Du changement de la Constitution congolaise en question !

constitution

A une échéance cruciale pour la culture de l’alternance démocratique de l’exercice du pouvoir dans notre pays, un débat semble-t-il, intéressé, stratégique et initié par le pouvoir en place m’interpelle en tant que citoyen. Un grand nombre de concitoyens a toujours été conscient et d’accord que la constitution actuelle a été élaborée, conçue pour les ambitions d’une seule personne, au sortir de la guerre meurtrière qui a endeuillé presque chaque famille congolaise. Nulle n’est mon intention d’aborder les véritables causes et les responsabilités d’une génération pour avoir plongé notre pays dans cette réalité apocalyptique dont les séquelles exigeront pour longtemps maints sacrifices à tout citoyen, pour les surmonter un jour.

Elle garantit donc la concentration, les privilèges, les prérogatives du pouvoir exécutif entre les mains d’un seul individu, et le partage des intérêts d’une minorité de l’exécutif et du législatif sans aucun réel contre-pouvoir.

La stabilité politique a été retrouvée il y a longtemps. Plus d’une dizaine d’années se sont écoulées. Alors pourquoi, aujourd’hui seulement, ces mêmes personnes qui exercent le pouvoir sans partage ont-ils pris conscience que cette Constitution est inadaptée et donc exige une modification sinon un abandon, un changement pour un nouveau Texte ?

Cette volonté soudaine me semble problématique, m’interpelle lorsqu’on sait ou on constate qu’elle émane non pas de l’opposition politique, de la société civile ou même pas des intellectuels de ce pays. Que dénote-t-elle en réalité ?

Avant d’aborder ces questions, nous allons essayer d’expliquer pourquoi ce débat ne semble pas une priorité du moment, compte tenu des problèmes inhérents à notre pays qui ne nous renvoient pas au dysfonctionnement de la constitution mais à l’Homme, au Citoyen, à la Citoyenne. Car ces problèmes ne trouveront pas leurs résolutions avec ou dans le changement ou l’essence de la nouvelle Constitution, pour une raison simple : La Constitution est-elle respectée, en conséquence la loi est-elle appliquée ?

Chacun le sait que la réponse est non ! Or semble-t-il, que les énoncés les plus forts de la volonté politique sont, la loi (son élaboration, sa publication, son application) et son pas d’entrée dans les cœurs de ses concitoyens et dans l’histoire. Cependant je tiens à le signaler. Je laisse aux juristes, aux sociologues, aux politologues, cette responsabilité des démonstrations, des discussions qui relèvent du domaine réglementaire, technique sur ce débat, propres à ces domaines de l’intellect.

Un bien public est indivisible, pour lequel aucun individu n’a aucun privilège, ne peut prétendre l’exercice d’un droit privé quelconque. En principe, chacun des citoyens a un droit d’usage. Dans notre pays, « Yo moto oko bonguissa mboka oyo », ou encore, « Ngué muntu ke yidika buala yayi » qui est la règle non écrite, mais demeure vivante dans la mémoire collective. Nul besoin de construire l’indice de Gini pour constater l’accroissement des inégalités entre ceux qui occupent des postes politiques, administratifs et les citoyens de base. Bien qu’une nouvelle classe, celle entrepreneuriale émerge avec l’augmentation des ressources budgétaires et des dépenses consacrées aux dépenses d’investissement donc aux chantiers de l’Etat. Mais les contrats sont signés sur des bases, des critères qui sont loin de privilégier l’efficacité, mais plutôt sur un fondement clanique, ethnique ou d’intérêts privés communs aux acteurs participant aux contrats. Ainsi, la corruption gangrène tous les contrats. Grande a été ma surprise d’apprendre, de constater qu’au plus haut sommet de l’Etat, on a conscience que notre pays est parsemé de plusieurs éléphants blancs, expression même de l’épouse du chef de l’Etat lors de la réception de la délégation de la Sangha pour le parrainage de la prochaine municipalisation, alors que ces entrepreneurs ont perçu la totalité des montants facturés à l’Etat, sans en être inquiétés. Et pourtant il existe des procédures comptables et de gestion pour la maîtrise des tels investissements, des telles dépenses publiques. Pourquoi ?

Les explosions de Mpila ont montré l’inefficacité d’un système mis en place. Et si les installations avaient été construites au moment où l’argent avait été débloqué, est-ce que le Congo aurait été épargné de cette catastrophe ? La réponse est sans ambiguïté.

