Congo : Florent Ntsiba, entre la succession et la chronique d’une longévité tragique au sommet de l’État

Dans les coulisses feutrées du pouvoir congolais, Florent Ntsiba, né le 17 août 1949 à Lékana, promène depuis 50 ans son ombre lourde de secrets inavouables et inavoués et de trahisons serties de louvoiement. Officier de fortune, ministre par intermittence, directeur de cabinet par acharnement, il est le parfait caméléon d’une République où les fidélités se mesurent au nombre de cadavres ensevelis sous les tapis de l’histoire officielle et la mafia à l’image du nouveau scandale FIGA où il est cité.

L’ancien séminariste, passé par le collège Marcellin Champagnat au séminaire Saint-Pie X de Makoua et le lycée Savorgnan de Brazza, devenu Général de Brigade, il n’a guère retenu des bancs de l’école que l’art de réciter ce qui l’arrange et d’oublier ce qui dérange. L’homme, au demeurant, fit ses premières armes non pas contre l’ignorance, mais contre ses compagnons : trahissant les leaders du FROLIBABA (Front de Libération des Batékés et des Bangangoulous) dès son premier passage dans les salles sombres des interrogatoires de la DGSS en 1972 au lendemain du coup d’État avorté de Ange Farimaka Diawara.

Il convient de rappeler quelques faits historiques. En 1968, lors de la mise en place du Gouvernement provisoire à la suite de la démission du Président Alphonse Massamba- Débat, le capitaine Alfred Raoul, Premier Ministre, rattache la direction générale des services de sécurité (DGSS) du ministère de l’intérieur au Conseil National de la Révolution (CNR) par décret n°68-244 du 11 septembre 1968. Dans un vaste mouvement d’épuration et de réorganisation, suite à l’insurrection de Diawara, Marien Ngouabi, alors Président du Comité Central du PCT, Président de la république, Président du Conseil d’État, Chef de l’État, Ministre de la défense nationale et de la sécurité pose deux actes :

1) le 20 mars 1973, par décret n°73-98, il nomme le capitaine Victor Tsika-Kabala, Chef d’Etat Major de l’Armée de l’APN ;

2) le 22 mars 1973 par décret n°73-101 est créé au sein de l’APN un corps dénommé « Direction Générale des Services de Sécurité » (DGSS). Dans la foulée, le capitaine Denis Sassou est nommé délégué général aux services de sécurité. Ce dernier coordonne tous les renseignements de l’armée, de la police et civils (PCT, UJSC, CSC, etc.). Il fait arrêter et interroger Ntsiba pour complot contre Ngouabi conduit par Aba Ngandzion, Ngongarad et Cie. C’est là que ce dernier craque et se range comme le cardinal de Richelieu en plus sombre.

 L’ascension au prix du sang, des petits fétiches et d’intrigues

Transfuge tardif et opportuniste de la JMNR puis de la Défense civile, Ntsiba n’a jamais été porté par les leaders reconnus des pays Koukouya (Abili, Lekana, Ngoulonkila, Akana et Kebara) qu’étaient  Lambert Galibali (Maire de Brazzaville), Mamimoué Jean-Louis (secrétaire d’État ) ou encore Gallimoni Jean-Louis (D.G de la Régie Nationale des Transports et des Travaux Publics). Formant un axe rival commun avec Simon-Pierre Ngouonimba-Nczary et David Charles Nganao, il va se lancer dans une quête effrénée et sanglante du pouvoir Téké. La nomination de Ngouonimba-Nczary au Comité central du PCT et celle de Ntsiba à la DGSS en 1975 vont être synchronisées. À peine l’odeur du sang de Marien Ngouabi s’est-elle dissipée en 1977 que Ntsiba, prompt comme l’éclair, rejoint le Comité militaire du parti. C’est en ces heures troubles qu’il s’illustrera par un acte d’une abjection absolue : dans la nuit du 19 au 20 mars 1977, il aurait torturé à mort l’ancien Président Massamba Débat, brisant sa mâchoire et crevant ses yeux sous le regard horrifié d’Ickonga, témoin malheureux consignant ce crime dans son journal intime devenu depuis pièce de mémoire.

