NELSON MANDELA ALIAS MADIBA : UNE ICÔNE DU MUNTUÏSME D’APRES LE PRESIDENT DES ETATS-UNIS BARACK OBAMA

Barack Obama

Barack Obama

A l’occasion des obsèques de l’ancien leader de l’A.N.C. qui n’est autre que l’illustre combattant contre l’Apartheid et du premier président d’une Afrique du Sud Arc-en-ciel, Nelson Mandela alias Madiba, le président des Etats-Unis Barack Obama, lui a rendu, à travers son discours, un vibrant hommage.

Un vibrant hommage par un discours de haut niveau qui restera sans doute dans les annales de l’Histoire et certainement l’un des meilleurs du président américain depuis son accession au pouvoir en novembre 2008. Et au-delà, une des plus belles occasions d’une reconnaissance à l’échelle planétaire des principes fondamentaux d’Ubu-Ntu ou de Ki-Mu-Ntu voire du Muntuïsme.

En effet, si le président Obama à relever d’innombrables qualités humaines de Madiba ou Nelson Mandela qui, de facto, l’ont grandement élevé au firmament des grandes figures de l’Histoire de l’Humanité, force est de relever que, beaucoup d’entre elles, sont de l’ordre d’Ubu-Ntu ou de Ki-Mu-Ntu.

A titre définitionnel, science et religion, l’Ubu-Ntu ou le Ki-Mu-Ntu voire le Muntuïsme est l’ensemble des valeurs qui concourent à la manifestation de l’être intelligible ou Ntu ou/et à l’équilibre de l’être ou du Mu-Ntu voire à son épanouissement.

C’est la somme ou l’union de tous les éléments dont le Mu-Ntu ou l’Homme a nécessairement besoin pour sa survie, son bien-être, son équilibre, son développement et son épanouissement.

Au final, l’UbuNtu est, à la fois, science et religion qui aboutissent à l’enfantement du Mu-Ntu. De cet être qui est porteur d’humanité en matière sociale, morale, politique et spirituelle.

Et à l’occasion des obsèques de Madiba, le président des Etats Unis Barack Oboma a déclaré :

« ….Nelson Mandela comprenait les liens qui unissent l’esprit humain. Il y a un mot en Afrique du Sud (Ubuntu), un mot qui incarne le plus grand don de Mandela, celui d’avoir reconnu que nous sommes tous unis par des liens invisibles, que l’humanité repose sur un même fondement que nous nous réalisons en donnant de nous-mêmes aux autres et en veillant à leurs besoins.

Nous ne saurons jamais jusqu’à quel point ce sens était inné, ou bien forgé dans une cellule de prison, sombre et solitaire…..Non seulement il incarnait l’Ubuntu, mais il avait aussi appris à des millions d’autres à découvrir cette vérité en eux. »

Il ressort ainsi du discours du président des Etats Unis que, Mandela disposait du plus grand don que véhicule le Muntuïsme ou l’Ubu-Ntu à savoir :

Le sens du principe de l’Unité qui ne peut être effectif ou réalisable que, si l’on accepte que tous les hommes, ici-bas, sont tous frères, unis par des liens invisibles, en dépit de leurs différences culturelles, religieuses, sociales, morales et autres et que par ailleurs, il requiert pour son plein accomplissement la consécration de son corolaire qui n’est autre que le principe de l’altérité qui, pour ce faire, intègre obligatoirement la raison d’être de l’autre que soi-même.

C’est ainsi que, vouloir être soi-même tout en s’inscrivant dans la reconnaissance de l’autre ou d’autrui parce qu’il doit en être ainsi, fait, par voie de conséquence, naître ce que les Koòngo appellent par exemple « boòle bantu », c’est-à-dire l’humanité qui, en l’espèce, ne peut véritablement écrire ses plus belles lettres de noblesse que, si elle se construit non pas dans l’homogénéité existentielle mais plutôt dans la différence, c’est-à-dire dans l’union et la communion des êtres tels qu’ils sont et non tels qu’on aurait voulu qu’ils soient.

Ici, la différence n’est guère un handicap mais beaucoup plus une belle opportunité d’accomplissement existentiel parce qu’elle est cause ou source de complémentarité et donc de développement voire d’épanouissement.

