Quand un chef d’Etat se comporte en hors la loi doublé d’un terroriste de la République. Par René MAVOUNGOU PAMBOU

René MAVOUNGOU PAMBOU

René MAVOUNGOU PAMBOU

De prime abord, il convient de rappeler que le Congo-Brazzaville n’a jamais été tenu d’une poigne de fer que par Sassou Nguesso. L’homme qui, sur la scène internationale semble donner une image spécieuse et factice de négociateur, de médiateur est en réalité, sur le plan local, un autocrate féru de pensée unique, tant il répugne à promouvoir le débat contradictoire. Celui-ci étant indéniablement le fondement même de la démocratie. Les déclarations et décisions des mascarades de dialogues et autres consultations organisées par le pouvoir de Brazzaville sont souvent univoques et celles, au demeurant rares, ayant fait l’unanimité avec certains partis de l’opposition ne sont jamais exécutoires.

Sassou Nguesso est d’autant plus rétif à l’ordre qu’il a institué l’anarchie et l’arbitraire comme mode de gouvernance. Le corollaire d’une telle situation est telle que l’Etat est déliquescent quand il n’est pas évanescent. C’est ainsi que le Congo-Brazzaville est devenu un pays où quiconque dispose d’une parcelle d’autorité peut tout se permettre, au point de commettre des abus au demeurant répréhensibles. Mais ici c’est le règne de l’impunité la plus absolue, surtout quand il s’agit notamment de détournement des fonds publics, de gabegie financière, de trafic d’influence. Ceci est d’autant plus vrai que Sassou Nguesso dans un aveu d’impuissance déclarait: “Le Congo est un pays où l’on ne punit pas facilement.” Ce qui n’est autre qu’une véritable caution à l’impunité. Quoi de plus normal quand on sait qu’il est à la tête d’un pouvoir clanique, donc entouré de ses proches et autres membres de son parti le PCT à qui il a accordé la licence de piller les ressources financières de l’Etat, après les avoir nommé aux postes les plus influents de l’administration publique ainsi qu’aux postes régaliens les plus importants.

C’est pourquoi de cette façon de faire, on peut déplorer le fait que nombre de sociétés étatiques et paraétatiques sont ainsi littéralement entrainées à la faillite par des incompétents notoires; avec pour conséquence la perte d’emploi pour des milliers de chefs de familles. Cet état de fait aura ainsi induit une amplification exponentielle de la pauvreté et la misère sociales due au chômage de masse. Mais à la surprise générale, ces délinquants en col blanc, coupables d’une déconfiture sans précédent, loin d’être inquiétés, sont plutôt promus à des postes plus importants encore. Drôle de prime à la destruction! Ce qui constitue une incitation à persévérer dans la mégestion sinon à faire pire. Le Congo sous le pseudo régime marxiste-léniniste aura connu un désastre indescriptible, tant l’important tissu industriel hérité de Massamba Débat a complétement disparu du paysage. Aussi, après des décennies d’une gestion calamiteuse et catastrophique, le pays se retrouve en piteux état. Telle est l’œuvre sinon le bilan de Sassou Nguesso, le destructeur infatigable !

On ne dira jamais assez que le régime de Sassou Nguesso est foncièrement criminogène. En effet, entre autres crimes avérés, c’est celui de n’avoir pas géré à bon escient d’immenses revenus du pétrole, notamment au profit du peuple; c’est-à-dire en améliorant un tant soit peu les conditions sociales et économiques de celui-ci. L’égocentrisme, l’égoïsme sur fond d’incompétence congénitale auront pris le dessus au point où Sassou Nguesso n’a pu offrir au peuple ne fut-ce que ce qui est essentiel à la vie, à savoir : l’eau courante et l’électricité, encore moins une assurance maladie universelle. Il convient de rappeler que quand pour la première fois en 1999 Sassou Nguesso s’est accaparé du pouvoir, par un coup d’Etat, les congolais jouissaient d’un cadre et un niveau de vie meilleurs que ce qui leur est imposé de nos jours. On comprendra donc que cet homme est animé d’une réelle malveillance à l’endroit de ses concitoyens au point où non seulement il les aura littéralement privé d’un bien-être à la hauteur des richesses du pays, mais surtout aura actionné le rouleau compresseur de la destruction des acquis sociaux d’un peuple.

