage des arbres et des arbustes pour en faire d’une part des fagots de bois de chauffe et d’autre part du charbon. Tout cela au vu et au su de tout le monde ; tout cela au détriment des activités agricoles, plus saines. Toutes ces structures administratives, scolaires, sanitaires et ces gares du C.F.C.O détruites dans le Pool, n’étant toujours pas réparées, sont les stigmates de ces malheureux événements. Certaines populations démunies vivent sous des tentes offertes par les Nations-Unies. Ces tentes où il ne fait pas bon vivre et où il fait très chaud en saison des pluies. Des populations devenues des réfugiés dans leur propre département où d’une part l’on trouve toujours des campements de militaires appliquant la devise ‘’Vae victis’’ et dont les populations ont toujours peur et ne comprennent pas la présence quasi permanente, des barrages militaro-policiers comme au temps de la J.M.N.R., où d’autre part l’un des protagonistes desdits événements, Ntumi et ses fidèles combattants nsiloulous continuent à y faire la pluie et le beau temps. Ntumi, le rebelle traqué hier par les autorités congolaises, Ntumi le veinard à propos de qui, Albert S. Mianzoukouta, directeur de la Semaine Africaine, a écrit : « Notre seigneur de guerre local, Ntumi, semble s’être rangé aux idées de paix. Espérons qu’il ne rumine pas un autre coup fourré meurtrier, dévastateur, dans lequel nous continuerons à chercher le gain qu’il peut en avoir tiré. Contentons-nous de le voir en moins offensif. Pourvu que ça dure. »
Les fils et les filles du Pool, réfugiés dans leur propre département, y errent comme des brebis sans berger en attendant que le gouvernement ne déclare leur département ‘’zone sinistrée’’ et décrète un ‘’ PLAN MARSHALL’’ pour sa reconstruction voire pour l’aider à renaitre de ses cendres, comme le phénix. En tout cas, comme le psalmiste, ils lèvent en vain les yeux vers les montagnes d’où leur viendra le secours d’un deus ex machina. Ils espèrent que leur calvaire prendra fin un jour. L’espoir ne fait-il pas vivre ? Espérons !
Après 61 ans donc, notre génération n’a pas fructifié la paix et l’unité que nous ont léguées nos pères fondateurs, le Président Abbé Fulbert Youlou et le Vice-Président Jacques Opangault. Aussi ai-je honte de notre génération qui n’a rien fait pour les générations futures au détriment desquelles nous avons malheureusement privilégié nos égoïsmes et nos égocentrismes. Certes nos dirigeants ont construit des usines, des édifices et des routes. C’est inéluctable. Il faut le reconnaitre. Malheureusement, construire ne se limite pas à l’érection des infrastructures. Construire c’est unifier le pays et consolider le tissu social et non le briser. Construire c’est dynamiser les couches sociales, non pas pour diviser afin de régner, mais pour les renforcer afin qu’elles contribuent à l’édifice national. Construire c’est vivre en harmonie avec le peuple que l’on gouverne. Construire c’est protéger le peuple tout entier. Construire c’est éduquer, soigner le peuple et lui donner du travail.
Après 61 ans de notre indépendance, que notre génération qui a été ou est complice tacite de toutes ces violences laisse-t-elle en héritage aux générations futures ? De la violence ? De la haine ? De la drogue ? Des gangs ‘’de koulounas, d’Arabes et d’Américains’’ ? Un pays fissuré ? L’école publique étant délaissée au profit des écoles privées dont d’aucunes n’ont de privé que le nom, quelle école notre école leur lègue ? Or, un pays sans jeunesse éduquée et formée est analogue à une gargoulette trouée par le fond. Cette jeunesse à propos de laquelle, Uphrem Dave Mafoula, l’un des candidats aux dernières élections présidentielles de 2021, écrit dans une lettre ouverte au Président Denis Sassou-Nguesso et rapportée par la Semaine Africaine N° 4078 du 13 Août 2021 : « Cette jeunesse à laquelle je m’identifie est aujourd’hui perdue et vouée à elle-même, crie, pleure, et s’interroge sur sa destinée. Cette jeunesse fragilisée et fracturée par une gouvernance qui, jusqu’ici, tarde à croire et trouver en elle l’avenir de toute une Nation. L’écho de ces cris résonne en chaque Congolais et humilie l’image de notre pays. C’est à une mort certaine peut-être programmée que le Congo est en train de se vouer, parce qu’il n’est pas faux de considérer qu’une