Ce texte est ma réaction suite au discours de François Hollande le 21 novembre, lors de la remise du Prix de la Fondation Chirac, où il a déclaré « l’Afrique a besoin de nous… »
Pendant que notre profonde et légitime soif de liberté, de démocratie, de justice et de paix nous plonge dans une ébriété euphorique suite au discours hautement « libérateur » de François Hollande a l’égard des chefs d’états africains qui sont la fabrication de la France même, gardons un tout petit peu de notre raison pour ne pas sombrer dans la totale niaiserie qui nous serait fatale car, nous devons garder à l’esprit qu’aucun président français n’a été du côté du peuple africain : « la France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts », dixit Jacques Chirac.
Connaissant pertinemment les seuls mots que le peuple africain est psychologiquement prêt à entendre et à accepter aujourd’hui, dans l’atmosphère politique africaine actuelle, Monsieur François Hollande n’a fait que son devoir diplomatique d’un président français qui se doit de préserver les intérêts de son pays en Afrique.
Pas de quoi lui en vouloir, c’est son devoir.
Mais dans ce discours maladroitement mielleux que certains trouvent si libérateur, n’avons-nous pas remarqué cette grave ingratitude de la France qui n’a pas besoin de l’Afrique ? Cette offensive insulte envers cette Afrique qui a tellement et éternellement besoin de la France quand on sait que la moitié des problèmes cruciaux que connait l’Afrique sont justement causés par la France ?
C’est une très bonne chose, une excellente attitude de la part de la France qui a finalement compris que la crasse qu’elle a répandue et entretenue en Afrique ne servirait plus ses intérêts aujourd’hui ni demain, et qu’il était plus qu’urgent, pour elle, de faire le grand ménage, dans son propre intérêt.
Cependant, soyons lucides, cessons d’être ces gamins inutiles qui ne savent rien faire de leur propre destin, grandissons, et exigeons un peu de respect et de considération pour cette Afrique qui gave le monde entier de son lait ; car si l’on regarde bien les choses avec un œil objectif et honnête, François Hollande ou n’importe quel autre président de la France qui « n’a que des intérêts » éviterait soigneusement des propos insultants envers des partenaires que l’on appelle « amis »
Si nous nous battons pour les droits du peuple Africain, il va de soi que nous devions également nous battre pour le R-E-S-P-E-C-T que les occidentaux doivent devoir à l’Afrique car s’ils sont ce qu’ils sont, c’est bien grâce à cette Afrique qu’ils ne cessent de dénigrer avec une insolence inqualifiable.
NOUS NE DEVONS PLUS JAMAIS TOLERER DES PROPOS INSULTANTS, envers NOUS et envers l’AFRQUE, d’où qu’ils viennent.
L’Afrique : Elle a besoin de nous !
Marie-Louise Abia
Très bien dit ma sœur. Rien a y rajouter. Et moi je rectifierais les propos de Hollande en disant: <>.
Nous ne sommes plus dupes. Les africains exigent désormais de qui que se doit du RESPECT. Et ce respect ne sera effectif que si nous travaillons durement pour changer les conditions sociales des africains. Le jour que les autres se rendront compte que la jeunesse africaine y trouve du travail et s’épanouit sur place. Alors, la le regard des occidentaux changera sur cette Afrique qu’ils méprisent tant.
J’ai écouté l’intégralité de ce discours et je n’ai pas été offensé par les propos de M. Hollande, quand on les situe dans leur contexte.
Cela se passe dans le cadre de la remise d’un prix à une personne ayant œuvré pour la fin de la dictature et de l’émergence de la démocratie dans son pays.
Il souligne également le réveil des jeunes du Burkina Faso qui se sont soulevés contre la tentative de conservation du pouvoir par un homme venu aux affaires depuis 27 ans.
Il y a , en filigrane dans ce discours, une prise de conscience de la capacité des africains à se révolter contre les mécanismes qui consistent à nous imposer des dirigeants.
Et que, malgré cette capacité de réaction, il reste des risques de résistances des pouvoirs en place. En cela, nous avons besoin d’un soutien de la communauté internationale, dont la France fait partie pour limiter les dommages collatéraux des éventuels soulèvements.
Évidement, quand nous avons en face des criminels comme au Congo, si l’on se réfère au carnage du 16 décembre 2013 à Brazzaville, aux récentes arrestations des opposants…il y a lieu de reconnaitre que, devant l’esprit d’animosité, de sauvagerie de ce genre de régime, nous avons besoin d’une attention de la communauté internationale, et de la France en premier lieu.
La question de ce que représente l’Afrique pour la France est une autre paire de manche.
Il faut commencer par libérer nos pays de ces chefs d’État autoproclamés, qui sont prêt à tout céder à la France pour conserver leur pouvoir.
On pourrait prendre l’exemple de la dernière conférence de Sarko à Brazza, que bon nombre de congolais pouvaient dispenser, mais qu’on a préféré confier à ce dernier moyennant une somme qui aurait pu servir par exemple à sauver des vies humaines au CHU ou à rénover la morgue de cet hôpital, où l’on peut trouver des cadavres à même le sol…
Si nous mélangeons les pinceaux, en matière de priorité, il y a un risque de se retrouver dans la situation de GBAGBO, qui est seul à la CPI, pour des accusations sur un conflit dont il n’était pas le seul acteur. Rien dans le camp d’en face, malgré la volonté affichée de la CPI de poursuivre tous les belligérants.
Pourquoi ?
Ce qu’il faut pour nos pays, c’est de créer des conditions de règlement de conflits de toute sortes, y compris électoraux, par des moyens pacifiques, en privilégiant l’intérêt national.
Autrement, nous continuerons à donner libre cours à l’impérialisme humanitaire et à en payer les factures pendant des décennies.
Il nous revient de nous libérer de cette hégémonie des puissances coloniales, en commençant par chasser les valets locaux de la France-Afrique.
Ensuite, nous pourrons nous attaquer aux mécanismes de pilage du continent, qui connait de plus en l’attrait des prédateurs des quatre autres continents.