C’est au nom de tous ces principes que véhicule, entre autres, le Muntuïsme ou l’Ubu-Ntu voire le Ki-Mu-Ntu que le président des Etats-Unis d’Amérique Barack Obama a noté en effet qu’  « Il fallut un homme comme Madiba, pour libérer non seulement le prisonnier, mais aussi le geôlier, pour montrer que nous devons faire confiance aux autres, afin qu’ils puissent nous rendre la pareille, pour apprendre à tous que la réconciliation ne signifie pas seulement ignorer un passé cruel mais aussi y faire face, en le contrant par l’inclusion, la générosité et la vérité. Madiba changea les lois autant qu’il changea les esprits. ».

A dire vrai, Madiba changea les lois autant qu’il changea les esprits. C’est l’illustration même d’un des principes majeurs du Muntuïsme d’après lequel, « wa dia fwa yikadio », c’est-à-dire, qu’il incombe aux bénéficiaires de l’héritage des anciens de perpétuer leur mémoire en ayant toutefois l’intelligence et la sagesse d’œuvrer intégralement à l’accroissement de ce qu’ils leur ont légué.

Par sa façon d’être et de faire Madiba a parfaitement exécuté les dispositions testamentaires ancestrales d’Ubuntu ou du Muntuïsme.

En somme, Nelson Mandela, est certainement l’un des meilleurs fils spirituels que l’Ubu-ntu ou le Muntuïsme ait enfanté pour la marche, la libération et l’épanouissement du continent africain. C’est dire qu’il avait réussi très habilement à faire comprendre à l’étranger oppresseur qu’ils étaient, comme le souligne à juste titre le président Obama, unis par des liens invisibles, que l’humanité repose sur un même fondement que nous nous réalisons en donnant de nous-mêmes aux autres et en veillant à leurs besoins.

Il s’agit là d’une grande école philosophique et sociale qui n’est ni maçonnique, ni rosicrucienne ni quoi que ce soit d’autre qui ne découlerait nullement d’Ubu-ntu que malheureusement beaucoup d’Africains ont abandonné. Oubliant même parfois que la charité bien ordonnée commence par soi-même ou encore, comme le dispose un adage bantu, Buzitu bwa mvuùmbi kiloòni nge beni, c’est-à-dire le respect que l’on doit au corps du défunt commence par celui que lui doivent avant tout les membres de sa propre famille.

En somme toute libération, comme l’avait compris Madiba est avant et doit être spirituelle et elle l’est encore davantage lorsqu’elle est en parfaite harmonie avec le capital de civilisation dont est doté un peuple qui s’y engage. C’est à ce titre qu’il devint, lui Madiba, naturellement un Muùntu, un Nguùla Muùntu, c’est-à-dire, un véritable fils digne de la Nation africaine qui demain, nous l’espérons inspirera, de nombreux dirigeants Africains.

Par TAÀTA N’DWENGA

Diffusé le 19 décembre 2013, par www.congo-liberty.org

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8 réponses à NELSON MANDELA ALIAS MADIBA : UNE ICÔNE DU MUNTUÏSME D’APRES LE PRESIDENT DES ETATS-UNIS BARACK OBAMA

  1. Mudumango dit :

    Taàta N’dwenga!
    Il pouvait n’y avoir rien à redire sur cette excellente présentation,
    Seulement plus que le sens des mots, c’est parce que le poids de ces derniers est porteur de tout un contenu, qu’il n’est pas admissible de se perdre en conjoncture de rapprochements ou approximations qui peuvent leurs faire perdre leur contenu.
    C’est conscient de cela qu’Obama, certainement bien conseillé, a compris que le terme – expression- U’buntu en zulu n’a aucune homologie traductionnelle ni dans sa langue shakespearienne ni dans aucune autre langue des philosophies dites des lumières, pour l’utiliser en le nommant comme tel. Vous avez remarqué que c’est tout une explication qu’il en a fait pour faire comprendre à ses contemporains toute la complexité de ce mot qui rassemble instruction, sagesse, spiritualité, probité, humanisme, pardon, responsabilité, gouvernance, etc.., bref tout ce que Mandela de son vivant a essayé de mettre en œuvre pour montrer l’exemplarité qu’impose pas seulement la responsabilité et le pouvoir mais tout simplement l’existence de l’homme dans la conception du U’buntu, ou BU’muntu en kongo.
    Et le U’buntu ou BU’muntu (ou même KI’muntu) ne peuvent se traduire même par approximation par le mot MUNTUÏSME qui ne veut rien dire.
    Le ISME étant un suffixe nominal né des philosophies des lumières pour désigner des idéologies, doctrines et autres courants idéels qui sont postérieurs et n’ont rien de fond conceptuel commun avec le U’buntu!

