De prime à bord, il convient de poser que le commun des mortels voudrait que l’idéal républicain et démocratique visant la saine gestion de la Cité soit un impératif, dans le cadre d’une quelconque législature. Ce qui, en conséquence, requiert l’implication des politiques pénétrés et mus par des qualités d’homme d’Etat. Il s’agit en effet de personages aptes à diriger un Etat et à répondre aux préoccupations du peuple, à satisfaire un tant soit peu de manière idoine les aspirations légitimes de celui-ci, de prôner la justice sociale, de contribuer au progrès socio-économique du pays et de veiller au maintien de l’unité nationale. Pour ce faire, il s’avère impérieux de faire preuve de différentes qualités tant morales, techniques qu’intellectuelles se rapportant à l’exercice du pouvoir exécutif. En effet, ce qui distingue l’homme d’Etat de l’homme politique, c’est que le premier s’inscrit en permanence dans l’action et dans la responsabilité. L’homme d’Etat veille aux interêts raisonnables de sa patrie et fait en toutes choses prévaloir la raison d’Etat contre les interêts particuliers.
En outre, il est un principe démocratique qui veut que tout homme politique ayant requis et obtenu les suffrages du souverain primaire, sur la base de promesses sinon d’un programme de société, a non seulement un devoir de loyauté envers celui-ci, mais se trouve dans l’obligation de le servir en conséquence, prônant de ce fait le patriotisme économique et la justice sociale. A l’évidence, l’homme d’Etat c’est celui qui aspire à fonder sa légitimité au moyen des suffrages librement exprimés dans l’urne, en sa faveur, par le souverain primaire et non par l’imposture du coup d’Etat ou du putch constitutionnel. A cela s’ajoute le respect de la parole donnée, consistant à traduire dans les faits sa conviction et sa vision politiques. Lesquelles fondent son engagement politique. Aussi, toute attitude contraire releverait d’un reniement de conviction et d’une traitrise, ce qui le contraindrait à s’expliquer devant le peuple. Mais hélas, au Congo-Brazzaville, loin de la vertu démocratique et de la grandeur d’âme, on est reduit à constater la crapulerie dans la sphère politique où un ramassis d’hommes, manifestement sa foi ni loi et au coeur égaré par la félonie et un égocentrisme viscéraux, n’ont pour seule vocation que de manger de la laine sur le dos du peuple, au point de le paupériser et de lui avoir allègrement imposé l’exclusion et la clochardisation.
On ne soulignera jamais assez qu’il n’y a de pouvoir politique réel que celui qui est capable de faire passer l’intérêt supérieur de l’Etat au dessus des interêts privés. En effet, dans le meilleur des mondes, un politique digne de ce nom et aux convictions inaliénables ne saurait se comporter avec légèreté, au point de se laisser circonvenir par la corruption. Or la triste réalité est telle qu’au Congo-Brazzaville l’homme d’Etat a disparu des écrans radar, faute de n’avoir pas résisté à la tentation du pouvoir pour le pouvoir, à la promotion de la violence politique, à la corruption endémique, à l’enrichissement sans cause, à la folie des grandeurs et de ne s’être surtout pas battu avec acharnement pour sa survie politique, car évoluant au sein d’un système foncièrement corrompu et corruptible qui a fini par l’engloutir littéralement dans les travers d’une gestion malsaine et criminogène de la Cité.
On ne saurait transiger indéfiniment avec des politiques, incarnant la sclérose de la pensée politique, le culte de la médiocrité, de l’incompétence et ne pouvant concevoir la politique autrement que par l’intrigue, la duplicité, l’arbitraire, le mensonge et la violence. Il sied également de signaler que du côté de l’opposition, il est quasiment impossible d’identifier un éminent homme politique qui intégrerait de facto le moule du portrait robot d’homme d’Etat. Autant dire que cette opposition, laminée par des divisions inutiles en raison de problèmes d’égo surdimensionné, manque cruellement d’hommes charismatiques capables d’instaurer une saine démocratie (débarassée des aigrefins et miasmes de la violence politique), de fédérer les forces de l’opposition et d’impulser un dynamique d’action unitaire, en vue d’une alternance politique en bonne et due forme, et que le peuple congolais appelle de ses voeux.