Mais signalons cependant que Sassou Nguesso et son ce régime sont allés beaucoup plus loin dans cette œuvre de destruction. Non seulement qu’ils sont réfractaires au respect des lois de la République, mais ils ont allègrement battu en brèche les valeurs morales. Le Congo-Brazzaville est en proie à une inquiétante crise morale induisant, entre autres, une pernicieuse dépravation des mœurs. Nous sommes dans un pays où des pères accablés par le chômage et ne percevant aucune aide ou allocation sociale, sont obligés d’envoyer leurs filles mineures se prostituer notamment auprès des hommes politiques pour ramener de l’argent à la maison, avec tout ce que cela implique comme risque. Et dire que ces géroncrates délinquants séniles, adorant se vautrer dans la luxure, raffolent de la chair fraîche au point de se comporter en pédophiles impénitents! On a cependant du mal à comprendre le fait incongru et paradoxal que des personnes sensées faire respecter loi puissent se comporter en hors la loi, abusant des enfants ayant le même âge que leurs petites-filles sinon leurs arrière-petites-filles.

De cette concupiscence débridée, effrénée et irraisonnée, au mépris des bonnes mœurs, serait-il exagéré de parler d’un règne de bonobos au cœur de l’Etat? Il est de notoriété publique que dans un Etat digne de ce nom, les enfants doivent jouir de la protection des parents et des pouvoirs publics, mais il est navrant de constater que dans la République bananière qu’est devenue le Congo-Brazzaville, la pédophilie ponctuée d’une prostitution infantile est banalisée à souhait. Bien évidemment, nous sommes ici dans un cas de figure d’exploitation sexuelle de mineures ou personnes vulnérables issues de familles auxquelles on a imposé l’exclusion, donc acculées à la misère. En terme de droit pénal, les auteurs de tel délit se rendent coupables d’abus de faiblesse sur mineure et d’incitation à la débauche. Et comme circonstance aggravante, c’est qu’il y a une exploitation éhontée de la misère humaine. Comment pourrait-on alors vivre dans un pays où des félons notoires y trouvent un intérêt et prennent plaisir à promouvoir le mal, désigné ici par des antivaleurs ?

Il convient également de signaler un fait non moins important consistant en la banalisation des crimes financiers par des cadres de l’Etat et des hommes politiques. En effet pour les jeunes gens âgés de 20 à 30 ans qui sont nés sous le règne de Sassou Nguesso le détournement des deniers publics ou le pillage des ressources financières de l’Etat est une chose normale, tant cela a été consacré comme un sport national en haut lieu. Ceci est d’autant plus vrai que de toute leur vie, ils n’ont vu que des autorités de l’Etat arborer avec ostentation une richesse fulgurante, insolente et mal acquise. C’est ainsi qu’entre autres frasques du clan mafieux et kleptomane au pouvoir, tout récemment Denis Christel Sassou Nguesso fils du tyran sanguinaire, qui ne sait plus que faire de son immense richesse, fruit de la spoliation de la rente pétrolière, a défrayé la chronique en annonçant qu’il allait personnellement prendre en charge l’attribution des bourses aux étudiants congolais, alors qu’il existe des institutions étatiques en charge de cette question. Tout ceci est symptomatique du pillage à grande échelle des finances nationales et surtout de l’anarchie due à la déliquescence de l’Etat.

En outre, il n’est un secret pour personne que Sassou Nguesso, après avoir pris en otage tout un peuple, mis en coupe réglée tout un pays et fait main basse sur les richesses nationales; lesquelles il s’en sert pour un achat compulsif d’armes de guerre et l’entretien des milices et autres mercenaires ainsi qu’une ethnicisation exacerbée de l’armée, ponctuée d’une inféodation de celle-ci à son pouvoir, il apparait désormais comme un terroriste ayant enfermé du monde dans une maison, dans laquelle il aura au préalable répandu de l’essence ou miné à la dynamite. Alors tenant des allumettes dans les mains, il fulmine : “A moi le pouvoir à vie ou le chaos!” On aura cependant compris que Sassou Nguesso, féru d’une culture de la mort – l’homme a un impressionnant palmarès macabre, tant son placard regorge de cadavres – ponctuée d’une hystérie guerrière, n’est pas prêt de ménager la vie des congolais. Ainsi planifié avec cynisme et machiavélisme, il y a donc lieu de redouter que le criminel invétéré mette à exécution ce macabre plan visant à soumettre de nouveau le peuple congolais à des souffrances et deuils inutiles.

