PROFIL D’UN CÉSARISME. Par Dina Mahoungou

Dina Mahoungou

Dina Mahoungou

 

En Afrique centrale, en bas du pays du Cameroun est situé le Congo Brazzaville. Tous les citoyens sont les valets d’une seigneurie. La misère engluée accourt dans les chemins. Ouïr les cris désespérés dans les quartiers en lambeaux est une habitude. Une telle barbarie de chair et d’os à un tel degré d’intensité ?

Le monde libre couvre les difficultés de Monsieur Denis Sassou N’Guesso qu’il ne veut ôter.

L’on se pose le problème suivant : comment un gredin finaliste perdure-t-il au pouvoir ?

La communauté démocratique internationale est-elle consciente de quelque chose ?

Tous les groupuscules réfractaires du pays ont fait allégeance au tyran pour une possible reconduite aux affaires, le coup du consensus.

Dans le pays, toute vie est infiltrée par l’ébullition du chaos. La grande écurie, un monde farcesque qui ressemble à un univers de foire, lesté de puissance. Des pantins, des danseurs de corde, joyeux dans leurs folies font le lot, la facticité du monde violent, frustre et barbare. La reconnaissance de signe de cette élection est très subtile, très ouvragée : tout s’achète, du lien communautaire à la pratique de délibération collective. Rien n’est sacrifié, le peuple est un blot, c’est de la brigue, de la cabale ; le produit de toute une histoire.

Ce gredin enchanté par une volonté occulte se conforte dans la certitude de la prédestination.

Magnétiseur, faiseur de conflits au faîte de l’ivresse du pouvoir, Denis Sassou N’Guesso achète tout. Il y a tout un malentendu sur notre époque. Un despote illimité qui suit la pente de sa hargne, qui veille sur tout ; les arguments, les positions, les appartenances. Commander importe plus que posséder : il règne sur les petits actants qui ont des rôles minables.

D’ici là, après 2016 peut-être, les archives seront ouvertes au public, plus de classification des secrets d’Etat. En France et au Congo aussi, la vérité doit être avouée. Des crimes de masse, un génocide impuni, les secrets inavouables, tous les mauvais coups de dominants seront mis à plat, à la portée du citoyen ordinaire. Ce sera la transparence et la vérité. Les corniauds, les combinards dans leur sinécure, leurs identifiants sont connus. Ᾱ leur tête, un guerrier lamentable, un exterminateur qui a une animosité personnelle contre les intellectuels, les pensants et la circulation des idées.

Tout arrive, une sorte de désaveu pour la politique d’aigrefin qu’il a poursuivie, un jusqu’au-boutiste du tout ou rien. Notre peuple épuisé tourne à vide. Nous demandons simplement au bourreau d’oyo de partir. Est-ce trop demander ? Parce que notre peuple a fait l’expérience du réel par sa diversité en tant que point de vue, ce Sassou est un ogre. Commandeur en chef des loustics et des malfrats.

Pour le moment, dans sa forme actuelle, ce combat peut paraître babélique et protéiforme, l’exigence le veut, nous nous y attelons. Un effet d’aubaine, l’élaboration d’une telle conscience historique est notre planche de salut, qu’on ne se pose plus la question. La dynamique du peuple fera émerger des réalités inédites, les valeurs en jeu sont immenses.

Après les terreurs, nous autres sortis de cet enfer : déplacés, exilés, fugitifs, victimes de l’arbitraire avions échappé à ce paysage réfracté, nos témoignages à ce titre ont leurs importances. Sassou N’Guesso l’abruti, maître d’un pouvoir de l’ignoble qui reflète tous les désordres. Il a assis dans tout le territoire une féérie catastrophique, où le citoyen est médusé, transballoté dans les peines de tous les jours. Un pays de plus en plus dégoûtant, où toutes les fantaisies adviennent, vol en bande organisée.

Là-bas, tout est violé, les principes républicains, l’Ẻtat de Droit. Arnaque patrimoniale de grande ampleur, vente en deuxième main des hydrocarbures, du bois et des minerais, dégradation de la loi, corruption active, réquisition des biens d’autrui, trafic d’influence, rapines quantitatives, fonds vautours, spéculation, évasion fiscale, gros emprunts bancaires prêtés à 0% aux amis, c’est tout bénef dans la connivence, pourvu que les profits se reproduisent à l’infini.

Au Congo, l’hystérie a pris le pas sur le bon sens, un lieu où la réflexion s’épuise. Sassou gère les règlements de comptes dissimulés, des choix mutilants. Un grognard, clivant et manichéen qui crée soudainement des richesses promptes pour la famille. La minorité aisée issue de la tribu saccage le pays, rentiers et dauphins potentiels sont élus ………… La brosse à reluire les riches.

L’engloutissement, l’enfouissement, l’étouffement, le pillage, l’effondrement, la dissolution, la descente obscure dans les abîmes de tout un peuple. Au quotidien, les domaines de la malédiction se font jour … Pour les enjeux de mémoire, tous ces salopards cupides, ambitieux, contrefacteurs, affreux, ces criminels redoublés doivent être jugés, apostrophés par la fureur populaire.

