UNE ELITE MALSAINE : A PROPOS DES « CONFIDENCES » DE SON EXCELLENCE, HENRI LOPES, il y a vingt ans, les yeux dans les yeux

En août 1999, après la lecture de cette interview (in Africa International, juillet-août 1999) assumée de Monsieur Henri LOPÈS, ministre-carriériste, prédecesseur de Monsieur Rodolphe ADADA à l’ambassade du Congo en France où il est resté près de vingt ans, interview dont nous joignons la copie ci-dessous, nous lui avions alors formellement adressé, par voie postale, cette réflexion évidemment demeurée sans suite à ce jour. Elle a été diffusée par quelques sites congolais treize ans plus tard, en 2012.

Chacun se fera son idée sur le profil et le sérieux de notre élite, son hypocrisie et sa démagogie, ses comportements, ses inconséquences. Ceux-là, censés guider et inspirer les plus jeunes, s’en moquent éperdument et sont en réalité foncièrement accrochés à leurs petits intérêts.

Personne ne peut croire un seul instant que les incurables pathologies de Sassou-Nguesso et son perpétuel système datent de son retour criminel au pouvoir en 1997 ! Personne ne peut douter que Monsieur Henri LOPÈS et d’autres ne soient au courant des crimes humains massifs de son acolyte Sassou-Nguesso, du pillage industriel mis en place au Congo et mis en évidence presque chaque trimestre par des organismes et médias internationaux sérieux ! Personne n’est sourd ou aveugle de la misère indescriptible aujourd’hui vécue par l’écrasante majorité des couches sociales congolaises ! Et pourtant, eux, ils se la coulent douce, pour ne pas dire qu’ils s’en frottent les mains, puisque le silence à ces différents égards est de carpe et d’or, pour lui et toute la bande des thuriféraires de l’icône nationale du crime et du pillage !

Lui, Monsieur LOPÈS précisément, ancien ministre de l’Éducation natiionale notamment, auteur de « Les charognards », défenseur bec et ongles de Sassou-Nguesso comme on le lira dans l’interview ci-jointe, flingueur de la démagogie politique dans « Tribaliques », lui qui s’est autorisé des prises de position assumées comme celles exprimées dans l’interview sus-citée, ne peut pas persister à se cloîtrer dans ce silence insupportable, au moment où la famille et les proches du despote ont, de façon décomplexée, transformé le Trésor public congolais en une bananeraie familiale et que les étudiants congolais, partout, localement et à l’étranger, cumulent de dizaines de mois de retard, au détriment de leur avenir, celui de leur famille et du pays…

Il est temps qu’une partie de l’élite se démarque ouvertement et solennellement de ces « charognards », autant en les mettant publiquement et historiquement devant leurs responsabilités, qu’en adoptant activement une stratégie contraire, pour ne pas que nous soyons confondus, aujourd’hui et demain, par les observateurs et les générations futures.

En attendant de vous livrer, au moins de septembre prochain, notre réflexion sur « CETTE ÉLITE QUI A FAIT LE CHOIX DE L’OPPROBRE, DE L’AUTOCRATIE, DU CRIME … ET DE L’ÉGOISME », et surtout de notre « APPEL À L’ÉLITE… » le 24 octobre 2019 qui, nous l’espérons, sera et devra être le point de départ sérieux et profond du BILAN des actions des patriotes et des démocrates Congolais depuis vingt-deux ans, en vue d’une STRATÉGIE CONSÉQUENTE ET DYNAMIQUE contre le pouvoir illégal, despotique et criminel établi au Congo depuis 1997, et ses soutiens, nous vous invitons à la lecture de cette réflexion

Vivement le TEMPS, LE GÉNIE ET L’ACTION DE L’ÉLITE PATRIOTE ET DÉMOCRATE au service du Congo, en commençant par dénoncer cette « Élite malsaine… »

Les observateurs de la vie politique congolaise, des comportements de son élite notamment, auront difficilement évité le tournis à la lecture des « Confidences d` un ambassadeur, écrivain de renom et homme de culture, Henri Lopès », livrées par le mensuel Africa International (n° 326, d’août 1999). Car, et c’est un truisme de le dire, Henri Lopès n’est en effet pas n’importe qui, pour les Congolais essentiellement. Pour le commun de ceux-ci, c’est indiscutablement l’homme qui a fait une carrière gouvernementale, puisque membre inamovible des différents gouvernements dans les trois régimes militaires (sous Ngouabi, Yhombi et Sassou) du parti unique en y occupant maints postes, dont celui très prestigieux de primus inter pares. Pour nous qui, très tôt, avions choisi « les lettres » comme voie future d’épanouissement et d’expression, l’auteur de « Tribaliques », de « Sans tam-tam » et du « Pleurer-rire », à ce moment, était le rêve, l’idéal, bref, le symbole du savoir littéraire, tant l’écriture, les histoires et les nouvelles par lui publiées étaient fabuleuses et envoûtantes. Homme politique, écrivain, haut fonctionnaire, Henri Lopès, aujourd’hui ambassadeur, aura été (ou est) tout cela dans la durée qui en fait, forcément, un homme d’expérience. Difficile il apparaissait a priori, avec ce profil, de ne pas lui prêter attention, ou mieux, de la hauteur, un minimum d’objectivité, de sens de discernement et de probité dans les graves événements du Congo-Brazzaville.

