Dieudonné ANTOINE-GANGA
Sous le firmament congolais, il reste beaucoup à faire pour endiguer la corruption et veiller plus efficacement à la moralisation de l’environnement des affaires.
A en croire, certains compatriotes, des sommes colossales qui auraient pu servir à investir dans les secteurs comme l’éducation, la santé, les infrastructures routières, l’adduction d’eau et l’électricité dans nos villes et pourquoi pas dans nos villages où les besoins sont on ne peut plus nombreux et contribuer ipso facto à améliorer un tant soit peu le bien-être des populations congolaises, sont perdues par l’Etat congolais. En tout cas, il reste encore beaucoup à faire pour que notre pays parvienne à un environnement acceptable en matière de lutte contre la corruption.
Bien que certains indélicats aient été épinglés, bien d’autres continuent de vaquer tranquillement à leurs occupations, exhibent fièrement, comme Mamadou le vaniteux, leurs fortunes ou achètent la conscience des plus démunis en général et de la jeunesse en particulier.
Il va sans dire que les générations futures subissent un double crime : l’appauvrissement savamment orchestré et entretenu par ceux qui détournent les ressources communes d’une part, et d’autre part, la manipulation de la conscience orchestrée par ces mêmes acteurs. Dès lors, la jeunesse, avenir de la nation, paie le prix le plus fort. Son seul tort étant d’appartenir à une société qui semble avoir sacrifié sur l’autel des intérets particuliers, les valeurs qui fondent les grandes nations. Ne dit-on pas que lorsque la faim tenaille le ventre, bien des mains cessent de s’interroger sur l’origine de l’aumône ? ‘’Un homme qui a faim n’est pas un homme libre.’’ Dit un adage koongo.
C’est donc l’occasion de mettre encore en garde les populations en général et les jeunes en particulier pour ne pas se laisser influencer par ces prédateurs qui, à chacune de leurs sorties, viennent faire montre d’une générosité exceptionnelle en distribuant par-ci par-là, ce qui ne leur appartient pas et qu’ils n’ont d’ailleurs jamais souffert pour acquérir.
Alors, quand bien même il serait absurde d’accepter ces dons qui feraient de nous des receleurs ; les refuser ne serait pas la solution, car, en réalité, ils ne sont que le fruit de notre propre travail. A chacun de rester, cependant, sur ses gardes et savoir que cette générosité subite, précisément en cette période charnière de notre histoire, n’est qu’un appât qui pourrait avoir des conséquences graves et hypothéquer naturellement notre avenir, celui de notre démocratie.
De ce qui précède, ces généreux donateurs ne devraient mériter ni reconnaissance ni gratitude de notre part. Car donner ou offrir ce qui ne t’appartient pas et qui, de surcroit, pue la corruption n’est que du recyclage. Ne dit-on pas que ‘’la générosité, c’est toujours le sacrifice de soi et qu’il en est l’essence.’’ ?
Dieudonné ANTOINE-GANGA
Ancien Ministre des Affaires étrangères du Congo
Ancien Ambassadeur à Washington aux USA du Congo
Diffusé le 04 décembre 2025, par www.congo-liberty.org
