Denis Sassou Nguesso méprise Nos Morts . Par RIGOBERT OSSEBI

SASSOU À KIGALI POUR COMMÉMORER LE GÉNOCIDE

SASSOU À KIGALI POUR COMMÉMORER LE GÉNOCIDE RWANDAIS

Le 7 avril dernier, il y a un mois, se déroulaient à Kigali les cérémonies du souvenir du génocide rwandais, 20ème anniversaire. Denis Sassou NGuesso, accompagné par son épouse Antoinette, figuraient parmi les invités d’honneur. Ils étaient au côté de l’homologue du Rwanda, Paul Kagamé, et de sa femme pour le dépôt de gerbe. Des personnalités étaient venues du monde entier pour participer à une cérémonie simple et émouvante d’un Rwanda qui s’affiche maintenant ouvertement dans la modernité.

Huit cents mille à un million de morts…. Tous les disparus, Tutsis, Hutus ont été célébrés sans distinction aucune.

Une photo quasi officielle de l’évènement nous est parvenue. Son atmosphère nous glace le sang et chaque lecteur devrait s’y attarder avant d’aller plus loin. Chaque lecteur pourrait s’y recueillir aussi. Le devoir de mémoire est un acte important qu’il convient de respecter pour toutes les guerres passées et pour tous les génocides. ; en connaître toutes les horreurs nous préviendra du danger de les voir se répéter.

Derrière le couple congolais s’affiche, partiellement caché par un officier de sa suite, le mot « remember » !. (« Souviens-toi » !) En contre jour, masqué par ses lunettes noires, le dictateur congolais ne laisse rien transparaître de son émotion, si jamais il peut en avoir pour des morts autres que ceux de sa propre famille. A son côté, un rayon de soleil vient éclairer le visage d’Antoinette Sassou NGuesso ; ses sourcils froncés, la moue boudeuse, ses mains jointes devant elle et un pouce presque interrogateur : « Pourquoi ? » semble penser la conjointe du dictateur comme écrasée par la solennité et la gravité de la circonstance .

« Pourquoi aller à des milliers de kilomètres de chez nous pour honorer des morts, alors que nous ignorons les Nôtres ? » pourrait-elle aussi se demander….

Pourquoi n’avons-nous pas, au Congo, une cérémonie qui nous oblige, tous, à ce devoir de mémoire ?

Certes, l’autocrate de l’Alima s’est accaparé la Toussaint, fête catholique, pour honorer ses morts ; rien que les siens ! Le carré familial au cimetière de Kona-Kona est érigé en lieu le plus saint de la République du Congo, auprès duquel il convient de venir se recueillir en signe d’allégeance suprême. Nombreux sont les Congolais et les hôtes étrangers qui s’y soumettent.

Pour lui, les autres morts, tous les autres morts n’ont pas d’importance ! Ils ne comptent pas !

En n’instaurant pas ce devoir de mémoire, le dictateur sanguinaire s’autorise aussi à ne pas clore la déjà trop longue liste de nos morts et d’en ajouter encore ! Ces morts de son passé, qui lui avaient permis d’accéder au pouvoir et d’y être encore aujourd’hui. Les prochains seront ceux qui lui permettront de s’y maintenir jusqu’à la fin de ses jours. Peut-être croit-il qu’il sera alors honoré comme l’a été Mandela ? Il peut toujours rêver… !

Le 15 octobre 1997, certains parmi les vainqueurs de la guerre civile qui venait de se terminer, avaient dit avoir juré « Plus jamais ça ! ». D’autres morts sont venus depuis s’ajouter à cette liste. Les derniers en date, les hommes du Colonel Marcel Ntsourou ont rejoint tous nos autres morts dans l’oubli et l’indifférence que veut nous imposer notre dictateur mal-aimé.

Aux noms de tous les Nôtres, sauvagement, lâchement assassinés il faut imposer un devoir de mémoire, comme au Rwanda, afin de mieux respecter les vivants et les enfants des prochaines générations.

Aux noms de tous les Nôtres de Marien NGouabi, du Cardinal Emile Biayenda, Alphonse Massamba-Debat précédés par Ange Diawara.