A Sibiti, un citoyen il y a quelques jours avait soulevé le problème de l’impunité dont bénéficiaient tous ceux qui détournaient des fonds consacrés ou affectés à des projets spécifiques, notamment les constructions des locaux, des ouvrages destinés à l’intérêt général. Le chef de l’Etat pour expliquer cela, a invoqué une loi de l’omerta à la congolaise.

Est-ce que nous sommes en présence d’une faillite de l’Etat, à l’une de ses fonctions régaliennes qu’est : La justice ?

La réalité est tout autre. On peut admettre qu’elle relève plutôt, d’une volonté délibérée pour le besoin de la cause commune. Comment voulez-vous que ces gens impunis puissent être inquiétés lorsque, ceux qui doivent faire ces démarches, ces investigations sont aussi responsables qu’eux, autrement dit, qui sanctionne qui ?

Un autre objectif dont on s’écarte progressivement et dont on n’a pas vraiment conscience, pour un jeune pays comme le nôtre, est celui de l’édification d’une Nation.

Il existe maintes frontières invisibles que certains entretiennent pour atteindre leurs objectifs, préserver leurs privilèges. Des nominations à des postes de responsabilités administratives, politiques sur des bases non objectives autres que la recherche d’une adéquation entre le profil, les qualifications, les qualités, les acquis, les savoirs, savoir-faire et savoir-être et les exigences des postes prévalent. Ainsi, par ce processus se tissent des toiles d’araignées où chaque nœud se trouve investi un membre du clan, de l’ethnie et au besoin un élément indispensable de l’autre côté de la frontière pour le besoin de la géopolitique. Et ces gens qui bénéficient de ce système ne sont qu’une minorité. L’une des conséquences est l’exclusion ethnique, régionale de l’exercice, du partage du pouvoir qui est ressenti comme une vengeance à venir, une revanche à prendre.

La seconde et la non moindre est l’indexation de l’ethnie, ou « l’ethnisation » du pouvoir dans la conscience de la majorité des exclus.

Au lieu d’aller, de cheminer vers une conception idéelle du pouvoir, nous idéalisons la fonction et surtout nous déifions l’être, l’occupant, nous élevons ainsi, l’homme au-dessus des lois dans un monde où il ne devrait pas l’être, qu’être un simple mortel ! Les intérêts privés, individuels conditionnent l’action. Les sénateurs, les députés mènent des actions qui relèvent du pouvoir exécutif : Faire don des ponts, des pagnes, des brouettes, des machettes, des lampes, des transformateurs … à leurs électeurs alors que cela est incompatible avec la séparation des pouvoirs, qu’ils n’ont pas cette prérogative institutionnelle. Mais au fait, où trouvent-ils tous ces moyens financiers pour le financement de ces réalisations ? Est-ce que tous les représentants-élus du peuple congolais ont les mêmes ressources, sources et dotations ? Ceci ne s’apparente-t-il à un achat des consciences ?

Comment voulez-vous que lorsque l’un des principes même de la démocratie est violé, celui de l’amoindrissement du pouvoir de l’électeur d’être libre de faire son choix, son arbitrage, sur la base des idées, que les idéaux de ce mode de moindre mal puissent entrer dans la mémoire collective comme principes de base de l’exercice du pouvoir ?

Nous dévions de ce chemin, qui représente un coût d’opportunité élevé qui se manifeste par : l’incapacité d’appliquer les lois, les coûts élevés des projets, l’inefficacité des structures, la démotivation à tous les niveaux, le développement du clientélisme, des investissements décidés au seuil du lit, des investissements d’exclusion.

Demain est toujours derrière ou à la marge des préoccupations !

Les réalisations des projets pendant les différentes municipalisations en sont des illustrations. Par exemples, des routes, des avenues, des rues inachevées ou dont les délais d’amortissement sont réduits à un an voire six mois après la fin des travaux à cause des matériaux inadaptés, une minimisation des moyens utilisés afin d’alléger les coûts, techniques comptables pour financer maintes enveloppes octroyées à certains tiers décisionnaires, l’absence des contrôles et des sanctions appropriées, entre autres.

Certes, il y a cette liberté de circulation évidente dans notre pays. Mais les flux naturels sont-ils si importants, par exemple, entre les quartiers sud et nord de Brazzaville ? Je n’en suis pas si sûr. Etant à Mikalou demandez à un chauffeur de taxi de vous emmener à Bacongo, ou vice versa, vous verrez la tête qu’il fera. Nous devons en être conscients !

Revenir à des critères objectifs, pour l’intérêt général, celui du pays est indispensable.

