Citoyen, Militant ou Fanatique ? Par Wilfried KIVOUVOU

F. Wilfried D. KIVOUVOU

Wilfried  KIVOUVOU

Comme dans bon nombre de pays sur le continent, au Congo, on est Congolais par commodité administrative. On se sent bien plus Kongo, Mbochi, Téké, Vili, Bomitaba,… qu’autre chose. Une attitude à priori normale dès lors que l’institution Etat à la base de la transfiguration du sujet tribal en Citoyen susceptible de penser et d’agir  au-dessus des réflexes émotionnels primaires, demeure une épouvante discriminante, parfois imaginaire dans des confins du territoire où les traces d’un Etat sont quasi-inexistantes.

Pire, lorsque l’Etat ou ce qui en tient lieu (armée, police, administration, diplomatie, Trésor public, etc…), est parasité par quelques individus parlant majoritairement la même langue (maternelle), pour servir d’instrument de confiscation du pouvoir politique et -davantage- de répression de la contradiction, la tribu devient le refuge. Ce dont se délectent certains opportunistes politiques bénéficiant d’un ancrage local ou régional, en se posant en garants protecteurs des persécutés face aux éventuels assauts ourdis par le pouvoir.

Le piège se referme lorsque la tragédie du pouvoir cristallise le fanatisme des uns triomphants ou le fatalisme des autres fulminants à travers des formules du genre: «na ébonga», «kua bu ta tâ», «ebonga té toujours meilleur», Tchèque, Nibolek, etc…

Ainsi, le militantisme s’invite au carrefour des petits intérêts familiaux ou claniques, s’élargissant à la tribu, puis se structure en de petits cercles plus ou moins fermés auxquels sont associés quelques comparses recrutés dans les tribus voisines, pour légitimer une démarche qui se veut nationale.

Quand, devant nous, se présentent  des circonstances politiques, sociales, économiques à transformer en opportunités historiques, l’Afrique et le Congo, en ce qui nous concerne, se heurte à une difficulté majeure : l’introuvable Citoyen, l’entité sur laquelle se fonde une part significative de l’édifice républicaine.

Le citoyen est un acteur de la vie publique, conscient du caractère transcendantal de son appartenance à une communauté de destin. Il est le baromètre de l’opinion, apprécie, juge et réoriente l’action publique. La Nation est son repère principal. Il la magnifie et la porte en estime.

L’émergence du Citoyen est consubstantielle à l’existence d’un Etat qui lui garantit des droits, en contrepartie des devoirs qu’impose la pratique citoyenne dans le cadre d’une République constitutionnelle.

Etre Citoyen, c’est bénéficier de la protection de l’Etat, c’est accéder aux mécanismes établis par lui, pour l’égalité de tous devant la loi et face à la justice. Aussi, le Citoyen se rend-t-il disponible pour les besoins d’utilité publique. Il est prêt à défendre la Nation, en cas de péril ou de risque majeur venant de l’ennemi.

En clair, il n’y a pas de Citoyen sans Etat !

A la lumière de l’expérience congolaise, la dérive ethnocentrique, faut-il le souligner, relève dans une large part d’une instrumentalisation malicieuse des communautés de bases aux fins de prise d’otage d’une clientèle politique.

En effet, s’il est vrai que dans la vie sociale, les peuples du Congo cohabitent au quotidien sans heurt, il ne peut être vrai d’affirmer, cependant, que la frontière ethnique a laissé suffisamment d’ouverture pour une rencontre républicaine entre les communautés.

La distribution géographique des fiefs électoraux décrit des plaques ethniques concentrées dans des circonscriptions administratives conçues suivant le même principe de découpages territoriaux hérités de l’ex-colonisateur.

Les drames et tragédies politiques accumulés au cours d’un demi-siècle de gestion clanique des micros organismes étatiques d’Afrique francophone notamment, exacerbent le fait tribal au détriment de la revendication nationale. A chaque crise, remonte à la surface, la question du lien social. N’est-il pas temps de se poser les vraies questions, y compris celles qui fâchent? Après deux siècles de colonisation, cinquante-sept ans d’indépendance, quel sens donner à la nationalité congolaise? En quoi consiste le double fait d’’appartenir à une tribu et d’être congolais à la fois ? Comment et dans quel intérêt devrions-nous concilier des peuples aux trajectoires historiques parfois différents autour de valeurs essentielles qui fondent une Nation, une République, un Etat ?

Autant de questions qui méritent d’être débattues sans tabou. Les élites intellectuelles et politiques, les hommes/femmes d’Etat doivent se mettre en ordre de bataille pour relever le défi de l’émergence d’une conscience citoyenne.

Face à cette réalité, ma responsabilité est de poser sur la table du débat public, à l’attention particulière de celles et ceux qui se sentent Congolais, la problématique de la question tribale que les gourous du landerneau, rongés par la culpabilité de l’échec de notre vivre-ensemble, ne peuvent assumer faute de courage politique.

Citoyen, Militant ou fanatique !  Qui es-tu ?

