A PROPOS DU FESTIVAL PANAFRICAIN DE LA MUSIQUE (FESPAM). Par Dieudonné ANTOINE-GANGA

Qu’est-ce que le Festival Panafricain de la Musique (FESPAM) qui va se célébrer à partir du 19 juillet   prochain ? Le FESPAM dont j’avais été élu président du Comité préparatoire, en 1994, lorsque je fus Ambassadeur du Congo à l’O.U.A., fut l’objet d’une résolution du Conseil des Ministres de l’O.U.A., réuni en juillet 1976 à Port-Louis (Ile Maurice) qui avait décidé de l’organisation d’un festival de musique, à raison d’une manifestation tous les deux ans. Le thème dudit festival avait été choisi par le secrétariat général de l’OUA et accepté par la conférence des Ministres Africains de la Culture, en 1986 à Port-Louis et en 1988 à Ouagadougou. Ce choix fut justifié par les raisons suivantes :

  1. La nécessité et l’urgence de sauvegarder les éléments constitutifs du patrimoine musical africain traditionnel. A l’instar de toutes les techniques, savoir-faire et autres formes d’expression qui se développent dans le cadre d’une culture de tradition orale, ces éléments sont menacés à terme, de disparition irrémédiable ;
  2. L’apport significatif de la musique africaine au patrimoine culturel mondial, par le biais des expressions musicales afro-américaines, des Caraïbes, de l’Océan Indien et du Sud de la Méditerranée notamment ;
  3. L’impact socio-économique et socio-culturel de la musique africaine ou d’inspiration africaine en Afrique et dans le monde.

Dans les contacts engagés pour trouver un pays hôte, le secrétariat général de l’O.U.A. a tenu compte de différentes aires culturelles africaines et de la distribution des festivals réguliers ou ponctuels organisés jusqu’ici en Afrique. Au regard de ces deux facteurs, trois pays : la République Démocratique du Congo, Madagascar et notre pays le Congo avaient été consultés. C’est au terme d’un débat houleux et argumenté qu’à la suite du vote que l’organisation du FESPAM fut confiée à notre pays, le Congo qui accepta, sous la présidence de Monsieur Pascal Lissouba, d’abriter le Festival Panafricain de la Musique (FESPAM) lors du Conseil des Ministres de l’O.U.A. de février 1994, présidé par son Excellence Monsieur Benjamin Bounkoulou, alors Ministre des Affaires Etrangères de notre pays, le Congo.

L’orientation donnée au festival dans la phase de conception du projet, par le Secrétariat général de l’O.U.A., a voulu tenir compte des expériences enregistrés jusqu’ici en la matière. Et le Congo, notre pays, a toujours joué un rôle important. Il a toujours été, en tout cas, une plaque tournante, un carrefour et une zone de transit. Donc, historiquement et culturellement, nous avons toujours occupé une position favorable. Cependant, si historiquement Brazzaville la verte, notre capitale, a été la capitale de l’Afrique Equatoriale Française (A.E.F.) et de la France Libre pendant la deuxième guerre mondiale (1939-1945), culturellement, il lui manquait un grand symbole, comme Ouagadougou, par exemple. Sans son Festival Panafricain du Cinéma (FESPACO), Ouagadougou serait-elle aussi légendaire ? Et Rio de Janeiro au Brésil, drainerait-elle autant de touristes, sans son légendaire carnaval ?

Le FESPAM doit redorer le blason de Brazzaville qui a été terni entre temps par les différents événements malheureux de 1993, de 1997 et par la guerre dans le Pool en 1998. Comme il devrait augmenter le niveau des investissements, donner une nouvelle impulsion au tourisme. Ce qui devrait ouvrir de nouveaux emplois et permettre aux opérateurs économiques de « faire des affaires ». Le FESPAM devrait ou doit avoir pour effet de créer une dynamique culturelle susceptible de :

  • Favoriser le brassage entre artistes musiciens et de permettre une connaissance mutuelle ;
  • Promouvoir des rencontres entre les jeunesses des pays africains qui se retrouvent rarement ;
  • Faire le point de la musique africaine ;
  • Susciter de nouvelles vocations afin de perpétuer la pratique de la chanson africaine et de la transmettre à la postérité ;
  • Affirmer l’expression de la Culture et de l’Art congolais dont la renommée a déjà traversé les frontières. Qui plus est, l’attention des médias (des radios et télévisions) du monde sera focalisée sur notre pays, le Congo.

Enfin, comme l’a affirmé l’Ambassadeur Pascal Gayama, ancien Secrétaire Général Adjoint de l’O.U.A., chargé des affaires culturelles, « il ne sera pas juste de voir dans ce rassemblement une simple occasion de divertir. L’objet de ce festival est de jouer un rôle séminal : celui de rallier les Africains entre eux, diaspora y comprise, et contribuer à l’ensemencement d’un champ de solidarité fertile. Car, si la musique est source de vie, elle peut-être aussi source de paix. Ce festival se veut être l’antithèse de tous les génocides, de tous les conflits, de toutes les exclusions, de toutes les discordes. » Est-ce ce but que vise l’actuelle organisation du F.E.S.P.A.M. par notre pays ?

Dieudonné ANTOINE-GANGA

Ancien Ambassadeur du Congo à l’O.U.A

Ancien Ambassadeur du Congo à Washington (USA)

ANCIEN Ministre des Affaires étrangères

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3 réponses à A PROPOS DU FESTIVAL PANAFRICAIN DE LA MUSIQUE (FESPAM). Par Dieudonné ANTOINE-GANGA

  1. pierre martin dit :

    Sans son Festival Panafricain du Cinéma (FESPACO), Ouagadougou serait-elle aussi légendaire ? Et Rio de Janeiro au Brésil, drainerait-elle autant de touristes, sans son légendaire carnaval ?

    reponse de congo liberty

    il n y a pas encore deducation touristique a brazzaville

  2. Samba dia Moupata dit :

    Salut fraternel ya Dieudonné ! Le FESPAM , j’étais en séjour à Brazzaville en 1996 quand le président Pascal Lissouba avait procédé à la première célébration du FESPAM , d’ailleurs j’avais été invité à La Tribune d’honneur par Ngolo Ngouma et le doyen Jean Serges Essou qui étaient les organisateurs. C’est fut une belle réussite. Depuis le FESPAM est devenu une affaire essentiellement des Mbochi de Féreol Ngasaki à Hugues Ondaye tout deux originaires de Komo près d’ollombo non loin D’oyo . Me dit on certains musiciens ont étés prévenu la veille pour jouer au FESPAM, car les subventions de l’union Africaine ont été dilapidées par Sassou Denis et ses parents Mbochi. On est chez les dingues Mbochi…

  3. pierre martin dit :

    mr dieudonne antoine ganga

    pourquoi netes vous pas consultant aupres du ministere des affaires etrangeres?

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