Aux noms de tous les Nôtres, passagers du DC-10 d’UTA, Congolais ou pas,

Aux noms de tous les Nôtres, victimes de toutes les guerres intérieures que notre général-instituteur a menées contre ses propres populations,

Aux noms de tous les Nôtres, victimes des explosions du 4 mars 2012,

Aux noms de tous les Nôtres, les hommes du Colonel Ntsourou, victimes de son despotisme le 16 décembre 2013

Aux noms de tous les Nôtres, frères et sœurs de la RDC, victimes de la barbarie ambiante,

Aux noms de tous les Nôtres nous devons veiller à ce qu’ils soient les derniers sur cette trop longue liste des victimes d’un pouvoir despotique qui dure depuis plus de trente ans. Depuis bien trop longtemps.

Rigobert OSSEBI

Diffusé le 8 mai 2014, par www.congo-liberty.org

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5 réponses à Denis Sassou Nguesso méprise Nos Morts . Par RIGOBERT OSSEBI

  1. Matière grise dit :

    PROBLÈME DE SANTÉ PUBLIQUE DANS UNE DICTATURE TIERS-MONDISTE !

    Quelle laboratoire scientifique et ou alimentaire fiable dont dispose le Congo Brazzaville peut-ils affirmer que les rumeurs du peuple Brazzavillois sont fausses?.
    Et pourtant les chiffres que diffusent la sécurité sociale et ou l’assurance maladie française sont bien claires: 30 à 40% des immigrés congolais ou de franco-congolais qui se rendent pour un séjour ne dépassant pas 15 jours au Congo reviennent tous malades ou victimes des troubles digestifs, infectieux et rénaux et puis…. la liste est longue pour des longs séjours.

    Pourquoi la vieille classe politique congolaise jubile t-elle avec l’esprit du moyen-âge?

    PHILOSOPHIE!
    « Le moyen-age ne m’a retenu que parce qu’il avait le pouvoir quasi magique de me dépayser, de m’arracher aux troubles et aux médiocrités du présent et en même temps de me le rendre plus brûlant et plus clair. » – Jacques Le Goff
    Pourquoi la vieille classe politique congolaise jubile t-elle avec l’esprit du moyen-âge?
    Les congolais meurent comme des mouches – les morgues sont pleines à craquer de cadavres de tout âge. Le régime politique médiéval congolais préfère parler de paix voire de sacro-sainte paix ou la paix éternelle.

    En effet, le moyen âge congolais au XXIe siècle est similaire au moyen-âge européen. Il peut se définir par quatre caractéristiques majeures.
    1- le manque d’hygiène: l’insalubrité de l’eau, la conservation des aliments, les normes d’hygiène alimentaire, la médication, l’assainissement ou canalisation des égouts, le cadre de vie, la collecte et le traitement des déchets, la pollution de l’eau, de l’air, les nuisances sonores, olfactives et visuelles, l’environnement urbain hostile à la santé et à l’espérance de vie et plus encore.
    2- la paresse intellectuelle: il y a plus de débits de boissons que de parcs de loisirs, de centres culturels, de musées, de théâtres, de librairies, de bibliothèques, d’universités, de débats intellectuels, philosophiques, scientifiques, économiques, sociaux, culturels, environnementaux et sociétaux.
    3- l’absence de démocratie: manque de liberté d’expression et d’association, de libre pensée ou de liberté de conscience.
    4- le recul de la notion d’État ou de son autorité: pas de mobilisation profonde ni de dépassement de soi sans autorité de l’état, sans un rêve commun – sans symbole et valeur politiques, intellectuels, philosophiques, morales, sociales et sans horizon à atteindre, de lendemain à construire, de futur à édifier.

    L’inégalité entre couche sociale, tradition, culture, société et civilisation n’est pas fondée sur la nature – elle réside dans l’éducation ou l’information qu’on donne à l’individu ou plutôt dans celle qu’on lui refuse.
    Pourquoi la vieille classe politique congolaise jubile t-elle avec l’esprit du moyen-âge?
    L’ignorance est-elle la pire des souffrances? – Oui, c’est à peu près cela.
    Mais tout dépend de la durée pendant laquelle le cerveau a été abimé par la durabilité de la période médiévale.
    Celle-ci règne encore au 21è siècle dans certaines traditions ou sociétés stupides, trop stupides pour être utile à l’innovation et aux civilisations nouvelles. http://brazza-news.com/brazzaville-les-boulangers-veulent-mettre-fin-rumeur/#comment-685

