Sommes-nous tous lâches devant les exécutions sommaires de la DGSP de Sassou Denis ?

Que faut-il de plus pour que les Congolais se lèvent ?

Avons-nous oublié le testament de Parfait Kolélas sur son lit de mort ?

Depuis les aveux de Sassou Denis, les colonnes sont muettes au Congo-Brazzaville. Comme tétanisés par ces exécutions sommaires en public, la parole ne circule plus. Sassou Denis et ses soudards encagoulés de la DGSP tuent. Dans l’indifférence et le silence.

Ce silence devient lâcheté lorsque l’occasion exige de dire toute la vérité et d’agir en conséquence. La lâcheté tend à projeter sur les autres la responsabilité qu’on refuse.

L’absolution des crimes de Sassou Denis par la Conférence Nationale dite souveraine de 1990 lui a donné un permis de tuer. En toute impunité.

Depuis  l’assassinat  d’Ange  Diawara dont la dépouille fut exposée par Sassou Denis au stade de la Révolution, en passant par celui de Pierre Anga sur lequel ce même Sassou Denis avait littéralement  badigeonné de crachats en lui disant de « venir prendre son pouvoir », et dont le frère cadet réclame  depuis la tenue de la dite « Conférence Nationale » la restitution de ses parties génitales extraites par Sassou Denis, cet ordonnateur-criminel a réussi jusque-là à passer entre les mailles du filet. Et que dire de la disparition de la dépouille du président Alphonse Massambat-Débat, des assassinats du cardinal  Emile Biayenda, enterré vivant, de Kimbouala Nkaya, de Kikadidi, de Marien Ngouabi et de bien d’autres ?

En avouant ses crimes par le biais de la DGSP, Sassou Denis a tendu la perche aux juristes d’engager contre lui des poursuites judiciaires. Dépourvu de légitimité, il n’a aucune immunité. Il n’est guère « protégé » par le fameux article 96 de sa Constitution en papier mâché sur lequel il s’essuie lui-même les pieds. Nous devons éviter les erreurs du passé pour ne pas que ses crimes restent impunis. A l’image de la procédure des 353 disparus du Beach de Brazzaville, dont l’ordonnance de renvoi devant une Cour d’assises s’éternise. Les commanditaires de ce crime odieux comparaîtront-ils un jour devant les tribunaux ?

Rester les bras croisés est inexcusable. Une faute morale. Mettre de côté nos égo est une gageure. Nos divisions et nos lâchetés commencent là où cesse notre unité. Nous devons collectivement, non pas seulement nous indigner, mais aussi penser aux traumatismes des victimes. D’où l’intérêt de recourir aux avocats spécialisés en droit des victimes.

Pêcher par le silence au lieu de protester, fait de nous indubitablement des lâches.

« Sassou Denis n’est pas humain. Je me demande si ce qu’il fait est humain », disait de lui le professeur Pascal Lissouba.

Donner un blanc-seing à la DGSP de tuer publiquement des gamins à bout pourtant, laisser les dépouilles jonchées les rues pendant des heures, casser les maisons des parents, voire des grands-parents pour  ne pas qu’ils y organisent des veillées mortuaires, est le summum de l’inhumanité, la marque de fabrique de Sassou Denis et de Serge Oboa, qui, tôt ou tard, le paieront. Il est temps que la foudre de la Justice s’abatte sur ce gang de barbares qui sème la terreur sur l’ensemble du territoire.

Que les cœurs de tous ceux qui aiment encore notre pays, le Congo-Brazzaville, se rapprochent en même temps que nos mains pour éradiquer toute violence d’où qu’elle vienne. Adepte du goût du sang, il est de notoriété publique que le crime est le marqueur indélébile de Sassou Denis depuis sa prise de pouvoir par la force depuis 1977.

Nous devons nous débarrasser du criminel Sassou Denis pour repenser notre rapport à notre pays. Nous devons témoigner par notre exemple qu’une autre vision autre que la criminalité est possible. Certes, « Tout Homme est appelé à mourir un jour. Mais toutes les morts n’ont pas la même signification », chantait si bien Franklin Boukaka, victime de la brutalité de Sassou Denis.

C’est pourquoi, au nom de toutes ces victimes, n’ayons pas le visage de lâches, reconnaissable à l’arrière de nos têtes lorsque nous traversons la bataille en courant.

Olivier MOUEBARA

Diffusé le 17 novembre 2025, par www.congo-liberty.org

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