DÉCLARATION DES « ASSISES NATIONALES DU CONGO » SUR LE PUTSCH CONSTITUTIONNEL DE SASSOU-NGUESSO

ASSISES NATIONALESChers compatriotes,

Il est des moments où l’Histoire nous interpelle, obligeant ainsi chaque citoyen,  à prendre ses responsabilités quant à l’avenir de la Nation.

Monsieur Denis  SassouNguesso, a décidé, sans surprendre le peuple congolais qui s’y attendait, d’engager le Pays dans une aventure référendaire au mépris de la clarté des dispositions constitutionnelles et de la sincérité que nécessite toute consultation du Peuple.

La Cour Constitutionnelle en donnant le 17 septembre 2015 son Avis interprétatif à la question de Monsieur Sassou Nguesso, à savoir : si elle est « en droit de se fonder sur l’article 110 alinéa 3 de la Constitution afin de consulter le peuple, par voie référendaire sur l’évolution des institutions de la République » ; celle ci a délibérément choisi de conforter le Président de la République dans sa perspective de viol de la Constitution du 20 janvier 2002.

La Cour Constitutionnelle aurait pu s’en tenir à une appréciation stricte des dispositions constitutionnelles, substantiellement en son article 86 du Titre V (Du Pouvoir exécutif) qui fixe le champ matériel de l’initiative référendaire présidentielle. Voici la teneur de l’article 86 de la Constitution en ses alinéas 1, 2, 3 et 4 :

« Le Président de la République peut, après consultation des Présidents des deux chambres du Parlement, soumettre au ré­férendum tout projet de loi portant sur l’organi­sation des pouvoirs publics, les garanties des droits et des libertés fondamentaux, l’action économique et sociale de l’Etat ou tendant à autoriser la ratification d’un traité.

Avant de soumettre le projet au réfé­rendum, le Président de la République recueille l’avis de la Cour constitutionnelle sur sa confor­mité à la Constitution.

En cas de non-conformité à la Constitution, il ne peut être procédé au référen­dum»

Le champ matériel de l’initiative référendaire s’apprécie avec simplicité :

  • tout projet de loi portant sur « l’organi­sation des pouvoirs publics »
  • tout projet de loi portant sur « les garanties des droits et des libertés fondamentaux »
  • tout projet de loi portant sur « l’action économique et sociale de l’Etat »
  • tout projet de loi « tendant à autoriser la ratification d’un traité »

Le champ référendaire du Président de la République est matériellement et limitativement précisé par la Constitution. Il est, donc, étonnant que la Cour Constitutionnelle n’ait point eu à circonscrire son interprétation de la notion de « l’évolution des institutions politiques » dans le champ matériel de l’article 86, et à réaffirmer la limite prescrite par l’article 185 de la même Constitution concernant la faculté de révision constitutionnelle.

Il y a coup d’Etat contre la Constitution  assumée par le Président Sassou Nguesso et doctrinalement diligentée et orchestrée par le Cour Constitutionnelle en violation flagrante des articles 86 et 185 de la Constitution du 20 janvier 2002.

De plus les questions relatives au fichier et aux découpages électoraux sont toujours sujettes à question. Il en est de même de celles concernant le recensement et la commission électorale devant garantir l’indépendance, la transparence  tant souhaitées.

Les Assises Nationales du Congo entendent, par ma voix, exprimer la révolte d’un Peuple à bout de mensonges institutionnels, de l’appropriation privative de la richesse nationale par Monsieur Sassou Nguesso et sa famille et de cette volonté avérée de se pérenniser au pouvoir.

Le Peuple congolais ne se verra pas voler son avenir politique et sa raison démocratique par une tricherie voulant faire du Congo un Etat de fait.

Nous appelons toutes les congolaises et  les congolais à se mobiliser pour faire barrage à la  présente violation  de la Constitution en cours.

Nous appelons les forces vives de la Nation, ainsi que les Forces Publiques (Armées, Police, Gendarmerie Nationales) à ne pas s’opposer à l’expression légitime des populations et à dire non au projet référendaire visant à changer de Constitution.

Nous en appelons à la mobilisation de l’opinion internationale et africaine afin d’aider le peuple congolais à retrouver le chemin de la libération politique.

Nous dénonçons les comportements de provocations politiques et d’ostracismes permanents à l’égard des responsables de l’opposition politique,  de la Société Civile ainsi que des individualités notamment  les arrestations arbitraires privant les familles des leurs.

Noble et vaillant  peuple du Congo, le temps est venu pour mettre fin aux aventures du système  anachronique du régime en place  afin de recouvrer la liberté d’initiative politique en vue de la reconstruction d’un Etat de droit démocratique, uni et vivant dans la cohésion à même d’exploiter la richesse nationale pour le bien-être de tous les concitoyens avec les valeurs d’éthique, de transparence et de justice sociale.

Les Assises Nationales du Congo prônent la nécessité de l’alternance politique, que nous souhaitons démocratique, et de l’alternative afin d’envisager l’érection d’un Etat de droit véritablement démocratique, juste et cohérent  pour le bonheur de tous les congolais.

