A peine sortie du joug de l’administration coloniale française, la République du Congo sera le théâtre de troubles socio-politique inter-communautaires mettant au prise d’une part les partisans de la coalition MSA – PPC – GPES et apparentés dirigé par le leader nordiste Jacques Opangault, à l’époqueVice-président chargé de l’administration générale du premier Conseil de Gouvernement Territorial Autonome du Moyen-Congo, alors présidé par le Gouverneur-Chef de Territoire représentant du pouvoir de tutelle métropolitain, à ceux de l’alliance UDDIA – RDA/UMC dirigé par le leader sudiste l’Abbé Fulbert Youlou, qui occupait le portefeuille ministériel de l’agriculture, des eaux et forêts et de la météorologie dans ce premier Conseil de Gouvernement Territorial du Moyen-Congo, au sein duquel les deux forces politiques en présence s’était repartit équitablement les postes suivant la configuration de l’Assemblée Territoriale de l’époque siégeant à Pointe-Noire, d’où éclatera la crise qui éclaboussera de larme et de sang les premières pages de l’histoire politique de notre pays la République du Congo créée le 28 novembre 1958, avant son accession à l’indépendance solennellement proclamé le 15 aout 1960 à Brazzaville par l’Abbé Fulbert Youlou, en présence du ministre d’Etat Français André Malraux, représentant spécial du Président de la Communauté de l’Union Française, le Général Charles de Gaulle.
A la suite des tristement célèbres événements de 1959 consécutive à la contestation de l’élection de l’Abbé Fulbert d’abord en qualité de premier-ministre chef du gouvernement provisoire de la République du Congo, qui seront stoppés net par une intervention musclée des troupes coloniales de l’’armée française, après avoir néanmoins enregistré un bilan macabre de 199 morts, 177 blessés graves et environ 350 cases détruites, un difficile travail de rapprochement en vue d’une réconciliation des leaders des deux principales forces politiques du pays sera entrepris sous l’égide de l’administration coloniale désormais représenté à ces négociations par le haut-commissaire général Yvon Bourges et le haut-commissaire représentant de la République Française au Congo, Guy Georgy.
Les conclusions des négociations laborieuses ainsi amorcés déboucheront entre autre sur :
- La dissolution de l’Assemblée Législative issue des élections du 31 mars 1957, réclamé par la coalition MSA-PPC et apparentés ;
- La confirmation de l’élection de l’Abbé Fulbert Youlou, en qualité de premier ministre-chef du gouvernement, préalablement à son élévation à la magistrature suprême au titre de Président de la République du Congo ;
- L’organisation d’un referendum constitutionnel suivi des élections législatives, municipales, et locales anticipées, en vue de doter le pays en quête de souveraineté d’un Parlement largement représentatif des différentes composantes de la nation congolaise, sur la base d’un député pour 13 000 habitants et d’un mode d’élection à scrutin de liste majoritaire à tour unique, avec un nouveau découpage électoral répartissant le pays en 11 circonscriptions, à savoir : celles : du Djoue, du Pool, de l’Alima-Léfini, de la Likouala, de la Likouala-Mossaka, de la Sangha, de la Bouenza-Louesse, de la Nyanga-Louesse, du Niari-Bouenza, du Niari et du Kouilou.
Après l’annonce de la victoire électorale de son parti UDDIA-RDA, qui parviendra à conforter sa position sur l’échiquier politique national congolais, avec une majorité absolue de 54 sièges soit 57,78% des suffrages contre 10 pour le MSA soit 42,22% de suffrages, l’Abbé Fulbert Youlou lancera un appel pressant de réconciliation à toutes les forces vives de la nation, en déclarant que : « …les élections du 14 juin 1959 n’ont pas été la victoire d’un parti ou d’un programme dans le sens qu’on lui donne en Europe. Elles marquent le début d’une unité nationale qui ne pourra que se renforcer. Par conséquent nous devrons former un seul Congo indivisible et oublier tous nos petits différents antérieurs. Nous sommes tous d’abord et avant tout Congolais du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest… ».
Quelques jours seulement avant l’intronisation du nouveau gouvernement d’union national dans lequel fera partie intégrante Jacques Opangault, en qualité de Vice-Président de la République, Garde des Sceaux Ministre de la Justice et certains de ses partisans, le Congo sera frappé par un deuil suite au décès inopiné du député Jean Félix-Tchicaya, premier parlementaire du pays à l’Assemblée Nationale Française, survenu le 15 janvier 1961 à Pointe-Noire où il était venu se reposer dans sa terre natale. Son dernier vœu a été que les nouveaux Etats indépendants d’Afrique récupèrent une partie de leur patrimoine éparpillés dans divers musées européens.
L’Abbé Fulbert Youlou et son nouveau gouvernement avait tenu à accompagner à sa dernière demeure l’illustre disparu, en mémoire duquel une journée de deuil et des obsèques nationales seront décrétés.
Dans le souci constant de consolider l’unité nationale chèrement acquise par ce consensus politique favorable à la réconciliation nationale, l’Abbé Fulbert Youlou initiera de commun accord avec l’ensemble de la classe politique, les organisations syndicales, les mouvements de jeunesse, et toutes les forces vives de la nation congolaise, un projet de Loi portant institution du Parti Unique en République du Congo qui sera promulgué par le Président Fulbert Youlou en date du 13 avril 1963, après son adoption préalable par l’Assemblée Nationale que présidait alors son successeur au pouvoir, Alphonse Massamba-Debat.