Depuis des années, nous avons ce génie de déclarer, d’assigner à une année une activité spécifique. L’agriculture priorité des priorités, Année de l’école, Année de la santé !… à chaque fois, des fonds sont débloqués, alloués aux projets. Mais que constate-t-on souvent ? Des feux de paille qui rentrent dans les oubliettes de l’histoire. Aucun bilan des opérations menées, aucun contrôle, aucune autocritique ! Comment peut-on insuffler un ordre nouveau, avec un sentiment de conscience nationale, de solidarité, de projection à demain lorsque, c’est la minute qui passe qui compte et gouverne l’existence ? Nous sommes dans une logique de : nous y sommes, nous ne partirons pas avec les poches vides. Pourquoi ?

Pour les mêmes raisons évoquées plus haut : incompétence, avidité pour les sources d’enrichissement individuel, corruption, absence de conscience nationale, inapplication de la loi !

L’école qui aurait pu permettre d’élever le niveau culturel de la jeunesse et donc de générer une conscience nationale est l’ombre d’elle-même. Elle n’assume plus les fonctions de l’éducation et dans une certaine mesure celle de la socialisation de l’individu.

Comment voulez-vous que les antivaleurs ne relèguent-elles pas à la marge les valeurs indispensables pour l’édification d’une nation ?

En général, la loi étant non appliquée, le système judiciaire lui-même gangréné par la corruption, par les intérêts particuliers, comment peut-on prétendre se fixer des objectifs, même nobles soient-ils lorsqu’on sait que dans ces conditions sociales, politiques et culturelles, chaque individu élabore des stratégies qui privilégient son propre intérêt quel qu’en soit le coût pour la société ? Ces comportements, on les retrouve dans les tous les secteurs, toutes les administrations, même à l’hôpital et ceci à tous les niveaux !

Un exemple fort instructif : le passeport, paradoxalement est devenu immédiatement plus coûteux après sa gratuité déclarée. Est-ce normal lorsque ce service relève d’un ministère et donc des personnes à la tête de chaque niveau hiérarchique de la structure ? Ce sentiment d’impunité renforcé par la dilution de responsabilité qui prévaut depuis un certain temps dans notre pays expliquent en partie l’arrogance que manifeste certains responsables politiques et administratifs, même devant les membres du pouvoir législatif lors des interpellations parlementaires ; par leurs absences répétées, leurs impolitesses, la virulence verbale avec des mots dénués de tout respect pour la fonction et les attributions de l’institution : représentants du peuple.

Au vue des décisions prises pour tout dire, au jour le jour, on a l’impression ou il y a de quoi se poser la question évidente : existe-t-il des politiques économiques pour conduire le pays vers un stade de développement économique satisfaisant ? L’inflation est omniprésente par la combinaison de plusieurs effets ou facteurs à savoir, l’accroissement inconsidéré de la masse monétaire dans une économie à valeur ajoutée très limitée, la permanence d’une offre déficitaire et celle de l’inflation importée. Le coût de la vie est désastreux pour le bien-être des citoyens dont le pouvoir d’achat n’a cessé de se détériorer au fil du temps sauf bien sûr pour ceux qui disposent des moyens. Il suffit d’aller dans les marchés ou autres lieux d’échange pour s’en convaincre que le manioc se vend par morceau. L’eau est une denrée rare dans un pays où elle est abondante, excédentaire.

Ce que j’ai voulu expliquer par ces quelques faits ou exemples dont la liste est plus importante, qu’il existe un malaise profond, des maux qui risquent de retarder la convergence vers ce fameux chemin d’avenir que chantent ces rabatteurs, un grand nombre de partisans et dont les conséquences sont les véritables freins au développement économique culturel et social.

Ces problèmes méritent d’être privilégiés avec des débats d’inventaires, d’analyse et de recherche des solutions adaptées. De ces propositions, de ces confrontations, de ces éventuelles convergences peuvent émerger l’essence même de notre loi fondamentale, au lieu de copier ou de s’inspirer tout simplement des textes des autres nations nés de leurs propres réalités, puis accommodés aux désirs des prétendants aux trônes.

La nécessité de changer la constitution implique une volonté justifiée par l’inadaptation du texte aux réalités, aux fondements même de l’unité nationale, aux risques encourus par la nation en devenir face aux impératifs qu’imposent les temps.

Deux éléments prévalent dans ce cas de figure : l’impératif et le contenu.

Quant au contenu, est-ce qu’une analyse critique a été faite, tenant compte des réalités politiques, économiques et sociales pour que ce changement s’impose au peuple congolais ? Il se peut que des titres, des articles de cette constitution deviennent obsolètes ou sont en inadéquation avec les fondements de la démocratie. Mais la question qui se pose est pourquoi le faire seulement maintenant ?

