Si dans nombres de pays du Tiers-monde des individus considèrent la politique comme une opportunité inespérée de jouir des avantages matériels de l’Etat et également perçue comme l’un des sûrs moyens de s’enrichir, en pillant parfois en toute impunité les deniers publics, en Uruguay, le président José MUJICA est manifestement un chef d’Etat hors norme sinon atypique. En effet, cet homme, qui sort des sentiers battus, s’est non seulement assigné une sévère discipline et un mode de vie assez insolite pour la fonction qu’il assume, mais il force l’admiration et impose le respect de par l’altruisme sinon la vertu du partage qu’il prône.
Il est l’un des rares a avoir compris l’essentiel de la vie politique qui se résume en un sacerdoce qu’il convient d’assumer pleinement, tout en ayant présent à l’esprit que la politique ne doit pas être un moyen pour se servir des resources de l’Etat, mais de rendre service aux citoyens. C’est ainsi que l’on pourrait définir josé MUJICA comme à la fois un président pauvre et un président des pauvres. En effet, le grand amour qu’il porte envers son peuple et sa patrie est tel que, José MUJICA consacre presque tout son salaire aux oeuvres caritatives. Son étonnante simplicité est telle qu’il ne porte pas de cravate et même lors des grands sommets en compagnie de ses homologues, il s’affiche parfois avec un accoutrement très peu protocolaire. Plutôt que d’habiter dans le palais présidentiel à Montevideo, il préfère rester à La Puebla, une modeste ferme appartenant à son épouse la sénatrice Lucia Topolansky, située dans une banlieue rurale.
Décrit comme « le président le plus pauvre du monde » dans un article paru dans le journal El Mundo, et comme le « Vrai président normal » récemment en Une de Courrier International, le président atypique reverse 90% de son salaire à différentes ONG. A cet effet, un article de la revue britannique Monocle le dépeind de manière dythirambique comme “le meilleur président du monde” et “le héros méconnu de l’Amérique latine”. Jose MUJICA a d’ailleurs décidé que le palais présidentiel figurerait sur la liste des lieux d’accueil des sans-abri en cas de saturation des centres d’hébergement en hiver. Pour parfaire le tableau, la seule richesse que « le président le plus pauvre », comme on l’appelle, revendique, c’est une vieille Coccinelle bleue achetée en 1987. Le président d’un tout petit pays qui pourrait en inspirer des plus grands.
José MUJICA est cohérent avec sa vision de la politique. Il a lutté toute sa vie pour un monde plus juste et ne s’intéresse guère aux biens matériels. Il ne s’agit pas d’un acte démagogique tant cela se vérifie dans sa vie au quotidien. Ce qui, bien évidemment, renforce son image d’homme humble et honnête dans l’opinion publique. Il s’en explique d’ailleurs en évoquant ses longues années de vie passées derrière les barreaux comme prisionnier politique: « J’ai dû vivre pendant dix ans dans des conditions extrêmes, et quand la nuit j’avais un matelas pour dormir c’était comme avoir gagné à la loterie. Alors j’ai appris à dormir avec rien. Je ne fais pas l’apologie de la pauvreté, l’apologie d’une vie avec seulement ce qui est nécessaire .»
Bien évidemment , le contraste éclate entre ce président au revenue plus que modeste, et ses paires étrangers qui empochent des sommes considérables pendant leur mandat. Il y a lieu de souligner que de nos jours la fâcheuse tendance est à l’enrichissement subit et parfois sans cause des hommes politiques, pour peu qu’ils parviennent à se hisser au sommet de l’Etat. En fait, on peut entrevoir dans cette vie austère de Jose MUJICA une certaine forme d’ascétisme ou de stoïcisme qui voudrait que la vertu soit la seule source du bonheur plutôt que le plaisir. L’Uruguay, pays très stable d’Amérique du Sud, s’en tire plutôt très bien avec le programme politique et socio-économique de Jose MUJICA, car ce pays affiche aujourd’hui une croissance économique honorable et un taux de chômage à moins de 6%. On devait en prendre de la graine à travers le monde, notamment dans certains pays du tiers monde tel le Congo-Brazzaville où, en dépit du sous-développement, la pauvreté et la misère endémiques, les autorités politiques sont enclines à un pillage effréné et à grande échelle des deniers publics. On assiste ainsi à un détournement, un accaparement et une accumulation éhontés des richesses par les autorités politiques, et ce, au mépris des intérêts du plus grand nombre. Et le comble du gâchis c’est que cet argent est placé, en pure perte, dans des paradis fiscaux et autres banques des pays occidentaux.