Dans la perspective du couronnement de ce processus de réconciliation amorcé depuis la fin des hostilités de la guerre civile de 1959, par l’instauration officielle du fameux Parti Unique prévu pour le 15 Aout 1963, à la faveur des festivités commémoratifs du 3e anniversaire de la proclamation de l’indépendance, une épreuve de force s’engagera entre le pouvoir en place et le Comité de Fusion des organisations Syndicales (CFS) dirigé par Pascal Okemba-Morlende. Pomme de discorde : approches divergentes sur la démarche du processus de mise en place des instances dirigeantes du Parti Unique, avec la constitution d’un front regroupant quelques leaders politiques et syndicaux d’obédience communiste proches de la FEANF (Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France), des membres de l’épiscopat catholique, et un certain nombre d’officiers de la jeune armée nationale congolaise en gestation, ayant pour dénominateur commun l’hostilité au régime libéral de la première République du Congo présidé par l’Abbé Fulbert Youlou.
Ainsi donc, les leaders syndicaux se livreront au cours des négociations portant sur les modalités de mise en place des institutions du Parti Unique à des revendications à caractères purement politiciennes, en réclamant non pas l’amélioration des conditions de vie des travailleurs dont ils sont sensés défendre les intérêts moraux et matériels devant les institutions républicaines, mais plutôt un remaniement ministériel radical de l’équipe gouvernementale composé à l’époque de 16 ministres et 4 secrétaires d’Etats, en vue de constituer un gouvernement provisoire réduit à 8 membres, avant l’instauration officielle du fameux Parti Unique, en brandissant à la clés des menaces de grève générale, au cas où leurs revendications politiciennes ne seraient pas préalablement pris en compte et validés par le Chef de l’Etat.
Entre temps, sur le volet militaire caché et demeuré longtemps occulté de ces événements qui rentrerons dans l’histoire sous le prisme édulcoré des « trois glorieuses journées de la Révolution Congolaise des 13 – 14 et 15 aout 1963 », il s’avère qu’un groupe d’officiers « putschistes » de l’armée nationale congolaise en gestation emboiteront le pas aux syndicalistes contestataires, en procédant clandestinement à la diffusion d’une série de tracts inédits contre le pouvoir en place de l’époque, auxquels nous avons eu le privilège d’accéder et que nous nous faisons maintenant le devoir de partager avec le plus grand nombre à travers les réseaux sociaux, dans la perspective de l’ouverture d’un grand débat citoyen favorable à une relecture sereine et lucide des aspects fédérateurs de l’histoire politique de notre pays :
ETAT MAJOR DE L’ARMEE D’AUTO-DEFENSE NATIONALE CONGOLAISE
Brazzaville, le 25 juillet 1963
Une armée nommée ARMEE D’AUTO-DEFENSE est créée à Brazzaville et dans toute la République du Congo en plusieurs Comités.
Le Samedi 27 Juillet aux environs de 1 heure ou 2 heures trois tracts seront jetés dans les principales rues. La distribution de ces tracts aura lieu avant la réunion du Comité National de Fusion des Centrales Ouvrières à la Bourse du Travail, et s’effectuera dans des automobiles portant des faux numéros d’immatriculation.
Cet Etat-major de l’Armée de Libération désire lutter contre la politique néfaste de nos dirigeants actuels.
Dans ces tracts il demande à la population congolaise de tenir leurs armes pour raser tout et saboter les portugais, de les couper les oreilles sans attendre.
Ils attaquent en outre le Cameroun et l’Algérie. Leur devise est SABOTER – RASER TOUT et c’est à vous : nouveaux congolais que nous comptons.
Debout les Nègres – Ventre – vides, les sans travail, les travailleurs exploités, les matsouanistes. Nous lutterons jusqu’au bout contre le Gouvernement actuel et sa police injuste, remplit de mensonge.
Cet Etat-Major de l’Armée de Libération qui se réunira le Vendredi 26 juillet aux environs de 22 heures traitera diverses questions ; l’envoi des armes dans les Comités de brousse Nord et Sud, comme par exemple Pointe-Noire qui vient de recevoir 480 armes Russes pour les Préfectures du Kouilou et du Niari.
L’Armée de Libération est patronnée par quatre Instructeurs Russes et deux Tchèques – Parmi les six européens il y a un médecin.
Un de ces Instructeurs se trouvait aujourd’hui à Léo et reviendra à Brazzaville le 26 juillet avec d’autres armes et munitions.
Certains Officiers de l’Armée Nationale Congolaise font partie de cet organisme.
Leur première attaque consistera à désarmer le Capitaine SITA, Garde-Corps de Mr. Le Président de la République et a arrêter tous les Ministres et ensuite former leur Gouvernement Provisoire.
Les entrainements de cet Armée Populaire d’Auto-Défense se déroulent à 80 kilomètres de Brazzaville, soit vers Boko où a Inoni, sous le Commandement des Russes et des Tchèques./.-
Fait à Brazzaville, le 25 juillet 1963
L’ETAT MAJOR DE L’ARMEE POPULAIRE
COMMUNIQUE N°1
CONGOLAIS
L’héroïque Peuple Congolais se refuse de rester à la traine du Mouvement de Libération. Il veut se détacher du système de l’oppression néo-Colonialiste représenté par YOULOU et Compagnie et ceux qui les soutiennent ou qui sont soutenus par eux…
Congolais, Congolaises l’heure est grave. Nous appelons toutes les populations du Congo à s’unir, à se tenir prêtes à défendre les Intérêts des masses populaires, de se battre, de liquider toute trace de l’ancienne équipe dirigeante.