Publié à Brazzaville, le 05 octobre 2016

 

  1. Wilfried D. KIVOUVOU                 Président de LCL
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14 réponses à Citoyen, Militant ou Fanatique ? Par Wilfried KIVOUVOU

  1. zika wa zika dit :

    Vous dites bien : « En clair, il n’y a pas de Citoyen sans Etat ! » Soit. Il faut alors nous faire part de votre réflexion sur les conditions de la construction de l’Etat au Congo et le dépassement du tribalisme. Or vous voulez juste occuper le terrain pour exister politiquement, au lieu de nous instruire sur ce sujet crucial.
    Cordialement

  2. Londi dit :

    Voilà un sujet de débat intéressant. Il faut l’aborder avec l’objectif avoué de percer l’abcès provoqué par par le mythe fondateur de la République du Congo, la guerre des 16, 17 et février 1959 opposant les lari-bakongos sous la houlette de Fulbert Youlou, représentant la partie sud du pays et les Mbochis sous Opangault, représentant la partie nord. Cette duperie provoquée par le processus colonial de la division des territoires pour les affaiblir.
    Cette dichotomie nord/sud a façonné la vie politique congolaise depuis plus de 50 ans. Elle a été intériorisée par les deux parties mais tout au long de l’histoire politique congolaise, les politiques n’ont de cesse de la nier en n’avouant pas clairement son existence, comme une ligne de démarcation, une contradiction principale que l’on devait dépasser par des débats comme celui qui nous est proposé, aujourd’hui. On a créé des structures politiques éthnocentrées mais saupoudrées de diversité éthnique pour ne pas être accusé ouvertement de Tribaliste. C’est le cas du PCT, du MCDDI, UPADS. Dans tous ces grands partis, il y a un saupoudrage mais le coeur de ces partis reste aux mains des éthnies majoritaires. Le conflit de 1993 entre Lissouba et Kolelas apparaît comme contre nature puisque tous les 2 étant du sud. L’affrontement de cette dichotomie aurait pu se réaliser en 1997 n’eût été l’implication d’une armée étrangère en troisième larron, l’armée angolaise.

    Affronter cette dichotomie est fondateur d’une réalité nationale. Nous l’avons intériorisée sans chercher à la résoudre. Tout le monde a eu un comportement politiquement correct, niant l’évidence. La partie nord ayant actuellement structure l’état sur l’image des partis. Elle identifie les postes stratégiques et y place les siens avant de saupoudrer comme hier quand le sud était aux commandes. On entre dans un cycle pouvoir au nord, pouvoir au sud et vice-versa accompagné dun saupoudrage comme il se doit.

    Cette duperie coloniale de 1959 continue à entretenir une dichotomie que l’on n’à pas su dépasser intellectuellement, socialement et économiquement. Cette situation est entretenue grâce à une autre dichotomie, un couple infernal, Violence/Exclusion. Le Pool en est victime actuellement. On exclue par la violence avec toujours cette notion de saupoudrage. On intègre dans le couple quelques acteurs originaires du Pool comme faire-valoir tout en gardant un coeur contrôlé par ceux du nord. Ici aussi on refuse d’assumer la dichotomie nord / sud tout en l »utilisant comme moyen de gouvernement. Le débat en devient indépassable parce su’on opposera toujours l’argument « mais tel ministre est du sud » alors qu’en réalité il ne sert que de faire-valoir.

    Cet état de choses nous conduit à fonctionner sans symbole national fort comme peut l’être Jeanne d’Arc en France ou la reine en Grande Bretagne parce que nous n’avons jamais comblé le fossé qui sépare les 2 parties de la dichotomie. Les mythes de l’un ne sont pas ceux de l »autre. Ainsi la partie qui est au pouvoir s’applique à gommer les mythes qui ne font pas partie de leur culture. Les mythes des Royaumes du kongo, des Batékés et de Loango n’occupent pas la place qui devraient être la leur au sein de la République parce que les dominants au pouvoir actuellement ne se reconnaissent pas dans ces mythes. Ainsi nous assistons à des absurdités du genre Kituba au lieu du Kikongo enfreignant toute logique de nommage des langues. Le Français est parlé par les Français, l’Allemand par les Allemands et donc le Kituba est parlé par des Tuba. Cherchez l’intrus. Le Kikongo est parlé par environ 13% d’Angolais, parlé en RDC mais au Congo on le nomme Kituba. Pourquoi ? A cause de la présence du mot Kongo qui de fait exclurait nos compatriotes de la partie septentrionale ? Construire une Histoire Nationale suppose la mise en valeur des symboles venus de toutes les entités qui composent notre pays sans en exclure aucun. Ces symboles doivent être inscrits dans les programmes scolaires. Il faut nous réapproprier notre Histoire qui plonge ses racines au coeur du III / IVe siècle avec le Royaume du Kongo. Elle ne commence pas au XXe siècle.

    1959, vaste duperie qui plombe notre Histoire nationale. Dépassons la pour commencer à construire une nation. C’est une nécessité impérieuse pour ne plus assister au drame du Pool. Ce manque de conscience nationale explique, en partie, l’inaction des autres régions et cela est aussi vrai si une région du nord était bombardée, on assisterait à la même passivité au sud. Nous formons un conglomérat d’éthnies et non une nation. La nation reste encore à bâtir.
    Après tout, cela ne fait que 50 ans !

