La limitation des mandats est menacée en Afrique, dit la secrétaire d’État adjointe Thomas-Greenfield

Thomas Greenfield

Thomas Greenfield

Deux mandats et c’est fini
Par Linda Thomas-Greenfield

Début août, les États-Unis et les dirigeants africains ont eu leur première occasion de discuter de la sécurité, de la croissance économique, du développement et de la bonne gouvernance au cours du Sommet États-Unis-Afrique à Washington. Pendant trois jours, le président Obama et les dirigeants de quelques 50 pays africains ont discuté des stratégies visant à stimuler la croissance, à créer des possibilités et à soutenir un environnement propice aux générations présentes et futures d’Afrique. La démocratie était au centre de ces entretiens.

Une vaste majorité d’Africains souhaite une plus grande démocratie. En outre, le soutien à la démocratie et aux élections libres et équitables est au cœur de la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance. Selon Afrobarometer qui est la norme de référence pour les sondages d’opinion indépendants en Afrique, 84 % des Africains soutiennent des élections libres et équitables, 77 % rejettent un régime à parti unique et 72 % pensent que la démocratie est préférable à tout autre système de gouvernance. Il ne s’agit pas de données abstraites mais de chiffres décisifs et puissants qui reflètent les opinions réelles de millions de personnes.

La limitation des mandats présidentiels est un aspect fondamental des appels à la démocratie de la population. D’après les sondages d’opinion, 74 % des Africains, soit les trois quarts des hommes et des femmes vivant sur le continent, ne souhaitent pas que leurs présidents occupent leur poste pendant plus de deux mandats consécutifs. Une limitation des mandats inscrite dans la constitution permet un mécanisme de responsabilisation des dirigeants, réduit la tendance à la corruption en garantissant un renouvellement politique et donne aux nouvelles générations l’occasion de briguer un mandat politique et de choisir de nouveaux dirigeants. La limitation des mandats est importante du fait que, comme l’a dit le président Obama au Ghana en 2009, « l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes. »

Quatorze élections présidentielles sont prévues en Afrique d’ici la fin 2016, y compris dans des pays où la limitation des mandats présidentiels est déjà profondément ancrée dans la vie politique. La Tanzanie, la Namibie, le Mozambique et le Bénin auront prochainement des élections où les présidents en poste ne figurent pas sur les bulletins de vote.

Cependant, ailleurs en Afrique, la limitation des mandats est remise en question. Les changements de constitution et l’élimination de ladite limitation diminuent la confiance des populations dans leurs institutions, affaiblissent l’ensemble du gouvernement et ne servent que les intérêts de la personne ou du parti au pouvoir. Dans les systèmes démocratiques, les dirigeants forts respectent la constitution, se retirent lorsque leur mandat prend fin et appuient des élections libres et équitables.

Lors de son intervention au Forum de la société civile qui a eu lieu la veille du sommet de Washington, le secrétaire Kerry a annoncé que les États-Unis « allaient continuer à soutenir la limitation constitutionnelle des mandats comme [ils l’ont fait] dans les pays du monde entier, y compris en Afrique » et « qu’ [ils] allaient exhorter les dirigeants à ne pas modifier les constitutions nationales pour des raisons ou des avantages politiques personnels ». Le respect de la limitation des mandats présidentiels et des constitutions telles qu’elles sont rédigées est crucial pour réaliser les aspirations de tout le continent et renforcer les institutions démocratiques pour les générations futures.

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7 réponses à La limitation des mandats est menacée en Afrique, dit la secrétaire d’État adjointe Thomas-Greenfield

  1. Peut être que le salut viendra des USA , car le président OBAMA fait un très bon diagnostic ! Cependant la position française reste très ambigu face au boucher d’oyo qui a endeuillé plus des cent milles familles congolaises ! Peuples congolais restons vigilant , car le ministre AKOUALA vient d’affirmer que sassou a reçu l’accord de l’Elysée pour organisation du referumdum , afin que le dictateur sanguinaire puis continuer sa démolition du pays !

  2. Isidore AYA TONGA dit :

    Les dictateurs d’Afrique noire francophone sont-ils à deux pas d’humilier leur peuple? Oui, c’est à peu près cela !

    Souvenez-vous, le 26 juillet 2007 à l’université Cheikh-Anta-Diop à Dakar (Sénégal), le discours de Nicolas Sarkosy (ancien président de la république Française 2007-2012) tenait en cette phrase -clé « (…)l’homme africain n’est pas encore entré dans l’histoire humaine(…) ».