Depuis près de quatre ans nous avons préparé les forces nécessaires à une insurrection générale qui devait plus tard s’appuyer sur l’essor révolutionnaire des masses populaires – ça y est…. !
A vous de consolider ces rangs, répondre à l’appel de l’Armée Populaire, de faire montre d’une inébranlable volonté pour hâter un succès formidable.
Le peuple congolais ne se fatigue pas de ses hommes au pouvoir. Il veut des hommes capables. Il refuse de vivre sous le joug des voleurs, des Gouvernements-tabou, des gouvernements-voleurs et exploiteurs, c’est pour cette raison qu’il se veut prêt à affronter l’insurrection au prix de n’importe quel sacrifice, pour instaurer le pouvoir révolutionnaire du peuple congolais.
Congolais aux armes…..Nous sommes forts et nous tiendrons le coup – Congolais aux armes – Nous sauvegarderons ainsi l’action des SYNDICALISTES….Aux armes…..
Foncez sur le Palais, Madibou. Ecrasez les Ministres.
BRAVO
L’ETAT MAJOR DE L’ARMEE POPULAIRE
COMMUNIQUE N°2
CONGOLAIS
La dernière déclaration du Chef de l’Etat Congolais à la nation, précisément aux travailleurs n’est qu’un écran de fumée pour masquer son souci de continuer avec son équipe à tromper et à exploiter le peuple.
Congolais – Ne vous laissez pas trompés par la 100 ème fois. Vous êtes avertis. Nous craignons également que les Syndicalistes mènent les travailleurs dans une fausse voie dans le cas où nos ambassadeurs se nourrissent d’illusions sur leurs entretiens avec le Chef d’Etat. Tenez dur ! Chers Syndicalistes le peuple est avec vous. Nous prendrions même les armes pour soutenir votre programme.
Qu’on n’entende plus parler de corruption ou de 40 MILLE FRS (40.000 francs) – somme toute nous sommes avec vous. Rien n’est perdu……
Congolais – Congolaises, soyez prêts à tout raser, pour répondre aux avances négatives de YOULOU.
CONGOLAIS DEBOUT…
CONGOLAIS DEBOUT….
CONGOLAIS IL EST TEMPS
CONGOLAIS DEBOUT ET EN AVANT…..
De son côté, le Président Fulbert Youlou, fort de sa légitimité et de sa légalité, estimant pour sa part qu’agir comme le préconise les syndicalistes consisterait à mettre « la charrue avant les bœufs » et conduire le pays dans l’anarchie et dans le chao, au moment où le processus d’institution du monopartisme dument revêtu du statut de Loi de la République était bien enclenché et allait bientôt décliné vers son terme prévu, optera pour la fermeté face aux velléités contestatrices fomentés et savamment ourdis par ceux qu’il traitera « d’assoiffés de pouvoir ».
C’est ainsi qu’il justifiera les mesures drastiques suivantes prises, d’après lui, pour préserver l’ordre, la paix, la sûreté et l’intégrité de l’Etat : Arrestation de certains leaders syndicaux contestataires, couvre-feu décrété sur toute l’étendue du territoire national et interdiction de toute manifestations publiques jusqu’à nouvel ordre.
Le 13 Août, au lever du soleil des signes annonciateurs d’une grave tension sociale sont perceptibles à Brazzaville. Armes en bandoulière, les forces de l’ordre quadrillent les principales artères de la capitale. Objectif : empêcher tout rassemblement de nature à troubler l’ordre public, après le mot d’ordre de grève lancé par le comité de fusion des organisations syndicales (CFS). La bourse du travail a été encerclée dans la nuit.
Vers 9 heures, quelques 3000 manifestants recrutés dans les quartiers populaires de Brazzaville (Bacongo, Poto-Poto, Ouenze et Moungali,…) par les meneurs des forces politiques de la gauche affiliés à l’UJC (Union de la Jeunesse Congolaise dirigée par Aimé Matsika) et à la FEANF convergent vers la gare centrale. Les forces de l’ordre tentent en vain de disperser les émeutiers à plusieurs reprises à coup de grenades lacrymogènes. Debout sur un fût devant la place de la gare, Pascal Okemba Morlende, Président du CFS, fustige les dérives dictatoriales du régime de l’Abbé Fulbert Youlou qui veut, à tout prix, conduire le pays de force au monopartisme.
Ni la charge de la cavalerie, ni les grenades lacrymogènes qui explosent n’ébranle la détermination de la foule. Arrivée au niveau de l’hôtel de ville, elle apprend l’arrestation en pleine nuit de trois syndicalistes meneurs de la contestation. Explosion de colère et changement d’itinéraire, direction maison d’arrêt. A coup de pierres et de gourdins les manifestants s’en prennent aux forces de l’ordre et parviennent à défoncer les portes de la maison d’arrêt, libèrent les prisonniers et mettent à sac en passant les villas des dignitaires du pouvoir et de leurs proches, dont celle de la mère du Chef de l’Etat, scandent des slogans hostiles au pouvoir du genre : « Démission ! Démission ! Démission ! », « Youlou à tout volé, nous bâtirons de nouveau, suffit la liberté Congo oh oh ».
Débordé par le déferlement des manifestants, les forces de l’ordre ouvrent le feu. Bilan : 3 morts et plusieurs blessés. La foule se dirige ensuite vers le siège de la radio, où elle est confronté à l’impressionnante ceinture de sécurité érigée par les soldats français spécialement arrivés de la base militaire de Bouar en Oubangui-Chari, conformément aux accords militaires passés entre Brazzaville et Paris. Ils parlementent avec les manifestants qui acceptent de se replier au stade Marchand en face des bâtiments de la radiodiffusion, avant de se disperser.