  3. Félix BANKOUNDA MPELE dit :

    Vous me permettez de vous dire que vous vous trompez en pensant que ce soit vraiment la préoccupation de la grande majorité des Congolais que de se penser en tribus, régions, kongos mbochis, consorts. Le problème c’est qu’il y a de petits groupes restreints, essentiellement ceux qui ont les manettes du pouvoir, et qui ont intérêt au maintien de cette lecture, et l’entretiennent. Les Congolais dans leur écrasante majorité, sont jeunes et ne connaissent de 1959 que ce qu’on leur dit, et n’en ont pas un lien émotif et-ou viscéral. Par contre, ils vivent quotidiennement inégalités, discriminations et frustrations qui sont les prolongements du dysfonctionnement de l’État, de sa privatisation par ceux qui en tiennent les manettes. Autrement dit, si on est dans un contexte démocratique, si les règles conséquentes, c’est-à-dire adaptées à ces maux sont prises, vulgarisées avec des institutions à la portée des citoyens pour les saisir, les pratiques tribales ou autres du même genre, comme d’autres faits délictuels, peuvent être progressivement et rapidement corrigées. Les jeunes surtout, et ce sont les plus nombreux, ont, dans le monde d’aujourd’hui, des besoins et préoccupations plus attrayants, plus universels que les préoccupations irrationnelles énoncées auxquelles veulent les maintenir des gens d’un autre temps. Et, même si certains, minoritaires, parmi ces jeunes s y attachent c’est moins par sentiment tribal que par un authentique intérêt à caractère universel. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’existe pas quelques attardés viscéralement tribalistes! Il y en aura toujours, de la même façon qu’il existe, dans tous les États, y compris dans les grandes démocraties, des indécrottables dans certains maux. Ainsi, le grand problème dans notre pays c’est la pérennisation d’un système dictatorial qui ne permet pas d’aborder ces questions de manière froide, sans tabou, en y associant tous les acteurs à tous les niveaux, et d’y adopter, comme je l’ai déjà dit, des mesures et institutions appropriées, qui constitueraient autant des mécanismes de confiance que des accélérateurs de la citoyenneté et de mise à mort rapide des fameux vieux démons….
    Notez que, bien souvent, les Congolais fonctionnent par préjugés. Il suppose ou transpose sur l’autre quelque chose de mal, pour vouloir justifier son propre défaut. Concrètement, il fait du tribalisme, parce qu’il suppose que l’autre est tribaliste et, par là même, se fait la conscience tranquille devant un geste répréhensible.
    Et, même quand l’autre s’en défend ou n’a rien à y voir, il continue à s’en tenir à lui coller ce défaut pour justifier ou être en conformité avec ses propres irrationalités. Un vrai cercle vicieux, qui, subjectivement, ne peut prendre fin que par une introspection ou ressaisissement personnel, par une capacité de discernement unilatéral de ce qui est mauvais, immoral, irrégulier ou illégal et la conséquence, toujours unilatérale, de ne pas le faire tout simplement, et de ne pas chercher des justifications ou boucs émissaires auprès des autres. Voilà, je pense, et ce n’est pas aussi compliqué que cela. Sinon, cette mentalité, cette tendance, assez africaine, de toujours se refuser à cette rationalité, à l’objectivité, à s’enfermer dans des considérations dit-on africaines et à ne pas se frotter à d’autres vérités, d’autres lectures, d’autres connexions et approches plus objectives, universelles et compréhensibles dans lesquelles, rien, mais alors rien, ne peut expliquer que l’on voit ou accable l’autre de je ne sais quoi de négatif parce qu’il est d’ailleurs et, au contraire, qu’un autre soit plutôt positif ou vertueux parce qu’il est de chez soi! Avouons, très honnêtement, que c’est simplement imbécile parce que, objectivement, le vertueux ou le malfrat n’a pas de tribu ou de territoire prédestiné. C’est si évident que l’on peut se demander, comment certains en sont arrivés là. Par machiavélisme pour certains dirigeants et hommes politiques essentiellement, ça peut se comprendre! Par raccourci pour atteindre très vite son but pour certains, cela également peut être compris, sans qu »on l’accepte! Mais que l’ordinaire citoyen intègre cela comme vérité ou principe qui doit déterminer ses relations sociales avec d’autres, c’est plutôt difficile à gober, parce que cela ne peut relever que d’un esprit tordu…

  4. Anonyme dit :

    Belle analyse Bakounda Mpélé,

  5. Londi dit :

    je peux accéder à la compréhension du monde par les instants présents sans avoir forcément un lien émotionnel avec le passé. Un arbre ne peut pas donner des fruits s’il n’a pas ses racines bien plongées dans le sol. Je peux recevoir aussi recevoir l’argument qui consiste à dire que la bêtise n’a pas de patrie spécifique mais elle est également répartie dans les différents environnements colonisés par l’espèce humaine. J’ai toujours défendu ce point de vue tout au long de ma vie. Le débat abordé ici ne relève pas seulement de la pure gymnastique intellectuelle mais d’une réalité, aussi restreinte soit-elle, préoccupe tous les discours politiques au Congo. Aborder cette problématique revient à démythifier certains concepts ou croyances qui peuplent le discours politique congolais et si nous faisons une synthèse de tous les intervenants de ce site, l’on sera surpris de constater que certains mettent en avant ce genre de convictions, basées sur une distinction Nord / Sud. C’est tellement vrai qu’il y a des compatriotes qui font de ce concept un cheval de bataille. Je veux parler, ici, des partionnistes dont les réprésentants les plus connus sont Boukadia et Robert Poaty. Nous ne pouvons pas faire l’économie de ce débat pour aller plus loin dans la construction de la nation.

