APRES 67 ANS D’EXISTENCE, QU’EST DEVENUE LA REPUBLIQUE DU CONGO ?

Notre beau et cher pays, le Congo, célébrera le 28 Novembre 2025, le 67ème anniversaire de sa création. Qu’i me soit loisible de nous inviter nous tous, fils et filles du Congo, à l’occasion de ce grand événement qui pointe à l’horizon, à mettre tout en œuvre, pour promouvoir l’unité et la paix dans notre pays et à méditer sur le geste très noble du Président Angolais, João Lourenço qui au nom de la paix et de l’unité dans son pays l’Angola., a fait montre de l’humilité pour le bien de son peuple. En effet, à l’occasion du 50ème anniversaire de l’indépendance de l’Angola, le Président João Lourenço a décoré à titre posthume, ses prédécesseurs et compatriotes Agostino Neto, Eduardo Dos Santos, Jonas Savimbi, l’ancien leader de l’Unita. Comme quoi, « pardonner est plus noble et plus rare que celle de se venger. »

 Pour le rôle que le Congo a joué dans la lutte pour l’indépendance de l’Angola, le Président Marien Ngouabi, a été décoré à titre posthume ainsi que le Président Denis Sassou-Nguesso. Un grand honneur pour notre pays. Dommage que le Président Fulbert Youlou qui s’était battu bec et ongles, d’une part, pour que l’O.U. A. reconnaisse le Gouvernement Angolais en Exil (G.R.A.E.) dirigé par le président Holden Roberto, et d’autre part, avait donné le premier siège du M.P.L.A. à Brazzaville ait été oublié. Ledit siège se trouvait à coté du marché du plateau à Brazzaville. Comme d’ailleurs le Président Alphonse Massamba-Débat qui avait aussi offert au M.P.L.A, son siège dans l’enceinte de l’ancienne tour de contrôle de l’aéroport de Bacongo, au quartier Météo. Jusqu’à ce jour, le sigle M.P.L.A. reste gravé sur ladite tour et le quartier a pris le nom « d’Angola libre ». Tout un symbole !

Ce qui a aussi marqué mon esprit, c’est cette ‘’absolution’’ que le Président João Lourenço a accordée à son prédécesseur Edouardo Dos Santos et à son adversaire politique et militaire, l’ancien rebelle Jonas Savimbi. Mon souhait est que l’humilité et l’abaissement dont a fait montre, le Président João Lourenço, en prenant ces mesures d’amnistie, de pardon et décoration à titre posthume, inspirent les autorités de notre pays le Congo en général et le Président Denis Sassou-Nguesso en particulier à ériger une stèle ou un mémorial pour tous nos anciens Présidents de la République ou appeler l’une des grandes avenues ou places de Brazzaville, soit le ‘’Boulevard des Présidents de la République ’’ soit la ‘’place des Présidents de la République’’ , soit encore à élargir ou gracier, à l’occasion du 67ème anniversaire de notre pays, le 28 novembre 2025, le Général Jean Michel Mokoko, le Ministre André Okombi Salissa et tous les autres compatriotes en exil. Et ce, pour des raisons humanitaires et pour promouvoir la paix, l’unité et la cohésion nationales. A ce propos, je me permettrais de rappeler à son Excellence le Président Denis Sassou-Nguesso qu’il avait affirmé en 1991 « …Voilà pourquoi il nous faut de l’unité et la paix pour reconstruire notre pays. Réunir toutes les conditions d’un consensus national a toujours été au centre de nos préoccupations. Nous n’avons jamais cessé de flétrir tout ce qui peut troubler la paix de nos compatriotes, tout ce qui peut nuire à l’unité nationale. »(sic).

Mais en 67 ans de l’existence de notre pays le Congo, qu’est-il advenu de cette unité nationale tant prônée par les uns et les autres ? En tant que patriote qui croit que quand le sort de notre patrimoine commun, le Congo, et dont l’un des maillons, l’unité nationale, est en cause, je réponds en mon âme et conscience, qu’elle n’existe plus et qu’elle est on ne peut plus fissurée, suite aux différentes guerres qui nous ont été imposées ; ces guerres dont le Premier Ministre Bernard Kolelas a d’ailleurs tiré les conséquences, en affirmant : « l’une des conséquences des événements, c’est l’explosion d’une flambée de haine tribale qui fait qu’aujourd’hui, les Congolais fuient d’autres Congolais, alors qu’ils vivaient jusque-là ensemble, que le voisin ou le collègue de travail qui, hier, était un ami, est tout-à-coup devenu un ennemi irréductible, du simple fait qu’il n’est pas du terroir. »

La haine tribale a, en effet, cristallisé les oppositions et porte à son paroxysme, la violence des affrontements. Aujourd’hui, force est de constater que le tribalisme, le népotisme, le régionalisme et le clanisme sont légion dans notre pays. En effet, beaucoup de nos compatriotes se regardent avec méfiance ou en chiens de faïence.