A la fin de la journée, le président Youlou dénonce un complot ourdi contre la sûreté de l’état, s’arroge les pleins pouvoirs, annonce une série de mesures coercitives visant la protection des institutions de la République, l’institution d’une cour criminelle spéciale, de l’état de siège et d’un couvre-feu. En affirmant toutefois sa son intention de négocier avec les grévistes.
Face à la pression populaire qui ne cesse de monter et de prendre des tournures inquiétantes, le Président de la République se sentant lâché par les siens prononce à nouveau les deux déclarations suivantes, en sa langue maternelle « lari » et français, sur les ondes de la radiodiffusion télévision congolaise dans la nuit du 13 au 14 Août 1963 suivent :
Traduction française de la déclaration du Président Fulbert Youlou(en lari)
« Jusqu’à présent, je n’arrive pas à comprendre ce que cherchent les laris. Qui a fait perdre Matsoua André ? C’est nous-mêmes, nous l’avions propulsé dans la réussite politique et nous l’avons par la suite laissé tomber.
C’est vous qui m’avez choisi, j’ai combattu, travaillé. Voilà que les autres tribus trouvent à redire. Que cherchent donc les laris en voulant détruire ce qu’ils ont eux-mêmes façonné.
Sachez que le pouvoir est en train de nous glisser entre les mains. Réalisez-vous même que les actes que vous venez de poser sont attristants. Qui sont ces citoyens qui aiment leur chef et lui font la guerre ?
Détrompez-vous, ceux qui vous manipulent ne combattent pas pour vous, mais pour leur argent. Ils ne voient pas le travail que j’ai réalisé non !
Si vous voulez me comprendre, reprenez votre calme, je trouverai une solution appropriée à la situation. Voilà ce que j’avais à déclarer ce soir. »
Extrait du message à la nation du Chef de l’Etat (en français)
« …Il m’appartient de prendre les mesures nécessaires, ces mesures les voici :
- J’ai décidé de former un nouveau gouvernement.
- J’ai entrepris des consultations auprès de toutes les tendances pour la formation d’une équipe de techniciens et d’hommes de bonne volonté, dont la tâche essentielle sera la réconciliation nationale.
- Le Parti unique n’étant réalisable que lorsque cette réconciliation sera un fait acquis, je décide en conséquence de reporter, à une date ultérieure, l’institution du Parti unique.
Congolais, Congolaises, je saurais faire une différence entre les légitimes et nobles aspirations à plus de justice, à plus de fraternité et les nouveaux appétits qui se montrent maintenant au grand jour.
Je suis des vôtres et c’est à ce titre que le Président de la République vous demande de l’aider. Vous le ferez en reprenant tous immédiatement une vie normale,
Vous
le ferez en cessant toute vaines querelles qui ne peuvent que nuire à
la réputation de notre pays,
Vous
le ferez en célébrant demain dans vos foyers notre fête nationale
dans le calme et le recueillement.
Que le 15 Août 1963, soit pour nous tous l’occasion d’un profond examen de conscience et demain lorsque nous nous serons tous retrouvé, l’avenir de notre pays sera plus beau que jamais.
Aidez-moi, je ne vous décevrais pas ? »
Mais la réaction populaire n’est pas celle attendue, la pression monte toujours. Du côté du gouvernement après la fermeté, le profil bas s’installe. Première victoire des manifestant, l’Abbé Fulbert Youlou comprime son équipe ministérielle, mais garde cependant quatre ministres, parmi lesquels se trouve l’un des plus visés par les manifestants : le ministre de l’intérieur Dominique N’Zalankanda, qui finira par déclarer lui-même sa démission en langue lari, peu avant celle du président Fulbert Youlou, sur les ondes de la radiodiffusion nationale en ces termes :
Traduction française de la déclaration de démission du ministre de l’intérieur Dominique N’Zalakanda.
« …Ici N’Zalakanda qui parle, j’ignore ce que j’ai pu faire de mal. Il est par contre des personnes qui sont contre moi et je les connais.
Pourtant, j’ai travaillé, j’ai débuté moniteur, puis je suis passé instituteur, j’ai été nommé à la tête de la mairie. Si j’ai nui à autrui, quel que soit les torts, qu’ils viennent m’en parler.
J’exerce mes fonctions de façon équitable dans le sens ou le veut le bon Dieu, afin que le gouvernement soit efficace. Or ces personnes-là ne veulent pas que je travaille bien. Je démissionne donc du gouvernement.
Vous avez cassé les maisons des honnêtes gens, les maisons des pauvres innocents, des boys, des sentinelles, des tailleurs, des menuisiers et des maçons sensés soutenir l’action du Président Youlou.
Vous avez cassé ma maison, saccagé mes propriétés, vous avez jeté mes meubles à l’eau, vous m’avez fait tout le mal possible.
Si Dieu existe, nous nous le demanderons bien un jour. »
Mais le départ de M. N’Zalakanda fortifie la position des meneurs de la contestation que plus rien ne peut arrêter. Ils envisagent maintenant d’exiger la démission pure et simple du Président de la République. Ils l’obtiennent sans aucune résistance le 15 Août 1963 à 13 heures 15 minutes.
Brazzaville n’ayant pas pu joindre les responsables compétents de l’ancienne métropole en week-end, pour envisager éventuellement une intervention de l’armée française comme ce sera le cas au Gabon, c’est sous les yeux impassibles des autorités françaises que l’Abbé Fulbert Youlou sera emmené prisonnier, ironie du sort, au camp militaire qui porte son nom.
