REPONSE AUX « DÉPÊCHES DE BRAZZAVILLE » DIRIGÉES PAR JEAN PAUL PIGASSE. Par Appolinaire NGOLONGOLO

Appolinaire NGOLONGOLO

Appolinaire NGOLONGOLO

Dans un éditorial publié le 3 décembre 2014 intitulé « Bon sens », le journal s’exprime sur le sujet polémique du changement de la constitution du 20 janvier 2002 qui focalise l’opinion.

Avant d’étayer notre réaction, nous nous permettons de définir ce que signifie un éditorial : « C’est la vitrine idéologique d’un journal »

En journalisme, quel que soit le support utilisé : presse écrite, radio, télévision, l’éditorial désigne un article de fond, signé ou non, qui exprime la position officielle d’un journal, sur un sujet d’actualité. Pour les journaux qui font preuve d’objectivité et de neutralité, l’éditorial constitue un espace de liberté où s’exprime une argumentation qui offre à l’opinion la possibilité de former son propre point de vue. Un bon éditorial, attire l’attention des lecteurs sur la situation, tout en les incitants à former leurs propres opinions sur le sujet. L’auteur a une opinion sur un sujet d’actualité et désire convaincre les lecteurs du bien fondé de son argument. Mais avant de convaincre, on doit avoir une connaissance approfondie des faits et du sujet. Malheureusement, cela semble être la carence manifeste de cet éditorial.

Commençons par la fin de l’article : « Le temps est venu pour l’Afrique de choisir la route sur laquelle ses peuples chemineront dans les décennies à venir… »

Cette phrase illustre les lacunes profondes de l’auteur sur l’histoire de l’Afrique combattante. Le choix de la route sur laquelle l’Afrique doit cheminer a déjà été tracé par : Barthélemy Boganda, Patrice Lumumba, André Matsoua, Simon Kibangou, Tchimpa-Vita, Frantz Fanon, Ruben Um Nyobé, Jomo Kenyatta, Kwamé Nkrumah, Malcom X, Mehdi Ben Barka, Amilcar Cabral, Gamal Abdel Nasser, Thomas Sankara, Nelson Mandela, pour ne citer que ceux-là…

L’handicap, est que certains successeurs ne sont pas à la hauteur des enjeux.

L’article fustige « Ceux qui s’érigent en censeurs de l’Afrique sans en connaitre les réalités… »

Comment peut-on incriminer, les bonnes volontés qui s’expriment à travers le monde pour voler au secours des peuples d’Afrique ? Des peuples qui croupissent dans la pauvreté et la misère, alors que des dirigeants qui s’éternisent au pouvoir, vivent dans l’opulence, amassant des fortunes qu’ils transfèrent dans des paradis fiscaux ?

En évoquant : « Une gouvernance adaptée aux traditions, aux us et aux coutumes africaines », l’auteur s’enlise dans l’infamie. Connait-il réellement les traditions africaines ? L’éthique africaine se révèle comme une éthique anthropocentrique et vitale. C’est-à-dire que, les traditions et les coutumes africaines, favorisent l’éclosion de la vie, sa conservation, sa protection, son épanouissement, afin d’augmenter le potentiel vital de la communauté. Tout acte préjudiciable à la vie des individus et de la communauté est réprouvé.

En évoquant : « l’initiative sans plus attendre d’un débat public, qui aboutirait sur une consultation populaire, afin de permettre aux citoyens de se prononcer en connaissance de cause », l’auteur sombre dans l’amnésie, en oubliant qu’au Congo, les médias publics sont des perroquets, la presse privée interdite et l’opposition politique traquée, par des brutalités policières dignes de l’époque stalinienne. Le débat contradictoire n’existe pas.

L’unique point sur lequel l’auteur retrouve la raison, est : « le Congo a toutes les capacités et les compétences nécessaires… ». Mais où sont-elles ? La plus grande expertise se trouve à l’extérieur du pays. Ceux qui sont à l’intérieur, doivent obéir au doigt et à l’œil du chef, sous peine de brimades.

Dans un pays, où l’eau potable et l’électricité n’existent pas pour des millions de personnes, où les hôpitaux transformés en mouroir et l’école publique détruite, cet éditorial est une opinion personnelle, qui tentait de se diluer dans une cosmétique tout public. Il engage la responsabilité morale de ses auteurs et constitue une offense au peuple congolais.

 

Appolinaire NGOLONGOLO : Journaliste, écrivain

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3 réponses à REPONSE AUX « DÉPÊCHES DE BRAZZAVILLE » DIRIGÉES PAR JEAN PAUL PIGASSE. Par Appolinaire NGOLONGOLO

  1. NKOYI YA MOBALI dit :

    Merci beaucoup pour votre brillante analyse. Depuis quelques jours et ce jusqu’en 2016 notre principale préoccupation devra être « L’INTERET PUBLIC ou L’INTERET NATIONAL » sur cette question. Très souvent on la joue collectif au début et solo à la fin, d’où l’effritement des mouvements sociaux dans notre pays. Pour une fois évitons de reproduire cette erreur.

