La Princesse Juju Sassou Nguesso aura-t-elle la peau de l’Ambassadeur Dékamo ?

Mamadou kamara Dékamo

Mamadou kamara Dékamo

Mamadou Kamara Dékamo, notre ambassadeur en Italie depuis 2000 se reposait d’une longue carrière politique qui ne l’avait pas ménagé depuis la fin de ses études à l’Université Patrice Lumumba de Moscou. Bercé par la dolce vita italienne, le natif de la Likouala se félicitait jusqu’à ces dernières semaines, à l’instar d’un Henri Lopès à Paris, de pouvoir espérer jouir de son poste romain indéfiniment ; tout du moins aussi longtemps que ses artères le supporteront.

Sa longue trajectoire avait commencé au ministère de la planification de 1976 à 1978, puis directeur général de la jeunesse de 1979 à 1984 et directeur général du développement de la Planification de 1984 à 1992. Il devient membre du Bureau politique du parti congolais du travail (PCT) en 1992, et il fut élu à l’Assemblée nationale comme candidat PCT de Poto-Poto de Brazzaville lors des élections législatives de 1992 .Le 25 décembre 1992, il a été nommé comme ministre de la Communication, postes et télécommunications, ainsi que le porte-parole du gouvernement de Claude Antoine Dacosta. De 1997 à 1999 Kamara Dékamo a été ministre de la santé et de la Population avant son départ pour l’Italie.

Jusqu’à un passé récent, il avait été l’instrument de Denis Sassou NGuesso pour rompre l’unité de la Likouala et empêcher la constitution d’un leadership politique dans cette région réputée pour ses aptitudes guerrières, pour ses généraux et pour ses soldats . Son opposition farouche et frontale à Ambroise Noumazalaye ainsi qu’à Henri Djombo ne pouvait être qu’encouragée, voire dictée par l’autocrate de l’Alima.

Reposé de ces luttes intestines qui lui prenaient beaucoup de son énergie, il était devenu aussi le Représentant Permanent de la République du Congo auprès des Organisations des Nations Unies basées à Rome (FAO, PAM etc..). Eternel ambassadeur dans la ville éternelle, l’enfant d’Impfondo savourait sa carrière diplomatique autant qu’il adorait la cuisine italienne et ses tailleurs qu’il allait choisir parmi les meilleurs de Milan.

Hélas, trois fois hélas pour ce maintenant vieux serviteur du dictateur congolais, il y a quelques semaines « comme une mauvaise fée ou comme une méchante princesse » Julienne Johnson-Sassou-NGuesso frappa à la porte de « son » ambassade. La fille du Roi Denis, demi-sœur du futur Roi Kiki, comme dans un conte de Perrault, déboula dans la chancellerie congolaise bien décidée à voir serviteurs et laquais de son père exécuter sans broncher les simples formalités qu’elle voulait y accomplir. Et ce fut au premier d’entre eux, l’Ambassadeur Dékamo, que la « Princesse Juju » s’adressa !

Hôtel particulier de Juju Sassou Nguesso à Neuilly

Hôtel particulier de Juju Sassou Nguesso à Neuilly

Le couple Johnson, célèbre maintenant pour le luxueux hôtel particulier qu’il occupe à Neuilly/Seine en France et dont le journal Libération avait publié la photo, avait acheté en Italie une voiture de grand luxe qui, selon certaines informations, ne pouvait être qu’une Ferrari. Malmenés par l’enquête des Biens Mal Acquis, les princiers tourtereaux, pour se mettre à l’abri de la curiosité des inspecteurs de police à leurs trousses, songèrent à mettre le luxueux carosse au nom de l’Ambassade de la République du Congo en Italie et bénéficier ainsi d’une plaque d’immatriculation diplomatique. A cette demande, « Tonton Dékamo » ne pouvait répondre que par la négative et il déploya des trésors de diplomaties africaine et européenne savamment confondues pour le signifier à l’effrontée. Cette dernière, à bout d’arguments mais sans la moindre décence ni retenue claqua la porte de son bureau en lui lançant un enfantin mais néanmoins assassin : « je vais le dire à mon père ! » Traduit en langage courant des NGuesso : «  Tu es mort, pauvre mec ! » Les murs de l’ambassade en frémissent encore !

Mamadou Kamara Dékamo, pour avoir durant ces trente dernières années plus servi un homme que son pays, a vite compris à quel grave problème il était dorénavant confronté. La vie politique congolaise, ces dix dernières années, a été jonchée de têtes d’amis et de fidèles du dictateur que ses rejetons avaient finalement obtenues… !

La menace de l’infante capricieuse résonnait encore à ses oreilles deux jours plus tard lorsque l’autocrate de l’Alima l’appela au téléphone. L’incident avec la fille ne vint pas dans la conversation. Le père, qui pourtant n’hésite jamais à tirer à l’arme lourde, n’en parla pas ; son obligé non plus !

Depuis cette conversation à fleurets mouchetés, le diplomate congolais ne cesse de se demander quel destin funeste le guette, à quel piège il devra succomber pour avoir résisté à un caprice indécent et impossible à réaliser d’une enfant gâtée de presque cinquante années ?

Mamadou Kamara Dékamo aura t-il le destin de Bruno ITOUA qui fut débarqué de la Société Nationale des Pétroles du Congo (SNPC), sous l’injonction d’une veuve et fille du tyran qu’il n’avait pas voulu épouser ?

Les rejetons, pour la plupart incultes, du dictateur n’ont pas encore compris que c’était le « système » qui avait fait leur père et non le contraire ! A force de taper sans retenue dedans, ils finiront tous par avoir la leçon qu’ils méritent et que les enfants de Kadhafi et Karim Wade méditent à chaque instant maintenant !

Rigobert OSSEBI

Diffusé le 23 février 2014, par www.congo-liberty.org

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3 réponses à La Princesse Juju Sassou Nguesso aura-t-elle la peau de l’Ambassadeur Dékamo ?

  1. Loubaki dit :

    C’est curieux que Mamadou Kamara ne joue plus le jeu que le système Sassou lui a appris. Reste que si des loups se déchirent entre eux, pourquoi s’en plaindre. Quand la fille Sassou aura la tête de Mamadou devenu doux (comme Hérodias celle de Jean-Baptiste) ça fera un prédateur en moins. Ce n’est pas moi qui vais pleurer sur son triste sort. Ciao Pantin.

  2. Marie laure dit :

    Cet homme a manqué de cohérence! S’il a passé son temps  » à servir un homme et non la République », il aurait dû servir la fille de son maître. Cher monsieur, jouez donc votre rôle de valet corrompu et fidèle jusqu’au bout!

    Sinon choisissez: ou bien l’on demeure un chien couchant zélé du despote, ou alors, l’ on se met du côté de ceux qui dénoncent sa barbarie politique.

    Encore un ignoble flatteur curieux à l’instar d’un Lopes cireur hautement zélé des pompes du putschiste récidiviste, qui sert un président autoproclamé.

  3. Anonyme dit :

    Le pauvre avec sa maladie du siecle fera comment a Brazza ?

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