L’armée prend alors le pouvoir, c’est désormais a elle et à elle seule qu’incombe la lourde tâche du maintien de l’ordre et d’assumer la direction des affaires nationales.
Pendant que les membres du comité de fusion des organisations syndicales et une équipe de technicien étudient la nouvelle situation du pays, les capitaines Moutsaka et Mouzabakani mettent au point un vaste plan d’opération de sécurité. Tous les soldats de la jeune armée nationale congolaise, malgré la fatigue nerveuse répondent avec dignité aux ordres des officiers supérieurs.
Le peuple quant à lui écoute dans l’allégresse les appels au calme tour à tour lancés par les officiers supérieurs de l’armée nationale congolaise.
Déclaration celle du capitaine Mouzabakani :
« ..Peuple congolais, ici le capitaine Mouzabakani qui vous parle en tant que responsable du maintien de l’ordre.
Le Président de la République s’étant démis de ses fonctions, l’armée nationale congolaise assure désormais le maintien de l’ordre, jusqu’à ce que la République soit dotée d’un gouvernement provisoire.
L’armée congolaise demande à tous les citoyens de rester calme et de reprendre le travail dès ce matin.
Merci ! »
Toujours le 15 Août 1963 à 23 heures 45 il annonce sur les antennes de la radiodiffusion nationale des membres du gouvernement provisoire composé essentiellement des techniciens :
M. Alphonse Massamba Debat, Chef du gouvernement, ministre de la défense nationale.
M. Germain Bicoumat, Ministre de l’intérieur et de l’information.
M. Bernard GALIBA, Ministre de la Santé, du travail, de l’éducation nationale, chargé de la jeunesse et des sports.
M. Paul Kaya, Ministre de l’économie nationale, du plan, chargé des travaux publics et des postes et télécommunications.
M. Pascal Lissouba, Ministre de l’agriculture, de l’élevage et des eaux et forêts.
M. Edouard Babackas, Ministre des finances, des mines, et du transport chargé de l’Agence Transequatoriale de communications (ATEC).
M. Nkounkou Jules, Ministre de la justice et de la fonction publique (M. Lazare Matsokota ayant décliné le poste qui lui était offert).
M. Charles Ganao, Ministre des affaires étrangères.
Aucun syndicaliste n’a accepté d’occuper un poste ministériel. Les directeurs et chef de cabinet seront choisis selon leur compétence, et parmi les congolais exclusivement.
La direction de la sûreté nationale est confiée à M. Bindi Michel, administrateur des services administratifs et financiers, ancien préfet du Kouilou.
M. Sita Félix, ancien préfet de Mossendjo est nommé secrétaire général du gouvernement.
L’armée nationale congolaise a à sa tête les commandants Mountsaka, Chef d’état-major et Mouzabakani, chef de bataillon.
M. Tsika, capitaine est nommé commandant de la légion de la gendarmerie nationale.
Acte N°001 du gouvernement provisoire
Article 1er : Une amnistie générale est accordée à tous les condamnés, ou personnes poursuivies, pour des faits politiques commis à une date antérieure à celle du 15 Août 1963.
Une remise de peine d’une année est également accordée à tous les condamnés de droit pour lesquels la condamnation est devenue définitive à la date du 15 Août 1963.
Article 2 : Les libertés civiques et les libertés de conscience sont rétablies pour tous les Matsouaniste et corbeaux, sur toute l’étendue de la République.
Le gouvernement maintient son appartenance aux différentes organisations de la conférence des Etats de l’Afrique Equatoriale, à l’UAM et à l’OUA ;
Les accords internationaux signés par les précédents gouvernements sont maintenus.
Le gouvernement provisoire garantit la sécurité des personnes et des biens de nationalités étrangères résidant au Congo, et réaffirme son amitié avec la France et tous les peuples épris de sentiment de paix et de liberté.
Le lendemain 16 Août, transfert des pouvoirs civils, politiques et militaires au gouvernement par le commandant Mountsaka.
M. Alphonse Massamba Debat adresse son premier message à la nation, en tant que chef du gouvernement.
Le 17 Août à 16 heures, absoute funèbre donnée par Monseigneur Théophile Mbemba, le tout Brazzaville rend hommage aux trois martyrs de la révolution.
Ainsi sonnera le glas du régime du régime de la première République du Congo présidée par l’Abbé Fulbert Youlou, et s’ouvrira donc une nouvelle page de l’histoire politique tumultueuse de notre très cher beau pays, sous le prisme édulcoré des fameuses trois glorieuses de la révolution congolaise des 13 – 14 et 15 aout 1963, qui portera au pouvoir le Président Alphonse Massamba-Débat, dont le règne connaitra son épilogue avec le mouvement dit insurrectionnel de réajustement de la révolution du 31 juillet 1968 mené sous la direction du Capitaine Marien Ngouabi.
Au regard de ce qui précède et à la lecture des documents d’archives inédits mis en exergue, il n’en demeure pas moins que les événements des 13 – 14 et 15 aout 1963 marquent à n’en point douté le début du chambardement de l’ordre constitutionnel en République du Congo, avec ce fameux mouvement populaire mené à l’origine par les leaders syndicaux parmi lesquels nous citerons entre autre : Pascal Okemba-Morlende, Aimé Matsika, Joseph Pongault, Leon Angor, Julien Boukambou, Thauley Ganga, qui après avoir réussi à évincer du pouvoir l’Abbé Fulbert Youlou et son régime qualifié à tort ou à raison de voleurs, de corrompu et de laquais de l’impérialisme, sera très vite récupéré par les fameux « révolutionnaires » qui finiront par imposer le rythme et la cadence au mouvement en mettant rapidement hors-jeu les « syndicalistes contestataires ».