Massamba-Débat serait ensuite démembré dans une geste Osirienne (14 morceaux) et jeté aux Lions du Zoo de Brazzaville dans un rituel sombre d’une violence inouïe (Le NkwéMbali inversé) qui créera la stupeur et la sidération pendant plus de 50 ans ! Un Jubilé qui se présente au Congo en 2025. Mais les temps sont cléments pour les artisans du malheur : récompensé par M. Sassou, Ntsiba entame une carrière ministérielle à rebondissements, ministre de l’Information puis de l’Équipement, agent de toutes les manœuvres obscures du régime. Inconséquent, fétichiste, dériveur idéologique, pillard, tout cela lui valut une disgrâce temporaire en 1983. Pris dans ses propres contradictions, soupçonné de fétichisme politique, il est écarté du Bureau politique du PCT en 1983, sous l’impulsion de Jean-Jules Okabando, ancien JMNR et Défense civile. Exclu, honni, démasqué, Ntsiba ne sut toutefois pas tirer la leçon : l’homme a la trahison dans la peau comme d’autres ont le patriotisme dans la leur. Il renaît de ses cendres à chaque reflux politique, tel un phénix pestilentiel, et multiplie les portefeuilles ministériels sans jamais briller par autre chose que l’opacité.

En 2002, sa tentative de légitimation populaire à Lékana tourne au désastre : il est battu à plate couture aux législatives dans son fief, par Okombi Salissa. Il se venge ensuite par une chasse impitoyable contre les cadres de sa contrée. Il « neutralise » ainsi deux gêneurs : Marcel Ntsourou et  Okombi Salissa. Ah! La fidélité, toujours des affaires de cadavres et d’argent dans ces histoires…

Depuis son arrivée en 2017 à la présidence, il s’illustre par le pillage, la manipulation, la maltraitance des ministres, des conseillers et cadres.

 Dircab : la planque de l’impunité pour le déclin du Congo

Eh oui, depuis 2017, comme Dircab, Ntsiba occupe une position stratégique. Il agit en véritable chef occulte du clan, doublant l’administration visible par un gouvernement invisible de rituels, d’envoûtements et de brimades politiques. Sa rivalité envers les tiers, est désormais notoire. À chaque occasion, Ntsiba tente de discréditer et calomnier pour nuire. 

Ceux qui croient Ntsiba loyal se trompent lourdement car, il n’hésite pas à envoyer la foudre même au journaliste qui lui a sauvé la vie autrefois, ni affaiblir la dernière digue protégeant son maître contre le chaos. Il serait le virus implanté au cœur du Congo, prêt à activer sa charge destructrice dès que son immunité sera menacée moins encore à piller les finances de la République par diverses combines comme dans le cas du nouveau scandale de FIGA dont Malanda est PCA.

Ghys Fortuné BEMBA DOMBE

Diffusé le 24 septembre 2025, par www.congo-liberty.org

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3 réponses à Congo : Florent Ntsiba, entre la succession et la chronique d’une longévité tragique au sommet de l’État

  1. le fils du pays dit :

    Ce milicien et son chef milicien la fripouille sont deux frères siamois dans la traîtrise,le crime organisé,la promotion de la dépravation des mœurs,les sectes diaboliques,la vente du Congo auprès des puissances étrangères et sa destruction.
    Deux vrais idiots.

  2. pierre martin dit :

    le pool connait meme la date de naissance du general tsiba? du jamais vu.

    mais pourquoi narrivez vous pas a identifier nettement l’assassin du commandant marien ng. pour rappel le commandant marien ng mourut le 18 mars 1977 a la suite dune bagarre dans sa residence. contre qui? ca le pool peut repondre . vous connaissez tout et SAUF CA? qui avait tue marien ng au couteau en plus?

    pourquoi avez vous saute lannee 1997 annee ou des electiosn devraient se tenir dans ce pays. la encore un de vos amis du pool soit me massengo thiasse a recemment mis en ligne les vraies raisons pour lesquelles les elections avaient ete intentionnellement evitees, sur recommandation de » letat major special de lupads » dixit massengo thiasse.il etait clair limpide et logique dans sa communication.

    massengo thiasse vous le connaissez bien cest entre vous

    pourquoi nul na l’a conspue? ni meme une mise en demeure de la part de l’upads?

  3. Samba dia Moupata dit :

    Cher Bemba Dombe merci beaucoup ! Car ce lieutenant impénitent de Sassou Denis depuis 50 ans à participer aux assassinats de Ngouabi, Massamba Débat et tant d’autres ! Tsiba Florent un garçon ténébreux qui est même l’exemple parfait de la trahison ,,ses propres parents koukouya , Tsourou ,Salissa, même le fils Ngalibali disaient beaucoup de mal de lui . Mais cher Ghys notre impératif c’est mettre hors de nuire Sassou Denis l’homme le plus malsain du Congo Brazzaville.

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