La fraude aux examens d’Etat au Congo-Brazzaville. Par ANDELY-BEEVE Baptiste

Andely-Beeve Junior

Andely-Beeve Junior

Je suis ravi d’écouter des discours sur la lutte contre la corruption, mais comment éradiquer un fléau qui s’apprend dans nos écoles et dont nous avons nous-même, soit bénéficié indirectement ou directement des méfaits. Je suis presque sûr que malgré le déploiement des forces de l’ordre sur les sites du Bac en ce jour, les épreuves sont en ce moment le théâtre du plus grand marché pittoresque vers l’admission. 

* Quelles en sont les causes ? 

1 – Les procédures vétustes de sécurité et de lutte contre la fraude dans les examens d’Etat :

Le monde évolue de manière exponentielle et l’administration publique à d’énormes difficultés à faire des mises à jour. L’évaluation des risques de fraudes est prise à la légère ou quasi inexistante. 

2 – La vulgarisation des nouvelles technologies de l’information notamment des smartphones et de l’internet 

3 – La pauvreté : 

Elle restera à jamais la plus grande porte à la fraude, le personnel affecté à la surveillance de ces examens profite de ces examens pour ce faire du « pognons » et ne donne aucun crédit à la qualité de l’admission. 

Cette même pauvreté pousse des fonctionnaires en manque de sous à rompre le secret professionnel en ce qui concerne les épreuves, ce qui engendre des fouîtes. 

4 – La crise de la famille et la crise morale : 

La famille congolaise est instable et perméable aux contre-valeurs, le mérite n’est plus à l’ordre du jour et les parents semblent apprendre aux jeunes congolais que tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins. Vous me direz dans un village si tout le monde danse avec un pied, il faut faire de même. Je souris devant tant d’hypocrisie et je répondrai de la manière suivante : si dans un village tout le monde tue son premier né est ce que cela doit me pousser à tuer ma progéniture ? Je ne pense pas. Une contre-valeur reste une contre-valeur même lorsqu’elle est adoptée par la majorité. 

salle de classe à brazzaville

salle de classe à brazzaville

II- Mes Propositions : 

Bien sur ce problème est réel et il faut réfléchir comment prendre à contre-pied ce fléau qui est la fraude aux examens d’Etat pour permettre à nos admissions d’être un filtre afin d’obtenir des ressources humaines de qualité pour notre pays. 

1 – L’administration doit revoir toutes les procédures concernant l’organisation des différents examens d’Etat avec un réel accent sur les risques de fraude. 

2 – L’adoption de l’installation de la vidéo surveillance Hd dans les différents centres d’examens avec un double objectif : 

– contrôler l’attitude des surveillants des examens 

– Compenser la surveillance des élèves 

3 – Responsabiliser pénalement les différents surveillants d’examen d’Etat , l’éducation n’est pas un jeu mais un investissement du contribuable congolais et nous ne pouvons pas nous permettre de faire des pertes. 

4 – Travailler avec les opérateurs téléphoniques sur comment isoler les communications en centre d’examens pour les permettre de ne pas faire l’objet de ces nouvelles fraudes de type numérique 

5 – Refaire participer la famille au système d’éducation nationale par une véritable mis en valeur du conseil des parents d’élèves et les mettre à contribution de la vie des écoles publiques.

Vous pouvez rajouter bien sûr vos idées et nous verrons comment proposez un document au ministère en charge et au parlement des propositions concrètes qui je l’espère pourra permettre à notre système d’éducation de se remettre en question et qui sait peut-être de se mettre à jour. 

Bien loin de toute la polémique générale que représente le changement ou pas de constitution nous nous devons d’améliorer l’efficacité de notre système d’éducation pour éviter d’accoucher d’une nouvelle élite incompétente et inconsciente des problèmes de la République.