Aussi les événements des 13 – 14 et 15 aout 1963 marquent également le début des premiers assassinats politiques qui franchirons le rubicond avec le triple assassinat perpétrés sur des hauts fonctionnaires accusés à tort ou à raison de préparer un complot contre les institutions de l’Etat en 1965, après l’institution dans le pays d’un régime monopartisme d’obédience socialisme scientifique, avec la création du MNR (Mouvement National de la Révolution) appuyé par ses bras armées constitués par les Milices de la Défense Civile et de la JMNR, à l’origine de nombreuses dérives qui laisseront des profonds stigmates dans la conscience collective congolaise.
En définitif, avec le recul du temps nécessaire à une analyse sereine et lucide des différentes péripéties de l’histoire politique tumultueuse de notre pays, peut ont aujourd’hui parvenir à une requalification objective des fameux événements dits « révolutionnaires » des 13 – 14 et 15 aout 1963 comme soit : un soulèvement populaire ?, une insurrection ?, un complot politique, ou un coup d’Etat militaire ?
Source: Fonds Documentaire Victor-Justin SATHOUD
Transcription: Wilfrid Olivier Gentil SATHOUD
Encore merci pour ce récit très instructif. Dans un contexte de guerre froide, les indépendances africaines deviennent un enjeu géopolitique majeur (1960). Pour les puissances, il s’agit d’arrimer ces nouveaux territoires dans leur camp. Pour les uns, il faut prolonger l’empire colonial et garder ces territoires dans le camp occidental, pour les autres, il s’agit d’étendre sa sphère d’influence pour peser sur l’échiquier politique international. Ce qui aurait pu être un pays, n’échappe pas à cette règle. Et le premier administrateur otocthones de ce territoire d’Afrique centrale (Youlou), s’inscrit totalement dans le prolongement du fait colonial: il est reçu officiellement par JFK en tant qu’administrateur d’un territoire qui a choisi le camp occidental.
D’ailleurs, dans le récit exposé ci-dessus, c’est une critique récurrente, formulée par ses adversaires politiques de l’époque, tout au long de son règne. Au niveau géopolitique, les chefs de file du pacte de Varsovie vont s’appuyer sur cette faiblesse pour fomenter un « regime change »et ainsi arrimer ce nouveau territoire indépendant et y installer des administrateurs qui leur sont plus favorables: ceux qui se disent révolutionnaires s’identifient d’ailleurs au « socialisme scientifique ». Ce qui arrime de fait ce territoire au camp du pacte de Varsovie. En face, c’est à dire, le camp occidental, il est évident que ce nouveau régime n’est pas de leur goût et la réaction ne va pas tarder. La suite tout le monde la connaît. Nouveau changement et cette fois, c’est un régime ultra centralisé qui est mis en place (ce dont rêvais Youlou). Ceux qui arrivent au pouvoir font semblant de prolonger l’idée révolutionnaire en réaffirmant leur appartenance au socialisme scientifique pour rassurer les seigneurs du pacte de Varsovie, tout en ménageant l’ancienne puissance coloniale. Ce nouveau régime joue donc sur les deux tableaux. Ce qui m’amène à penser que le mouvement du 31 juillet 1968 était une contre révolution qui avait pour but de ramener ce territoire d’Afrique central dans le giron occidental sans froisser l’ami russe qui sera lui aussi ménagé par le nouveau régime.
Ainsi donc, en ce qui me concerne, je pense que les événements des 13, 14 et 15 Août 1963 s’inscrivent dans un processus de coup d’état, qui lui même, fait parti de l’affrontement Est-Ouest de l’époque.
Pour ce qui est du récit historique de ce territoire, ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire.
Mes compliments cher Wilfrid… pour: la documentation. Pour ce qui est de l’analyse, trois brèves observations de ma part , cette fois-ci . Même si j’ai préféré ne pas commenter tes deux derniers textes sur le 31 juillet 1968, malgré ta riche documentation qui devrait permettre une meilleure analyse au niveau des chercheurs et une meilleure connaissance de leur histoire au niveau des citoyens ( et citoyennes . Donc au sujet des événements des 13, 14 et 15 août 1963:
-Primo: certaines publications scientifiques du sociologue Rémy Bazenguissa ( EHESS) ainsi que la thèse de sociologie politique de Jean- Clair Matondo( Université de Paris 10- Nanterre) apportent des éléments qui aboutissent à la même conclusion que la tienne, en l’occurrence, il y a eu « coup d’état ». Mais n’est-ce pas plus pertinent d’utiliser précisément le terme de « révolution » pour désigner ces événements qui, du reste , avaient toutes les caractéristiques d’un « mouvement populaire »? Je réponds par l’affirmative à cette question pour des raisons que je présente ailleurs et qui pourraient se résumer en deux points.
