CONGO 2015, UN SURSAUT ATTENDU. Par Sam Bousky

lavement des mains CNS 1991
Voilà 24 ans de cela que la conférence nationale souveraine clôturait ses travaux, au terme d’un peu plus de 100 jours de joute oratoire, exercice très prisé des congolais. Au cours de ces travaux, l’on avait déjà et parfois entendu « Plus jamais ça ». En effet, des exactions, crimes de sang et crimes économiques avaient été dénoncés. L’épilogue de cette catharsis était une vague et symbolique cérémonie de lavement des mains. Si la chasse aux sorcières aurait été certainement un exercice risqué pour les animateurs et héritiers de cette tribune, il aurait été raisonnable de mettre en place quelques mesures de justice très fermes, du genre une disqualification de toute élite politique ou administrative impliquée dans un quelconque des crimes dénoncés. Que nenni ! La conférence, censée instituer un nouvel ordre national, avait remis en selle les mêmes artisans du désordre monumental, bénéficiaires du pardon collectif sans s’en être répentis. On verra plus tard que ce propos de Wole Soyinka, insolent de véracité, sera affreusement vécu par les congolais : « Le tigre ne proclame pas sa tigritude, il bondit sur sa proie et la dévore. » Tel est son modus operandi. Pour peu qu’on lui en donne l’occasion. Faut-il reconnaître en l’homme de Dieu qui avait présidé la Conférence un manque de discernement ? Peut-être bien que oui. Sans vouloir engager un procès sur la religiosité des hommes en place, ce grand évèque avait une certaine longueur d’avance sur bon nombre de concitoyens, étouffés par des décennies d’athéisme pour cause de marxisme-léninisme. Les congolais à qui on avait importé le précepte selon lequel la réligion c’est l’opium du peuple, ne pouvaient pas savoir que la Bible suggérait ce qu’aurait professé le président de la CNS. En effet, deux principes au moins, inspirés des Saintes Ecritures auraient été appliqués. Le premier, c’est celui qui stipule qu’on ne sert pas du vin nouveau dans de vieilles outres, sinon il se corrompt et perd sa saveur. Le second, plus prospectif, devait nous mettre en garde contre le retour de l’esprit mauvais. Il est dit dans ces Ecritures que quand l’occasion se présente à nouveau, l’esprit mauvais revient bien renforcé dans le corps où il résidait, et la condition de celui-ci sera pire qu’avant. Seuls nos compatriotes qui ont atteint ou dépassé la quarantaine peuvent bien attester de l’état du Congo pré- et post-CNS.
Pour bien comprendre la décrépitude de la patrie, il faut considérer le fait que trop souvent les hommes ne remplissent pas toujours leur office comme il se doit. Un tort. Immense et déplorable. On attend d’un conducteur de train ou d’un pilote d’avion qu’il respecte les principes qui gouvernent son métier, faute de quoi la catastrophe est vite arrivée. Le même respect est dû à un maître d’hôtel ou une « simple » sentinelle. Voilà ce qui avait manqué déjà à l’équipe chargée de conduire la transition, un monstre à trois têtes, la mayonnaise n’ayant pas donné. Surtout que la puissance coloniale ne s’était jamais éloignée, elle qui, dès le lendemain des indépendances, s’est toujours montrée prompte à saper tous les élans d’une bonne gouvernance. http://www.franceinter.fr/em/rendezvousavecx/6461
Le premier ministre de transition, puis le président nouvellement élu après ladite transition auront constaté ce qu’il en était. Cf l’affaire Elf www.youtube.com/watch?v=O8p92lUnXKc
Stephen Smith, dans son livre « Négrologie. Pourquoi l’Afrique meurt », n’est pas peu disert sur la question. Il évoque notamment que « …les deux guerres civiles subséquentes, de 1993-1994 et de 1997, scellèrent l’échec du religieux dans sa tentative d’assumer une transition pacifique… ».
Aujourd’hui, alors que le Congo est à un tournant de sa marche résolue vers la démocratisation, un courant rétrograde se met en branle. La littérature sur les pourquoi et comment des motivations d’un changement de constitiution ont alimenté le gros des titres sur ce site, point n’est donc besoin d’en rajouter des lignes. Il est surtout question de s’interroger ici aussi, sur l’incapacité quasi-pathologique des dirigeants de nos institutions à tenir leur rang. Le Congo est doté de toutes les institutions constitutionnelles destinées à lui donner un gage de crédibilité propre à tout Etat de droit. Qu’en est-il dans la pratique ? Rien, Nada, que dalle ! Si le colonisateur nous avait certainement habitués à vivre d’aumône, les mauvaises politiques étrangères nous avaient fait croire que l’on pouvait aussi bien vivre de l’aide au lieu de la coopération. Voilà qu’aujourd’hui, un généreux bienfaiteur fait des dons et promet des bourses d’études. Bien entendu avec l’argent du peuple, comme on peut le déduire avec les révélations venues de parties prenantes. https://www.ladb.ch/…/DB_Un_contrat_raffine_Enquête_Fevrier_2015.p…
Comment comprendre que l’Assemblée nationale ne puisse pas se rendre compte qu’il y a violation des articles 38 et 39 de la Constitution de la part d’un élu ? Et décider en conséquence. Que font les ministres réellement concernés et désormais débordés ? Quels sont les mécanismes de saisine de la Cour des comptes et de discipline budgétaire, ou tout au moins son champ de compétences ? Que fait la Commission nationale de lutte contre la corruption, la concussion, la fraude ? Que valent les lois dûment votées par nos élus sur cette question ? De quoi ou de qui les hommes ont-ils peur ? Pourquoi, à l’inauguration de tout type d’ouvrage, même un marché inachevé, on fait l’éloge d’un « grand bâtisseur » et non pas d’un gouvernement bâtisseur ? Avec la politique de la gestion axée sur les résultats, ne vit-on pas à l’heure des budgets programmes ? Qui vote ces budgets ? N’est-ce pas une Assemblée qui elle aussi bénéficierait des mêmes lauriers ? N’y a-t-il pas là tacitement une démission collective ? Voilà le Congo que nos gouvernants considèrent comme bien engagé sur la voie de sa prospérité.
Ailleurs, pour beaucoup moins peut-être, Sepp Blatter et la planète Foot sont en pleine tourmente. Au Congo, les élèves de classe de terminale ont cru bon de faire comme leurs parents, aînés et dirigeants : tricher. Cela leur semble logique, dans la mesure où si les petits faits ne sont pas corrigés, les gros méfaits pas réprimés, des fuites à un examen leur paraîssent tout à fait normales. Et ils le font à ciel ouvert. Le propre de cette missive est d’éveiller la conscience des congolais sur le bien fondé d’une vigilance de tous les instants, face à ce qui met la vie de la nation en péril. La dépravation des mœurs, la rupture de l’échelle des valeurs. Le Congo est riche. Immensément riche, et dispose du potentiel pouvant faire de ses citoyens, sur N générations, un des peuples les plus heureux de la planète, au lieu de les voir misérablement installés au 139è rang du classement mondial du bonheur 2015. Que Dieu bénisse le Congo et son peuple !
Par Sam Bousky
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A mon très cher frère Sam Bousky,
Juste un mot pour cet excellentissime texte, MERCI !
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