Vive le Congo,

Le peuple vaincra,

Que Dieu bénisse et protège la République du Congo

Jean Luc MALEKAT

Coordonnateur des « Assises Nationale du Congo »

Le 24 septembre 2015

www.congo-liberty.org

Le Parti socialiste appelle le président congolais Denis Sassou-Nguesso à renoncer à son projet de révision de la Constitution

manif

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12 réponses à DÉCLARATION DES « ASSISES NATIONALES DU CONGO » SUR LE PUTSCH CONSTITUTIONNEL DE SASSOU-NGUESSO

  1. Isidore AYA TONGA de Makoua universaliste congolais dit :

    Nous, peuple congolais, nous sommes ni tarés ni lâches, c’est pourquoi nous devons le prouver à SASSOU et au monde entier…

    Je vous le dis : Okombi, Tsaty, Dzon, Kolelas, Kinfousia, Mpouelet, etc n’oseront pas provoquer Sassou Nguesso, car ils ont compris que le gars est prêt à mourir …. donc ils feront du bruit le 27 septembre 2015 et laisserons tomber le peuple …

    Okombi, Tsaty, Dzon, Kolelas, Kinfousia, Mpouelet, etc, Nelson Mandela avait dit ceci en son temps de combat contre l’apartheid ceci  » J’ai appris que le courage n’est pas l’absence de peur mais la capacité de la vaincre ».

    N’ayez pas peur de mettre le peuple dans la rue, 10 à 20 brazzavillois par secteur de soulèvement populaire soit 1000 endroits dans Brazzaville. Chaque manifestant ne doit pas être à plus de 2 km de son domicile dans tous les quartiers.

    Quant aux Okombi, Tsaty, Dzon, Kolelas, Kinfousia, Mpouelet, etc, ils se positionner dans les ambassades de France et des USA avec chacun au moins 2000 manifestants et cela tous les jours. Les manifestants-relais doivent sillonner les quartier et partager les infos arrivant des QG de manifs et cela sans se faire prendre par la police politique

    Le but du jeu est d’abord mettre du fil à rétorque à la police politique de Sassou. Tous les manifestants doivent scander le même message: sassouffit, Sassou dégage. Enfin, le but est d’arriver à la table de négociation pour que sassou Nguesso le pouvoir et maintenant, car trop, c’est trop.

  2. pilipili dit :

    Pourquoi appeler, Hollande et Obama, au secours lorsque nous ne démontrons pas l’envie de sortir du trou. Il existe déjà une omerta des politiques Français et des médias sur le Congo et ce n’est pas avec quelques gesticulations de salon que les choses vont changer.
    Il ne faut rien attendre de l’extérieur si nous ne sommes pas capable nous même de relever la tête et de montrer au monde que le peuple Congolais veut retrouver sa dignité et sortir enfin de l’esclavage.

    Rien ne nous sera donné, il faut que l’on aille chercher par nous même notre liberté. Sans un soulèvement populaire conséquent et suffisamment médiatisé nous vivrons encore pendant de nombreuses années sous le joug de l’oppression et de l’asservissement.

    La Tunisie à fait sa révolution car c’est le peuple qui a obligé les politiques à ne plus fermer les yeux et les médias à braquer leurs projecteurs sur sa juste révolte.
    Le Burkina en a fait de même. Qu’attend le Congolais ???
    C’est sur qu’à ce niveau le Congo n’est pas le Burkina.
    C’est le peuple Burkinabé qui a chassé Compaoré … pas Hollande.
    C’est le peuple Sénégalais qui a stoppé Wad …. pas Hollande.

    Seul un mouvement citoyen fort et suffisamment déterminé pourra faire changer les choses sinon basta nous retournerons aux ténèbres pour de nombreuses années encore.
    Il faut à un moment donné faire des choix même si cela est difficiles.
    .

    « DEHORS, DEGAGE, QUITTE-LA »

  3. Philippe YOULOU dit :

    Le Congo n’a plus son dictateur depuis le 22 septembre 2015, celui-ci est rentré de lui même dans l’illégalité, il ne reste qu’aux Congolais à le déboulonné!

  4. C’est cela même Monsieur le Ministre MALEKAT, les Assises Nationales du Congo doivent rappeler la nécessité de l’observance impérieuse des dispositions constitutionnelles. Sassou vient de faire oeuvre de félonie, de haute trahison. Il s’était engagé dans son serment à respecter et faire appliquer à Constitution. Le voilà agissant ultra petita.
    Ce crime à la Nation nous conduit à ne plus le considérer comme « Chef de l’Etat et Président de la République ». Il vient de faire oeuvre de forfaiture. Il est le premier vecteur de l’insécurité sur tous les plans: politique, sociale, économique, culturelle (éducation nationale), sanitaire (le taux de mortalité n’a jamais été aussi élevé et la gestion de la mort aussi industrialisée)… Nous allons l’arrêter afin qu’il rende compte à la Nation.