nation qui se coupe de sa jeunesse, se coupe de sa source de vie et se condamne à mort. La jeunesse congolaise souffre. Cette souffrance est tout d’abord psychologique avant d’être physique. C’est toute une République qui a tourné son dos à ses propres enfants. Quelle incongruité ! » Eu égard à tout cela, notre génération, serait-elle une génération de criminels, de génocidaires économiques et culturels, ou enfin une génération de partisans de la politique de la terre brûlée, ou de la politique de l’autruche, ou encore de la politique ‘’après nous le déluge’’ ? Notre génération serait-elle une génération de laudateurs et de thuriféraires ? Aurions-nous été des lâches ? Pour paraphraser le Cardinal Etchegaray, « nous n’avons pas eu le courage de déshonorer la guerre et la violence partout où elles pavoisaient, de les débusquer partout où elles couvaient ». Après tout, ça n’arrive qu’aux autres. Le Pape Jean XXIII a dit de son côté : « … La guerre est une des plus terribles sanctions. Elle est voulue non par Dieu, mais par les hommes, par les nations, par les Etats et par ceux qui les représentent. Les tremblements de terre, les inondations, les famines, les épidémies sont des applications de lois aveugles de la nature, aveugles parce que la nature matérielle n’a ni intelligence ni liberté. La guerre, au contraire, est voulue par les hommes en connaissance de cause, au mépris de toutes les lois les plus sacrées. C’est pourquoi elle est beaucoup plus grave ».
Je crois qu’il est encore temps de donner la priorité à notre pays et de nous ressaisir pour que la paix, facteur indispensable de développement et pour que l’unité de notre peuple, puissent être les idéaux des générations futures et de nous-mêmes. Sinon, les générations futures viendront un jour cracher sur nos tombes, pour ne les avoir pas préservées de la guerre et de la violence et pour ne leur avoir pas inculqué la culture de la paix. C’est pourquoi , j’affirmerai avec notre compatriote, mon ainé, l’Ambassadeur Daniel ABIBI, ancien Ministre de la République : « Nous ne pouvons pas laisser aux générations futures un Congo déchiré où des « fausses certitudes engendrent des haines implacables. En tant qu’intellectuel, je crois que quand le sort de notre patrimoine commun, le Congo, est en cause, « le politiquement correct » ne devrait pas guider les réflexions des intellectuels. Lorsque ceux-ci s’alignent sur les positions des politiques, ou se désintéressent des problèmes qui minent la patrie, ils abdiquent alors leur rôle de contre-pouvoir, livrant ainsi le pays à toutes les dérives. Un tel abandon des responsabilités participe à ce que l’on appelle ‘’crime de silence’’.… Le retour définitif de la paix de notre pays est au prix du dépassement de chacun. La classe politique congolaise a l’obligation historique de réparer les dommages que ses actions immodérées ont causés au pays. Sa place dans l’histoire en dépend. »
Comme l’a affirmé par ailleurs, de son côté, le Président Denis Sassou-Nguesso, au lendemain de la Conférence Nationale Souveraine « … Nous devons avant tout viser la réconciliation et la reconstruction nationales. Il s’agit de panser nos plaies, non de provoquer de nouvelles déchirures… Faut-il enjamber d’autres cadavres pour arriver à la démocratie et à la paix ? »
Quant au Premier Ministre Bernard Kolelas, il nous a invités à prôner « la paix sociale, la justice, l’entente nationale qui sont un passage obligé pour notre pays. C’est notre seule planche de salut face à la misère sociale qui s’aggrave de jour en jour. C’est pourquoi, nous demandons à tous nos compatriotes d’enlever tout obstacle sur le chemin de la paix, de transcender nos égoïsmes et nos divisions, nos rancœurs et méchancetés inutiles pour la construction d’un Congo démocratique, digne de nos meilleures traditions sociales et morales animées par l’esprit de famille élargie, l’esprit de fraternité et de solidarité agissantes ». Ce qui doit se faire dans un esprit de paix et de dialogue. A ce propos, Gabriel Matsiona, ancien Ministre de la Culture Démocratique et des droits de l’homme disait : « Il n’y a pas de démocratie sans la paix, de même qu’il n’y a pas de développement sans la paix. Il y va de la paix comme de la maladie. Un homme malade ne peut rien faire. Un pays en violence ne peut pas progresser, ni s’organiser. Il n’y a pas de solutions à nos problèmes par la violence. Bien au contraire c’est dans nos esprits, dans nos comportements qu’il faut acquérir de nouveaux réflexes pour faire face courageusement aux nombreux défis qui sont les nôtres. Plus que jamais les données économiques nous obligent au dialogue sur les grands problèmes de notre pays. »
