A l’image des artistes qui ne meurent pas, René Samba, par son talent, sa pédagogie, sa patience, son investissement et son goût pour l’enseignement, avait redoré le blason terni de l’université Marien Ngouabi.
Investi et travailleur, juste et honnête, René Samba a toujours été disponible pour ses étudiants.
Rentré au Congo après son doctorat soutenu et obtenu avec brio à Poitiers, René Samba avait apporté une valeur ajoutée à l’université Marien-Ngouabi par son positionnement.
Avec lui, seule la compétence comptait. La séduction et les fuites des matières, qui étaient naguère la marque de fabrique de l’université Marien Ngouabi, n’étaient plus qu’un mauvais souvenir.
Peu avant d’intégrer Bayardelle, d’autres enseignants, tels Jean Mounguéngué, Grégoire Mavounia, Séwosolo et Abolo étaient une caution morale pour cette université en perdition. La Morale avait foutu le camp depuis belle lurette.
Alors que les hôpitaux parisiens sont la plaque tournante des oiseux du régime dictatorial de Brazzaville qui y séjournent pour des bobos anodins au frais du contribuable congolais, René Samba est mort dans des conditions atroces, abandonné à lui même. Sans un regard des autorités de ce pays pour ce brillant enseignant.
Une non-assistance volontaire à un honnête citoyen en danger.
Une évacuation sanitaire lui aurait vraisemblablement sauvé la vie.
Au royaume de Nguesso, seuls les siens et ses courtisans ont voie au chapitre.
Rancunier, le dictateur Sassou-Nguesso (qui a la dent très dure) n’a jamais digéré la charge de René Samba à son encontre pendant la Conférence Nationale Souveraine en 1991.
Réaliste, clairvoyant et ayant toujours un temps d’avance, René Samba dessinait déjà, en fustigeant le dictateur Sassou-Nguesso, les contours d’un bon chef qui, selon lui, « doit être un modèle de moralité ».
Modèle, René Samba a relevé le niveau par ses publications qui manquent tant de la part des enseignants au rabais de l’université Marien Ngouabi.
Sa dernière publication remonte à 2013. Intitulée « l’impact des technologies de l’information et de la communication sur la production des PME dans les villes de Brazzaville et Pointe-Noire: une analyse par les coûts de transactions », avait retenu l’attention par sa pertinence et ses propositions.
Certes, « tout Homme est appelé à mourir un jour. Mais toutes les morts n’ont pas la même signification », chantait Franklin Boukaka.
La signification que nous devons tirer de votre mort est de poursuivre le combat que vous avez enclenché avec d’autres, il y a plusieurs années.
Modeste, René Samba n’a jamais pris la grosse tête. Révélé lors de la Conférence Nationale, il n’a jamais quitté son quartier populaire, Ouenzé. La rue Nkonda où il habitait jadis, était devenue son laboratoire. Les jeunes qui le côtoyaient, l’entendaient souvent dire, en parlant du régime dictatorial de Sassou-Nguesso: « le Mal est profond ».
Ce Mal que vous avez dénoncé et combattu est toujours aussi profond et omniprésent. Tel un ver, il ronge tout le fruit. Mwana Poro-Poro (cette expression qui fit frémir les conférenciers), non seulement fait le ménage autour lui, cherche à conduire ce pays que tu as tant aimé vers l’abîme. La dépravation est à son comble.
Le cœur serré, nous vous dédions ces quelques extraits d’un poème de Birago Diop(Les Souffles).
« Ecoute le plus souvent les choses que les Êtres. La voix du feu s’entend, Entend la voix de l’eau, écoute dans le vent le buisson en sanglots: c’est le souffle des ancêtres morts, qui ne sont pas partis, qui ne sont pas sous la terre, qui ne sont pas morts.
Ceux qui sont morts ne sont jamais partis. Les morts ne sont pas sous la Terre. Ils sont dans le feu qui s’éteint, ils sont dans les Herbes qui pleurent, ils sont dans le Rocher qui geint, ils sont dans la forêt, ils sont dans la demeure ».
De là où vous serez, vous esquisserez un sourire en voyant s’écrouler comme un château de cartes le régime dictatorial de Sassou-Nguesso en 2016.
Rongé, ce régime est en perdition et vit ses derniers jours. Son pronostic vital étant engagé, les congolais s’apprêtent à le débrancher.
Vous auriez voulu mener ce combat. Mais la nature en a décidé autrement. « La mort est vraiment l’absurdité de la vie ».
Olivier Mouebara
Diffusé le 01 mai 2015, par www.congo-liberty.org

Après le pain, l’éducation est le premier besoin du peuple – Discours prononcé par « Danton » à la convention nationale, le 13 août 1793.