Quant à l’impératif, avant une échéance comme celle de 2016, elle dénote non pas une volonté de progrès pour le pays mais plutôt une ruse, une stratégie à faire adopter la nouvelle constitution puisque c’est elle qui s’appliquera au moment des élections prochaines. Le parti au pouvoir peut également insérer dans le référendum une interpellation secondaire demandant au peuple la possibilité que les précédentes dispositions ne s’appliquent plus au Président sortant. Cela permettra au parti au pouvoir de faire valoir ce droit de proposer leur candidat auto-désigné. Le risque majeur est que cette nouvelle constitution risque de ne pas échapper à la logique de la première, faite pour préserver les intérêts d’une minorité, celle au pouvoir.

Ceux qui soutiennent cette initiative, naturellement, tous ceux qui veulent préserver leurs intérêts, argumenteront que le peuple est souverain. Seule l’expression populaire fait force de loi, est déterminante. Ce point de vue soulève deux interrogations : le niveau de culture politique et les conditions de la liberté de choix du citoyen !

A ce stade de développement, de notre histoire, de pauvreté évidente dans nos villes et villages, de dépendance économique, sociale et culturelle, au moment même où se nourrir, se soigner, se loger pour la grande majorité relèvent d’un exploit, qu’est-ce qui garantit qu’à la veille du référendum qu’en leur apportant des brouettes, des pelles, du riz, du savon, du vin, des pagnes, des tissus et qu’en leur distribuant des billets de banque, que nos concitoyens auront cette conscience de choix en toute liberté, c’est-à-dire sans aucune influence du discours qui accompagnera ces dons, sans avoir cette tentation de vouloir échanger leur droit de vote contre des biens qui à court terme leur permettront d’alléger la peine du jour, du moment ?

Cette réalité également, soulève le problème du niveau de culture politique atteint par notre population. Nous ne sommes pas encore parvenus au niveau d’une, qui libère l’individu de cette conception traditionnelle de la confiance accordée à l’autre. Le sentiment d’appartenance ethnique reste l’essence même de l’action de voter.

En outre, ils pourront justifier leurs aspirations en s’inspirant et en prenant des exemples, des quelques cas similaires en Europe occidentale, comme celui de la Chancelière allemande qui a été déjà évoqué. Il faut faire preuve d’humilité en voulant faire cette comparaison. Le succès de sa démarche auprès du peuple allemand, elle le doit aux résultats de sa politique économique, culturelle et sociale et au niveau de la conscience, de la maturité politique atteint par son peuple qui peut décider en toute confiance et sereinement en comparant les résultats passés obtenus et les propositions de leurs candidats. L’Allemagne est une exception économique en Europe occidentale grâce à la politique économique et la gestion de son gouvernement.

Le taux de chômage des jeunes est à deux chiffres, les salles de classe sont pléthoriques, l’électricité est un luxe pour la majorité des résidents, le système de santé est désastreux, les conditions de transport sont exécrables, les grandes villes connaissent une situation d’insalubrité sans précédent et tout ceci, malgré des ressources budgétaires en constante croissance depuis des années, des soldes budgétaires parfois excédentaires, ces dernières années, pour notre pays. Il y a eu certes des investissements qui ont été faits. Mais est-ce que vraiment, existe-t-il une correspondance entre les ressources englouties, le temps consacré et les réelles valeurs comptables de ces actifs immobilisés ?

A ceci, il faut ajouter les moyens utilisés pour justifier la fin, l’objectif final. Rester à tout prix au pouvoir pour le groupe gouvernant ! Je veux parler des résultats truqués par le bourrage des urnes, par des électeurs fictifs ou réels n’ayant pas cette prérogative ou tout simplement, par l’inversion des résultats. C’est une réalité que personne n’ignore.

Alors, dans cette hypothèse, le parti au pouvoir devrait avoir le courage d’annoncer au Peuple congolais que leur candidat veut à tout prix conserver son fauteuil et donc l’objectif de ce changement est l’abrogation des articles qui lui interdisent de se représenter. Ce serait faire preuve de courage, d’honnêteté et de respect vis-à-vis de la population de notre pays. Mais agir ainsi, serait indigne, par le non-respect du texte au-dessus duquel trôna sa main droite lors de la dernière prestation de serment. En définitive, c’est faire preuve sinon, c’est avouer au monde son aversion pour la démocratie.

