428 millions de dollars cherchent propriétaire à Brazzaville

Il n’y a pas si longtemps, le Congo-Brazzaville raclait les fonds des tiroirs pour boucler son budget qui avait fondu comme neige au soleil, passant de 4000 milliards de francs CFA à 1800 milliards de francs CFA.

Les salaires, les pensions et les bourses accumulaient les retards. Plusieurs chantiers étaient à l’arrêt. Les pieds de grue au Fonds monétaire international (FMI), à Paris et Washington, au siège des Institutions financières multinationales et privées ainsi que dans les pays du Golfe en passant par les traders pétroliers à la quête du moindre sou étaient légion. Mais, ça, c’était le passé. Le prix du baril de pétrole tutoie aujourd’hui des sommets. Les cours ont atteint 123 dollars (114,70 euros) le baril mardi 31 mai 2022 et le baril de Brent de la mer du Nord a connu une légère hausse le jeudi 2 juin 2022, pour finir autour de 117 dollars (environ 109 euros) à Londres. La demande de l’or noir est repartie à la hausse. Le dollar a repris de vigueur.

QUI PERD GAGNE

Les têtes de gondole du clan Sassou et du PCT (« ce parti voyou », dixit Jean-Claude Beri) ont les étoiles dans les yeux. Ils se frottent les mains. Les caisses du Trésor public du Congo-Brazzaville sont à nouveau remplies à rebord. Chasser le naturel, il revient au galop. Les reflexes d’antan ont refait surface. « A pessa atala té  ». Sassou Nguesso, Anatole Collinet Makosso, Roger Rigobert Andely, Ludovic Ngatsé, Chrystel Sassou et Ingrid Olga Eboucka-Babackas renouent avec les vieilles lubies. Ils ne regardent plus à la dépense. Autre temps, autres mœurs. Les économies de bout de chandelle sont désormais à classer dans le registre du passé. Place à l’exubérance financière avec la contribution à la crise humanitaire en Afrique de 2 millions de dollars de Denis Sassou Nguesso. Bon prince, le Congo-Brazzaville est le premier pays à mettre la main à la poche. Le snobisme de Brazzaville vis-à-vis de 428 millions de dollars logés à la Bank of Marshall est surprenant. Au même moment, Crystal Venture, le Fonds d’investissement du Rwanda vole au secours du Congo-Brazzaville dans le financement de l’agriculture. Etonnant, non. Personne parmi les membres du clan Sassou n’ose revendiquer la paternité de la coquette somme. Ils ont peur de 428 millions de dollars comme de la peste.

AUX ABONNES ABSENTS

Personne ne se bouscule au portillon pour réclamer le pognon de dingue. Dans la Bank of Marshall Islands, 428 millions de dollars y ont été découverts sans que le propriétaire ne le reconnaisse. Selon le mauricien.com, les fonds alimentant ce compte proviendraient de deux comptes appartenant à un dignitaire congolais à Hong Kong et Abu Dhabi. Les américains ont passé l’information au FMI qui a signé un accord d’aide avec le Congo-Brazzaville afin que tout se clarifie. Mais le Congo-Brazzaville insiste ne pas reconnaître le détenteur de ce compte malgré toutes les preuves apportées. Les dignitaires congolais sont soupçonnés de disposer de plus de 14.000 milliards dans différents paradis fiscaux (lescongolais.fr, 28 mai 2022). Les membres du clan Sassou, et non les moindres, sont épinglés et leurs noms sont apparus dans le scandale des panama papersles paradis papers et les pandora papers. Sans être inquiétés à Brazzaville.

PERTES ET PROFITS

Le ministère du contrôle d’Etat dirigé par Jean Rosaire Ibara, la Cour des comptes de Charles Emile Apesse et la haute autorité de lutte contre la corruption avec à sa tête Emmanuel Olita Ondongo réussiront-ils enfin à tordre le bras du procureur de la République André Oko Ngakala ? 428 millions de dollars volés aux populations du Congo-Brazzaville se baladent dans la nature et cherchent désespérément propriétaire. Sans succès. L’ostracisme du Congo-Brazzaville vis-à-vis du compte offshore crédité de 428 millions de dollars agit comme une émulsion révélatrice des pratiques financières de ce petit pays pétrolier d’Afrique centrale gangréné par la corruption, les malversations financières et le détournement des deniers publics. Le Congo-Brazzaville est endetté à hauteur de 116 % du PIB et 86 % après la restructuration de l’encours de la dette par la Chine. Les négociations avec les traders pétroliers et celles relatives à la dette intérieure se poursuivent. Le ministre de la Coopération internationale et de la Promotion du partenariat public-privé, Denis Chrystel Sassou Nguesso, a annoncé le 31 mai 2022, lors du Forum sur le partenariat public-privé, que l’Etat s’est engagé à prendre en charge, via la Caisse congolaise d’amortissement (CCA), la dette sociale de la compagnie aérienne Equatorial Congo Airlines (ECAir).