 

Par ANDELY-BEEVE Baptiste – Junior 

Diffusé le 3 juin 2015, par www.congo-liberty.org

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15 réponses à La fraude aux examens d’Etat au Congo-Brazzaville. Par ANDELY-BEEVE Baptiste

  1. Mingwa Biango dit :

    Mon jeune frère Baptiste,

    Très sincèrement, je te présente toutes mes félicitations pour cet excellent texte. A la différence de plusieurs textes, le tien trouve sa force et sa pertinence dans les propositions.
    J’ose espérer que tu continueras à analyser les maux qui gangrènent la société congolaise car l’avenir du pays appartient à la jeunesse.

    Bon courage

  2. anabel emilia dit :

    un ministre a ose changer le systeme du bac au congo pour parrer aux fraudes qui gangrenent ce systeme;consequence il ou elle a ete vire. chercher d’ou vient mal.

  3. Anonyme dit :

    Le problème est simplement humain!
    Pas besoin d’opérateurs ou de vidéo surveillance!

  4. John dit :

    Cher monsieur Andely, pouvez-vous referencer votre photo (simple standard journalistique)?
    Vos propositions sont bonnes…mais laissent quelque part a la reverie, tel s’agissant de la video-surveillance (sans electricite en general, sans techniciens qualifiés, sans volonte de freiner ces fraudes…) Meme dans les pays riches, la videosurveillance n’est pas a la portee de route societe…

  5. William dit :

    Bien sur que le probleme est humain!! Au Congo, il a toujours ete de cette nature. Car le capital humain est voue aux abus lorsqu’il lui est donne de s’exprimer librement en l’absence volontaire d’honnetete, de rigueur, de discipline et….de sanction.

    Le ministre qui ose changer le systeme est jete aux orties. Celui qui est reconnu coupable de le perpetuer (par son fait ou par le fait de son commettant) est reconduit!!

    Sans que de veritables mesures soient prises pour y remedier!!

    Les consequences sont palpables : ce texte, excellent quant au fond, laisse a redire quant a la forme.

    Nous avons cependant besoin de video surveillance comme moyens de prevention, d’intimidation ou de dissuasion. Pourquoi s’en priver alors que le mal est, aujourd’hui, si profond?

  6. Anonyme dit :

    Parce c’est utopiste!
    Dans la société actuelle, il serait mieux d’attaquer la corruption plutôt que d’investir des fonds dans la vidéo surveillance quand nous connaissons les réalités (logistiques) de notre pays

  7. Dieudos Eyoka dit :

    l’auteur appartient à la nouvelle génération et fort heureusement n’a pas été contaminé par la mauvaise mentalité régnante. Il faut espérer qu’ils sont nombreux à être comme lui. Le changement proviendra de ce sang neuf et de ces têtes bien faites.

    Un réel plaisir à lire cet article même si l’on n’est pas d’accord sur tout !

  8. JBoss dit :

    On peut très facilement isoler les téléphones situés dans un centre d’examen en leur coupant le signal à l’aide d’un brouilleur de signal( edge, wifi, 3G,H+,4G, Bluetooth…). Beaucoup d’universités dans les pays riches ont recours au brouilleur pour empêcher les étudiants d’utiliser des objets connectés, qui ressemblent parfois aux objets du quotidien, comme la smart watch, le bracelet, la calculatrice programmable …

    Quant à la surveillance vidéo je ne pense que cela soit efficace car qui ne te dit pas que le mec qui visualise la vidéo ne sera pas de mèche avec des surveillants indélicats?Le problème de la fraude au Congo est avant tout un problème humain et surtout de la non application de la loi.
    Avec des ressources humaines de piètre qualité on voit mal comment pouvions-nous relever le défi du développement économique qui nécessité des ressources humaines hautement qualifiées et sans cesse tournées vers l’innovation.