Premier point: de manière générale, il faut se départir de l’idée que toute révolution ne serait qu’un chambardement spontané mettant par terre les institutions politiques et économiques existantes ( le régime) et destinant à divers supplices ( y compris la mort ) les détenteurs du pouvoir dans ces institutions. On sait que les deux exemples classiques de révolutions en Europe ne relevaient pas tant d’une génération spontanée. La révolution ( dite bourgeoise) de 1789 en France résultait d’une dynamique dont les prémisses étaient tant dans les diverses luttes permanentes amorcées tout au long de ce Siècle des Lumières pour faire avancer et concrétiser les idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité.En cela, peut-on ignorer les filiations entre cette Révolution française de 1789 et la Révolution américaine de 1776 ( consacrée par la statue de la Liberté, plus qu’un symbole de l’Indépendance) ainsi que la Révolution haïtienne de 1804(Toussaint Louverture incarnant jusqu’au sacrifice de sa vie, les idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité, ces idéaux dont divers historiens précisent qu’ils sont d’abord proclamés par les indépendantistes haïtiens qui iront appuyer le libérateur Simon Bolivar avant que la Révolution française n’en fasse la devise de la République). Le deuxième exemple de révolution est la Révolution russe de 1917 qui est caractérisée par ses auteurs et divers historiens comme « révolution prolétarienne ». Elle ne fut pas spontanée. Il serait aberrant de ne voir en Lénine et en Trostky que de machiavéliques comploteurs réalisant un « coup d’état ». suite à la mutinerie des marins du « cuirassier Potemkine ». On connaît plus ou moins les filiations entre ce dernier modèle de révolution et des « révolutions », ultérieures, à travers le monde. Dans ce dernier modèle, il y a un parti dit communiste (ou un mouvement de libération nationale pro-communiste) qui prépare et dirige la lutte jusqu’au bout.
Second point: dans le cas particulier du Congo, il est certes pertinent de prendre en compte tout le contexte historique immédiat, comme le fait Wilfrid, au moins en remontant à ces élections de 1959, d’une part, et en prenant en compte la nature du nouveau régime qui s’institue avec le MNR puis avec les élections au sujet desquelles Wilfrid a bien souligné le rôle positif du Président Massamba Débat en 1964. Il y a bien une « Révolution » avec l’avènement de ce nouveau régime. Et il y a bien « Révolution » si l’on ne limite pas à voir le rôle des militaires dont Wilfrid nous livre ici des documents jusqu’ici inédits ( à ma connaissance). Il y a « Révolution » dans la préparation et dans l’aboutissement, si , au-delà du rôle des syndicats, on prend en compte celui de la jeunesse. Le récent livre d’Aimé Matsika ( éditions Paari) est à lire . Et surtout ce petit livre qui est un trésor de style et de réflexion: « LES TROIS GLORIEUSES ou la chute de Fulbert Youlou » , écrit par Rémy Boutet dans la brillante collection « Afrique contemporaine » du regretté historien Ibrahima Baba Kaké ( Vol 6. Editions Chaka, Dakar, Imprimé en France en mars 1990). C’est dans l’optique de ce petit « trésor » qu’il faut intégrer ce qui est absent dans la réflexion de la plupart des commentateurs et d’analystes jusqu’à présent: l’analyse des intérêts économiques des acteurs. On voit avec Rémy Boutet ( sans doute un pseudonyme), comment la crise économique et le chômage de la fin des années 1950 et du début des années 1960 provoque le mécontentement des jeunes. On voit comment l’Union de la Jeunesse Congolaise et la Confédération Générale du Travail se mobilisent sur cette base. Et le fameux « complot communiste » au sujet duquel j’ai publié sur Congo-liberty le récit de Simon- Pierre Kikhounga- Ngot.
L’économiste et polytechnicien français Hugues Bertrand l’avait parfaitement mis en lumière à travers une analyse d’inspiration marxiste dans son ouvrage intitulé LE CONGO. FORMATION SOCIALE ET MODE DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE . Au demeurant un livre issu de sa thèse d’Etat à Paris -1 et Paix à son âme, dirions-nous, nous avions pu discuté avec lui , mais qui, pour certains n’ont appris que dans le journal Le Monde du weekdend de ce 10 août 2019 la nouvelle de son décès survenu le 9 août 2018, il y a donc un an..
Désolé, chers amis de Congo-liberty et cher Wilfrid. Faute de temps je ne pourrai pas aller plus loin. Peut-être certains des internautes auront-ils compris que le contexte économique de l’austérité et du chômage est, dans l’histoire du Congo ( et pas seulement en 1963), un contexte favorable au changement de régime….. si des citoyens porteurs de liberté et d’un modèle de société progressiste s’organisent pour conduire ce changement.
A Mr sathoud
Encore et encore merci pour ce travail de compilation historique qui semble être ignore par certains de nos historiens
Cette mise en perspective permet sur la base de faits avérés de dire que les 13-14-15 août constituent un coup d état ourdi par les forces armées congolaises en gestation qui ont manipulé les forces syndicales
L avènement du parti unique ne date pas du mnr mais bien de youlou en 1963
il y a eu une depossession de l idee de youlou iinspiree par le centralisme français comme moyen de vaincre les clivages clanicotribaux deja en germe a l epoque
Cette dépossession s est faite de façon habile par les militaires .l intermède massamba débat à permis a marien nguabi de fournir ses armes
Déjà constitué en réseau on sait ce qu’il adviendra des clivages au sein de cette jeune armée sassou était déjà présent mais il attendait son heure.il a su habilement d appuyer sur des politiques et les syndicalistes pour consolider son pouvoir
La mort de ngouabi lui a permis de réaffirmer son empreinte sur le oct avec l aide de civils politique qu’ il a évincés
Le débat est intéressant et on peut penser que de façon habile et stratégique l armée grâce aux syndicats ont déposé youlou.la révolution populaire était en fait un coup de maître du réseau des militaires avec la complicité de certains syndicalistes entièrement manipulés
Ah le reseau quand tu nous tiens
Complément d info par rapport à mon premier post
Lire pct au lieu de oct
Bien sur si l armée en tant reseau naissant a su manipuler les syndicalistes dont certains seront d ailleurs écartés on peut sans trop sé tromper qu’ il s agissait d un coup d état militaire accompagné d un complot politique evidemment
A part noël magloire ndoba qu’ il faut remercier ou sont les internautes sur ce site prêt à débattre sur les faits historiques présentés par Mr sathoud
On reproche à nos gouvernants politiques d être à côté de la plaque par leur inculture.