La seconde hypothèse est celle qui sous-tend préparer l’avenir du pays en dotant la mère patrie d’un texte qui permettrait d’instituer une culture démocratique, donc d’un système viable, en déclarant dès le départ que le chef de l’Etat actuel ne se représentera pas. Dans ce cas, une concertation nationale désintéressée devrait être initiée et prendre le temps qu’il faudra. Ainsi tout le monde : les partis politiques, la société civile, la jeunesse, les intellectuels, les étudiants, les congrégations religieuses devraient être consultés afin d’aboutir à terme à un texte définitif dont l’adhésion d’une large majorité est indispensable. Il faudra du temps. Aucun impératif temporel ne devrait être fixé dès le départ, sinon seulement, celui de doter le pays d’une constitution qui garantisse l’unité, la paix, la sécurité, la justice, l’équité, les libertés individuelles.

Cette seconde approche est celle qui mérite attention. Elle permettrait au candidat présumé, non déclaré du PCT, de sortir grandi, anobli. Ce serait faire preuve d’amour pour son pays. Mais j’ai des doutes qu’il en soit ainsi ! Nos hommes politiques, adeptes du mépris des principes démocratiques élémentaires, arguent souvent que le ciel ne tombera pas, les chiens aboient la caravane passe. L’histoire proche infirmera ou confirmera mon sentiment.

C’est pourquoi, je sollicite le Président de la République de notre pays, de consulter à nouveau, son chemin d’avenir et de se poser la question suivante : Qu’a-t-il accompli, compte tenu des différentes opportunités et ressources financières et pourquoi, par rapport à ce qu’il avait promis sur la foi de sa prestation de serment et au temps cumulé passé à la tête de notre pays ?

Ensuite, malgré tout, à ce stade, estime-t-il toujours être le seul indispensable à ce pays et pourquoi faire de plus, qu’il n’ait atteint encore et enfin, pour combien de temps supplémentaire ?

Chaque congolais a sa lecture propre de la réalité, y compris ceux qui lui sont proches, qui gravitent et s’activent autour de son pouvoir. Pour cela, chacun devrait s’exprimer en privilégiant l’intérêt du pays et non les miettes qu’il espère ou ses privilèges acquis.

A cette opposition congolaise, si elle existe réellement, l’heure est venue de faire votre propre bilan et de vous poser la célèbre question, qu’allez-vous faire pour votre pays, espérer les miettes de demain ou vous projeter à demain dans une glèbe enrichie ou appauvrie à jamais, par l’action de l’homme ?

En conclusion, le temps est venu de fermer une parenthèse sombre de notre histoire, en donnant au pays les bases d’un nouvel envol, d’une nouvelle trajectoire, d’une nouvelle voie avec la contribution de chaque citoyen. Ce document n’a pour seul but que d’initier une discussion apaisée, mais non une polémique politicienne stérile, dont le pays n’a pas besoin et ne mérite pas.

Yowani SIDI N’GOYI

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15 réponses à Du changement de la Constitution congolaise en question !

  1. Excellente analyse. Bravo tant sur la forme que sur le fond! L’approche est multidisciplinaire dans la mesure où on peut lire des emprunts à la sociologie, l’économie, la science politique et le droit.

    Aujourd’hui, je suis d’avis que nous n’avons pas à débattre de l’opportunité d’avoir un referendum sur la question constitutionnelle. La question est, comme le souligne Sir Yowani, l’application de la loi, notamment la constitution. Nous ne devons pas nous leurrer que nous sommes en face d’un piège à cons tendus par des individus qui sont incapables de se projeter dans la vie sans avoir à vivre aux crochets de la république. Ils ont des casseroles aux pieds qu’ils ne peuvent se défaire sans peine. Aussi, ils veulent communautariser leurs problèmes pour ne pas rendre compte de leurs actes.

    Nul ne peut prendre un pays en otage. Le Congo appartient à tout le monde. Ce n’est pas un bien privé. Qui ne se reproche de rien, ne doit avoir peur de rien. La constitution n’est pas le problem. Personnellement, je préfère un regime presidentiel à un regime parlementaire. Ce dernier, dans le cas du Congo, est le lit de la compromission, de la débauche, du chantage. Un élu du people doit avoir les coudées franches d’appliquer son programme. Il ne doit pas passer son temps à gérer les sauts d’humeur de ses alliés. Le presidentialisme ne veut pas dire absolutisme. Au contraire, il oblige à la négociation comme nous le montre le cas des USA.

    L’argument que cette constitution était pour favoriser la stabilité politique, c’est faux. Ceux qui ont destabilisé le Congo sont les mêmes qui veulent changer la constitution. Ils sont très mal placés pour donner des leçons de démocratie aux gens.