En somme, Alphonse Massamba-Débat aurait pu être le seul homme d’Etat susceptible de figurer au panthéon congolais, d’autant que la mémoire collective lui reconnaît de remarquables qualités de bon gestionnaire. En effet, le Congo-Brazzaville a connu sous son impulsion, dans les années 60, de notables avancées tant sur le plan social qu’économique. De par une politique volontariste et ambitieuse, il aura réussi à doter le Congo d’un tissu industriel et ipso facto de poser significativement les jalons d’un développement socio-économique prometteur; et dire qu’à cette époque l’exploitation de l’or noir n’était pas encore amorcée. Mais en dépit de ceci, sa législature sera entachée par de nombreux crimes politiques, par ailleurs non élucidés, commis par la non moins sinistre Défense Civile, redoutable bras séculier de la JMNR, dont ceux de grands fonctionnaires de l’Etat tels Lazare Matsokota, procureur de la république, Pouabou Joseph, président de la cour suprême et Enselme Massoueme, directeur de l’Agence Congolaise d’Information. Ces assassinats relèvent donc d’un cuissant échec du gouvernement d’alors face à la crise sécuritaire incarnée par cette malice de triste mémoire.
On l’aura donc compris, n’est pas homme d’Etat qui le veut, encore faudrait-il s’inscrire dans une dynamique volontariste d’oeuvrer pour la satisfaction des aspirations légitimes du peuple, de contribuer résolument à l’édification du bien commun ainsi qu’à la gloire de la patrie. C’est en effet, dans cette perspective que pourrait être vérifié ce postulat de base en démocratie qui voudrait que : “Le politicien suit le peuple alors que le peuple suit l’homme d’Etat.”
René MAVOUNGOU PAMBOU
Collectif Unis Pour le Congo
Secrétaire chargé des questions éducativeset socio-culturelles
Diffusé le 26 octobre 2013, par www.congo-liberty.org
Mon grand frère René ! Belle au mage à ce illustre congolais sudiste ! Parce que sont arrivé ces sauvages des ngalas qui ont aucun sens d’humanité ! Le pays qui avait pris un bon départ avec le président Masssamba se trouve aujourd’hui sous terre! Et sassou n’arrête de vanter son bilan or le pays importe même le foufou et la banane en RDC !
Je dirais plutôt : « Le politicien se préoccupe du bonheur collectif aussi, le peuple sanctionne t-il les moindre travers de l’homme de l’Etat ».
Débat, grand humaniste lui même, avait surtout une équipe de technocrates ambitieux dans la construction d’un pays moderne. Sassou putschiste récidiviste, a un clan de kleptomanes assassins et encadrés par des flatteurs corrompus de tous genres.
Bien dit frère Natta, votre commentaire est clair comme l’eau de source.Rien a dire.
« L’homme d’état et la gestion de la cité » ou l’exercice du pouvoir dans la gestion publique des ressources économiques et sociales en vue du développement. En d’autres termes, bonne gouvernance, c’est-à-dire le remodelage des politiques de gestion publique en vue de faire face aux défis du développement C’est dire que l’Etat et les administrés sont concernés par la problématique de la gouvernance. Or, le marasme économique, en plus d’une décennie de guerre civile et une corruption endémique au Congo-Brazzaville ont contribué à la déliquescence du tissu social et du système éducatif. Aujourd’hui, avec une classe politique qui n’a que faire du que dira-t-on, aucune vision constructive ne peut émerger de ses pensées si ce n’est octroyer un budget pour se faire immortaliser dans des chansons populaires écrites par des artistes de la place.La jeunesse qu’on qualifie souvent de « avenir de demain », devient « ramassis de demain » puisque ne s’appuyant sur aucun archétype. Youlou,Massambat-debat, Ngouabi, en passant par Yhombi, Sassou, Lissouba et sassou, chacun a eu une vision à sa manière de tenter de sortir le Congo du carcan de la pauvreté. Mais chacun, entouré de sa « clique » a tout fait de compromettre l’avenir de la jeunesse en lui inculquant une certaine idéologie. Aussi nous assistons à un lessivage atroce des cultures congolaises, perte du respect des aînés, re-création du monde du monde par les jeunes, surtout avec le « coupé décallé », version congolaise qui inonde les PME (Petite et moyenne entreprise) congolais, c’est-à-dire les nganda.
Si un président nous était conté, c’est celui-là qui aurait compris que tout « homme politique ayant requis et obtenu les suffrages du souverain primaire, sur la base de promesses sinon d’un programme de société, a non seulement un devoir de loyauté envers celui-ci, mais se trouve dans l’obligation de le servir en conséquence, prônant de ce fait le patriotisme économique et la justice sociale. »