Ali Bongo est-il mort pour que Sassou-NGuesso organise à Paris, la succession du Président gabonais ?

Jean-Pierre Lemboumba-Lepandou , Sassou-NGuesso et son petit fils Denis Omar Bongo

Pourquoi Sassou Nguesso a-t-il reçu l’opposition gabonaise à Paris ?

Enfin à Paris, à un jet de pierre de l’Elysée, Denis Sassou Nguesso, s’est logé à l’Hôtel Bristol. Le dictateur congolais y a transféré tout son concentré de nuisance qu’il gère habituellement d’Oyo. A chaque coin du prestigieux palace, qui jouxte également le ministère de l’Intérieur, trois ou quatre gros bras, mercenaires de circonstances, filtrent tout homme noir qui se hasarderait sur ces quelques centaines de mètres de bitume parisien ; en plus, bien entendu, des équipes de policiers et gendarmes qui assurent la protection, sous très haute sécurité, de ce quartier : les voies d’accès du ministère déjà cité, de la rue du Faubourg Saint Honoré, de la rue des Saussaies et bien entendu du palais présidentiel de la République française.

Le décor est planté, le voilà bien installé dans une forteresse telle qu’il les aime, où le luxe et la sécurité ont été poussés au maximum. L’empereur de la Françafrique, qui a pu enfin renouer avec Paris après un enterrement de toutes les réticences, ou presque, du Président Macron à Erevan, pouvait savourer ce qui resterait de sa puissance. Ce lundi 12 novembre, peu lui importait d’avoir été écarté du Sommet sur la Libye. Il s’ouvrait à Palerme à l’initiative de l’Italie qui a su mettre de côté les parasites déjà dans le collimateur de ses propres juges ; en terme clair, les Nguesso dans une version italienne des Biens Mal Acquis. Il n’imaginait pas non plus la presse française (Le Monde et La Croix) révéler ses travers dictatoriaux, la face sordide de sa prison de Brazzaville et les traitements inhumains qu’il ordonne d’infliger à ses hôtes.

Déjà la veille, il avait enregistré le coup de semonce de la diffusion par TV5 Monde du témoignage de Ghys « très » Fortuné Bemba qui avait pu glisser entre ses griffes grâce aux interventions de lanceurs d’alerte, d’ONG internationales (CPJ de New-York, Reporters sans Frontières) et finalement des Etats-Unis et de la France.

Mais, peu importe. Pour lui, le voisin mégalomane, la priorité reste le pouvoir de Libreville, vacant et à portée de main. Le fauve n’est pas repu de ses quarante années de pouvoir totalitaire durant lesquelles il a affamé toute la population congolaise, ou presque, dans une frénésie de plaisirs, de luxe et de dépenses inutiles. Toujours généreux pour la corruption – dixit Jean-Yves Ollivier : «  il se moque de l’argent, il en use comme d’un moyen politique » – il a reçu au Bristol quasiment toute l’opposition gabonaise. En tête, Jean-Pierre Lemboumba-Lepandou, ex-beau-père de Claudia Sassou Nguesso, la veuve de son fils. L’homme, connu sous le nom de « coffre-fort », a été le responsable financier de la campagne électorale de Jean Ping ; lui-même largement sponsorisé durant celle-ci par le tyran de Brazzaville. Salade familiale supplémentaire, les fils, Frank Ping (à Paris depuis quelques jours pour représenter son père) et Denis Christel Sassou Nguesso ont épousé chacun une des filles de la Présidente du Sénat, Lucie Milebou-Aubusson. En cas de vacance du pouvoir, selon la Constitution gabonaise, c’est à elle que devrait revenir l’intérim de la Présidence.

A deux pas de l’Elysée, Denis Sassou Nguesso ne semble pas accorder la moindre considération à une quelconque solution envisagée par la France dans l’actuelle crise gabonaise. Cynique et calculateur, ce coutumier des interférences néfastes tant pour la RCA, le Burundi que pour la RDC en poussant Kabila à se maintenir ; sans compter sa très certaine influence dans le retrait de Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi de l’accord sur la candidature commune à la prochaine élection présidentielle en RDC. Ce dernier est connu pour avoir beaucoup bénéficié de « l’aide » du dictateur congolais.