    Expliquez-moi une chose: Comment se fait-il que tous les congolais et la communauté internationale aient tout faux et eux raison sur cette question de la constitiution? Il y a quelque chose qui ne va dans l’argumentaire du changement.

    Par ailleurs, ne perdons pas de vue que le peuple ne peut s’exprimer librement que si et seulement s’il y a un corps electoral fiable et son vote comptabilisé par une organisation indépendante. Or, ces deux conditions ne sont pas reunies actuellement.

    On peut voter sans avoir rempli ces deux conditions. C’est le vrai débat que nous devons avoir. Courir après le changement ou pas de la constitution est un piège à cons. Nous devons revenir sur les fondamentaux des elections fiables:
    Recensement impartial du corps électoral
    Organisation des elections par une organisation nationale indépendante.

    Wade avait voulu flouer les sénégalais avec son histoire de 3ème mandat. Il avait échoué parce que le corps electoral était fiable puisqu’ayant été recensé par une organisation fiable. L’élection présidentielle et les léguslatives étaient organisées par une institution fiable. Résultat: malgré sa volonté de vouloir un 3ème mandat illegal et illégitime, Wade fut battu et son parti perdit les legislatives en 2012.

    Ne laissons pas au PCT de dicter le débat que nous devons avoir car, ce serait joué leur jeu qui n’est que de l’enfumage. Le récensement du corps electoral doit avoir lieu avec toutes les parties assistées des entités neutres. L’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a fait des recommandations sur le récensement chaotique du corps electoral du Congo; commençons à les appliquer. Qui peut accuser l’OIF d’accointances avec l’opposition? N’est-ce pas Diouf qui supporta Sassou contre Lissouba sur recommendation de Chirac?

    Par ailleurs, le temps serait aussi peut-être venu que l’on aborde la question des generations. Nous ne pouvons continuer avec des generations qui ont lamentablement échoué et qui sont incapables de mettre à jour leurs logiciels. Le Congo a besoin du sang neuf. Mack Sall est de 1961, Obama de 1961, Hollande de 1954, Cameron est plus jeune encore, Ali Bongo est de 1959. Le Congo mérite mieux que ces generations qui ont tout détruit.

  2. Sassou Nguesso est pire que le virus Ebola ! dit :

    Belle analyse !
    Sassou Ngueso degageeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee, point barre !

  3. Sassou doit partir dit :

    Blaise Compaoré qui ne veut pas des problèmes avec la plus grande puissance du monde et qui se soucis aussi de la paix chèrement acquise dans son pays, vient de se prononcer sur sa succession, le voile est enfin levé, il ne se présentera pas aux élections en 2015.
    Voila un président qui a le sens de l’honneur, il est rentré par la petite porte, il va sortir par une grande.

    Nous espérons que notre dictateur national, va enfin mettre un peu d’eau dans son vin et qu’il va sortir de son orgueil démesuré du plus beau président de l’Afrique (dixit Koffi Olomidé au banquet du 15 Août) et celui du bâtisseur infatigable.

    http://netafrique.net/le-choix-de-blaise-est-fait-ce-sera-gilbertdiendere/

  4. GIL dit :

    La dictature de Mpila voit débouler sa fin.
    Or, par principe, sauf si le Congo est un pays de cancres alourdis par le manioc, toute fin de dictature invite un Etat de droit. Ce qui veut dire : les voyous qui ont terrorisé le peuple souverain seront jugés et punis.

    Aussi Sassou s’accroche t-il à tous ses mensonges et simulacres qui font plutôt gausser les compatriotes. La réalité, les Congolais veulent autre chose que le despotisme. Ils rêvent d’un bond vers un Etat moderne, démocratique et socialiste afin de rattraper le temps perdu, et surtout en finir avec des hommes politiques sans amour propre, sans personnalité et courage.

    Flatter un homme est moyenâgeux. Nous voulons un programme audacieux pour un peuple longtemps opprimé.

    Aucun bourreau n’échappe à la justice du peuple! 2016 est la fin d’un triste épisode. La constitution actuelle ne pose aucun problème. Les démocrates Congolais après l’élection du vrai président, sauront quoi en faire!

  5. itti dit :

    Cette analyse pointue merite 5* étoiles c’est ce que les anglais appellent « forensic analysis »
    Je n’ai plus rien à ajouter .
    Nous devrons barrer la route à ce vieux dictateur qui veut indûment s’accrocher au fauteuil présidentiel. Alors il oublie que ce n’est pas un héritage laissé par son père . Le Congo est une république , il doit le savoir. J’en ai terminé

  6. Delbar dit :

    Je partage les commentaires élogieux sur cette analyse de haut niveau.
    Je désire simplement rajouter que le principe d’une modification de la Constitution est naturellement envisageable SAUF pour ce qui concerne les articles qui ont été édictés inamovibles.
    Toutes modifications par quelques moyens que se soit s’appellera un coup d’état.