    Un pays ne peut se construire sans mémoire, sans passé ou sans exercer la capacité de revenir sur tout ce qui fait notre roman commun ou nos erreurs. Enfuir au fond de nous des situations qui nous blessent ou nous mettent mal à l’aise ne peut pas constituer en soi une solution viable à long terme. Nos hommes politiques, à court de stratégie politique mettent en avant le concept éthnique pour aller plus vite au but. Je pense que nous devons nous pencher sur des problématiques comme celles-ci pour démonter la duperie qui a constitué la guerre des 16, 17 et 18 février 1959. C’est tellement vrai que, dans le premier discours de Marien Ngouabi, il y fait allusion et Sassou, dans son argumentaire pour convaincre les compatriotes du Nord use de cette duperie pour justifier le fait que l’on doit voter pour lui parce qu’il est la digue qui empêcherait que les Bakongos envahissent le Nord et massacrent tous les Mbochis par vengeance. Nous avons, dernièrement assisté à la non mobilisation des quartiers nord pendant le mot de la « désobéissance civile », certains des observateurs politiques du Congo ont attribué cela à un conditionnement éthnique. Il faut en débattre pour combattre cette réalité qui n’en est pas une en réalité, une duperie. Bien sûr qu’il y a des préoccupations plus fortes maintenant au pays sur tous les plans mais il faut comprendre les mécanismes qui font que certains de nos compatriotes, sinon la majorité, continuent à s’attacher à ces convictions. L’occasion était donnée à tous les citoyens confrontés à des problèmes économiques, sociaux et politiques qu’ils n’ont pas saisie. Il y a eu un échec cuisant.

    Tout ce comportement ne peut être justifié par la peur mais les polpulations de Brazzaville sud s’étateint mobilisées autour du mot d’ordre de l’opposition. Il faut faire le bilan de tout ceci. Il faut comprendre les ressorts politiques et sociaux qui président à la détermination politique de certains de nos compatriotes. Il ne faut pas faire l’autruche parce que cette situation profite aux faux prophètes qui utilisent la tribu ou l’éthnie comme un potentiel politique à exploiter. Contrairement à ceux que pensent certains, je suis persuadé que le mal politique du congo est l’éthnocentrisme que l’on ait ou pas une relation émotionnelle avec les évènements de 1959. Plus de 50 ans après, tous nos partis politiques majeurs se structurent autour de l’éthnie et ceci peut constituer un frein à l’objectivisation du débat politique.

    Malgré toutes les prises de position politiques de Kolélas dont beaucoup vont contre les aspirations profondes du peuple, ce monsieur reste populaire au sein de l’électorat du Pool qui le suit aveuglément. Il bloque toute une énergie agissante qui pourrait changer la situation politique du pays. Sa popularité au sein de cet électorat fait qu’il reste le maillon fort de l’opposition congolaise. Rationnellement, cet électorat aurait dû lui tourner le dos. Son père les a trahis quand il a appelé à voter pour Sassou, lui-même a reconnu la victoire de Sassou même s’il s’en défend, la région est bombardée, il se contente de demander des enquêtes à un parlement corrompu et dont tout le monde sait qu’il n’en sortira rien.

    Non, je regrette, ce problème reste au centre consciemment ou inconsciemment du débat politique congolais et constitue assurément un frein. Tout n’est pas du ressort du rationnel dans les comportements humains, cela serait trop facile, il suffirait de démontrer et tout roule. Non. Il y a aussi une part d’irrationnalité et il faut s’y pencher. L’unité du pays est à ce prix. Il faut tordre le cou à certaines croyances qui ne sont nées que des rivalités entre Politiques, plus spécialement Youlou / Opangault, l’un s’étant senti lésé, Opangault, par rapport à l’autre, Youlou que la France avait nommé Premier ministre en 1959 alors que Opangault était président du conseil depuis 1958. Ce n’est nullement une réalité sociologique. La solution de facilité était celle de mobiliser, chacun, son éthnie ou groupe éthnique. C’est ainsi que l’on s’est retrouvé à cette confrontation Bakongo-Laris contre les Mbochis. C’est bel et bien une duperie politique.

    Cette réflexion avait été déjà menée par les compatriotes au sein du mouvement M22 que l’on a rapidement présenté comme un rammassis de tribalistes cherchant à s’emparer du pouvoir. Diawara, le chef de ce mouvement, avait clairement posé le problème en dénonçant l’organisation politique des hommes au pouvoir de l’époque. Il l’avait appelé OBUMITRI (Organisation Bureaucratique Militaro Tribaliste), certains des acteurs de cette OBUMITRI sont les principaux animateurs de la vie politique congolaise. Nous voyons la structure de l’armée et de l’administration centrale noyautée par un groupe. De cette situation, nous voyons les conséquences politiques, économiques et sociales actuellement. Ceci montre bien que ce problème reste central. Il ne faut pas faire comme les Français qui longtemps refusé de qualifier de guerre ce qu’ils appelaient les évènements d’Algérie jusqu’au jour où tout leur a pété à la figure. Nous ne pouvons donc pas faire l’économie d’un débat comme celui-ci. L’ignorer c’est passer à côté d’une contradiction principale structurant la vie politique congolaise, de mon himble avis. Pour mieux combattre ce phénomène, il faut le comprendre et le comprendre c’est en débattre.