Alors comment reformer l’éducation nationale, l’enseignement supérieur et la recherche au Congo Brazzaville post artistes pédagogues à l’image des honnêtes, justes et enseignants René Samba et co?
Pédagogie n°1: une tête bien faite vaut plus qu’une tête bien pleine !
Écarter à l’individu congolais tout préjugé, toute tradition qui n’est pas fondée sur la raison de voir, de pouvoir observer et de juger par soi-même.
Pédagogie n°2: savoir par cœur n’est pas savoir !
Ce sont les idées qui mènent le monde et par conséquent, pour réformer la société, il faut réformer l’individu d’abord.
En effet, il faut reformer le congolais au niveau des mentalités, des habitudes et du comportement abimé par 34 ans de dictature DSN stupide, anti-éducation, antisociale et criminogène.
Pédagogie n°3: appliquer partout dans le pays, les standards internationaux de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Des enseignements concrets où l’observation directe des choses doit remplacer le plus possible l’enseignement par les livres, où la pratique doit se mêler à la théorie de l’école primaire à l’université.
Rappel: comment reformer l’éducation nationale, l’enseignement supérieur et la recherche au Congo Brazzaville post artistes pédagogues à l’image des honnêtes, justes et enseignants René Samba et co?
1- Valeur « matière grise » juste, adaptée et optimisée !
Mieux former, éduquer, utiliser et adapter toutes les énergies cognitives disponibles aux besoins compétitifs du pays.
L’enseignement, l’éducation (infrastructures de crèche, écoles, collèges, lycées et universités sont hautement modernes), optimisation des crédits recherche/développement publics (universités, instituts de recherches fondamentales et appliquées, centres de formation continue) et privés seront au cœur du dispositif du système éducatif et des enjeux micros ou macroéconomiques majeurs du Congo post Sassou Nguesso.
3- Mobilisation totale des énergies disponibles !
Un état où 70 à 90% de sa population, de ses meilleurs cerveaux ou matière grise, de ses énergies qualifiées, de son capital humain et de ses entreprises sont valorisées, déchainées et mobilisées gagnent à tous les coups sûr compétitivité du pays à l’échelle nationale, continentale et internationale.
L’individu ou le citoyen congolais reformé sera de nature travailleur. Il recevra éducation, formation et savoir-faire. Il sera en contrepartie utilisé pour l’intérêt général ou des besoins de la compétitivité pays.
Le Congo qui arrive sera une société où tous les individus quel-qu’ils soient seront valorisés, protégés, soigner et seront mieux nourris.
Oui, l’inégalité entre couches sociales, traditions, cultures, sociétés et civilisations n’est pas fondée sur la nature – elle réside dans l’éducation ou l’information qu’on donne à l’individu ou plutôt dans celle qu’on lui refuse.
Ceci est un cas de prise de conscience nationale au niveau philosophique, politique, économique, social, culturel, environnemental et sociétal à l’échelle du Congo post Sassou Nguesso.
Les hommes de qualité ne meurent jamais. Pour l’avoir côtoyé à l’université de Poitiers, il restera pour moi un exemple que tout un chacun devrait apprivoiser quelque soit la place que l’on occupe dans la société. Ainsi, notre pays retrouvera petit à petit ses lettres de noblesse pour conjurer le cauchemar causé par cette descente dans les tréfonds de la misère aussi bien morale, sociale, économique que culturelle dont souffre nos populations depuis plus de trente ans, sinon plus.
J’adresse toutes mes condoléances les plus attristées à sa famille, ses amis et tous ceux qui lui sont restés fidèles pendant les années où il a vécu parmi nous. Qu’il repose en paix.
Je ne t’oublierai jamais René samba.
René Samba, depuis l’annonce de ton décès j’écoute presque quotidiennement ton discours poignant de la conférence nationale souveraine. Le Congo continue de souffrir des maux que tu avais décriés. Mwana poro poro continue de faire le ménage avec les empoisonnements, la famillaucratie et la gabegie financière sont à leur comble, tout va mal. Nous osons espérer que le bon Dieu à qui nous demandons de te garder près de lui vienne également sauver le Congo.
René Samba, chao l’ami et paix à ton âme.
Yenda kia mbote nguala eto Samba Rene
Adieu notre cher Samba Rene
Bika kilunzi kiaku kiadzuna mu kiyenge
Que ton ame repose en paix
Que la terre te soit legere
Bika mutoto waba naku ampevo
J’ai des profonds regrets pour ce professeurs. En sus d’être un modeste professeur, il a conduit et dirigé mes travaux de recherches lorsque je préparais ma soutenance.
Il reste et demeurera dans mes pensées et dans mes écrits. Car c’est à lui que je dois ma performance.
Mon mémoire reste ton oeuvre Mr René SAMBA.