    C’est une interprétation simple de la pensée du philosophe germanique Friedrich Hegel sur la raison. Selon Hegel « la raison ne peut penser et agir dans le monde que parce que le monde n’est pas un pur chaos ».

    Oui, l’Afrique noire d’hier fût une tragédie politique, l’Afrique d’aujourd’hui est encore une tragédie politique ou le chaos social et environnemental.

    Le Président Nicolas Sarkosy aurait-il pensé que si « l’homme africain n’est pas entré dans l’histoire humaine parce qu’il n’est pas raisonnable.

    Sinon, comment comprendre que l’Afrique noire concentre elle seule, le plus grand nombre de dictateurs au monde au XXIe siècle? Comment expliquer que ces régimes politiques ne se saisissent pas de la signification entre la raison et les principes démocratiques existant ailleurs dans le monde?

    A la raison s’oppose la mégalomanie, la schizophrénie, la folie des grandeurs, les névroses, psychoses, complexe d’infériorité, psychopathie et sociopathie dont les conséquences antisociales sont l’abus et confiscation irraisonnée du pouvoir, violence, terreur, assassinat politique, génocide, crime contre l’humanité, détournement des richesses et des biens publics de la collectivité ou du peuple souverain.

    On peut tout à faire dire que l’homme africain n’est pas encore entré dans l’histoire humaine.

    A suivre jusqu’en 2016/2024 et +, quelque part dans la dé-civilisation à l’échelle du continent noir.

  3. Kouakou dit :

    Qui ne sait pas que la survie économique de la France dépend étroitement des ressources naturelles de ses ex colonies?
    Donc, la France a intérêt de voir les sassou et consorts durés le plus longtemps aux destinées de leurs pays afin que celle ci puisse toujours bénéficier des largesses dans la signature des contrats de ses firmes multinationales. A travers l’un de leur réseau mafieux la franc-maçonnerie, les responsables français de tout bord profitent de ce système pour continuer à spolier les richesses de ses pays en complicité avec leurs valets locaux qu’ils soutiennent. Mais, ce que la France oublie est que le monde a changé. Et aujourd’hui avec internet, la jeunesse africaine voit ce qui se passe dans d’autres pays et comment les choses sont gérées. Cette jeunesse veut voir a la tête de leurs États des hommes honnêtes, intègres et respectueux des textes fondamentaux. Pendant que les présidents actuels des pays comme la Tanzanie, la Namibie, le Mozambique, le Bénin et le Botswana respecteront le nombre des mandats inscrit dans leurs constitutions. Voilà que sassou, compaore et autres veulent détricoter, modifier ou changer les constitutions de leurs pays. Tout ceci pour qu’ils demeurent a vie au pouvoir. Oui, si l’administration Obama peut nous donner un coup de pouce a nous débarrasser de ses hommes politiques d’une autre époque qui n’ont rien compris des signes de temps. Cela nous enchanterai vivement.

  4. Madouma Lissafi,

    Aux responsables des Assises nationales à Paris,

    Sur zenga-mambu, l’article de Mr Jean Sylvestre Itoua, opposant congolais, un des membres importants de la diaspora résidant en France, soulève des questions d’ordre moral et éthique. Notamment celles ayant trait au mauvais fonctionnement de l’organe coordonnateur des Assises nationales au niveau de Paris.

    Ce constat quasi alarmant pose des interrogations quant à la probité plus que douteuse des dirigeants de cette institution censée construire l’idéal de démocratie de l’ensemble de la diaspora vivant en France ou aux usa.

    Si toutes ces informations sont avérées justes, il se posera des questions sur la crédibilité de ces derniers quant à leur capacité de s’émanciper du pouvoir maffieux et criminel des clans nguesso et sassou à Brazzaville.

    Aussi, tous ceux qui en ont un rôle de manager discrétionnaire dans cette association doivent se prononcer quant aux accusations listées par notre compatriote sur zenga-mambu.

    Ne pas le faire ou tenter de porter un démenti en republiant sur ce site un article relatif à la dernière réception du Coordonnateur, Mr Jean-luc malékat, par la Secrétaire adjointe us aux affaires africaines Mme Thomas Greefrield, n’est pas de nature à redorer le blason des dirigeants des Assises nationales à Paris.

    Il est encore grand temps que cette démarche de clarté dans le fonctionnement de cette institution soit entreprise maintenant. Refuser de le faire portera atteinte à l’honneur de la lutte que l’on s’évertue à faire valider la primauté morale auprès des congolais de l’intérieur et de la diaspora martyrisés.