Enfin, je nous demanderais patriotiquement d’avoir la volonté politique pour « oublier ce qui nous divise, pour être plus unis que jamais et pour vivre partout pour notre devise « Unité-Travail-Progrès. » Prenons donc, nous tous, la ferme résolution de construire ensemble notre pays. C’est un défi qui doit aller au-delà de nos propres frustrations, de nos propres échecs, de nos propres haines, de nos propres deuils. Croyons à l’unité et à la paix. La paix est une exigence première de survie de la Nation congolaise pour que l’avenir des générations futures et l’unité redeviennent possibles et pérennes. Evitons aux générations futures « d’enjamber d’autres cadavres pour arriver à la démocratie et à la paix » voire à la vraie paix non vernissée et à la véritable unité nationale. Je ne désespère pas. Je reste en tout cas convaincu que le Congo, notre pays, peut retrouver, grâce à la véritable volonté politique et sincère de chaque congolais, sa grandeur et son unité sans que l’on ne construise entre nous des barrières, des murs de haine, de vengeance, de tribalisme, de régionalisme et de préjugés, mais des passerelles ou des ponts d’amour, de paix et d’unité. « L’amour est le pardon, la paix est son essence, le dialogue est sa joie. L’on ne s’aime réellement que lorsque l’amour devenant miséricorde, pardonne tout, en élevant l’autre au plus profond de son humilité » dixit le Cardinal Emile Biayenda. Qui plus est, comme l’a affirmé Benoît XVI « la violence est une voie qui mène seulement à la douleur, à la destruction et à la mort. Au contraire, le respect et l’amour sont la voie pour à la paix » et à l’unité. J’ai dit.
Dieudonné ANTOINE-GANGA
Ancien Ministre des Affaires étrangère du Gouvernement de Transition 1992
Ancien Ambassadeur du Congo en Ethiopie et aux États-Unis d’Amérique
Diffusé le 03 septembre 2021, par www.congo-liberty.org
LE SOI-DISANT : – « VIVRE ENSEMBLE »
En 61 ans d’indépendance, les Sudistes n’ont présidé aux destinées du Congo que pendant 13 ans. Soit :
– YOULOU = (3 ans)
– MASSAMBA-DEBAT = (5 ans)
– LISSOUBA = (5ans).
A eux seuls les Nordistes totalisent 48 ans et +, à la présidence du Congo (NGOUABI = 9 ans, YOMBI = 2 ans, SASSOU 13 ans + 24 ans).
Si l’on accepte le fameux « VIVRE-ENSEMBLE », la logique voudrait que le prochain président du Congo soit incontestablement un Sudiste.
Il ne peut en être autrement.
Cela est :
– INDISCUTABLE.
– INCONTESTABLE
– IRRESISTIBLE.
– NON-NEGOCIABLE.
TOUS LES SUDISTES DE TOUS BORDS POLITIQUES, MÊME CEUX QUI SONT AU GOUVERNEMENT DEVAIENT VEILLER QU’IL EN SOIT AINSI, ET NON AUTREMENT.
Et les Nordistes mal ou bien pensant devraient l’accepter.
C’est ça le « VIVRE-ENSEMBLE ».
LE DECOR EST ABSOLUMENT TRES EVOCATEUR ILLUSTRANT NOTAMMENT LA PENSEE UNIQUE CHEZ DES ORIGINAIRES DU NORD QUI, DANS LEUR HISTOIRE N’ONT JAMAIS CONNU LE SENS DU DEBAT CONTRADICTOIRE AVEC SA PARTICULARITE DE REVÊTIR UNE CARACTERISTIQUE COMPLEMENTAIRE QUI, ELLE EST MÊME S’INSCRIT DANS UNE DYNAMIQUE CONSTRUCTIBLE DE LA PENSEE ORIGINELLEMENT EMISE. C’EST CE QU’ON APPELLE LE MBONGI CHEZ LES ORIGINAIRES DES CINQ DOIGTS DE LA NATION ( POOL, BOUENZA, NIARI, LEKOUMOU ET LE KOUILOU )
AU NORD LA CRITIQUE EST MAL VUE. ELLE EST CONSIDEREE COMME UNE MENACE, UNE ABSCENCE DE COHESION DU GROUPE. LA CRITIQUE EST SOCIOLOGIQUE UNE AGRESSION. ELLE EST D’AUTANT PLUS AGRESSIVE QU’ELLE EST SOURCE D’AFFAIBLISSEMENT DU POUVOIR DONT LA SEULE LEGITIMITE RESTE LA VIOLENCE. LA RAISON DU POUVOIR N’EST NULLEMENT LA RAISON DES CHOIX STRATEGIQUES QUI FAVORISENT LE PROGRES. SA RAISON EST, SOMME TOUTE, UNE RISPOSTE VIOLENTE A TOUTE FORME DE REMISE EN CAUSE DE L’AUTORITE OU DU POUVOIR. C’EST L’ILLUSTRATION DE LA CHEFFERIE MBOSI OU DU NORD QUE LES NATIFS DES CINQ DOIGTS DE LA NATION N’ONT JAMAIS CONNU. CHEZ EUX, LE CHEF N’EXISTE PAS. ILS NE CONNAISSENT QUE LE MFUMU QUI N’EST NULLEMENT UN CHEF MAIS PLUTÔT UN REPRESENTANT DE L’AUTORITE QUI EST AVANT L’AFFAIRE DE LA COMMUNAUTE.