En effet, si le régime dictatorial, tyrannique et oppressif a le monopole de la violence politique, sur fond de terrorisme d’Etat, caractérisée notamment par des guerres, meurtres, assassinats, tortures, empoisonnements, répressions…; nous autres de l’opposition républicaine avons le devoir moral d’envisager le changement et l’alternance politiques par la non-violence sinon par des moyens pacifiques; et ce, en ayant présent à l’esprit que la violence engendre la violence. L’idéal serait donc d’affirmer notre volonté et notre détermination de briser le cycle de violence pour qu’enfin règne indéfiniment dans notre pays la paix des cœurs et la tranquillité des esprits, dans un environnement d’Etat de droit.

Signalons cependant qu’en dépit du climat délétère occasionné, entre autres, par le terrorisme d’Etat, l’alter dialogue de Diata fera date, tant il restera dans l’histoire comme un moment singulier et hautement symbolique, dans la mesure où l’on vient d’y réaliser l’érection d’une coalition des forces de l’opposition républicaine et de la société civile soutenue par le souverain primaire, constituant ainsi l’union sacrée ou du moins une dynamique unitaire. Le moins que l’on puisse dire c’est que de cette magnifique mobilisation des forces patriotiques et démocratiques opposées au changement de la constitution, le processus d’inversion du rapport de force en faveur du peuple est enclenchée et la libération du Congo-Brazzaville de la dictature, de la tyrannie et de l’oppression incarnées par Sassou Nguesso est désormais inéluctable, sinon inexorable. Le mythomane invétéré est ainsi pris dans son propre piège, car on se souvient encore de sa déclaration faite lors d’un meeting populaire en 1996: “J’insiste pour dire que lorsque la constitution est violée, les démocrates ne doivent pas l’accepter.” Sassou Nguesso est-il vraiment un homme de parole et d’honneur ou pas? C’est donc l’occasion pour nous autres démocrates de le prendre au mot. Pour ce faire, nous le mettons au défi d’honorer sa propre parole.

Il y a donc lieu d’avoir présent à l’esprit cette assertion du président Barrack Obama: « Les progrès démocratiques en Afrique sont en danger quand des dirigeants refusent de quitter le pouvoir à l’issue de leur mandat […] Personne ne devrait être président à vie […] La loi est la loi, et personne n’est au-dessus, pas même les présidents ». Et de rajouter : “Ceux qui veulent prendre le pouvoir par la corruption et la répression de la dissidence sont du mauvais côté de l’histoire.” Mais hélas, avec Sassou Nguesso, c’est le déni permanent de la démocratie, tant sa vocation politique n’est fondée que sur le putsch permanent. En effet, si son projet de modification de la constitution, contre la volonté du souverain primaire, venait à aboutir, il affirmera davantage aux yeux du monde sa sulfureuse réputation de hors la loi. On ne saurait cependant s’accommoder encore moins se complaire indéfiniment d’un régime hors la loi qui, non seulement méprise allégrement les valeurs républicaines et les principes démocratiques, mais s’illustre par le viol de la loi fondamentale. Il est donc légitime de lutter pour la défense des lois et institutions de la République et surtout pour l’aboutissement de l’idéal de liberté, tant celle-ci est consubstantielle à la vie.

En somme, le peuple congolais est dans son bon droit d’œuvrer afin de mettre hors d’état de nuire un régime tyrannique, criminogène, liberticide, kleptomane prônant l’anarchie, le terrorisme d’Etat ainsi que le mépris de l’ordre constitutionnel. On ne dira jamais assez que dans ce bras de fer entre un effroyable tyran sanguinaire et le souverain primaire, la raison et le droit sont du côté du peuple. A l’évidence, le pouvoir usurpé au peuple lui reviendra inévitablement. Bien évidemment, aucun dictateur, aucun tyran, aucun oppresseur au monde n’a jamais vaincu face à un peuple debout, uni, déterminé et engagé dans l’action décisive pour arracher sa liberté.

Puisse Dieu bénir le Congo-Brazzaville !