    C’est une lourde honte que de tels comportements soient actés comme mode de fonctionnement pour tenter de détruire la dictature de sassou et des nguesso.

    Alors, messieurs Malékat, Ndoba, Toungamani, etc. qu’en dites-vous du fonds prescrit par notre compatriote Jean Sylvstre Itoua dans son article paru sur zenga-mambu?

    NB: le 09 juin 2014, à la fermeture des travaux de lancement des assises à Paris, une congolaise, compagne d’un responsable éminent des assises me dit ce qui suit: madouma, crois-tu que les assises vont mener les congolais à la victoire contre sassou? Je répondis par un oui très appuyé.

    Le sourire narquois de cette dame congolaise me doucha! Surtout quand elle ajouta: sassou va gagner: il a l’argent et les hommes.

    Si parmi ces hommes, il y a ceux qui dirigent les Assises à Paris, alors là, la cause est perdue pour haute trahison et que notre compatriote J.S.Itoua fait bien d’alerter les membres de la diaspora de par le monde.

    Fort heureusement, les assises ne sont aucunement le centre de coordination de tous les lutteurs de jour ou de nuit contre la dictature des nguesso et de sassou.

    Il y a encore un espoir de voir un jour la DISSOLUTION DES QUATRE MILICES SCELLEE PAR LES DEMOCRATES CONGOLAIS LORS DES ETATS GENERAUX DE LA NATION AU CONGO BRAZZAVILLE.

  5. Anonyme dit :

    Les Assises Nationales ne sont pas composées seulement de Malékat, Ndoba, Toungamani, et il y a bien d’autres qui ont été peut-être à l’initiative de cette idée de rassemblement que ceux dont on cite souvent à savoir Antoine Kihoulou, Ouabari, Matsiongo, Abigna et bien d’autres qui ne sont pas les moindres dans le débat que connait le pays, qu’on cesse de penser que les Assises se résument qu’a ces trois membres. Quand aux problèmes soulevés par Itoua il est trop tôt d’apprécier la portée, mais dorés et déjà on peut dire que l’analyse qu’il fait est trop légère; le moment voulu on y portera la contradiction.

  6. Dieudos Eyoka dit :

    @Madouma Lissafi
    La vérité ne tiendrait qu’à une publication sur un site internet. L’honneur d’un homme, d’une association ou d’un mouvement ne dépendraient que d’une affirmation partiellement ou totalement mensongère.
    Le Congo depuis une quarantaine d’années est un pays d’hommes et de femmes vendues à un pouvoir corrupteur et assassin. Ces hommes et de femmes avec des poutres dans les yeux n’ont qu’un souci celui de diffamer et salir des Congolais, honnêtes pour la plupart, et celui qu’ils ont mis en avant pour les représenter, Malekat, en prétendant qu’il a été acheté d’une manière ou d’une autre par Sassou et ses sbires…..
    En réalité, l’histoire du Congo se mettra en marche et en avant avec des hommes comme Malekat qui ont toujours refusé et combattu la corruption et non pas avec vos commanditaires corrompus, financiers d’achats d’armements durant les guerres civiles et qui ont toujours confondu les caisses des banques et des ministères qu’ils ont dirigé comme leur cagnotte personnelle…
    Honte à eux et honte à vous de jouer la division ! Le gagnant ne pourrait être que Sassou votre commanditaire et non celui des Assises

  7. Madouma Lissafi,

    A Dieudos Eyoka,

    Je n’entretiens aucun rapport d’intelligence avec J.S. Itoua. Son passé politique m’est totalement inconnu. Aussi, j’ignore absolument le rôle qu’il a joué durant les guerres génocidaires qui ont endeuillé surtout le sud du Congo Brazzaville. Je te laisse la quiétude de tes accusations sur ce dernier.

    Ma réaction est celle d’un congolais qui souhaite l’éclosion d’une nouvelle classe de femmes et d’hommes politiques à la tête de notre pays. Autant te dire, que j’e n’ai nullement craché sur les trois responsables précités dans mon premier post.

    J’ai tout simplement exprimé mon étonnement devant les informations qui ont contredit la quiétude morale des managers actuels des assises nationales sur Paris.

    Libre à toi de bien comprendre ma réaction ou de la médire comme tu le veux. Et je ne t’en veux nullement pour tes injures.

    Tu aurais pu t’en tenir à la réaction de l’auteur du post précédent le tien. Qui estime porter contradiction plus tard. C’est plus intelligent que tes accusations sordides sur ma personne.

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