Jusques à quand, nous les Congolais, les uns et les autres, continuerons-nous par notre mutisme voire notre désintéressement, à être des complices ou des coupables tacites, de ce que l’on appellerait « Crimes de silence ? »  et « la descente du peuple congolais aux enfers ».  La paix et l’unité doivent et devraient, coûte que coûte, être retrouvées et reconstruites ; elles sont nécessaires pour le plus grand bonheur de nous tous, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, de Liranga à Boko, et de Ouesso à Pointe-Noire.

En tout cas, je reste convaincu que si, quelle que soit notre idéologie politique ou religieuse, quel que soit notre parti politique, nous ne rassemblons pas nos énergies, nous ne conjuguons pas ensemble nos efforts quotidiens et nous ne cherchons pas à nous situer aux dimensions de notre tâche commune que chaque Congolais, en s’efforçant de développer ses capacités personnelles, se sente comme un pionnier responsable des générations futures et de toute la nation congolaise et tende à la faire meilleure, en s’améliorant chaque jour, lui-même. Alors l’effort de soi sur soi, entraînera à lutter contre cette gangrène qui désintègre peu à peu, le noyau social, installe la paralysie qui contrecarre le développement harmonieux de notre pays.

Comme je ne me lasserai jamais d’écrire et d’écrire, chaque fois que l’occasion se présentera à moi, que notre avenir ainsi que celui de notre nation congolaise, sont intimement liés et complémentaires. Oui, j’insiste qu’il nous soit indispensable de renouer ou souder notre peuple et notre pays. Il nous faut donc construire, car, comme je l’ai déjà écrit, il y a une dizaine d’années, « construire ne se limite pas à la distribution des cadeaux ou à l’érection des infrastructures. Construire, c’est dynamiser les couches sociales, non pas pour diviser afin de régner, mais pour plutôt les renforcer, afin qu’elles contribuent à l’édifice national. Construire, c’est enfin, protéger le peuple entier et non le détruire pour la violation sur des populations innocentes. »

Ainsi, notre contribution à l’œuvre commune plusieurs fois multiple, peut être efficace. Entre la satisfaction de nos désirs, de nos appétits, de nos égotismes et de nos caprices entraînant le chaos, la ruine et des lendemains incertains, d’une part, et le dur travail, les sacrifices pour la construction nationale et des générations futures d’autre part, nous avons à choisir. Car, « L’avenir n’appartient qu’à ceux qui risquent tout pour un idéal. Et la sagesse n’est pas de vivre pour ne rien faire, pour s’amuser stupidement, mais c’est de vivre héroïquement », dixit Carrel. Aussi,affirmerais-je tout d’abord, avec le Ministre Joseph Ouabari « c’est là un geste qui contribuerait à renforcer l’apaisement sur l’ensemble du territoire, y affermir l’unité et la cohésion nationales, dans un contexte particulier. La grogne couve dans le pays… »

 Ensuite, avec le premier Président de notre République, l’Abbé Fulbert Youlou, j’affirmerais : « Celui qui remplit cette condition est sûr d’accomplir sa destinée, de contribuer à l’œuvre commune de l’évolution nationale, de hâter parmi nous, le règne de la vérité qui seule engendre le vrai bonheur. N’attendons pas de ressentir le vertige de l’abîme, mais écoutons dès à présent, cette voix qui nous encourage à nos tâches nouvelles. Il est donc de toute urgence nécessaire de nous redresser pendant qu’il est encore temps. Il est de toute urgence nécessaire d’agir et de ne se comporter qu’en fonction du plus grand bonheur national ».

Enfin, avec le Ministre Daniel Abibi, j’affirmerais : « Notre classe politique a l’obligation historique de prendre ses responsabilités afin de réparer les dommages que ses actions immodérées ont causés au pays. Sa place dans l’histoire du pays en dépend. Il revient principalement à nos autorités actuelles et secondairement aux autres dirigeants politiques, de prendre les nécessaires initiatives dans ce sens, en s’écartant de les ‘’ les politiques de diviser pour régner et ôte-toi de là que je m’y mette’’, mais en utilisant toutes les voies pour refaire et consolider notre unité, aux fins, en paraphrasant Rafal Olbinski, de ‘’ bâtir des ponts entre nous Congolais plutôt que d’élever des murs de haine, de division, de tribalisme, de mensonge et de calomnie pour nous séparer. »

Quant à moi, je me battrai bec et ongles, pour la paix et l’unité du Congo. En paraphrasant le prophète Isaïe « je ne me tairai point et je n’aurai de cesse, je ne croiserai pas les bras, jusqu’à ce que la justice paraisse comme la clarté du jour, et que brille le salut comme une torche enflammée. »

BONNE FETE ET VIVE LA REPUBLIQUE. VIVONS POUR NOTRE DEVISE : UNITE -TRAVAIL -.

Dieudonné ANTOINE-GANGA.

Ancien Ministre des Affaires étrangères du Congo

Ancien Ambassadeur à Washington (USA) du Congo-Brazzaville

Diffusé le 13 novembre 2025, par www.congo-liberty.org

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