Il y a lieu de signaler qu’avant le chef d’Etat uruguayen, le président Thomas SANKARA du Burkina Faso, né dans une famille modeste, a vécu pauvre et il est mort dans la pauvrété. Il s’était d’abord appliqué à lui-même la politique d’austérité dans laquelle il avait engagé son pays afin de combattre le sous-développement. En application de cette politique audacieuse, une gestion parcimonieuse des richesses nationales était envisagée, avec pour point d’orgue la réduction du train de vie de l’Etat. Au bout du compte, l’orthodoxie financière a fini par produire des résultats, au delà de toute espérance; car au bout de trois ans seulement de gouvernance Thomas SANKARA assurera à son peuple la sécurité alimentaire. En encourageant, en investissant et en développant les structures de la petite paysannerie, Thomas SANKARA parvint à rendre ce pays climatiquement défavorisé qu’est le Burkina Faso indépendant de toute importation alimentaire. Plus que ça : le pays commençait même à exporter des denrées dans la région. On comprend aisément que dans cette lancée il aurait pu réussir son ambitieux projet de souveraineté alimentaire, dénommé ailleurs autosuffisance alimentaire, n’eût été son ignoble assassinat en 1987.
Hélas, au Congo-Brazzaville, à défaut de contributer au développement socio-économique, l’élite intellectuelle et politique a mué le pays en kleptocratie quand ce n’est en une mafiacratie au coeur de l’Etat. On assiste ainsi à une frénésie de pillage systématique et généralisé des deniers publics, constitués pour l’essentiel par une rente pétrolière cossue. Une vicieuse et ignoble mentalité est donc promue au sommet de l’Etat consitant en un enrichissement fulgurant et sans cause; et ce, sur le dos du petit peuple. Lequel est allègrement privé de la jouissance des richesses nationales, par ceux-là même qui sont engagés dans une indécente compétition consacrée par un slogan à savoir : “A qui s’enrichira le plus!”
On peut cependant déplorer l’abandon des valeurs ataviques séculaires sur la base desquelles a toujours fonctionné notre société tels que la solidarité communautaire et le sens aigu du partage. L’acculturation participe donc de cette vile mentalité prilégiant une réussite sociale individuelle et égocentrique plutôt que de viser l’intérêt général. Aussi, les valeurs d’importation, véritables anti valeurs, innoculées avec brio dans les mentalités par le régime en place priment et ont fini par gangréner le tissu social. On peut cependant déplorer le fait que la recherche obsessionnelle de l’enrichissement illégal des autorités politiques constitue un modèle pour beaucoup. La kleptomanie et la corruption deviennent donc, pour ainsi dire, les valeurs les mieux partagées de la république maçonnique et bananière du Congo-Brazzaville. Pour ce faire, quiconque dispose d’une once d’autorité en abuse, au point de dépouiller les nécessiteux et autres personnes vulnérables de la société. Sinon, comment comprendre que, dans un pays aussi nanti, les hopitaux soient démunis, au point l’on y meurt même d’un banal mal de tête?
Ce qui est surtout navrant c’est l’incompréhensible caution à l’impunité. On ne dira jamais assez que le Congo-Brazzaville va très mal. Il va même de mal en pis tant l’anarchie est à son comble et le ver est bien logé dans le fruit : la kleptomanie, la gabegie, la prévarication et la corruption endémiques comme mode de gestion de l’Etat. Cela s’observe à toutes les strates de la structure étatique, à commencer par le sommet. Les prédateurs et autres braconniers de la république sont hélas assurés de l’impunité. A cet effet, SASSOU NGUESSO déclare son aveu d’incompétence et d’impuissance face à de si graves fléaux qu’il a lui-même initié et laissé se développer dans le pays : “Le Congo est un pays où l’on ne punit pas facilement.” Comment peut-il en être autrement quand on sait que ce sont des membres d’un même clan de l’axe Ollombo-Edou-Oyo qui tiennent les cordons de la bourse sinon ont l’exclusivité du moins l’apanage de la gestion de la rente pétrolière et tout ce qui est relatif aux ressources financières de l’Etat.
En somme, au Congo-Brazzaville, il nous manque cruellement des hommes dignes de ce nom, de la trempe de José MUJITA et Thomas SANKARA, férus de valeurs humanistes et républicaines sinon d’un amour inaliénable de la patrie et dotés d’une réelle volonté politique quant à l’exploitation de tous les atouts et potentialités dont dispose notre pays afin d’impulser le développement socio-économique.