Quoi qu’il en soit, le faiseur de rois, le saigneur Sassou Nguesso, destine avant tout le trône de Libreville, dans un avenir proche ou, tout au moins, après un quinquennat de transition, à son petit-fils Omar-Denis Bongo Odimba, fils de feu sa fille ainée, Edith. Ce dernier est l’objet de toutes ses attentions et également de tous ses rêves d’étaler l’emprise de sa famille sur les deux pays et pourquoi pas, un jour, bien au-delà.

Dans les premières quarante-huit heures, à part une Rachida Dati dévaluée, aucune personnalité politique française ne s’est donné la peine de lui rendre visite. Patrick Pouyanné, PDG de TOTAL, s’est acquitté d’une réunion de travail avec le kleptocrate congolais, ordonnateur de nouveaux permis « on shore et offshore ». Certains sont localisés sur les tourbières de la Cuvette et ses réserves naturelles. Total Congo, avec de gros sabots, se met doucement mais sûrement sur les pas de Total Birmanie. Cela ne manquera pas de déchainer les foudres des véritables écologistes auxquels Sassou Nguesso réclame « les milliards de dollars promis à Rio, à Marrakech » et dont il n’a toujours pas vu le moindre billet vert pour son Fonds Bleu.

En apparence, indifférent aux publications du journal Le Monde du 13 novembre et du journal La Croix du même jour, sur les conditions de détention de Ghys « très » Fortuné Bemba, l’empereur de la Françafrique circulait dans une très luxueuse Mercédès Maybach, certainement blindée. Curieusement, elle était immatriculée dans le Finistère ; louée ou prêtée par un ami breton.

Rien ne peut plus étonner dans le monde de Denis Sassou Nguesso : les héritiers d’un ancien chauffeur de PDG de compagnie pétrolière figurent maintenant dans le top 10 des plus grandes fortunes de France, des ex-barbouzes qui ont été à ses côtés sont reconverties dans la haute finance pendant que lui-même prend à contrepied les intérêts de la France partout où il peut le faire… Tout en sabotant depuis 40 ans le développement de son propre pays !

Rigobert OSSEBI 

Diffusé le 13 novembre 2018, par www.congo-liberty.org

le dictateur Sassou-NGuesso a loué un Boeing 777 VIP : environ 1.5 millions de dollars pour le Centenaire de l’armistice du 11 novembre à Paris

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6 réponses à Ali Bongo est-il mort pour que Sassou-NGuesso organise à Paris, la succession du Président gabonais ?

  1. Bulukutu dit :

    Comme à l’époque des rois de France, les mariages sont un calculs politiques derrière lesquels se cachent des intérêts géopolitique. Il n’a rien inventé, mais il a été à bon école.

  2. Val de Nantes dit :

    Le pouvoir de Sassou se continentalise au travers des plaisirs sexuels téléguidés.

  3. ANONYME dit :

    Cela peut conduire à un incident diplomatique, ce qui serait regrettable, compte tenu l’histoire des deux peuples. Le Gabon a beaucoup oeuvré pour le Congo, dans les moments difficiles. Après la CNS de 1992, nombre de congolais y étaient partis s’installer, car ils étaient rejetés dans leur propre pays. On ne peut qu’appeler les gabonais à l’unité. Tout en souhaitant que la crise politique à Libreville ne s’accentue point, suite à l’annonce de la vacance involontaire du dirigeant actuel.

  4. alerte generale dit :

    ALI BONGO MORT : SASSOU NGUESSO SERAIT-IL LE PRINCIPAL SOUTIEN FINANCIER ET MILITAIRE DE JEAN PING ? https://www.youtube.com/watch?v=G5hbv41Pkc4&feature=youtu.be

  5. Prince Albert dit :

    À lire et à relire l’article de Rigobert Ossebi qui allait encore plus en détail dans le sujet et qui avait été publié le 20 août 2016
    http://congo-liberty.com/?p=16273

  6. yoka dit :

    Il a été elu et il restera telque dieu veux

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