    N’duengosso ni N’duenga!

  2. Gnoka dit :

    BLA BLA BLA

    ça pète au pays, et on vient nous fatiguer avec des discours vaseux habituels. Mdr

  3. NOKO dit :

    Merci pour ces developments.
    Je trouve aussi que le mot muuntuisme est réducteur

  4. Dieudos Eyoka dit :

    @Gnoka
    Oui ça pète au pays. Cela fait 40 ans ou presque que cela pète au pays à cause d’un petit groupe de bandits
    A côté de cette folie meurtrière et destructrice, il est bon de voir et de lire que sont nombreux les Congolais qui ont des valeurs, de la valeur et du savoir. Le Congo ne se réduit pas à une famille de sauvages ignorants et mauvais

  5. MULOLO WA KANDA dit :

    Peu importe la qualification ou la traduction qu’on peut donner à l’Ubuntu, le fait de définir le muntuïsme par science et religion suffit largement pour comprendre de quoi il s’agit ! Appelez ça comme vous voulez, merci beaucoup à Obama et à tata N’dwenga qui ne cesse par ses écrits à valoriser notre patrimoine culturel,

  6. Kouakou dit :

    La seule chose que je retiens de ce brillant article est que le Muntu qu’il soit reconnu dans toute sa grandeur doit incarner en lui l’ensemble de ses valeurs Kimuntu ou U’buntu, ou Bu’muntu. Matondo nitama vutula ku buta Dwenga bu katama tatamana mu ku tulwegese.

  7. william dit :

    A Gnoka,
    Meme apres la lecture de cet excellent expose de ta Nduenga sur l’amour du prochain illustre par la lutte victorieuse de Nelson Mandela sur l’apartheid dont la doctrine etait le rejet du prochain (noir), vous trouvez que c’est du bla bla!! negligeant de relever que ce qui se passe a brazza s’explique par la negation du Bu’muntu car ce dernier ne connait pas la violence, il en est radicalement oppose, sinon, l’afrique du sud ne serait pas le pays emergent que l’on vante aujourd’hui.

    Au lieu d’exposer votre immaturite, faites un inventaire de ce que le Bu’muntu de Mandela a apporte a l’afrique du sud : une coupe d’afrique, l’organisation des coupes d’afrique et du monde, une place parmi les nations du brics, la premiere puissance politico economique d’afrique, l’harmonie d’une societe multiraciale et multiethnique et bien d’autres acquis.

    En somme, le Congo croupit dans les profondeurs de la misere et de l’horreur a cause de l’exclusion de l’autre et, cet etat de fait ne devrait pas etre l’occasion de se glosser mais bien de s’interroger sur les moyens d’acceder a cette vertue que represente le Bu’muntu.

    Appreciez la verve d’Obama ce jour-la, il se sentait vraiment chez lui, mieux que sur le territoire americain qui est loin du miracle sud africain meme si des similitudes existent : Lincoln (un blanc) fut le symbole de l’abolition de l’esclavage; Mandela (un noir) fut celui de l’abolition de l’apartheid. Au Congo, Obama serait reste ordinaire car d’ou lui serait venu l’inspiration, de l’affaire Ntsourou, pensez-vous?

  8. G. Mascad dit :

    Plus tribaliste que GNOKA, tu meurs ! Lisez ses écrits et la hargne qu’il pète contre les sudistes, plus particulièrement contre le Pool. Faites attention à lui. Derrière ses oripeaux de « démocrates » qu’il se dit, se cache un inconditionnel de Sassou Nguesso et son clan…

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