Rien de tout cela n’y a été. La lecture des précitées « Confidences… » apparaît, a posteriori, plutôt crucifiante. Sur toute la ligne, l’homme confirme l’image de l’écrasante majorité des hommes politiques congolais. S’y mêlent : contradictions, mesquineries, affirmations contestables à travers lesquelles il défie délibérément l’objectivité, le discernement et le bon sens, et contraint à douter tant de sa probité intellectuelle que de son sens national et démocratique.

D’entrée de jeu, l’ « homme …qui n’a pas d’ambition politique », peut-être pour avoir, à fleur d’âge, épuisé toutes les fonctions politiques, sauf la suprême, surprend par sa déclaration à rendre « service …au Congo » et ses funestes prises de partie ! Si l’on convient qu’un Etat, objectivement et essentiellement, n’existe que par son peuple dont le vœu, rationnellement, s’exprime par le vote, l’affirmation de cet « homme de culture » met mal à l’aise car, jusqu’à preuve du contraire, l’expression profonde et majoritaire congolaise, solennellement scellée en 1992, n’a jamais réhabilité son « discret ami » et « président » à qui elle assena la sanction la plus sévère des présidents africains de l’ère monopartite : aucune chance au deuxième tour. Si donc le Congo, selon le principe aujourd’hui universellement admis, a dit non à Sassou, et que « l’homme de culture » au contraire lui dit oui, il est évident qu’on ne parle pas du même Congo. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que persiste en l’homme la culture monopartite et marxiste dans laquelle, de façon endémique, se confondait malencontreusement, désirs et réalités : le Congo, selon lui, s’apparente à Sassou et, c’est en réalité ce dernier qu’il sert et non le Congo réel. Le reste de l’interview le confirme d’ailleurs et, de cet intellectuel qui se reconnaît « …une expérience marxiste » tout en la reléguant sans convaincre au passé, il ne faut pas s’en étonner : l’une des confusions majeures des marxistes, avec le culte inouï de la personnalité, c’est la réduction de la nation au chef , évangile personnifié. « Il y’ a eu ma rencontre et de longs entretiens avec le président. Voilà comment j’ai accepté ma mission », souligne le diplomate. Ce qui précède et les prises de position qui suivent éclairent sur le contenu de cette mission, qui semble rejoindre celle de bon nombre d’autres sur le marché parisien de faiseurs et mercenaires d’images. Lui s’y prend par tous les moyens.

Que d’affirmations contestables ! « Nos dirigeants, jusque dans les années 1980 n’ont pas fait fortune » ! ou que « jusqu’ en 1992, il n’y a plus eu de milice, même au temps du parti unique » ! Cela s’appelle, Son excellence le sait, de la mythomanie. Le rapport de la « Commission des biens mal acquis »   de la conférence nationale n’aura été que politicien ? Le rapport d ‘un journal parisien (E.D.J., du 22 au 28 mai 1997) sur les présidents africains milliardaires, où un éminent dirigeant congolais aurait disposé d’au moins 1,2 milliard ff. rien que dans les banques occidentales ne serait que mauvaise propagande ! Les entrepreneurs-écran, ou milliardaires congolais de l’ère monopartite, dont un, bien connu des Congolais, mis en examen en 1997 , ne constituent-ils que de la fiction ? Depuis le retour du régime « irréprochable », curieusement, ces affaires judiciaires ont été simplement oubliées et remplacées par d’autres, plus urgentes, démontrant ainsi le retour de la justice politique, pour ceux qui seraient tentés d’en douter.

En outre, les Congolais qui croient, comme Son excellence, à l’existence d’un multipartisme réel et fonctionnel au Congo, ne sont pas nombreux, quand on sait que ceux qui animent les grands partis par lui nommés, formellement révoqués par les responsables en exil, sont, comme le général de Brazzaville, des présidents usurpateurs, nés à l’occasion de la « saison des auto-proclamations au Congo ». Enfin, l’observation de la vie politique congolaise ne va pas dans le sens de son propos, les représentants desdits partis étant d’ailleurs associés à l’action gouvernementale. Le rapport d’une mission du Sénat français (cité infra), qui est à différents égards favorable au régime de Brazzaville, pour des raisons évidentes, ne reconnaît-il cependant pas qu’ « il n’existe… pas, sur les trois années à venir, de contre-pouvoir à l’autorité du chef de l’Etat »(p.34). Comme s’il pouvait en aller autrement !

