« Avant d’attaquer un abus, il faut voir si on peut ruiner ses fondements »
– Vauvenargues (1715 – 1747) Moraliste français
Tous les autres ne sont rien en face du timonier. Les Congolais se laissent abêtir avec un penchant spectaculaire pour la facilité et sont donc responsables de leur servitude, la faune des enchantés.
L’intransigeant punit un peuple qu’il lasse et épuise avec une précision servie par la nature de sa méchanceté. Le guide ès embrouilles, Sassou le bel immonde est au zénith de sa construction, mon beau ramage, il se fout de l’opinion, de ses désirs et de ses attentes. Prendre l’essor d’un lieu, à vrai dire il a conquis et possède tout le Congo avec une violence manifeste.
Dans ce pays amadoué, le courage ne suppléant l’idéal, l’éducation des citoyens étant toujours à la compromission dans ses effets propres et la lune c’est pas si loin ! Tous les enchantements de l’imagination, des petits danseurs burlesques, de piteux magistrats, des jongleurs aux banquiers d’affaires.
Tout là-bas se fait avec l’achat des consciences. Dès l’aube jusqu’à la tombée de la nuit, tout cet argent sale qui se distribue de haut en bas, dans des bassines par des rupins du Trésor Public.
Dans une société profondément inégalitaire, dans l’aigreur des passions étouffées.
La métamorphose des propriétés, l’utilisation maximale de la corruption, la libre circulation du bakchich, la ruse des fripons, des opulents riches à crever, des laquais et leurs entraves intégrés dans la pratique, une véritable comédie de féérie.
Ici, la puissance publique n’est pas dans le respect de la démocratie. Nous sommes en plein populisme doctrinal, la magouille a pris un parti extrême, la quille forte de sa définition. Les rigueurs sont compensées par les complaisances, par des avaries, par un étrange attirail. Sassou belle gueule, le maître du jeu, despote éclairé, chef des barbares est dans ses foutaises en permanence.
Un caudillo victorieux qui a capturé l’Ẻtat congolais, son pouvoir, les largesses et les charges, dans un confort égoïste avec ses féticheurs et ses conseillers de l’ombre.
Aujourd’hui, l’isolement de la diaspora n’est que provisoire, notre détermination doit se pousser en pleine lumière dans un bloc résistant.
Le despote Sassou le bellâtre qui est depuis longtemps aux coutures des deux mondes, l’ordre ancien et le nouveau doit être évincé et jugé devant l’Histoire. Celui-ci reste dans la mémoire des Congolais comme un criminel de premier plan avec ses haines et ses infamies, a sa place en prison.
Hors du pays natal, il nous faut une nouvelle remise en ordre. Nous avons des modèles pour exister, une agora pour penser et dire l’état des choses, vu la catastrophe et le délitement intérieur du Congo.
Ici et maintenant, nous saisissons la possibilité d’un avènement idéal pour changer les choses. Parmi toutes ces sollicitations en attente, nous avons refusé de nous taire, il faut que les médias, la justice fassent leurs œuvres. Nous devons réagir en toute conscience.
Ce que nous savons aussi, l’opposition de façade, les faux donneurs d’alerte, les girouettes, les guignols ne peuvent rendre raison à la justice. Ces grands trompeurs, tous pourris infiltrés dans la diaspora sont de mèche avec les assassins de notre patrie, unis dans un même système criminogène, le glissement des comportements humains sadiques, leurs auteurs très francs du collier.
Halte à la haine ! Un tel drame ne se reproduira plus en l’état d’une nouvelle guerre civile, nous y veillons, nous la cause du peuple. Sassou et ses affidés détiennent en eux un potentiel dévastateur immense, s’arrogent à bon droit les honneurs militaires, s’accrochent à leurs édifices. Sassou N’Guesso, personnage faustien, illusionniste hors pair.
Parmi nous, ils ont introduit des éclaireurs, des chiens de garde qui truquent avec notre lutte leurs évidences, des tentateurs sans foi, ni loi. Sartre fait cette belle démonstration quand il dit : « Quelles que soient les circonstances, en quelque lieu que ce soit, un homme est toujours libre de choisir, s’il sera traître ou non ».