  6. Lucien Pambou dit :

    Enfin , nous y sommes au coeur du véritable débat soco_- politique dans notre pays
    Merci pour tout a Londi pour ces deux papiers de substance, et d ‘analyse politico historique et sociologique de notre pays depuis les independances. Merci aussi a Bankounda mpélé pour ses remarques
    voila deux comptriotes qui posent les prolégomènes du débat sur le mal congolais et qui nous obligent à réflechir
    Dans mon analyse du réseau il m ‘est facile d ’emprunter des éléments a LONDI et à MPELE pour montrer que malgres nos discours sur la cohésion et l ‘unité ,la variable sociologique n ‘est pas tres loin pour exclure ceux qui ne nous sont pas proches dans l, acces aux postes de responsablites meme s ils sont plus compétents que nous professionnellement
    On préfère le cousin , le frere, qui n ‘a pas compétence mais qui saura renvoyer l ‘ascenceur tribal et et ehtnique en cas de necessité .
    Y a t il une conscience sur la nation congolaise réelle.la réponse est non .Qu en est il de l ‘Etat? Certains disent qu ‘il est a construire.Faux , car le congo n ‘appartiendrait pas a la communauté internationale en tant que membre de L’UA ET DE L’ONU.
    En revanche il est possible d’ameliorer et la gouvernance du système politique et l’ attitude des acteurs de ce réseau
    comment faire? par le dialogue? par des coups d’etats comme le préconisent certains ici sur congo liberty,? ou par d’autres moyens démocratiques à trouver
    L’ analyse du réseau et des trajectoires à la quelle je tiens et en relation avec d ‘autres methodes d’analyse peuvent contribuer à ce type de travail naissant dans notre pays dans lequel ce qui se disent intelectuels parceque ils ont lu quelques fragments de textes de poltistes et autres révolutionnaires pensent détenir la substance réelle du pays
    Pour ma part je préfère m ‘abreuver aux sources différentes des miennes
    Merci a MPELE ET surtout à LONDI qui par la justesse de ses analyses historiques précises sur le congo nous fait gagner beaucoup de temps

  7. Londi dit :

    Merci Lucien pour ta contribution à un débat que j’estime incontournable. Voici depuis que je suis sur ce site une des contributions qui pose les vrais problèmes. Discuter du sexe des Anges ou des détournements ou de la dilapidation des richesses du pays ne fait pas avancer réellement la lutte dans laquelle nous nous inscrivons tous. Aborder le problème sous cet angle correspond au traitement des conséquences et donc des impacts et non des causes et nous savons tous que les scandales ne peuvent pas faire une dictature aussi bien établie que celle qui sévit actuellement au Congo.

    Nous ne pouvons pas balayer d’un revers de la main le débat posé par notre compatriote. Si c’est le cas, comment expliquer les comportements des hommes politiques congolais qui chacun dans sa trajectoire, comme le souligne Lucien, s’appuie sur ce mythe Nord contre Sud en simplifiant au maximum une problématique qui peut s’avérer très complexe. Débattre c’est poser le problème, en identifier les causes et enfin poser un diagnostic. Tout le monde sait que le diagnostic acquis, c’est 50% du problème résolu. Comment pouvons-nous comprendre le comportement de Sassou dans le Pool si nous ignorons les motivations d’un tel comportement ? Pourquoi ne le fait-il pas au Kouilou ou dans les Plateaux ? Pourquoi voir un enfant, une femme ou tout simplement un homme du Pool mort ne l’émeut-il pas plus que cela ? Pourquoi est-il très virulent contre Mokoko alors qu’il semble plus clément avec les autres opposants ? Pourquoi la mobilisation ne prend pas dans le nord du pays ? Pourquoi un tel fanatisme autour de certains leaders de l’opposition qui, visiblement, les trahissent ? Pourquoi sommes-nous bloqués dans la construction d’une nation alors que nous partageons souvent les mêmes espaces en milieu urbain ? Pour répondre à ces questions il est nécessaire de se pencher sur notre Histoire pour démonter au fur et à mesure les entraves, les malentendus et les mythes. Je suis convaincu, comme le souligne Lucien, si l’on avait mis à chaque niveau de responsabilité des structures politiques, administratives, militaires, sociales et économiques, on avait mis le « right man at the right place », le pays se serait mieux porté.

    Une bonne partie des entraves au développement viennent du manque de démocratie duquel découle la gouvernance vertueuse qui rend la femme ou l’homme libre. Etre libre, c’est avoir la liberté de choix, d’expression, d’entreprendre et de vivre selon ses opinions. Nous ne pouvons arriver à cette étape que si nous soldons le passé qui conditionne les trajectoires politiques actuels. Kolélas est de la lignée de Youlou, l’UDDIA (Union démocratique de défense des intérêts africains). Nous pouvons considérer que le MCDDI descend directement de ce mouvement de par son orgnanisation, son assise et son programme politque orienté définitivement à droite et l’on pourrait dire dans la mouvance de la droite française et foncièrement anticommuniste, à l’opposé Sassou trouve ses racines dans le mouvement MSA (Mouvement Socialiste Africain) d’Opangault, apparenté à la SFIO, l’ancêtre du parti parti socialiste français actuel.

    En 1956, les 2 hommes, Youlou et Opangault, bien qu’opposés politiquement, vont lancer un appel au calme en direction des activistes qui s’attaquaient aux électeurs laris soupçonnés de n’avoir pas voté pour Youlou. J’ai expliqué dans mon précédent post d’où sont venues les divergences qui ont abouti aux évènements des 16, 17 et 18 Février 1959 opposant les Bakongo-laris aux Mbochis. Plus tard, lors de l’éviction de Youlou en 1963, Opangault y se constituer prisonnier aux côtés de Youlou. Nous constatons que le cheminement de ces 2 hommes était marqué par des rapprochements et des séparations mais dans les moments déterminants, ils se sont reconciliés. Ils étaient opposés politiquement mais quand l’unité du pays était menacée, ils avaient toujours cherché la solution la meilleure pour le pays.