Combien de Congolais suivront Son excellence dans l’affirmation de l’absence de milice « au temps du parti unique » ! La très célèbre « Milice populaire » qui, à Brazzaville notamment, s’est caractérisée par l’arrestation essentiellement des femmes la nuit et d’autres excès bien souvent étouffés en raison du contexte politique, n’aura également été qu’un mauvais rêve collectif jusqu’en 1990 , date de la dépolitisation décretale de l’armée ! C’est ici le « coup de génie » des autorités militaires monopartites : la question militaire est la seule qui ne fut pas abordée à la conférence nationale. Alors que tout le système jusque-là reposait sur l’armée, que celle-ci a participé à tous les complots et autres basses besognes, on a fait croire, par une apparente et astucieuse ouverture de l’armée au nouveau courant, que celle-ci était neutre et que, par décret, elle était devenue apolitique. Le bouillant Chef d’Etat Major d’alors s’opposa farouchement au traitement par la conférence nationale des problèmes de l’armée qui devrait pourtant resurgir moins d’un an après (janvier 1992) sur la scène politique en demandant la révocation du Premier ministre issu de la Conf. nationale, parce que celui-ci, justement, avait voulu, « réformer l’armée » comme le dit Son excellence. Est-il besoin de rappeler à ce dernier que le président élu n’eut aucun droit de grâce ! Que la crise pour les appétits partisans est née moins d’un mois après l’investiture du président élu, et que le premier gouvernement de l’ère démocratique est renversé avant d’avoir fait adopter un seul texte législatif, 48 h après l’ouverture de la première session de la première assemblée démocratique, au motif fallacieux et peu convaincant en droit, selon lequel, « le président aurait procédé à certaines nominations par fax »! La « réforme de l’armée », Son excellence s’il vous plaît, dans la Constitution congolaise alors en vigueur, comme dans tout pays sérieux, relevait non plus de la volonté du chef seul comme par le passé, mais de la loi (art.104); et, de l’investiture du président le 31 août 1992 jusqu’en juin 1993, soit neuf mois durant, le Congo n’avait toujours adopté aucune loi, même pas la loi budgétaire, puisqu’ayant inauguré la démocratie par « la crise ». Le pouvoir d’« ordonnances » qui aurait pu suppléer à ce genre de difficultés, il faut le préciser, en raison des abus qu’il a accusés sous l’ancien régime, n’avait pas été constitutionnellement reconduit. Logiquement, comme cela a été le cas pour le premier ministre de la transition dans cette affaire de l’armée, il ressort qu’il était question de créer la crise, avant que ne revienne à l’ordre du jour cette « réforme ». Sauf réflexion politicienne, on ne voit pas à quel moment aurait pu s’opérer cette réforme. Le dernier président de l’ère monopartite étant grillé, il fallait relayer la conservation du régime, plus que jamais militaire, à l’astucieux C.E.M.G. qui, de façon subtile, devrait maîtriser ou reconquérir la situation, sans y réussir toutefois. Le dernier C.E.M.G. du parti unique, reconduit sous l’ère multipartite, leader du Mouvement pour la réconciliation congolaise après sa révocation en juillet 1993, auteur de l’équivoque « Temps du devoir », légaliste et républicain autoproclamé, mais défenseur de la désobéissance armée sous un régime élu mais dictatorial selon lui, alors que la Constitution prohibait toute insurrection armée, a , depuis, curieusement oublié son sens du devoir, avec le retour sanglant de l’ancien régime dont l’exercice tyrannique du pouvoir ne souffre pourtant d’aucune équivoque. Mieux, il a, notamment, honoré de sa présence, l’investiture de certains maires nommés par le régime « idoine ». Quelle coïncidence ! Sans doute, sur cette affaire, peut-on écrire, comme Les rapports du Sénat français (n°376, 1997-1998), qui soit dit en passant soutient sans ambages le régime actuel de Brazzaville en raison « des intérêts économiques importants »(p.52), que « le nouveau président se trouvait dans une position vulnérable avec une majorité fondée sur l’alliance fragile entre le parti présidentiel et le P.C.T. et une armée dominée par les cadres du nord traditionnellement attachés à M. Sassou-Nguesso. Il chercha dès lors à former des milices dans sa région natale, sans peser les graves conséquences de cette initiative, appelée à servir d’exemple pour ses adversaires politiques »(p.28). Outre effectivement qu’un réflexe de survie pour le pouvoir nouveau et dépourvu d’armée pouvait expliquer le recours aux moyens informels et de fortune (sous réserve de la normalisation toutefois, la tempête passée), comme il en va de tout être dans l’instinct de survie, devant la rage de retour aux affaires par tous les moyens de l’ancien pouvoir (1997 en est la preuve magistrale), le rapport ignore tout de même que « les cobras », composés essentiellement des anciennes « milice populaire » et garde présidentielle, ainsi que d’autres officiers supérieurs (dont justement le très célèbre et éternel patron de ladite milice populaire, devenu maître de l’UJSC vers la fin du régime monopartite) qui avaient préféré demeurer auprès du président battu (parti en emportant tout l’arsenal militaire de sa présidence), constituent la première milice de l’ère démocratique. Son Excellence l’avait peut-être oublié en raison d’un long séjour à l’Unesco. Un chercheur, dans une étude assez équivoque (Milices politiques et bandes armées à Brazzaville, C.E.R.I., n°13, p.9) souligne, à propos des « ninjas », que « l’embryon de cette milice émergea …[dès] novembre 1992 », c’est à dire à peine deux mois après l’investiture du nouveau président, même si, pour des raisons qui lui sont propres, il dira et écrira le contraire auprès des médias, dans la foulée de l’éclatement des événements de juin 1997. Il n’est pas évident de dire, objectivement, que la première milice est présidentielle, et la thèse contraire relève tout simplement de la mauvaise foi et d’une intention manipulatrice et justificative de ce qui aujourd’hui est bien édifiant à cet égard : le coup d’état que devait condamner, sans tergiverser, tout esprit légaliste et tout démocrate.

