Il s’agit du premier procès d’un ancien chef d’Etat africain en terre africaine. Hissène Habré, qui était au pouvoir au Tchad de 1982 à 1990, est accusé de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture. Il est jugé à partir de ce lundi à Dakar au Sénégal. Sa police politique serait à l’origine de 40.000 morts.
Ce lundi s’ouvre un procès historique à Dakar, celui de l’ancien président tchadien Hissène Habré. Historique car c’est le premier procès d’un ancien chef d’Etat africain en terre africaine. Hissène Habré, qui était au pouvoir au Tchad de 1982 à 1990, est jugé par un tribunal spécial, les « Chambres africaines extraordinaires ». Ce procès marque « un tournant pour la justice en Afrique« , a estimé lundi le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme. L’ex-président est arrivé lundi tout de blanc vêtu, amené de force, contraint de comparaître alors qu’il dit ne pas reconnaître cette juridiction spéciale.
Hissène Habré doit répondre des accusations de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture : 40.000 morts, selon les organisations de défense des droits de l’Homme. Pendant ses huit années au pouvoir, de nombreux Tchadiens sont passés par les geôles de la DDS, la police politique de l’ancien président. Certains ont même été emprisonnés à « la piscine », l’une des prisons redoutées de l’époque où les détenus mourraient sous la torture, d’asphyxie, de faim ou encore de maladies.
Reed Brody : « C’est la plus grande victoire de ma vie«
Depuis la première plainte déposée au Sénégal en 2000, puis au Tchad et en Belgique, il aura fallu 15 ans pour juger Hissène Habré. 4.000 personnes sont parties civiles à ce procès. Une procédure rendue possible notamment grâce à Reed Brody, avocat de l’organisation Human Rights Watch (HRW) et cheville ouvrière de ce dossier. « C’est la première fois que des victimes arrivent à traduire en justice en Afrique un dictateur, la première fois que les tribunaux d’un pays d’Afrique vont juger le dirigeant d’un autre pays, donc évidemment c’est la plus grande victoire de ma vie« , explique-t-til sur France Info.
En 2011, Reed Brody a retrouvé par hasard des archives de la police politique de Hissène Habré, par terre dans une prison de N’Djaména, 11 ans après sa chute du pouvoir. « Je pense que les gens ignoraient l’existence de ces documents, nous les avons trouvés éparpillés à même le sol, recouverts d’une épaisse couche de poussière, ils n’avaient pas été touchés depuis des années« , indique-t-il. « Ces documents constituent vraiment les preuves les plus solides qui puissent exister sur les crimes, et aussi sur le fait qu’Hissène Habré était constamment informé des agissements de la police politique, il n’était pas distant« , poursuit-t-il.
Avant l’ouverture de ce procès, quatre magistrats ont enquêté pendant plus d’un an et demi, principalement au Tchad. Ils ont interrogé des témoins et victimes du régime Habré, analysé des documents de la police secrète de l’ex-président et examiné des fosses communes. Hissène Habré, 72 ans, est en détention depuis deux ans au Sénégal où il a trouvé refuge après avoir été renversé par l’actuel président Idriss Deby Itno. Son procès doit durer trois mois, une centaine de témoins sont attendus à la barre.
Plus d’impunité!
Abus de pouvoir, brutalités policières, kleptomanie organisées par le clan, coups d’Etat, fraudes électorales …. sont des contre valeurs très graves.
Il est temps que l’Afrique assainisse ses mœurs barbares, rétrogrades et honteuses. Que seul le peuple soit souverain et source de tout pouvoir. Qu’il en soit l’unique bénéficiaire.
L’Afrique des dirigeants sanguinaires, tricheurs et voleurs doit disparaître. L’Afrique de bons gestionnaires, des dirigeants responsables, librement élus et intègres d’esprit, doit émerger.
Vivement que Sassou et son clan connaissent le même sort bientôt!
Procès mal parti rien qu’à voir ce qui s’est passé aujourd’hui. Du jamais vu, voilà quelqu’un qui a tué autant de ses concitoyens et qui remet non seulement en cause l’existence de ce tribunal voulu par l’UA, mais n’est pas incarcéré comme prevenu au point de s’opposer à venir s’expliquer devant la cour quand je pense qu’à la CPI, les Bemba et autres GAGBO croupissent depuis belle lurette dans leur cellule en attente d’être jugé.
Résultat des courses, Mr Habré est reparti tranquillement chez lui et il faut attendre jusqu’au 7 Septembre pour le contraindre encore à venir narguer les parents de ses nombreuses victimes.
Je ne crois pas un seul instant à ce qui se passe à Dakar, les dictateurs génocidaires ont encore des beaux jours en Afrique.
Cet ancien dirigeant africain a raison de fustiger les mensonges et montages des ONG occidentales, car derrière Hissen Habré y avait la sinistre CIA. Celle là meme qui élevé la torture au rang d’art. Pour ceux qui en doute, le centre de Guantanamo existe toujours et tourne à plein régime. Nous mettons au defi la « communauté internationale » d’y jeter un oeil. Ici la grande satisfaction reside dans le fait qu’un pays africain a pris la decision de faire appliquer le fameux principe néocolonial de la compétence universelle. Afin de juger un ex chef d’etat africain en Afrique. Il n’est plus tolérable que des leaders africains soient déporter à la Haye, pour y etre exhiber en trophée par des juges colonisateurs et arrogant. Mais cela ne signifie pas pour autant que Hissen Habré bénéficie d’un quelconque soutien de la part d’un citoyen congolais. Maintenant il faut croire que le procès de Dakar fera jurisprudence, dans le bon sens de l’histoire. Il participe d’ores et déjà au combat panafricain que l’UA a engager contre la soit disant CPI et son statu de Rome désormais caduc. Un pays destructeur et tortureur comme les USA n’est pas signataire. Où sont les ONG pour les contraindre à ratifier ce statu ? Les africains ne doivent plus être juger hors du continent.