Je constate que les soitcdisants sachant congolais ne se bousculent pas trop pour réfléchir et donner leur opinion en partant des faits historiques avérés
Âpre s ce sont les mêmes qui au nom de l émotion vont s étaler sur ce site pour réprimander les dirigeants
Puisqu’ils êtes s achants quel est votre point de vue?
@L. Pambou. Vous avez des choses à prouver? Il faut vous calmer, personne ne vous attend.
Je reste ouvert et pleinement disposé, en toute circonstance de temps et de lieu, pour débattre sur les faits et événements qui ont jalonnés l’histoire politique de notre pays, avec qui que se sois.
Beau travail. Digne d’un archiviste documentaliste. Mais dites, je me permets de passer du coq a l’ane; pourquoi ne citez-vous jamais mon grand oncle, Mr Nkouka-Mbemba,’ jadis ministre de la santé et des affaires sociales? Parce que si vous puisez bien de cet axe, menez bien vos recherches, vous tomberez sûrement sur les origines paternelles de feu Présiednt Ngouabi.
A l’époque ce dernier fit solliciter trois membres de ma famille pour intégrer la politique, ma grand mère qui fut directrice de l’URFC, mon grand oncle Directeur général des impôts et haut cadre de l’administration, et le ministre Nkouka-Mbemba. Des trois seul le ministre accepta l’option politique, nous étions tres a-politiques, mais c’est par le biais les liens forts de parenté qui les unissaient (marien fut élevé par un certain Mbemba qui avait épousé sa mère enceinte de 4 mois mama mboualé au nord du pays, ce Mbemba fut le grand oncle paternel de nkouka-Mbemba, il se dit à ce sujet qu’en fait ce Mbemba que l’on croyait stérile était en fait le vrai papa de ngouambi). Dés que ngouabi acceda au pouvoir, il se mettra a la recherche des mbemba (quil ne connaissait pas parceque grandi au nord et eux au sud), comme le lui avait recommandé son defunt beau-pere Mbemba (son pere supposé ). D’ailleurs à propos, j’ai lu un article sur brazzanews qui faisait allusion à ses origines paternelles. Dans cet article on pouvait lire le nom de son père déformé à souhait surelent par les sbires du puvoir : Ambemba. Exite-t-il un Ambemba ou c’est Mbemba. Une volonté délibérée de taire la vérité. Et surtout de ne jamais remettre en selle les lari (sans faire du tribalisme).
Pour mieux expliciter mon propos afin de conférer quelques pistes de recherche: Nkouka-Mbemba fut celui qui avait la charge de l’autopsie du feu cardinal Émile Biayenda et de celui du feu Président Marien Ngouabi dont il fut ministre de la santé. Vous trouverez son discours en ligne sur la conférence nationale. Le directeur général des impôts et cadre senior de l’administration que je me permets de citer nommément: Mr Mbemba François fut également un ancien cadre du PCT. Il démissionnera du parti après plusieurs revers politiques notamment autour des années 90, juste avant le multipartisme. Voici peut-être que ceci peut aider à la recherche. Car jusqu’ici les origines du feu Président sont encore sous la pénombre de l’ignorance et il serait temps d’arracher les masques de l’histoire. Celle-ci a été occultée à dessein.
des tas de pays ont succombes au communisme par la haine du conlon. au congo grace au revolutonnaire sekou toure en voyage au congo ce dernier reussit a soulever une certaine population contre les autorites elues.les syndicalistes sont les principaux responsables.
Avec des souvenirs répétitifs ,on risque de faire du surplace .Soyez plus prolixes en propositions de reformes institutionnelles qui régiront le pays post SASSOU .
Nous avons pris le bâton de relais ,à nous de lancer le sprint final .
Ce passé politique ne nous avait jamais servi de leçon politique ,car nous en avons beau surligner les dysfonctionnements ,il n’en reste pas moins que ,notre absence d’intelligence politique porte encore ,de nos jours ,les stigmates de cette époque empreinte d’odeur néo colonialiste .
Les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets ,par manque d’audace ,de courage intellectuel ,le Congo en est resté à l’état végétatif .
Sassou est le continuateur vétilleux de cette période errante et intrigante de notre vie politique .
Le rétroviseur de l’histoire politique de notre pays ne nous est d’aucun secours ,le contraire ne se voit pas sur le terrain politique .
A moins d’avoir définitivement métabolisé notre incapacité congénitale à faire mieux que nos ainés .
Le passé éclaire le présent ,au CONGO ,le passé a maudit le présent .
Sommes nous des incapacitants à vie ?
vos commentaires sont trop long, soyez bref
Est ce que quelqu’un peut nous donner la liste des personnes qui on libéré Ngouabi ?
A john
EBADEP
YHOMBI OPANGO
SASSOU Dénis
…….
D’autres y ajoutent pourtant kimbouala nkaya, kinganga….
saura-t-on vraiment un jour ?