Voilà pourquoi au Congo Brazzaville, autour du quartier présidentiel, dans l’espérance et la crainte, la longue procession des mendiants, des valets assujettis, des belles gonzesses entretenues, des renégats, et les courtisans passionnés vivent en reclus pour sauvegarder leurs tributs.
Bien entendu, ce qui caractérise le traître, l’appât du gain, l’imminence du prêt à saisir, l’indispensable aveuglement du cupide, le goût du lucre de tous ses émissaires officieux, scribes laudateurs et autres orateurs enflammés. Les représentants de ce pouvoir ont tout : réseaux de copinage, toute puissance de l’Ẻtat, immunité diplomatique. Ces prétentieux cumulards partout ont les pleins pouvoirs. Et tout ce vacarme dans les hôtels cinq étoiles.
L’on doit sans nul doute leur réserver la notion trop usitée d’avant-garde, les lauriers bien posés sur leurs grosses têtes de clercs. Depuis longtemps déjà, ils ont tourné le dos au bas peuple. La quête de l’immensité rend fou, toujours plus, elle cherche à faire prévaloir l’idée de continuité, de l’infini, l’idée des sbires élus. Entouré de ses aficionados de la torture, Sassou belle gueule, la Castafiore de la manip est toujours prêt à la réaction pour garder la main. Le bon larron réfléchit sans cesse sur la possibilité constante de renouveler le mal, la discorde, un désastre indubitable.
Un pays qui éclate à cause de la fourberie d’un seul quidam, c’est énorme. Chez Mister Sassou et tout autour de lui des festins, des habits d’apparat. C’est curieux, mais pourquoi chez lui, cet authentique sentiment d’horreur qui le pousse à détruire le bien ?
Et plus loin, dans nos quartiers délaissés, un vécu marginalisé, ancré à la vie quotidienne, tout au plus une horde en guenilles, un ramassis de ploucs qui ploie sous le joug d’un tyran.
Les fameux membres du Parti-Ẻtat, le PCT soutenu à hauteur d’appui sont les gardes-chiourmes de cette édification. Les citoyens sont des serfs attachés au domaine du Congo Brazzaville. L’avenir de tous ces gens est basé sur la manipulation, donc il n’y a plus lieu de recourir à la raison, les actes des gens dominés sont du domaine de l’affectif. Les sujets asservis et sans défense désignent une unité numérique que l’on a achetée pour dire oui à la Constitution. Et pour les hauts cadres de l’administration, il y a une série dont on a d’avance le suffrage, leur choix se fera docilement en disant oui à la modification de l’acte fondamental, ce sont des obligés, un pur combat à caractère moral. L’homme assujetti ne dispose d’aucune énergie, d’aucune incandescence pour s’opposer à plus fort que soi.
L’homme dompté, asservi, travesti vit entre le désespoir et l’angoisse et ça ne suffit pas, son quotidien est une fin absolue, ses projets conduisent à une impasse, la pitance incertaine.
Voilà pourquoi le triporteur Sassou belle gueule les fait rêver. L’homme des actions concrètes promet le bonheur pour tous, un bla-bla-bla … conventionnel.
Sassou et ses complices ratissent large, tous les rassemblements des intentions éparses et les lâchetés sont contenus. Des questions que le nigaud de base se pose, peut-être que cette fois-ci le généreux Général chef de l’Ẻtat rendra les choses plus supportables … et si on se faisait compagnon de route … sociétaire … ou initié … peut-être serions-nous à l’abri du besoin ?
Ces pauvres naïfs, des crédules qui se font violence pour ne pas mourir de faim, rien de plus ! La romance à illusions. Alors que les gestionnaires de la chose publique ont pris des mesures à leur encontre qui sont injustifiables et arbitraires.
La finalité à laquelle tous les dominés tendent plus ou moins consciemment, c’est d’être tranquilles, de vivre peinards dans un pays qui les portent et les nourrissent, du reste ils n’ont aucun paravent contre la morale des seigneurs.