    C’est avec l’arrivée du trio Ngouabi, Yhombi et Sassou que le mythe de la guerre des 16, 17 et 18 Février a été érigé comme l’acte fondateur de toute leur stratégie de gouvernement. A ce groupe, il faut ajouter Noumazalay qui l’a théorisé. L’objectif avoué, afin de garder le pouvoir est l’instauration d’un parti politique unique et en même temps, ils adoptent le système communiste dans lequel le parti dirige l’état et le peuple n’est plus consulté directement. Cette stratégie leur permet de garder le pouvoir au Nord en contournant le problème démographique. Cette bande de stratèges, originaires du Nord, va s’attacher à noyauter tous les postes-clés, je l’ai expliqué dans mon post précédent. On arrive, ici, à l’intervention de Diawara qui, ayant été confronté au système hermétiquement fermé et noyauté, va le dénoncer.

    Nous pouvons déjà essayer de répondre à la question, Pourquoi Sassou s’acharne-t-il à bombarder le Pool ? En bien, cela lui permet d’entretenir le mythe, de réveiller les plaies et de renforcer l’unité du Nord parce que, forcément en face, il y a le Sud avec les Bakongo-Lari, ennemis héréditaires. Il entretient ce réflexe et y veille personnellement parce que son pouvoir est à ce prix. La question, Pourquoi est-il sévère avec Mokoko ? Tout simplement parce qu’il rompt ce mythe, ce pacte scellé par les stratèges du Nord. Mokoko est donc le premier homme de ce niveau à vouloir tuer le mythe. Il est acclamé par les ennemis héréditaires, insupportable pour Sassou.

    Tant que ce mythe ne sera pas détruit, l’unité du peuple sera difficile et la construction d’une nation va se heurter à ce fossé savamment entretenu par l’oligarchie du Nord. Nous avons donc le devoir d’expliquer, de montrer que la séparation Nord / Sud est une construction récente. En dehors de la sphère politique, cette contradiction n’existe pas. La maman du Nord recevra un enfant du Sud pour le nourrir et vice-versa.

    Les Européens ont réussi à construire des ponts entre le peuple allemand et le reste de l’Europe parce qu’ils ont eu la sagesse de distinguer la grande majorité du peuple allemand du système Nazi. Au fil des années, cette haine de l’Allemand s’est estompée grâce aux Grands Dirigeants comme De Gaulle, et Konrad Hermann Joseph Adenauer, Mitterand et Helmut Josef Michael Khol. Nous avons besoin de ce genre de Dirigeants. Ils commencent à émerger, c’est Mokoko, Makaya, Mbaya pour ne citer que ceux-là. Lucien, ta contribution dans l’objectivisation du débat politique nous donne des pistes de réflexion. Continue à développer tes thèses, la démocratie comme nous la pratiquons sur ce site, doit nous permettre de débattre de toutes les situations dans le respect des et des autres.

    Connaître les causes de la situation politique actuelle, c’est comprendre les agissements de nos hommes politiques. La tribu ou éthnie ne doit plus être au centre de nos partis politiques pour cela il faut détruire les mythes qui nous emprisonnent et nous conditionnent dans nos choix.

  8. Lucien Pambou dit :

    Merci à toi Londi et autres contributeurs sur ce site. Merci à Kivouvou d’avoir posé la question ethnico-tribale qui nous empêche de dépasser nos différences lorsque nous arrivons aux affaires.

    L’analyse de Londi est intéressante à deux niveaux: l’aspect historique qui permet de comprendre la situation actuelle et les préconisations éventuelles pour dépasser cet aspect historique et construire une Nation congolaise balbutiante.

    Dans le réseau congolais les rapports de force sont intégrés par les uns et les autres. Les trajectoires montrent comment les hommes politiques de l’opposition essaient, non pas de comprendre le réseau, mais de continuer à le faire perdurer à leur profit. Je n’ai rien contre Kolelas père et Kolelas fils, mais l’observation des faits montre qu’au nom d’une duperie politique une partie des Kolelas sacrifie leur base idéologique, capitaliste dirait Londi, mais pour moi inexistante, pour une satisfaction personnelle. Il s’agit, Londi le dit avec une maîtrise historique parfait des faits, de regarder d’où nous venons, de voir quels ont été les blocages ethnico-tribaux, de dépasser ceux-ci pour construire une nouelle réflexion sur le Congo pour des actions nouvelles. Tous les Congolais sont invités à cette réflexion, malheureusement certains cercles de réflexion sont d’abord alimentaires et souhaitent plaire dans le réseau à leurs parrains. Ce n’est une insulte pour personne et encore moins pour le Congo pour signifier que nous faisons semblant de nous aimer. Youlou et Opangault étaient opposés, comme le dit Londi, mais ils savaient se retrouver sur l’essentiel: l’unité du pays. Quelle est la définition actuelle de l’unité du pays ? Pourquoi les différentes guerres civiles que le Congo a connues ne nous aident pas à mieux réfléchir pour le futur ? La réponse n’est pas univoque, elle emprunte plusieurs chemins qui dépassent les intellectuels et les gouvernements africains. Nous nous satisfaisons de nos positions réciproques car nous attendons tous, à un moment où à un autre, notre tour pour profiter des bienfaits du Trésor Public.