René MAVOUNGOU PAMBOU
Unis Pour le Congo
Secrétaire chargé des questions éducatives et culturelles

Ce contenu a été publié dans Les articles. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

4 réponses à Quand un chef d’Etat se comporte en hors la loi doublé d’un terroriste de la République. Par René MAVOUNGOU PAMBOU

  1. OYESSI dit :

    @ Réné Mavoungou Pambou,

    « Le mythomane invétéré est ainsi pris dans son propre piège, car on se souvient encore de sa déclaration faite lors d’un meeting populaire en 1996: “J’insiste pour dire que lorsque la constitution est violée, les démocrates ne doivent pas l’accepter.” Sassou Nguesso est-il vraiment un homme de parole et d’honneur ou pas? C’est donc l’occasion pour nous autres démocrates de le prendre au mot. Pour ce faire, nous le mettons au défi d’honorer sa propre parole. »

    Sassou n’a jamais été un homme de parole. Et vous savez ce qui nous reste à faire, vous l’aviez si bien dit:

    « A l’évidence, le pouvoir usurpé au peuple lui reviendra inévitablement. Bien évidemment, aucun dictateur, aucun tyran, aucun oppresseur au monde n’a jamais vaincu face à un peuple debout, uni, déterminé et engagé dans l’action décisive pour arracher sa liberté. »

    C’est ce qui nous reste à faire:

    D’abord suivre SASSOU quand il dit que quand la constitution est violée comme il fait depuis longtemps, les démocrates ne doivent pas l’accepter. Et nous ne l’accepterons jamais parce que nous sommes des démocrates. Ce qui était valable en 1996 l’est encore de plus belle aujourd’hui.

    Ensuite, Sassou ne tuera pas tous les congolais,il a voulu exterminer les peuples du NILOBEK pour diminuer leur électorat, il a commis un génocide sur un groupe ethnique celui des kongos en tuant plus de 400 jeunes à l’âge de fleur,rien n’y fait le peuple est debout.

    Il ne nous reste plus qu’a avoir des leaders politiques qui doivent organiser la résistance sans faille face au tyran SASSOU et son au PCT.
    C’est pourquoi, nous comptons énormément sur l’union sans faille et sans exclusion du FROCAD et l’IDC pour se saisir des instruments que prévoient la constitution (droit de se réunir, droit de désobeissance civile, droit de grève etc etc) pour organiser le résitance.

  2. Isidore AYA TONGA de Makoua universaliste congolais dit :

    Le Congo Brazzaville n’est plus à vendre, il est déjà vendu par Sassouffit et ses dignitaires Nordistes/Sudistes, de l’Est et Ouest Congolais. L’enjeu de l’après Sassouffit est que nous soyons tous unis sur deux mots d’ordre, sinon que dalle ou des yeux pour pleurer comme d’hab:

    1- un soulèvement populaire et maintenant avant que Sassouffit puisse imposer par les armes et l’argent ses taupes dites: pipi, kiki, koko, kaka, yoyo, néné, momo, mémé, dodo, mimi, dada, nguéngué, youyou, doudou, point point…

    2- une période de transition politique de 3 ans nécessaire ou de refondation de la nation congolaise.
    Voici un des enjeux, explication: http://congo-objectif2050.over-blog.com/2015/08/le-congo-brazzaville-va-t-il-enfin-passer-de-l-etat-d-electorat-majoritairement-ethnocentrique-a-celui-de-courants-de-pensees-politi

  3. LE KOUILOU EN COLERE dit :

    Quel gâchis !Eh oui Sassou gaspille les chances du Congo.C’est le moment du réveil où le coq quel que soit le poulailler doit chanter pour réveiller les autres oiseaux de la basse cour politique et citoyenne à la résistance.
    Une chose est sûre,il faut agir maintenant avant les jeux africains.Après ça sera plus difficile,le Congo en démocratie est dans la zone de turbulence en haute altitude où tout peut arriver…

  4. Les leaders politiques doivent organiser la résistance sans faille à sassou et son pct nous devons nous unir sans exclusion de frocard et idc pour combattre ce tyran est boycotter les jeux africains un pays qui manque même de kérosène c’est pas normal peuple congolais le j tout le monde dans la rue il va tuer tout le congolais j’étais en vacance au Congo je ne reconnais plus brazzaville tout les quartiers les enfants ils ont acheter tout brazzaville les maisons qui pousse comme des champignons du jamais vu peuple congolais debout ne dormait plus si non le dictateur assassin va gagner

Laisser un commentaire