Cher Ya DIAG , la vraie paix serait l’égalité de chance , pour l’emploi . Or au Congo de Sassou Dénis c’est le plein emploi pour les Mbochi et rien pour les autres groupe ethniques . Surtout la jeunesse du pool qui paient le prix fort . Elle est incitée à la délation qui trahit l’autre . Moi je suis originaire de Mbandza- Dounga à l’époque, j’avais des modèles comme le Docteur Mahouata ou encore Mgr Batantou Barthélemy. Moi je suis ingénieur génie électrique formé à l’école Centrale de Lyon. Sassou Dénis à saboté l’école au pool et favorise la sapologie avec un budget des centaines des millions . Non ya Nganga c’est Etienne de la Boëtie qui disait une nation est une volonté de vivre ensemble .Sassou Dénis ne l’entend pas cette oreille.
Se laver les mains en signe de repentence alors qu’on a pas au prealable demander pardon a ses victimes n’est pas un acte de contrition. C’est plutot un acte de derision. Une fuite en avant.
Et c’est donc pas une surprise que les « pardonnes » de la ceremonie de lavement des mains de juin 1991 aient commis encore plus d’atrocites qu’avant celles dont ils avaient ete pardonnes a la Conference Nationale Souveraine.
Les victimes de la guerre 1997, les nombreux disparus apres les affreontements de 1997, parmi lesquels ceux du Beach de Brazzaville, un peu plus tard les victimes des expeditions punitives dans le Pool, la tuerie des marcheurs a Pointe-Noire qui contestaient pacifiquement le changement de la constitution et le hold up elcctoral qui ‘en etaient suivis, etc.
L’honnete intectuelle voudrait qu’on reconnaisse que le present locataire du palais presidentiel du Plateau a fait pire apres la ceremonie de lavement de mains que ce qu’on lui avait reproche pendant la Conference Nationale Souveraine. Et c’est pas fini. Il pourrait faire encore pire, puisqu’il est de ceux qui croient qu’ils peuvent porter le pays sous les semelles de leurs godasses… The worst might be coming!
Bantsimba Kimpa Joséphine M’vita
Au lieu de construire dans leur pays pour son développement, on préfère se vautrer dans les hôtels des français à 4300€ la nuit, pendant que le peuple souffre par manque (des besoins vitaux selon Abraham Maslow). Dirigeant Congolais zoba.
ALLO ALLO LE PREMIER SINISTRE » MAKOSSO YA NGULU » YOKA LISAPO YA MWANA MBOKA: CLÉMENT MIERASSA https://www.youtube.com/watch?v=F5wBUyldkyE
» La guerre n’est pas voulue par DIEU ,mais par l’homme « . vous avez dit ..
C’est la théodicée de Gottlib LIEBNIEZ ,selon laquelle « le mal ,selon lui , est un fragment dans un océan de bonheur crée par DIEU ( théo ) .
Mais , c’est l’homme , par son libre arbitre ,qui est responsable des maux qui régissent sa vie terrestre .
L’homme congolais , de par cette théorie d’innocence divine , est responsable de tous les crimes qu’il se fomente , pour s’accaparer les plaisirs illimités d’un pouvoir volé au peuple .
L’exercice du pouvoir politique au CONGO est synonyme de la cruauté humaine de laquelle ne sort que misère sociale .Cette conception d’acquisition du pouvoir ne peut que produire désolation , perversion , immoralité et perdition de toute une nation .