L’accord signé entre le Congo-Brazzaville et le Fonds monétaire international (FMI) qui a abouti à la conclusion de la facilité élargie de crédits (FEC) assorti de plusieurs conditions de bonne gouvernance tient sur le fil du rasoir tant les scandales financiers sont banalisés.

Le silence est d’or. Brazzaville est peu pressée de dévoiler le nom du propriétaire du compte offshore crédité de 428 millions de dollars au risque de mettre en péril la facilité élargie de crédits du FMI. Se priver de 428 millions de dollars ou se voir ouvrir grandes les vannes de la communauté financière internationale, le choix de Brazzaville est clair. A l’instar de Saint Pierre qui avait renié Jésus sur la Croix ( Marc 14, versets 66-72), le Congo-Brazzaville a pris la résolution de se délester de 428 millions de dollars sur l’autel de la corruption.

Benjamin BILOMBOT BITADYS

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4 réponses à 428 millions de dollars cherchent propriétaire à Brazzaville

  1. le fils du pays dit :

    Ces gens ont traité leur prédécesseur de tous les noms d’oiseaux.
    Ils ont échoué sur toutes les lignes.Un Ministre ça se démission dixit l’autre mais en Oyocratie-ebonga ebonga te toujours meilleur,démission connaît pas.Cette mafia made in Oyoland qui prend figure et l’ampleur sous la barbe du peuple est un autre frein pour le développement.

  2. Val de Nantes dit :

    Le mal du Congo est bien défini…Nul besoin d’un devin pour en débusquer les coupables et comptables du naufrage congolais.
    Ce sont ces écervelés du pouvoir qui passent pour des bons congolais et les autres des simples envieux de leur folle richesse.
    C’est l’envers des valeurs universelles,qui apologient l’honnêteté et donc la raison.
    Avec cette somme , combien des réalisations techniques, technologiques , scientifiques que peuvent opérer et les ingénieurs diasporiques et ceux du pays ?
    Combien des retraites peuvent être payées sur cette somme ?.
    Combien des bourses ?
    Etc ;
    Et demain,ils auront le culot d’oser fermer ce site sous des oukazes des petits dictateurs qu’ils sont.
    Où va ce pays ?…
    En qoui Val de Nantes est plus nuisible que ce voleur qui a oublié de bien cacher cette somme pharaonique ?…
    Ces sommes ne sont que la face de l’iceberg débordé d’un océan des CFA qui n’y ont pas trouvé leur place .
    Ce sont les mêmes salopards qui chercheront à tancer contre ceux qui désirent voir Sassou partir du pouvoir pour le bien du pays.
    Même Ngolo ,le multimillionnaire, en a cure .. Sassou et cie ont plus volé que d’avoir fourni de façon récurrente les deux principales énergies dont la population a besoin , c’est à dire l’eau et l’électricité…
    En qoui la diaspora contestataire est mortifère pour le Congo ?.
    Que le peuple congolais compare nos critiques acerbes contre ce pourri régime et les actes de vol dont se rendent coupables ces imbéciles criminels.

  3. Jean OKOMBA dit :

    A quand les procès intentés pour leurs opinions contre les congolais : Bienvenu MAMBILEMONO, John Benith NZABA, Isidore AYA TONGA. Il y a bientôt 10 ans que ces congolais ont été trainés à la justice pour leurs postures anti Sassou Nguesso et ses acolytes. Mais depuis un moment on en parle plus. Qu’est ce qui se passe pour que la justice se prononce sur ces affaires toujours en instance?

  4. Paul Jean-Ernest OTTOUBA-KASSANGOYE dit :

    @M. Benjamin BILOMBOT
    Wanted. Vous l’avez dit ou presque. Comme dans un de ces films western projetés naguère dans nos salles de cinéma de quartier. Rassurez-vous. Comme ils sont en dialogue permanent avec l’Esprit Saint, ils trouveront bien à qui appartient ce « trésor caché ». Avec la même efficacité, dans l’opacité absolue. FMI, le Trésor Public Français, la BDEAC, tous taiseux en la circonstance. Comme d’habitude.
    Il nous souviendra aussi que les billets de monnaie actuels en circulation dans les pays de la CEMAC auraient dû être remplacés depuis près de trois ans. Rien n’est fait. Panne d’initiative et/ou blocage d’un des pays membres, le Congo. Encore lui. Tout le monde attendrait le feu vert de l’Esprit Saint. Encore et toujours.

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