  5. Hilaire Bikouta dit :

    « Le Peuple congolais ne se verra pas voler son avenir politique et sa raison démocratique par une tricherie voulant faire du Congo un Etat de fait.

    Nous appelons toutes les congolaises et les congolais à se mobiliser pour faire barrage à la présente violation de la Constitution en cours.

    Nous appelons les forces vives de la Nation, ainsi que les Forces Publiques (Armées, Police, Gendarmerie Nationales) à ne pas s’opposer à l’expression légitime des populations et à dire non au projet référendaire visant à changer de Constitution.

    Nous en appelons à la mobilisation de l’opinion internationale et africaine afin d’aider le peuple congolais à retrouver le chemin de la libération politique »,déclare le Ministre Jean Luc Malékat.Merci Mr Malékat pour cet appel à une mobilisation générale des congolais afin de faire barrage au dictateur du bord de L’Alima. Peupel congolais,l’heure est grave,levons-nous avec courage afin de chasser Sassou Nguesso et tout son système hors du Congo. Le Congo,aux congolais et non à Sassou avec son clan.

  6. Maxime Mavoungou dit :

    Bonjour Monsieur Malékat,c est toujours un plaisir pour nous de vous lire,car vous incarnez le sérieux,la sérénité,la droiture et même la simplicité. Je sais que ce que vous dites sort du fond de votre coeur, et vous le pensez vraiment. Ce cri d’alarme,cet appel à insurrection que vous lancez doit être entendu et suivi par tout le monde car vous au moins,vous êtes sincères dans votre combat. Nous avons besoin que des leaders comme vous élèvent de plus en plus très haut leurs voix afin de drainer le peuple congolais vers le changement tant attendu. Un congo nouveau,fait par des hommes nouveaux et justes.

  7. Salo dit :

    Maintenant, le temps des appels, le temps des condamnations est passé. C’est le temps de l’organisation de la riposte par les congolais sur le terrain, c’est à dire à Oyo, à Brazzaville, à Dolisie, à Kinkala, etc…
    Seules des équipes restreintes peuvent rester à Paris, Bruxelles, Addis-Abéba, New-York pour des besoins d’information de la «communauté internationale».
    Ce n’est pas cette «communauté internationale» qui va chasser la dictature en lieu et place des congolais! Non, ce sont les congolais qui doivent le faire, s’ils ne se lèvent eux-mêmes au Congo, la dictature a de beaux jours devant elle.

  8. Jean Luc bonsoir bravo pour tes bonnes idées j’espère que tu seras dimanche pour la manifestation devant l’ambassade du Congo pour être en communion avec les frocard et idc de brazzaville sassou dégage assassin

  9. FOUKISSA-MABANZA dit :

    Merci monsieur Jean Luc Malekat de votre sincérité et de votre bravoure et je souscris totalement à votre déclaration.
    En effet, Sassou Nguesso n’est plus président du Congo-Brazzaville d’autant plus que il vient de franchir la ligne rouge en remettant en cause la constitution nationale.

    De ce fait, nous rentrons dans une phase d’insurrection et par ricoché le pouvoir devient vacant.
    Cependant une vraie mobilisation de masse s’impose de manière à ce que Sassou Ngesso et ses compagnons soient hors d’état de nuire. Et que notre beau pays le Congo retrouve son niveau économique et social d’antan ( période de la sortie de l’indépendance).

  10. DANIEL LOBA dit :

    Bonjour monsieur Jean Luc MALEKAT,
    Tout d’abord je tiens à vous remercier et à vous féliciter de votre honnêteté intellectuelle.

    Vous êtes l’un des rares politique au Congo qui incarne l’étique et la morale, car sans ces deux valeurs ( étique et morale) la politique devient comme une maison sans pilier et cette maison finie par s’écrouler avec le temps.( AUJOURDH’UI CETTE ELITE MAFIEUSE DU CONGO S’ECROULE).

  11. Anonyme dit :

    Bonjour Mr Jean Luc Malekat,

    Merci pour cette déclaration et sachez que nous sommes derrière vous pour chasser le dictateur de MPILA qui nous a beaucoup fait du mal pendant plusieurs décennies.

    Je compte sur vous le dimanche 27 septembre pour la grande manifestation devant l’ambassade du Congo à Paris.

  12. CHRISTIAN NGOKIO, "le descendant d'Abraham" dit :

    Jean Luc Malekat, je voudrais commencer par saluer votre humilité,votre grandeur et votre sagesse, nous savons que vous êtes une force tranquille car votre diplomatie fonctionne quoique cela ne fasse pas beaucoup de bruits et nous sommes informés que après demain vous serez à l’ONU …..

    Le gouvernement est une notion politique qui implique des choix, des convictions. La gouvernance, qui convient aux congolais , s’apparenterait plutôt à une technique, à un art ou à une science de gouverner, qu’il importe donc de confier à des techniciens professionnels, un mode d’emploi ou un manuel de bon usage qu’on ne saurait pas plus discuter que les joueurs ne discutent la règle de leur jeu en cours de partie.

    Hélas le Congo n’est pas dirigé par ceux qui le devraient.

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