En ce jour et pour toujours, l’homme enchaîné n’a pas facilement le dernier mot, c’est une triste réalité de la condition humaine. Et comment oser prétendre que le Congo resplendit ? Hardi les gars !
Ecoutez André Malraux vous dire en 1944 à Brazzaville :
« La liberté appartient à ceux qui l’ont conquise »
Dina Mahoungou le 21 juillet 2014
Ẻcrivain et journaliste médias
Auteur du roman : « Agonies en Françafrique » aux éditions l’Harmattan
Auteur du recueil des nouvelles : « Les parodies du bonheur » aux éditions Bénévent
Mention très bien. Je suis rassuré de compter des cracs comme l’auteur de cet article parmi mes compatriotes. La sortie du tunnel est toujours possible. Le Congo resplendira.
Merci Dina, toujours pertinent, la forme et le fond forcent l’adhésion, face à la méritocratie on ne peut que s’incliner et s’éloigner de la médiocrité ambiante régnante à Brazzaville.
Bravo et merci Dina Mahoungou pour ce beau papier. Tu es constant avec toi-même.
Oui, tu as raison d’écrire : « Sassou reste dans la mémoire des Congolais comme un criminel de premier plan avec ses haines et ses infamies. Il a sa place en prison… »
Sassou a toujours été un rebelle au col blanc.Tenez.
C’est lui qui, le 31 juillet 1968, va faire libérer le Capitaine Marien Ngouabi, alors détenu à la gendarmerie du camp de la milice à l’entrée de Bacongo ; (est ce que lui aujourd’hui, permettrait à quelqu’un d’aller libérer Ntsourou détenu à la maison d’arrêt de Brazzaville ?)
c’est lencore lui qui assassine ou fait assassiner en mars 1977, le Président Marien Ngouabi, le Cardinal Emile Biayenda et le Président Alphonse Massamba-Debat ;
c’est lui qui foule aux pieds , le 5 juin 1997, sous prétexte qu’on l’avait dérangé dans son sommeil, l’engagement solennel pour l’élection présidentielle du 27 juillet 1997 qui stipulait entre autres que :
« a/ les partis politiques renoncent formellement et solennellement à l’usage des armes comme moyens de résoudre les conflits politiques (cf titre III, alinéa a) ;
b/ tout porteur d’arme de guerre n’émargeant pas parmi les effectis de la Force Publique serait arrêté et mis hors état de nuire. »(cf titre III, alinéa d) ;
A l’époque, il était simple citoyen. Il n’avait pas le droit de porter ou de detenir les armes de guerre, ni de créer une milice, en l’occurrence la milice des cobras ;
c’est lui qui, pendant le règne du Président Pascal Lissouba, fournira des armes de guerre à Bernard Kolelas ;
c’est lui enfin qui ordonne le génocide des habitants des quartiers sud de Brazzaville et des régions sud du Congo : Bouenza, Lekoumou, Niari et Pool..
Comme le ridicule ne tue jamais, c’est lui qui pour faire croire à l’opinion internationale qu’il est homme de paix et de la paix, a le toupet de vouloir réconcilier les miliciens Centrafricains, pendant qu’il refuse de dialoguer avec ses propres compatriotes de l’opposition.
Comme tu le dis, mon cher Dina Mahoungou, Sassou a sa place en prison et non dans un palais présidentiel.
Le texte donne une peinture exacte du despote kleptomane de Mpila. Au Congo, Sassou ne porte en lui que cette image péjorative. Les défenseurs du vieux putschiste sont de sa famille. Les autres,appartiennent au clan des charognards flatteurs qui ne peuvent exister sans un maître.
Malraux a raison, la liberté s’acquiert. Elle s’acquiert par la maîtrise de soi : dominer ses passions en cherchant à mieux connaître son inconscient. Nous pouvons même dire qu’elle est ce pouvoir d’agir en se fondant sur la connaissance et la raison.
Sassou en revanche, agite une liberté farcie d’illusions égoïstes et de crimes. Le choix des Congolais de le voir quitter le pouvoir usurpé, engage donc l’humanité toute entière. Le rejet de tout bricolage sur la constitution avant les élections de 2016 est un désir ardent d’ instaurer la liberté universelle.