  7. Koffi ollomidé, la justice francaise t'attend jusqu'en 2020 ! dit :

    KOFFI OLLOMIDE EST UN VOYOU, VIOLEUR EN SERIE, FUGITIF EN VERS LA JUSTICE FRANÇAISE ET COLLABOS A DES DICTATEURS SANGUINAIRES…

    Koffi Olomidé, l’agression sexuelle et du viol, infractions non spécifiques aux mineurs, l’âge de la victime, comme la qualité d’ascendant ou de détenteur d’une autorité sur la victime constituent des circonstances aggravantes de la peine encourue (soit de 5 à 10 ans d’emprisonnement).

    Koffi Olomidé vous aviez commis un détournement de mineur suivi d’actes sexuels et de delits de fuite (des circonstances aggravantes).
    La prescription de votre affaire se terminera en 2020. Cela veut dire que la police et la justice française vous retrouvera bientôt.
    Exemple, si Sassou Nguesso et Kabila dégagent en 2016, il faut vous trouvez un pays d’asile criminel.
    Les deux nouvelles démocraties arrivant aux deux Congo seront susceptibles de faciliter l’extradition de vous Koffi Ollomidé.

    Oui, Koffi Ollomidé ne réagit à l’opération « Mbata ya Bakolo » et pire encore, il continue de faire l’éloge du dictateur Sassou Nguesso.

    Oui, Koffi Ollomidé, dès la restauration ne vient pas chanter à Brazzaville, sinon ton extradition vers la France sera automatique.

    Du côté de la RD-Congo nous mettrons toute notre diplomatie afin que Koffi Olomidé sois extradé, c’est un voyou, un violeur en série et servitude volontaire à des dictateurs criminogènes.

    A suivre jusqu’en 2020 et nous y tenons….

  8. Buala yayi mumbu dit :

    Ok. Mais c’est de la redite. On ressasse les mêmes constats. On est dans le même blabla.
    C’est quoi ce site?
    Pas une seule proposition pour s’en sortir et pas de planning pour commencer la révolution.

  9. Béto voumbouka dit :

    Tout le monde entier est au courant de ce qui ce passe au Congo après tous les développements que vous étalez ici. Sassou a quitté la phase théorique il passera bientôt à la pratique et vous, vous continuez à faire de la théorie ici. Sachez que regarder une femme ne suffit pas pour la mettre en grosse. A bou pia

  10. Anonyme dit :

    « Seuls les actes décident de ce qu’on a voulu » .
    (HUIS CLOS JP SARTRE)

    Les actes!!!…AMIS CONGOLAIS… et du courage.

  11. Delbar dit :

    L’immensité des congolais ne veut plus de violences et je les comprends.
    L’apologie de cette violence pour renverser le pouvoir est une faute majeure.
    Voyez ce qui se passe à Bangui ?
    Il faudrait des centaines de sites comme le nôtre pour dénoncer ce régime.
    La réflexion, l’information et la dénonciation à l’international sont les seules voies responsables.