    Mettons les pieds dans le plat. Une fois Sassou sorti du jeu politique, sommes-nous sûrs que le Congo va retrouver une gouvernance vertueuse, pleine et entière, non revancharde ? Une fois Sassou sorti du jeu gouvernemental et économique, sommes-nous sûrs que d’autres coalitions ne vont pas s’organiser pour établir un modèle à leur profit ? Sassou est un acteur du réseau politique congolais depuis les indépendances et en cela il possède des ressources au sens large (politiques, humaines, financières) pour défendre sa position comme le font d’autres hommes politiques dans le réseau politique congolais. Une question centrale et obsédante, je m’interroge à haute voix : pourquoi Sassou est la référence dans le réseau politique congolais alors que certains intellectuels et hommes politiques le considèrent comme le moins doué, intellectuellement et professionnellement ? Il ne s’agit pas ici d’être pour ou contre Sassou, mais de poser à haute voix cette question centrale, souvent laissée en route par les intellectuels et hommes politiques congolais qui estiment que Sassou est l’alpha et l’oméga de tous nos maux, de tous les malheurs des Congolais. Si c’est le cas, pourquoi ces mêmes hommes politiques de l’opposition participent aux différents gouvernements de Sassou, en sortent car ils sont mis à la porte, deviennent des opposants en attendant d’y retrouver un poste. Qui est le plus doué dans le réseau ? Quel est l’homme politique le plus habile dans l’analyse des trajectoires et du réseau ?

    Londi a soulevé le cas de Mokoko, j’y reviens. Mokoko a travaillé avec Lissouba, il a été mis à l’écar, Sassou en a fait un conseiller spécial. Mokoko, et c’est légitime, a pensé que son heure était arrivée. Sauf qu’en politique, il n’y a pas de destin inné dans les pays démocratiques ou certains pays comme les nôtres où la démocratie est balbutiante. Dans nos démocraties africaines, ou à l’africaine, comme vous voulez, vous choisissez le mot qui vous plait, la construction d’un homme politique nécessite des étapes parmi lesquelles l’accoutumance de la population à cette personne qui veut devenir politique. On peut avoir un autre schéma, celui des appareils politiques type parti unique comme ce fut le cas au Congo avec le PCT où les rapport de force au sein de l’appareil vous donnent une légitimité partisane. Mokoko n’avait ni l’un, ni l’autre. C’est un militaire, bien formé selon les standards français, qui est devenu politique au plan interne en gérant comme il l’a pu la conférence nationale souveraine et l’après conférence, et au plan externe il a reçu l’onction de Sassou et de l’Union africaine en tant que médiateur dans le conflit en République centrafricaine. Tous les éléments que je viens de citer, qui sont importants, ne font pas de vous un homme politique visible. On pourra toujours discuter de l’action de Mokoko, il ne s’agit pas de l’incriminer d’avoir posé sa candidature, mais je pense qu’il n’a pas su stratégiquement comprendre et utiliser le système politique congolais pour une alternance face à Sassou.

    Au fond, et je termine, le débat est à double détente: dépasser les blocages ethnico-tribaux pour espérer construire une Nation réelle et durable qui permettrait d’améliorer l’existence de l’Etat, ensuite obliger les acteurs du réseau su système politique congolais, à ouvrir le réseau et les trajectoires à toutes les forces vives de ce pays en fonction des compétences, des envies, des suggestions. Finalement, Nation et construction d’un système politique durable sont liés. Voici les défis pour nous génération finissante et pour les générations futures. Il faut toujours rester optimistes mais réalistes.

  9. Pourquoi cette défense à outrance à sassou nguesso de la part de Lucien Pambou !!! dit :

    Je pense que notre cher Lucien essaye de biaiser l’analyse de Londi en introduisant malicieusement quelques paragraphes à lui cher pour dédouaner sassou nguesso.

  10. revelino dit :

    Ce débat m’intéresse. J’y apporterai ma modeste contribution. Continuez mes chers ainés. A mon cher ainé Lucien, en ce qui me concerne, Sassou est un personnage obscur dont j’ai beaucoup de mal à avoir de la sympathie vue son manque d’humanité et bien d’autres choses.

  11. zika wa zika dit :

    Bien chers, j’ai peur que votre débat sur le tribalisme soit mal engagé et ne contribue qu’à l’obscurcir. Votre postulat est qu’il faut débattre ouvertement et collectivement sans tabou du tribalisme pour en venir à bout. En fait, vous voulez faire des choses avec des mots. Là où il est besoin de réalisations concrètes pour libérer le citoyen de son attachement vital et inévitable à la solidarité tribale, vous préférez vous en remettre à la magie du verbe : parlons, discutons et débattons tous du tribalisme et nous arriverons ainsi à l’éradiquer.
    Pourtant de nombreuses belles analyses éclairantes existent sur la question, encore faut-il accepter de revenir au monde du livre. Cela éviterait de faire du sur place. Notre problème, c’est que chacun veut jouer à l’intellectuel sans se donner la peine qu’exige cette fonction.
    Enfin, soyons pragmatiques avec des esprits pragmatiques : je vous invite seulement à réfléchir sur les solutions qui sont mises en oeuvre au Canada, en Belgique, en Espagne, ou même en France avec notamment le problème corse, pour venir à bout des questions de « tribalisme » car il s’agit bel et bien du même phénomène même si l’idéologie coloniale a réservé ce terme à nos contrées. Vous verrez alors que ce n’est pas avec des mots, des discours et des débats incessants mais avec des mesures concrètes qu’ils s’attaquent à ces problèmes. Dans un de mes écrits, j’ai moi-même déjà évoqué les mesures qui y correspondent pour le Congo et je suis consterné de constater que le débat sur le tribalisme reste toujours mal posé, avec des confusions conceptuelles qui conduisent à tout mélanger et surtout une approche affective qui en appelle au bon sentiment.

