En hommage à Jean-Baptiste Tati-Loutard, le doyen
Dans le cadre du 32ème marché de la poésie qui s’est tenu à Paris 6ème, place St-Sulpice du mercredi 11 juin au dimanche 15 juin, le stand du bassin du Congo a reçu plusieurs personnalités venues d’Afrique et d’éminents confrères et consoeurs, gens de lettres de la diaspora africaine d’Europe.
Les poètes Aimé Eyengué, Jean-Yves Bertogal, Franck Cana, Liss Kihindou, nos amis du Congo en résidence ont présenté une variété de registres avec le critique littéraire Noël Kodia Ramata, ainsi que la poétesse philosophe Alima Madina et le docteur poète Jean-Blaise Bilombo-Samba.
Ces conteurs exceptionnels ont déclamés leurs textes.
Ᾱ la clôture de cet événement, le dimanche 15 juin 2014 à partir de 14 heures, le comédien poète Jean-Yves Bertogal a lu ses poésies avec cette technique de lecture conversation, cette action consistait pour l’essentiel à des prises de paroles par l’auditoire. Ce grand homme de théâtre qu’est Jean-Yves Bertogal a présenté sous la forme déclamatoire deux textes du romancier poète Dina Mahoungou dont voici la teneur, ces morceaux sont extraits du recueil « la superbe de l’émotion » paru à la Pensée Universelle en novembre 1982.
CHAGRIN D’AMOUR
Ᾱ Christine Hennequin
De St-Germain-des-Prés
Le flou solitaire d’un sentiment obscur
Me poursuit depuis cinq années rivales
Je vois fantastique une empreinte et puis
Des grelots attachés à ses cheveux
Comme le vent qui taquine un jardin
De cristaux de corail
Cet être qui dort sur un tapis bengale
Au lointain crie mon nom
Dans l’espace symptomatique du temps
qui court
Et puis, démentielle elle crie
Le pouvoir de son verbe, elle s’appelle femme
« Les deux-magots : automne 1978 – Paris »
Vers la fin de l’après-midi, face aux caméras des télévisions du bassin du Congo dont nos amis de la Télé du Congo Brazzaville, Jean-Yves Bertogal et l’auteur Dina Mahoungou ont fait lecture commune d’un texte de Dina dont voici la teneur, ce texte tient des pressentiments et du présage :
CONGOSCOPIE
« Chante-les, mon cœur, les jardins qui te sont inconnus »
Rainer Maria Rilke
Ᾱ Monsieur Emmanuel Dongala, écrivain
Je voulais seulement savoir
Pourquoi cette région du monde s’appelle le Congo
Et pourquoi pas :
Grisou, noviciat, pélican ou indulgence
Pourquoi tant de savants ont dit que la terre
Tourne autour d’elle-même et autour du soleil
Et, pendant que j’y suis, pourquoi au Congo
Il n’y a pas de mages, des vieux sages
Des anges purs aux affaires de l’Ẻtat
Ces enfants diraient un introït
Pour chaque personne égarée
Ces personnes égarées iraient chez le curé officiel
Pour se confesser, le curé serait un fonctionnaire de l’Ẻtat
L’Ẻtat serait un bien du peuple
Et, pourquoi ne donne-t-on pas des mimosas
Comme symbole à la place des fusils, à la police de l’Ẻtat
Et cette police, pourquoi n’aurait-elle pas une église
Pour prier l’amour et exciter les intérêts de la loyauté
Et, pourquoi, en plein fleuve entre le Congo et le Zaïre
Pays frères, des tâches rouges ?
Je voudrais seulement savoir
Si cette région n’était pas la copie
D’autres régions du monde et, alors dans ce cas-là
On l’appellerait simplement CONGOSCOPIE
En fin de séance de dédicace, la presse écrite et Télé-Congo pour une interview demandent au poète Dina Mahoungou de lire un de ses textes vers 17h30, c’est une émotion à fortiori et l’auteur déclame une poésie qui s’intitule comme suit :
DON
(Extrait de la superbe de l’émotion)
Ᾱ Norat « mon amoureuse folle »
Sur la jonchaie de mon étonnement
J’écris des choses sur les plages bretonnes
Je me réveille tôt le matin
Et, à deux lieues de là où s’élève la statue
De Monsieur René-François de Chateaubriand
J’écris des choses, tel son excellence Tati-Loutard
Sur les plages congolaises
Mais qu’est-ce donc j’écris ?