  2. Nguia dit :

    L’annonce officielle du dictateur SASSOU Nguesso sur la tenue d’un référendum est une véritable manipulation, une déclaration de guerre contre le peuple congolais, toujours laissé pour compte. En optant pour le changement de la constitution, Sassou fait un coup d’état constitutionnel. Ayant laissé falcifié le corps électoral, Sassou croit ainsi à réussir une fois de plus son coup d’état constitutionnel  » Le corps électoral actuel garantira la victoire du OUI à 55,32 % grâce aux méthodes frauduleuses habituelles. Ainsi donc le référendum constitutionnel n’est qu’une « formalité » où le Président SASSOU va changer de Constitution. (http://www.zenga-mambu.com/fiche.php?id=4824). Mais il n’y aura ni de reférendum, ni de dialogue national, ni modification de mandat, ni d’élections pour 2016, car le peuple du Congo est prèt pour la révolution. Sassou Nguesso doit cesser sa fuite en avant et « chercher les derniers soubresauts pour se maintenir au pouvoir « . Il doit cesser de parler du peuple tant maltraité et dont une partie de celui-ci,a été victime de ses épurations ethniques et de ses crimes contre l’humanité  » . Sassou Nguesso et sa clique doivent voir la vérité en face et s’orienter à « cette désapprobation populaire qui s’est confirmée par le boycott massif des dernières élections locales. » Le taux de participation des derniers scrutins: moins de 10 % lors des dernières élections locales » ,malgré les fraudes massives, sont là pour montrer clairement au monde entier, que ce peuple auquel on fait allusion,ne veut pas de tout au dictateur génocidaire, criminel Sassou Nguesso et sa clique aussi médiocre que criminelle. La très grande majorité du Congo, plus de 90 % des congolais qui ne sont pas atteints du syndrome de Stockholm, n’ont plus du tout envie de continuer à écouter le même idiot Sassou Nguesso depuis 32 ans. »Sassou Nguesso, ses ministres, sa clique » devraient avoir honte avec une telle piètre prestation en politique socio économie dans un pays producteur de pétrole. Selon les observateurs avertis, sauf sa redoutable barbarie l’une des plus abjectes de la planète contre son propre peuple, lui fait décrocher au moins une palme d’honneur entre eux les derniers Dictateurs de notre siècles … » comme l’ a déjà écrit Kassava de Tsibakala.Sassou Nguesso a en réalité ouvertement déclaré la guerre au peuple congolais qui ne veut pas du tout de lui et de son référendum du diable.
    On a marre de voir les mêmes personnes toujours diriger le pays et encore avec des résultats très lamentables. Lui et ses complices « ,les Ndengué, Okemba et autres généraux du clan, qui cherchent maintenant les moyens fraudileux pour continuer à faire la loi au Congo, n’ ont qu’à comprendre qu’ils doivent partir, personnellement, « sans verser un sang inutile, pour qu’ ils ne finissent pas avec leurs membres de familles comme Kadhafi ».
    Congolais! Laissons nos séparations vaines. Nous devons pas donner le temps au sorcier, génocidaire Sassou Nguesso et toute sa bande de criminels,voleurs, génocidaire réussir encore leur coup et se maintenir au pouvoir pour notre malheur. Avec chaque jour, semaine qui passent, nous courrons le risque de nous retrouver encore incapables de mettre Sassou Nguesso et sa bande hors d’état de nuire.
    Ne prenons pas continuellement le risque de voir s’augmenter les massacres « comme ceux du Beach.La « chasse à l’homme est dores ouverte par Sassou et sa bande « dans la partie sud du pays. On assassine sans autre forme de procès. toute personne qui oser parler de la malgouvernance, des maifaits de Sassou et de son régime.
    Optons sans plus attendre à la révolution et nous avons rien à perdre! Inspirons nous ce qui s’est passé au burkina! »Ce sont les jeunes qui ont chassé Compaoré. Encouragez les jeunes à user de leur intelligeance et chasser sassou, toute sa famille et ses complices du congo! » . Les faux opposants qui font le jeu du pouvoir et qui se déclarent favorables au dialogue avec le pouvoir moribon; qui na pas de sens et qui se passerait en 2015 et qui pousserait sassou a demander un referendum en fin 2015 gagnant ainsi du temps car en fin 2015 hollande et la gauche, auront d’autres soucis, l’ élection de 2017 que sassou financera pour le retour de la droite au pouvoir qui lui garantira son maintien au pouvoir, sont aussi à punir. Congolais, ne continuons pas à avoir peur et rester esclavages, de Sassou Nguesso, de sa famille et clique et la la risée de l’Afrique. Compatriotes c’est maintenant qu’il faut agir non par la parole mais par les actes. Le vent du changement n’épargnera rien. L’armée ne pourra pas contenir le peuple désespéré qui veut retrover sa liberté.Il est temps de s’entendre à une stratégie et voir comment s’organiser pour chasser le grand voleur, l’hitler de l’ Afrique et sa bande du pouvoir.

  3. Delbar dit :

    Je partage votre pertinente analyse.
    Cependant ne perdons pas notre temps à répondre aux éditoriaux de Pigasse.
    Cet homme n’aime que lui et ce que Sassou lui procure.
    Il doit faire très attention à ce qu’il écrit car les écriitures demeurent.
    Un jour ou l’autre il faudra payer l’addition.
    Elle risque d’être salée.
    Quand je pense que cet individu a cru un instant que son copain Henri Lopez aurait pu être
    désigné secrétaire de la Francophonie !
    Il n’y a aucune place dans cette honorable institution pour les valets de la dictature.

    Batonnier Patrick Delbar

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