Banditisme d’Etat contre banditisme urbain

Si les populations du Congo-Brazzaville peuvent se satisfaire de la dernière tentative de sécurisation déclenchée dans la capitale par les éléments de la direction générale de la sécurité présidentielle (DGSP) commandée par Serge Oboa, plusieurs interrogations subsistent. Le Congo-Brazzaville qui se gausse de la qualité de pays de Droit piétine allègrement les règles de Droit. Victor Hugo a dit : « La forme c’est le fond qui remonte à la surface. ». L’opération omet de nombreux aspects déterminants à la réussite de la mission de sécurisation des quartiers populaires de ce petit pays pétrolier d’Afrique centrale miné par la corruption, écrasé par le chômage des jeunes et asphyxié par la dette, 94 % du PIB contre 70 % pour la CEMAC.

Dégagisme

Combattre les Koulouna par des ex-cobras, fussent-ils membres de la DGSP, est une sinécure. Autant confier la police de Chicago aux amis d’Al Capone.

« Vous voulez les misérables secourus, moi je veux la misère supprimée. » (Victor Hugo)
« Les véritables misérables sont au gouvernements et au Parlement » cinglent quelques esprits critiques car tout le monde n’a pas perdu la raison au pays d’André Oko Ngakala. Dégager Sassou en 2026, et les bébés noirs mourront dans l’oeuf. On parlera des koulouna au passé. Et puis réhabilitez l’Education Nationale (l’Ecole) les germes de la criminalité ne pousseront plus.

On oppose le droit à la barbarie

Dans la volonté affichée d’apporter la quiétude dans les zones urbaines où les hordes de drogués, parfois accompagnées par des éléments de la force de l’ordre (capitaine Morgan, Cf. le braquage du restaurant chez Mère Alice) font régner leur loi, les hommes de Serge Oboa font régner la loi de la jungle. Les populations victimes appellent à l’application sans concession de la loi du Talion. Œil pour œil, dent pour dent. Le Congo-Brazzaville est sorti de la civilisation. Le général King Digne Obami Itou est voué aux gémonies. Le général Serge Oboa est célébré comme le sauveur. L’opération de ratissage menée par le général Serge Oboa (plutôt Antéchrist que Sauveur), rapproche de plus en plus le Congo-Brazzaville de la barbarie. On ne lutte pas contre une barbarie en usant des méthodes de la barbarie. On oppose le droit à la barbarie.

Dans la gestion des affaires publiques, l’émotion n’a pas droit de cité. L’état d’urgence a-t-il été décrété au Congo-Brazzaville ? De quel droit une unité d’élite de l’armée se permet-elle d’assurer les missions de maintien de l’ordre, se substituant à la Police nationale ? Sur quelle légitimité se fonde cette opération ? De qui, le général Serge Oboa a-t-il reçu les ordres ? C’est un secret de polichinelle. Le khalife d’Oyo, Denis Sassou Nguessone, ne signe pas de texte lorsqu’il s’agit d’opération de barbouzerie. Qui répondra des dérapages, des dérives ? Quid de la délation contre rémunération ? Où sont passés le Ministre de l’Intérieur Raymond Zéphirin Mboulou, le Ministre de la Justice Wilfrid Biniga et le Procureur André Oko Ngakala ? Le général King Digne Obami Itou dont la nomination avait été saluée pour succéder à Jean-François Ndengué, a complètement échoué dans la mission de maintien de l’ordre, au point de faire regretter Jean-François Ndengué auprès des esprits faibles qui feignent d’occulter la genèse des « bébés noirs ». Les hommes de l’ancien directeur général de la police, qui ont conservé leur poste dans la hiérarchie de la Police, lui ont-ils savonné la planche ? Il faut combattre toute sorte de banditisme, soit-il d’état ou urbain.

Benjamin BILOMBOT BITADYS

Diffusé le 06 octobre 2025, par www.congo-liberty.org

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