  2. M. Rigobert OSSEBI,
    Bravo et merci pour votre article qui nous rappelle en sorte cet appel lancé aux nations du monde, le 27 janvier 1995 à Auschwitz par les Chefs ou Représentants de 24 Etats et 10 Prix Nobel de la paix qui affirme que « nous avons le devoir envers les victimes de garder le souvenir de leur mort ; que les crimes de génocide ne peuvent être oubliés, quels qu’en soient les lieux, les temps et les auteurs. Ils doivent être jugés équitablement et devenir l’avertissement pour les contemporains et les générations à venir. »
    Les morts dans l’attentat contre le D C 10 d’UTA, le génocide du 18 décembre 1998, les disparus du beach, les morts du 4 mars 1012, etc. font partie des génocides qui ne peuvent pas être oubliés, quoique fasse M. Sassou.
    Nous ne pouvons rien attendre de M. Sassou, un « M.T.S.c’est-à-dire, un Ma Talana Supérieur », qui se prend pour un saint aux mains pures. Il est aussi vaniteux et arrogant que Mamadou le Vaniteux décrit par André Davesne dans « Mamadou et Bineta ».
    Oui, ce n’est pas M. Sassou qui commémora nos morts dont lui, l’homme adepte de « la politique de la main cachée derrière le dos après avoir lancé une pierre », est l’auteur comme vous l’avez si bien détaillé dans votre article, M. Ossebi.
    Je n’attends rien et plus rien de M. Sassou qui ne fera jamais un acte de contrition (puisque ce sont les autres qui sont toujours fauteurs de troubles et coupables) ; rien et plus rien de M. Sassou dont comme disait Li-Li-San, ancien compagnon de Mao-Tse-Toung  » les vices de caractère sont comme les herbes sauvages qui. brûlées par un feu de prairie, renaissent aux premiers souffles du printemps ».
    Jean-Marie DIKAMONA.

  3. LULENDO de Ponton dit :

    Vous êtes vraiment impayables chers compatriotes vis-à-vis de Sassou. N’est-ce pas trop demander à un putschiste-kleptomane d’être un homme d’éthique et de justes réflexions?

    Demanderez-vous à un mouton de vous préparer une omelette? Sassou n’est capable d’aucune solides réflexions de qualité. Un putschiste récidiviste a d’autres idées en tête. Par exemple: comment échapper à la guillotine populaire! comment voler l’argent et affamé le peuple! comment frauder! frauder!

    Ne demandez pas l’impossible à un mouton! Surtout d’être logique!

  4. le fils du pays dit :

    L’homme le plus idiot du Congo et ses amis continuent a faire de mauvais calculs.Nous les traquerons un par un.Nous delogerons Mr Sassou et ses amis en usant la force brute.Patria o Muerte,Venceremos.

  5. bantu_avant_tout dit :

    ARRÊTEZ VOTRE PARTIALITÉ ET SOYEZ OBJECTIFS

    Personne objectivement au Congo, exception faite de son clan, ne peut apprécier le sanguinaire-président putschiste. Mais, vos commentaires manquent souvent d’objectivité et sont souvent tribalistes, ce qui braquent beaucoup de nos frères du nord qui disent haut et fort et ils ont raison: le nord n’est pas le Qatar et le sud Tombouctou. Tous les congolais subissent la dictature de ce sassou nguesso.

    1- Vous dites « l’autocrate de l’Alima » c’est purement tribaliste que de le lier à sa région, qui au passage est faux car l’Alima prend sa source dans les plateaux et effleure la cuvette que sur quelques kilomètres. Ce monsieur a un nom, donc dites « l’autocratte sassou nguesso » et non de l’alima ou d’Oyo.

    2- Honorons tous les morts, vous dites? Mais votre liste est frappée d’amnésie: Et les regrettés Matsocota, Pouabou, Massouémé… Le génocide commis en 1987 dans le village de Pierre Anga (viol, liquidation des jeunes de son ethnie)…Les morts bombardés à bacongo en 1993 par Lissouba…les crimes du soit-disant pasteur Ntumi…les victimes de la terreur des partis tribalistes avec leurs cobras, ninjas, cocoyes, aubevillois… HONORONS TOUS LES MORTS

    3- Nous connaissons tous l’état de notre système de santé criminel, mais comparé à d’autres pays africains, il faut relativiser…sinon, nos arguments perdent en substance. Je vais tous les deux ans au pays, je ne reviens pas malade…. l’hygiène avant les hôpitaux, c’est aussi personnel et beaucoup de congolais ne sont pas propres.

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