« NE HAÏSSEZ PAS VOS ENNEMIS! CELA PERTURBE LE JUGEMENT. »
Toni Montana joué par Al Pacino dans Scarface.
La preuve est que monsieur Jean Marie Dikamona omet bizarrement de mentionner les milices: aubevillois, cococyes, mambas, zoulous et ninjas qui ont autant tué que les cobras, 17 à 40 milles morts en 1997.
C’est tout simplement curieux et décrédibilise tout son discours.
TOUS LES CRIMINELS DOIVENT PAYER!
Et en tant que congolais accessoirement d’ethnie téké, je dénonce les crapules okombi salissa et son Front 400 et le colonel Tsourou qui ont tous tué des congolais.
Car quelques que soient nos ethnies, nous devons rester objectifs…
Qui a tué les messieurs Matsocota, Pouabou, et Massouémé?
Ont-ils eu droit à une justice alors que le premier ministre était…monsieur Lissouba et le président…monsieur Massamba-Débat…
Qui a bombardé sous un motif fallacieux (une station radio pirate) le quartier de bacongo?
N’ y a t-il pas eu une guerre entre peuple soi-disant du sud en 1994? Un lari pouvait-il vivre à diata ou mfilou et vice-versa?
Soyons objectifs, l’histoire ne se travestit pas!!!!
Bravo à notre frère Dina pour son papier.
Merci
M. Mfoa,
Attention pas de délire d’interprétation. Relisez bien mon papier, s’il vous plaît.
Dans son beau papier, Dina Mahoungou écrit avec courage: « …Celui-ci (Sassou) reste dans la mémoire des Congolais comme un criminel de premier plan avec ses haines et ses infamies… ». Dans mon commentaire, j’ai apporté quelques preuves étayant la qualité de criminel de Sassou. En aucun cas, je n’ai voulu travestir l’histoire, comme vous le pensez. Au contraire, j’ai apporté de l’eau au moulin de notre histoire. Je ne vois pas en quoi mes écrits vous paraissent curieux ou décrédébilisent mon discours. Si les preuves que j’ai apportées dans mon commentaire, sont fausses,prouvez-moi le contraire. Il se peut que je me sois trompé. Après tout l’erreur est humaine. Mais je pense avoir dit la vérité.
Je suis d’accord avec vous que tous les criminels doivent payer.
Comme disait le Président Lissouba, lui-même, faisons les comparaître tous (malheureusement Kolelas, Noumazalaye, Massamba-Debat, Ngouabi etc. sont tous morts) et nous verrons qui aura plus de charges contre lui. Je pense que la balance penchera plus du côté de Sassou que des autres.
Je persiste et je signe avec Dina Mahoungou que parmi tous les criminels qui doivent payer, Sassou reste le plus grand.
A Frère jean-Marie Dikamona.
Le dialogue reste la forme la plus intelligible de la considération de l’autre et donc de la reconnaissance de ma finitude.
Dans votre post, vous n’avait pas mentionné le fait que tous les criminels devaient payer.
Si l’opposition n’est pas crédible par manque d’objectivité, alors, soyons-en sûrs que le sanguinaire de putschiste a encore de l’avenir….
Autant vous avez précisé votre pensée, autant je tenais à tendre vers une objectivité salutaire pour notre cause: BASTA AU DICTATEUR SASSOU EN 2016.
N’oublions pas aussi les assassins comme willy matsanga (anicet pandou) qui a liquidé monsieur herbert massamba (directeur de la police municipale ) et des centaines de congolais en 1997; le Colonel kamar mampolo qui enterrait des gens vivants à Kinkala et ailleurs; et le Colonel Mouanga lazare impliqué dans l’enlèvement et l’assassinat du président Massamba-Débat, etc…
Merci
Très beau texte de Dina Mahoungou, des échanges de très haut vol, je ne peux que constater qu’il n y a pas à désespérer des congolais qui restent dans leur large majorité des patriotes guidés par le bien de notre pays et de son peuple.
Merci!
excellente analyse iconoclaste ! merci