  12. Leka dit :

    Ceux qui sont pour Sassou Nguesso destesté par la quasi totalité du peuple Congolais, sont les plus idiots des idiots. Les plus corrompues des corrompus.Comme l’a déjà écrit quelqu’un:  » les voyous qui ont terrorisé le peuple souverain seront jugés et punis. Après avoir pris pour la premiere fois le pouvoir par la force en 1979, Sassou Nguesso change la constitution. Il la rechange une deuxième fois, 5 ans plus tard après avoir son coup d’étant sangland et guerre de 1997 et reprise de pouvoir par la force. Entre autre, Sassou a tout fait pour faire élire la république du Congo comme le pays le plus pauvre et endetté. Il a promis au peuple, au monde rntier, qu’ avec cela, il aurait plus de possibilités d’aider le Congo à se développer et aider les populations à un meilleur avenir. Où est la vérité aujourd’hui après tant de bruit, d’argent dépensé en grande pompe? Il est à voir que l ‘initiative (PPTE ) n’ a pas du tout apporté une amélioreration quelquonque des conditions de vie au peuple. La pauvreté affecte plus de 70 % d’habitants, selon le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Le bien être tant promis tarde toujours. Par contre, Sassou Nguesso le président d’un pays le plus pauvre et endetté ne cesse de voyager plus avec sa famille et ses courtisans à travers le monde. Lui et sa familles fait partie des familles les plus fortunées de la planette.Pouvez vous vous imaginer des dépenses inutiles occasionnées par les voyages incessant de Sassou,de sa familles et clique? Avec le seul voyage de plus d’ une semaine à Washington, on aurait pu équiper Le CHU de Brazzaville. Ou payer les arriérées de la bourse des étudiants congolais et la retraite des retraités. Les déplacements incessants du dictateur et sa clique representent comme d’habitude un vrai manque à gagner pour le peuple du Congo Brazzaville. » Il manque une véritable stratégie de développement pour le Congo ». Sassou Nguesso,l’autocrate-kleptocrate, président autoproclamé de la république du Congo « ; riche de pétrole, de nombreux minerais , de forêts primaires immenses et d’ autres richesses qui sont exploitées dans l’opacité est très mal placé pour faire encore le bonheur des congolais. Un seul exemple. Parlons des soits disants réalisations, grands traux de Sassou Nguesso. Voyez dans quel état se trouve déjà la première tronçon de la route N1.Pointe-Noire– Dolisie à peine en circulation. La route très mal faite est présque complétement cassée à certains endroits et toute cette route mérite sincérement d’ être refaite. Il n’y a que les idiots, les corrompus qui peuvent encore espérer du changement avec un fou au pouvoir dont le président Fulbert Youlou nous avait parlé. Voyez comment les gens souffrent à cause du chomage en masse et meurent en abondance au Congo à cause des maladies provoquées par le manque d’hygiène ainsi qu’ aux effets collatéraux. Sassou Nguesso est à poursuivre pour haute trahison, escroquerie, crimes contre l’humanité.

  13. Matière grise dit :

    ALERTE INVECTIVE OU DE GOUVERNANCE SASSOU NGUESSO PAR LE SACRIFICE DU SANG DE CONGOLAIS !
    La fin ne justifie pas les moyens employés par Denis Sassou Nguesso pour mettre hors d’état de nuire la matière grise ou les cerveaux inter-tribaux réfractaires et contestataires congolais.
    Fliquer, assassiner coute que coute toute la matière grise congolaise de France, d’Hollande(Pays Bas), d’Allemagne, des iles britanniques, de l’Amérique du Nord(USA et Canada), d’Europe et ou d’occident contraire à nos contre-valeurs civilisationnelles ou de l’humanité.

    Depuis 2011 et jusqu’à nos jours, tous les services de renseignements occidentaux ont enregistré et suivent en live près de 327 individus interraciaux travaillant pour le compte exclusif et criminogène du dictateur Sassou Nguesso.

    Ces individus ont tous reçu un ordre: tué ou assassiner par tous les moyens certains profils congolais réfractaires ou dangereux à la survie du dictateur francafrique Denis Sassou Nguesso.
    Matière grise congolaise, faites attention à tous vos amis réels ou virtuels (la toile).

    PHILOSOPHIE DE L’AFRICAIN EST-IL STRUCTURANT ET ORGANISATIONNEL A L’ÉCHELLE DES ÉCOSYSTÈMES CIVILISATIONNELS?
    On parle souvent de pensée structurée ou développée ou parfois de pensée de-structurée ou tiers-mondiste stupide comme à la dictature Denis Sassou Nguesso du Congo Brazzaville.
    En effet, le dictateur Sassou Nguesso a géré en 30 ans de sa dictature stupide près de 250 milliards de dollars US de deniers publics congolais.

    Ce budget représente plus de 8 fois celui de la ville de Paris(2,5 millions d’habitants) et 5 fois celui de la région Parisienne(14,7millions d’habitants).
    Faites vous-même l’escapade comparée entre Paris, et sa Région et le Congo Brazzaville.
    Dans cette escapade, vous allez pouvoir comparer toutes les infrastructures, l’environnement socioéconomique, le cadre de vie, l’urbanisme, l’habitat, les conditions de vie sociales des habitants vivants dans les deux espaces et milieux terrestres et cela dans la période de 1979 à 2014/2016…

    Nous attendons vos interprétations, analyses, indignations, rigolades, moqueries, réactions et conclusions objectives dans congo-liberty.com…

    A+

  14. Anonyme dit :

    les africains malhonnêtes, terroristes qui ont commencé en Égypte, Tunisie, la Libye et la Syrie sous le label de la démocratie pour faire revenir leurs patrons: les occidents en perte de l’influence sur l’Afrique, gard à vous, le sang des africains ont trop coulé pour de développement de l’occident; ça suffit;

  15. Aida dit :

    je ne comprend pas

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