A Bangui, Sassou NGuesso le bailleur de fonds de la Séléka, règle-t-il ses comptes avec Hollande ? Par RIGOBERT OSSEBI

sassou-djotodia

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« Qui paie, commande ! Qui paie, commande ! » Répétait un grand cadre centrafricain pour expliquer, en le regrettant, les dérives que connaissait son pays.

Bozizé avait eu comme parrain et financier le président congolais pour accéder au pouvoir. Les relations furent longtemps bonnes et très étroites. Bozizé, grand habitué de Mpila, très choyé, se voyait même offrir par le même bienfaiteur, une quarantaine de luxueuses Mercedes de fonction pour son gouvernement. Aussi, le président de la Centrafrique avait été initié, par son homologue congolais, à la franc-maçonnerie. Que s’était-il passé entre eux pour que Sassou NGuesso mise alors sur Michel Djotodia et que Bozizé, déchu, trouve refuge au Cameroun ? Une réponse, sur un strict plan humain, serait qu’il n’y a rien que l’autocrate congolais n’aime plus dans sa vie que de mettre à terre celle d’autrui !

Aujourd’hui plus que jamais, la Centrafrique est un pays satellite du Congo-Brazzaville, et surtout du maître de ce dernier, dans une orbite on ne peut plus rapprochée. Outre les armes et les munitions qui passent par Impfondo pour les nouveaux occupants et patrons du pays de l’Oubangui,  le pouvoir de Djotodia, asphyxié financièrement, ne devait sa survie que grâce à un prêt de 25 milliards de Fcfa (38 millions d’euros) dont seul Sassou NGuesso avait le secret. Mais une seule moitié avait été versée au Trésor centrafricain.

 

Il y a quelques semaines, Aline Mpangba-Yamara de La Nouvelle Centrafrique et de l’Agence Centrafricaine de Presse lançait cette interrogation : « Où sont passés les 12 milliards de F CFA,

reliquat du prêt congolais à la RCA de 25 milliards de FCFA (38,1 millions d’euros) ? »

 

Un élément de réponse suivait « Une question qui taraude le cerveau de nombre de Centrafricains,

au moment où les salaires des fonctionnaires pour les plus chanceux on dira atteint

déjà 3 mois. En province c’est bien pire, les retards de salaires se chiffrent en années.

Autant dire que les fonctionnaires dans les provinces sont les oubliés de la République.

Entre temps, les ministres et haut fonctionnaires de l’Etat mènent grand train.

Pour un fonctionnaire du ministère des finances s’étant confié à LNC sous anonymat, il

conviendrait de regarder du côté de ces hautes personnalités au pouvoir actuellement.

Aucune comptabilité publique n’existe, c’est l’opacité totale. Et le Trésor à Bangui est bien

incapable de publier des livres comptables à jour pouvant justifier de l’utilisation de ces fonds

prêtés (à taux usuraire), rappelons-le. »

Une vingtaine de millions d’euros, une douzaine de milliards de FCFA se sont ainsi évaporées. Cet argent avait été apporté au prétexte, justement, de couvrir les arriérés de salaires.

Il n’en a rien été.

Les guerriers du putschiste Michel Djotodia, membres de la Séléka, ont-ils été rémunérés, récompensés et équipés généreusement sur ces milliards de l’autre putschiste-tyran Denis Sassou NGuesso ?

On peut également se poser la question de savoir jusqu’où peuvent aller la reconnaissance et les obligations des mercenaires soudanais, tchadiens, rwandais,  qui composent la Séléka, envers leur bienfaiteur congolais ?

Denis Sassou NGuesso ne peut manquer d’exiger ce qu’il veut des mains qu’il emplit de billets. Avec toutes les couleuvres indigestes que François Hollande lui a fait avaler, poursuivi sans relâche par les juges français dans les affaires des disparus du Beach et des Biens Mal Acquis, la tentation de la vengeance ne peut être que très grande.

Dès la fin des cérémonies des funérailles de Nelson Mandela, Denis Sassou NGuesso s’est débarrassé définitivement de son déguisement, encombrant, de pacifiste qu’il n’a jamais été.  Sous son vrai visage, celui du doublement putschiste, celui du déclencheur de guerres civiles et d’attentats et assassinats en tous genres, il décida d’employer la manière forte contre Marcel Ntsourou. Tirs à l’arme lourde, survol de la capitale du prétendu-futur-pays-émergent par des hélicoptères de combat  pilotés par des ukrainiens, la poudre servie par des mercenaires rwandais déguisés en soldats de l’armée congolaise ; le sang congolais pouvait couler en abondance : près d’une centaine de morts selon des sources qui ont requis l’anonymat, sans compter les blessés.

Au même moment à Paris, dans la Cour d’Honneur des Invalides, le président français, François Hollande, rendait hommage aux deux soldats tombés à Bangui sous les balles de la Séléka. Il est difficile de ne pas se demander si  ces militaires français et les hommes du Colonel Ntsourou n’avaient pas été atteints par des mêmes projectiles payés par un même bailleur de fonds, sortis d’un même entrepôt ! Comme chacun sait : « qui paie, commande ! »

Ce 16 décembre 2016 a uni dans un même anéantissement des jeunes français et des jeunes congolais, victimes très sûrement d’une même volonté démoniaque ! D’une même barbarie !