  9. macktchicaya dit :

    AUX COMPATRIOTES

    Ce jeune compatriote a eu lui le mérite de mettre ici à la connaissance de tous ce qui mine le système ‘éducatif au Congo et d’ailleurs toute l’administration, pour ma part je lui concède son analyse et ses observations qui vont dans un sens, acceptable pour tous. Mais il aurait fallu mettre l’accent sur l’éthique et la morale de nos administrations en pointant sur la qualité que chacune d’elles reflète. Les leaders et managers de ces administrations qui sont autre que le s ministres ont eux quel degré de conscience patriotique? La plaie est large et profonde d’où la nécessité de revoir le cycle de formation des enseignants et l’actualisation des programmes, aussi l’ensemble de la pédagogie. Le problème est très crucial car c’est de ce fondement que nous viennent les cadres du pays. Les parents sont à la solde de la corruption, les formateurs qui n’ont pas assez pour atteindre les fin de mois, et tout cet ensemble au final donne ce que nous vivons aujourd’hui. C’est pourquoi une révolution est opportune dans ce pays pour tout revoir et redémarrer.

  10. mamie dit :

    mamie

    Il faut commencer par la justice!

    combien est payé le personnel enseignant? Une misère : alors, il leur est tentant de tomber dans ces travers, lorsqu’ils voient que devant tous leurs sacrifices, ils n’ont que des os, et ce sont nos pauvres enfants qui en pâtissent.

    salaire égal pour tous !

  11. DIA NKELANI dit :

    Le sujet a eu finalement sa place à l’heure actuelle où le BAC général session 2015 est annulée.
    Que de peines pour notre cher beau Pays tricolore!

  12. NTEMBE YA POCHI dit :

    Au moment où l’annulation du BAC général devient effective : les malheureux candidats dans la rue et qui ont déjà commencés à faire « la casse », nos autorités politico-administratives devraient bien revoir l’organisation des examens.
    Mais comme le ridicule ne tue pas dans le Pays de DSN, les enquêtes vont certainement débutées mais aboutiront encore et encore à rien… Cette honte devrait couvrir le visage du Ministre en charge de l’éducation et l’appeler à jeter l’éponge, aussi du Directeur des Examens et concours et par eux, tous les membres ds jury.
    C’est vraiment inconcevable qu’au dernier jour des épreuves des généralistes, toute la session soit annulée.
    C’est la preuve que rien ne se sait pour lutter contre la corruption et la fraude.
    Mon œil, quand je pense que moins d’un mois, la Commission Nationale de Lutte contre la Corruption au Congo a lancé une compagne dénommée : changement de mentalités et pendant ce temps le DEC évitait de répondre de façon directe sur les « fuites » aux examens d’Etat et le sort des enseignements/personnel étant à l’origine.

    D’où viennent ces « fuites » et lesquels sont des auteurs? Que justice soit faite à la mémoire de tous ces candidats malheureux!

    Que le Ministre commence par démissionner avant les enquêtes!

  13. Anonyme dit :

    Cher Beeve, tu es trop en avance dans un Congo où la gouvernance a du mal à se moderniser et à s’arrimer au rythme de l’évolution de ma science na ma technologie.Il est difficile d’extirper le bon sens dans un esprit marxiste s’il n a jamais subit de recyclage
    .

  14. NicolasDumont Ngoubili dit :

    Mais pourquoi mon commentaire a t-il a été supprimé? je n’ai été injurieux à l’égard de personne à ce que je sache!!!

  15. joseph dit :

    Pourquoi chercher des solutions compliquées que nous n’aurons pas les moyens de mettre en oeuvre si nous ne sommes pas déjà capables de faire respecter l’interdiction des smartphones et autres téléphones portables dans les centres d’examen.
    En principe, les candidats sont fouillés avant l’accès dans les salles. Les surveillants de salle sont commis à cette tâche. Les surveillants, voilà le problème. Une partie du problème en tout cas.
    Je considère qu’il n’est pas possible qu’un candidat puisse entrer dans une salle avec un smartphone si le surveillant fait bien son travail.

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