  12. Anonyme dit :

    Lucien Pambou toujours aussi « filou » en entrainant les autres vers ses analyses fumantes et soit disant intellectuelles, il n’en demeure pas moins qu’en sous main il soutient et surtout évite de mettre en cause sassou dans ses commentaires alors que c’est bien sassou qui est le mal absolu au pays.

  13. Londi dit :

    Cher Zika sa Zika,

    Toute action doit être précédée d’un constat, d’une analyse et enfin d’un diagnostic. Ayant parcouru la plupart des posts sur plusieurs sites traitant de la situation sociale et économique au Congo, j’ai été effaré de constater que le tribalisme était et est au centre du débat politique. Les ouvrages existent mais qu’elle est leur résonance dans les attitudes et comportements de nos compatriotes ? Question qui appelle une autre question : quel est le niveau d’accessibilité ou de diffusion de ces ouvrages ? L’internet nous permet d’avoir la possibilité d’échanger, de s’enrichir mutuellement et d’avoir ainsi un débat plus vivant.

    A mon avis, ce débat commence par un constat qui nous a permis de plonger dans les arcanes qui ont donné naissance à ce pays, ses mythes, ses contradictions et ses espoirs. L’on peut regretter de temps à autre le manque de profondeur mais, quand-même on le souhaiterait, le média utilisé ne permet pas de s’étaler sur la longueur ? Nous allons à l’essentiel en cherchant à faire ressortir les points les plus importants pour la compréhension.

    Passer aux actions est certainement le souhait de la plupart des intervenants mais pour cela, il est nécessaire de dépasser les blocages subjectifs auxquels beaucoup de nos compatriotes adhèrent. Mon objectif principal, par cette démarche, est de faire de telle sorte que les peuples du nord et du sud s’unissent pour préparer les conditions d’une insurrection populaire dans ce pays. Cette mobilisation verticale servirait à dépasser les mythes qui bloquent cet objectif. Le constat est que des politiciens véreux continuent à utiliser ces croyances pour gérer leur ascension vers le pouvoir en se dispensant d’un discours structuré autour des faits objectifs comme l’économie ou l’organisation sociale. Passer par l’éthnie ou la région constitue un raccourci pour tous ces faux prophètes.

    Je pense vous avoir reconnu. Etes-vous passé par le petit séminaire de Mbamou ? Si c’est le cas, tu as les coordonnées et je pense avoir les tiennes, nous pourrons continuer ce débat à tête révisée.

    A bientôt!

  14. victor augagneur dit :

    non mokoko etait chef d’etat major des forces armes congolaises pendant 6 ans.il avait succede au colonel emmanuel elenga ngaporo en 1986. l’enjeu etait de tuer pierre anga et il avait ete remplace par le colonel ou general etat anka en 1993.a cette epoque diables noirs dans son excitation criait a tue tete « muntu foua kou » cerise sur le gateau pierre anga avait promis trainer la tete de sassou dans brazzaville. cette cassette avait renforce la conviction de bac et de makelekele comme quoi « muntu foua kou ».bon evidemment pour eux c’est sassou qui devait mourir.c’etait ainsi a chaque but marque des diables noirs.c’est dans ce contexte d’elimination de pierre anga a ikonongo que le colonel j m m mokoko avait ete nomme chef d’etat major des facs.

    oui le congolais n’est pas un citoyen.vs dites vrai.y a t il des medias locaux pouvant faire du congolais un citoyen? qui le fera? zenga mambu non.p e mampouya non.bilombo bhytadis non.ghys f dombe mbemba non.demain le nouveau congo brazzaville non.deja la mr le congolais est handicape.aucun media ne se tient a ses cotes pour son epanouissement intellectuel.il faut bien des instruments qui se chargeront de cette transformation.

    de la question politique.le pool par exemple est tranquillement passe de b kolelas a gbp kolelas.peut on etre citoyen congolais quand on anime une dynastie? le pool n’a jamais vote pour un non lari. deja la c’est dramatique.le niari la bouenza la lekoumou ont vote en 2016 pour le gl mokoko(cuvette). en fait c’est le gl mokoko qui a remporte lelection presidentielle du 20 mars 2016.le pool lui est demeure dans ses paradigmes, dans sa dynastie, dans sa pensee unique dans son esperance d’un jour meilleur.bon c’etait a mettre a l’actif de lambiance electorale mais enfn gbp kolelas s’etait affuble du titre de « josue ».c officiel.il y avait des effigies dans ce sens. deja la on sent le poids des croyances reelles ou fantaisistes.le pool marche avec des bequilles.

    le pool a toujours conteste les resultats toutefois qu il est declare deuxieme(b kolelas en 1992 et gbp kolelas en 2016)….le pool s’est toujours mieux senti aupres d’un ninja.mais il a une peur bleu d’un agent de la force publique.voila un autre pb mr kivouvou. il faut promouvoir la democratie dans les regions du congo.

    enfin il ne revient pas aux regions d’animer le debat politique.

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