Les puissants qui gouvernent la planète finiront bien par prendre conscience, et toute la mesure,  du serpent qu’ils ont trop longtemps nourri en leur sein.

 

Par Rigobert OSSEBI

Diffusé le 18 décembre 2013, par www.congo-liberty.org

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12 réponses à A Bangui, Sassou NGuesso le bailleur de fonds de la Séléka, règle-t-il ses comptes avec Hollande ? Par RIGOBERT OSSEBI

  1. bobo dit :

    Sassou n’exerce que sa force sur les faibles. face aux angolais il avait la queue entre les pattes .
    vivement qu’il dégage en 2016 .

  2. YA MILOS WA MANTADI dit :

    A Lire dans la semaine Africaine
    Au finish, on ne sait pas à quel
    jeu le colonel Ntsourou a-t-il
    voulu jouer depuis la fin du procès
    où il a été condamné avec
    sursis. Mais ses propos désobligeants
    à l’encontre des autorités
    nationales dans la presse
    nationale et panafricaine, l’entretien
    d’éléments armés
    autour de lui, (formant une milice
    armée) les incidents avec
    la police ont fini par dégrader
    le climat autour de lui. Et encore
    du sang a coulé. Le voilà de
    nouveau en prison, lui qui semblait
    passer pour plus fort que
    l’Etat. Heureusement, en dehors
    des jeunes qu’il a manipulés,
    aucun officier ne l’a suivi
    dans cette aventure.
    Joël NSONI

  3. YHOMBI OPANGO WANA BONDO dit :

    En RCA Sassou ne peut rien faire qui soit contraire aux intérêts français et tchadiens. Rappelez-vous Monsieur OSSEBI que la Seleka est arrivée dans Bangui avec l’aide des tchadiens et des français (il y a des photos des agents blancs sur Internet, publiez-les et expliquez à vos lecteurs, interrogez-vous sur l’attaque contre les sud-africains à Bangui et le fait qu’ils n’ont pas aidé par ceux qui étaient déjà sur plaxce). Sassou (et d’autres) voulait soutenir Bozize et on leur a fait comprendre que la France n’en voulait plus (raison = il veut donner le pétrole centrafricain — le même qui part du tchad — aux chinois et ne veut pas respecter la prospective française). Simplement, Djotodia dixit Hollande a laissé faire …. en gros il avait un travail à faire mais il ne l’a pas fait. D’où ce désamour. Sassou en apportant de l’argent aux centrafricains fait d’une pierre deux coups: Il s’achète de l’influence et il essaie de calmer un pays qui est frontalier du ventre mou du Congo, c’est à dire la région de la Likouala. Demain quand ça va peter dans la Likouala vous serez le premier à dire que Sassou ne fait rien. On peut le détester mais qu’il essaie de réduire la pression à nos portes je suis d’accord. On voit que vous n’êtes pas de la Likouala.

  4. SANKARA dit :

    YOMBI@
    La seule façon de faire face aux menaces extérieures, est de doter le pays d’une vraie armée nationale, républicaine bien équipée et bien formée, et non pas une clique ethnique incapable (voir Kimongo) de combattre.
    Le reste, c’est de la littérature.

  5. WA ZOLA TSOMBE dit :

    @SANKARA
    Vous répondez à côté du commentaire de YOMBI

  6. DEMAFOUT dit :

    En réalité Sassou Nguesso est aussi le Président de Centrafrique; il détourne l’argent du contribuable congolais pour payer les salaires de Bangui ou toutes les grandes entreprises(LA BRASSERIE; MOCAF; CFAO RCA; NISSAN-MITSHUSHI RCA; AZUR TELECOM RCA; SDV RCA; LA SUCAF RCA sont la propriété du dictateur Sassou. Il faut y ajouter son comptoir personnel d’achat de diamant.

    L’Impôt qu’auraient payé toutes ces sociétés de Sassou en RCA, sont en fait compensé par les salaires que l’Etat Congolais verse au Centrafrique, c’est un veritable crime financier organisé par Sassou qui entend toujours utilisé l’argent du contribuable Congolais pour financer ses caprices.

    Aussi, tous les diamants du gouvernement centrafricain sous l’ère de l’imbécile BOZIZE, était directement stocké et trader à OYO, il en est toujours de même actuellement.

  7. Mbemba dit :

    Sassou chef de bande des vw.

  8. OKA dit :

    Si vous ne reconnaissez point L’homme pour les efforts incommensurables qu’il fait dans notre pays, on ne peut pas attendre de vous une appréciation positive de ce qu’il peut faire chez le voisin.

  9. PRO SASSOU dit :

    Le soutient de la république du Congo en particulier de DNS en RCA, salué par l’ONU, la France et bien d’autre ne sert revêtir aucune ombre de négativité comme vous avez de nous le présenter dans vos gribouillages.
    Au vu et au su de tous ce que DNS a fait, fait et fera ou pour ce qu’il est devenu pour l’Afrique, je pense que sa place est dorénavant au concert des nations unies.

  10. Blanc-blanc dit :

    Au concert des N.U ??? PRO SASSOU, tu es fou ???

  11. PRO SASSOU dit :

    Oui fou et je la l’assume, tout comme GALILEE en disant que la terre tourne autour du Soleil.

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