Par les vagues arrivent d’étranges choses
De quel mystère, de quel courrier fantastique
Aux côtés de mes écrits
On dirait des choses que je ne puis écrire
Mais en nombre incalculable
Ces choses se mêlent à l’eau de mer
Saint-Malo, le poète assis
regardant vers Jersey – Août 1980 –
Par les voies les plus sûres, la poésie accompagne l’artiste qui tombe bien des fois dans les regrets, la langueur, les vapeurs, la folie ou le désespoir.
Et l’amour, que vient-il faire dans l’identification d’un objet ? La vanité des choses de la vie sûrement.
Dina Mahoungou le 17 juin 2014
Ecrivain et journaliste médias
Auteur du roman : « Agonies en Françafrique » aux éditions l’Harmattan
Auteur du recueil de nouvelles : « Les parodies du bonheur » aux éditions Bénévent
Mon cher Michel,
Vivement le Marché de la poésie à Paris.
Après la poésie, tu es parti, comme moi, vers le roman où se remarque toujours chez toi cette senteur poétique qui t’habite encore. A quand ton nouveau recueil de poésie car je vois que la muse commence à revivre au niveau de la création littéraire. Et cela réveille en nous la bataille des images et des mots qui sont encore enfouis en nous pour que nous puissions enfanter d’autres poèmes.
Cher docteur Noel Kodia,
Voilà 18 ans déjà que je suis revenu en France. J’ai à mon actif quelques merveilles que les lecteurs vont bientôt savourer. Une poésie, un roman et une pièce de théâtre. Trois petits bijoux que j’ai pris le temps de peaufiner, de relire et de réécrire. Te connaissant travailleur acharné et méticuleux, j’attends une très grande surprise de ta part, peut-être une publication prochaine.
Bien à toi,
ton frère Dina Mahoungou.
A toi mon cher Dina Mahoungou,
Un secret qui ne sera plus un secret pour toi et pour les autres écrivains.
En ce moment en préparation un livre critique qui présente les romans et recueils de nouvelles de la jeune génération des écrivains congolais de 2006 à 2015 (pour une éventuelle publication en 2016). Une sorte de suite de mon « Dictionnaire des oeuvres littéraires congolaises » publié en 2010. qui traite des écrivains de la première génération qui va de Jean Malonga à Jean Baptiste Tati Loutard (1953- 2005). Le nouvel ouvrage en gestation traitera des romans et recueils de nouvelles de la novelle générations des auteurs congolais (2006-2015). Des écrivains très souvent méconnus mais qui ont ont crée des chefs d’oeuvre qui, parfois, rivalisent et même dépassent certains « vieux » auteurs par leur nouvelle technique de création. Inutile de te dire que tes deux romans que j’ai eu à « autopsier » sont cités dans ce travail..Que Dieu nous prète vie pour le rendrez vous de 2016.
Bonjour mon cher Dina,
J’ai toujours avoue apprecier tes ecrits dont le genre est -evidemment- unique parce que tu es unique.
La phrase du Docteur Noel Ramata Nkodia evoquant les « ecrivains inconnus » m’inspire l’idee de soumettre mes textes a ton expertise afin, peut etre, un jour d’entrer dans le ghota des ecrivains connus.
Qu’en penses-tu?
Tres humblement.
Mon cher William,
Merci de témoigner de ton intérêt pour la littérature.
Je serai en congés à partir de mi-juillet et me ferai un plaisir de lire tes textes.
Amitiés,
Dina Mahoungou
Mon cher Dina,
Je voudrai bien te les faire parvenir, mais par quel moyen?
Si le Webmaster peut me communiquer ton adresse electronique ou la mienne, a toi, ce serait un debut de solution.
Sinon, il est possible que je me retrouve en France avant octobre.
Bien a toi.
Bonsoir William,
Oui le webmaster pourra te communiquer mon adresse mail. Tu pourras également me faire signe quand tu te trouveras à Paris.
A bientôt,