Faites-vous en une opinion en visionnant cette édifiante vidéo:
René MAVOUNGOU PAMBOU
Collectif Unis Pour le Congo
Secrétaire chargé des questions éducatives et socio-culturelles
Nous avons au Congo un homme de la trempe de José Mujita.
Certains l’ont vu et reconnu. D’autres y voient un rival ou un compétiteur.
Il n’est seulement que le seul espoir pour nous tous :
JEAN LUC MALEKAT
TAATA MAVOUNGOU toujours égal à lui-même dans ses réflexions afférentes à la gestion de la vie publique et surtout politique. Je suis toujours impressionné par tes pertinentes analyses. Oui tu est un véritable muntuïste matoondo ma mingi !
Après l’arrestation de Sassou Nguesso, ce n’est même pas la peine de l’envoyer à la CPI ou ni en prison. Il suffit tout simplement de le priver de son traitement de blanchiment de la peau.
Les conséquences et les faits sur sa santé seront immédiats, c’est à dire que Sassou Nguesso serait mort dans les 9 mois qui suivent l’Arrêt du traitement.
Mots -clés endocrinologiques: minéralocorticoïdes, glucocorticoïdes, cortisols, etc
MUJICA est à l’Ecole de Mandela. dont la » richesse » est due à la réparation de son long emprisonnement.
Je notais ceci de Mandela : » Ne gaspillez pas d’argent à soigner un vieux de mon âge. Occupez-vous patiemment de la jeunesse de notre pays. »
Dans : Mandela, le dernier héros du XXè siècle (B. KELLER The New York Times)
Je voudrais dire à R.M.Pambou, qu’il y a des MUJICA au Congo et ailleurs. Mais ils ne sont pas encore au pouvoir. Il existe des compatriotes qui ne sont pas accrocs au matérialisme mais veulent laisser sur cette terre l’ image de l’homme capable de Bien et respectueux d’autrui.
La bonne gouvernance est possible et elle verra le jour avec la fin du despote de Mpila. Nos consciences nous invitent à travailler pour le peuple souverain et non à le voler ou à le martyriser.
L’après Sassou sera le retour triomphant de kimuntu dans notre pays!
Le Congo souffre de l’incurie des hommes au pouvoir!
Ceux qui ont tué NGOUABI et MASSAMBA DEBAT savaient peut être qu’ils tuaient l’âme de la jeune nation congolaise: LE PATRIOTISME.
il y a des congolais qui même au niveau ministériel se sont illustrés par leur probité.
EBOUKA BABAKAS
MALEKAT
BOURAMOUE
etc…
Hélas la Naiveté est souvent la principale faiblesse des politiques vertueux et nous sommes aujourd’hui en train de subir le joug de SASSOU qui personnifie le mal absolu et ses sbires d’Etat , car n’oublions pas qu’il n’est pas seul ( ONDONGO, ADADA, NTSIBA etc l’ aident).
ALORS REVOLTONS NOUS ET MONTRONS LE PAR LA DESOBEISSANCE CIVILE…
Les valeurs sûres de la citoyenneté pécétiste sont hélas dans la culture du fameux « ebonga ebonga té toujours meilleur ». La main basse sur la caisse publique et tout ce qui s’ensuit , d’impunité, de corruption, etc, participe de la même logique et, pire encore, de la détermination de paupériser et clauchardiser le Peuple pour mieux l’assujettir.
Un génocide culturel qui ne dit pas son nom mais savamment pensé et exécuté.
Honte et aussi Peur à eux, quand viendra le temps où le rétroviseur de la vie publique du Congo leur rappellera tout ce gâchis; quand la toute puissance de l’Etat du Congo prononcera contre eux la sentence du bannissement civique total.
La qualité de cet homme humble et simple réside en ses capacités à comprendre les éléments fondamentaux dont l’homme a besoin pour vivre dignement. La course à l’enrichissement sans limite, en plus d’être illicite, n’a jamais ressuscité ou rajeuni un mortel marchant inéluctablement vers sa finitude. C’est une leçon de vie que beaucoup de nos « dirigeants » devraient s’inspirer. Mais en l’absence de repères moraux, il est quasi certain que nous nous contenterons d’admirer les prouesses que les autres nous adressent.
Haute dignité à ce monsieur….
Après l’arrestation de Sassou Nguesso, ce n’est même pas la peine de l’envoyer à la CPI ou ni en prison. Il suffit tout simplement de le priver de son traitement de blanchiment de la peau