Sassou assume les pouvoirs du monarque, la puissance effective du mal. Un prince des ténèbres, l’ange de la mort autour de tant de crimes inexpiables et irréparables. Dans sa terreur, il se positionne en procurateur, accusateur, destructeur. Belzébuth dans ses rites lubriques impose à une population qui pâti des douleurs cruelles. Avec toute la violence d’une méprise calculée, il fait ce qu’il veut.

Il faut que l’oubli ne fasse plus ses ravages !

Puisque Sassou achète qui il veut dans les effets de miroitement d’un bonheur immédiat. Il est là, debout, altier dans une insensibilité vengeresse. Entouré d’un conseil plénier de malfaiteurs, il offre au peuple congolais le hasard, les pires périls, un ouléma cruel, la calamité implacable confinant à l’obscurité.

Il faut qu’ils expient leurs crimes, les receleurs hors-la-loi !

Nous sommes les gardiens d’une humanité, les gardiens d’une justice. Pourquoi les enfants de la veuve, les adorateurs de la branche de Mimosa, pourtant enclins aux valeurs de tolérance et de fraternité à la morale irréprochable, toutes forces unies s’acharnent-ils à détruire le Congo … Pourquoi ?

Sont-ce les déterminismes et les pesanteurs de l’histoire !

Avec ce lot d’excès, de désordres, le clash au quotidien, les précipices du délire, les ergoteurs, les épaves, les fins de vie, la famine, les tragédies, un sentiment de dépendance aliénante, la faillite d’un système.

Ces petits véreux vont bientôt errer comme des fantômes dans ce petit empire de truands au bord du gouffre. Ce monde de mafieux se disloquera sous les coups du boutoir et de la réforme. Le Congo doit se désenliser de cet univers dégradant et foncièrement infect, cette petite crapulerie doit être pendue haut et court.

Concentrons nos énergies en une forme d’unité dynamique au lieu de les dissiper par des querelles absurdes de sensibilité, de fonctionnement et de représentation socialement légitimée. La vie de ces prédateurs doit virer au cauchemar. Portons le fer sur les zones sensibles. Le démagogue Sassou et sa clique doivent s’expliquer pour leur emmêlement féroce à prendre les autres Congolais pour des benêts.

Leibniz nous dit : « Toute cause à un effet …. » et Descartes conclut : « Rien n’arrive sans raison ».

Voici, que la monotonie des jours, l’immobilité dans un pays à problèmes, la démission de l’esprit, la neurasthénie, ne plus rien faire. C’est oblomovien, l’abandon à son sort pour un peuple qui subit depuis toujours, la démesure du châtiment, la liberté confisquée confèrent à la population congolaise une sorte de tétanisation.

Nous acceptons notre dénuement, nous jouissons de la contrainte de la pauvreté et de l’aumône, nous travaillons pour le chef, nous n’accusons aucun retard au boulot, c’est désespérant, la préfiguration d’un petit goulag.

 

Dina Mahoungou                                                                        Le 4 juillet 2014

Ecrivain et journaliste médias

 

Auteur du roman : « Agonies en Françafrique » aux éditions l’Harmattan

Auteur du recueil de nouvelles : « Les parodies du bonheur » aux éditions Bénévent

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3 réponses à PROFIL D’UN CÉSARISME. Par Dina Mahoungou

  1. Anonyme dit :

    UN DICTATEUR, DÉFINITION !
    Un dictateur désigne d’abord, un homme politique qui exercice abusivement tous les pouvoirs de façon absolu sans qu’aucune loi ou institution forte ne le limite dans le temps.
    Un dictateur désigne enfin, un homme politique qui a confisqué anti-socialement, la liberté et la souverainement du peuple.

    PHILOSOPHIE !
    Dans 97% de cas, les dictateurs apportent le chaos à leur peuple. Tous ceux qui travaillent ou soutiennent les tyrans ont besoin de les protéger pour aussi éviter le chaos.
    Par ailleurs, un peuple qui a connu 15, 20, 25, 30, 35, 40 ans et plus de dictature aura besoin de la moitié de ce temps passé pour pouvoir se reconstruire.
    Cette durée est d’autant plus importante quand les dictatures se suivent et se ressemblent. C’est la règle, elle est universelle et immuable partout dans le monde.

    La portée de nuisance du dictateur Sassou Nguesso s’étend jusqu’à détourner chez tout un chacun toute possibilité de réfléchir et de penser. Le peuple est alors conduit à s’adonner à des occupations médiocres et primitives (survie au quotidien, sexe, alcool, sorcellerie, veillées mortuaires, etc).

    Ainsi anéanti, le peuple, réduit à adhérer à la pensée unique et stupide imposée par le dictateur, n’œuvre plus à sa construction cognitive, mentale, psychique, émotionnelle et sociale.

  2. LA VISION dit :

    Tres cher Michel,
    je suis vraiment content de bien preciser les choses, Sassou Nguesso deteste les hommes intelligents mais a ma grande surprise ton ami et frere Bikindou Francois avec son journal co-financier par le tambem Ndenguet-Okemba se met a ecrire des conneries dans son chiffon et toi tu acclames.Sois fort frangin ne tombe par dans la betise pour rejoindre Sassou, tu gagnes bien ta vie a la difference de Bikindou Francois qui bossait pas en Grande Bretagne mais recevait son argent du pouvoir.

  3. Anonyme dit :

    Il est grand temps de ne plus appliquer le règle du silence , de la compromission et de l’allégeance….HORUS…..quand arrives -tu?

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