S’il faut, à notre avis, reprocher au régime élu et renversé sa profonde défaillance à sécuriser la population, et prévenir les crises, on ne saurait renverser les responsabilités face à ceux dont l’intention délibérée était de revenir par tous les moyens au pouvoir. Pour divers autres dérapages, ne pouvait trancher que la justice et elle seule, qui jusque-là d’ailleurs n’avait montré aucune soumission bien au contraire, et non les lance-roquettes. De toutes façons, des aveux sans équivoque existent aujourd’hui : « C était il y a quatre ans [ en 1993 ] au temps du président Lissouba, Denis Sassou m’a confié la charge d’organiser clandestinement la résistance », clame un éminent membre du gouvernement illégitime ( Figaro, 21/10/97, p.4), qui continue d’ailleurs son propos en ces termes : « Nous nous sommes aperçus que nous n’avions plus que 700 cartouches. Tout le monde s’est mis à avoir des sueurs froides. Nous avons réfléchi. Le général a alors décrété un cessez-le-feu unilatéral ». Lesquels, alors, « ont refusé de faire la paix à Brazzaville », le président renversé ayant d’ailleurs le premier signé l’acte de paix de Libreville, le 28 septembre 1997. De quel côté se trouve « la bonne foi » et les « attitudes barbares » ? Faut-il rappeler que les premières autorités locales pourchassées ou liquidées l’ont été par les milices du général à la conquête des provinces, dans « les plateaux », « la sangha » et « la cuvette ». Au moins le général est honnête à cet égard : « Au cœur même du conflit, je n’ai pas hésité à tirer sur Owando parce qu’il me fallait prendre cette ville, même si c’est un peu chez moi »( Jeune Afrique, n°1980-1981, p.21).

Il faut, par ailleurs, être de culture monopartite et marxiste pour croire aux vertus d’un « forum national » sélectionné par un petit clan, alors qu’avaient déjà été instituées dans le pays des instances élues mais renversées. Pourquoi ignorer les représentants élus au profit de ceux nommés, si ce n’est pas dans l’esprit de maîtriser le débat comme à la bonne heure du monopartisme! La preuve : le forum n’a rien remis en cause de l’essentiel des décisions d’Oyo, confirmant ainsi le rôle de chambre d’enregistrement de ce forum . La liquidation de la Constitution, expression suprême de la volonté générale d’une nation , dont les grandes lignes ont été fixées par la conférence nationale, adoptée par 96% des congolais, fut confirmée au profit d’un acte fondamental, de sinistre réputation dans l’histoire politique de ce pays, octroyé par le général putschiste seul, le 24 octobre 1997 , c’est à dire quelques jours après le renversement du régime démocratique. En droit, et en démocratie, il n’y a pas plus grande illégalité, sauf, bien sûr, pour les marxistes qui réduisent la Constitution à un banal élément de la superstructure.

Il est, ensuite, surprenant que Son excellence se rappelle « des crimes qui sont encore aujourd’hui mal élucidés », commis en 1965, mais devienne amnésique sur le massacre d’Ikongono commis par blindés et transall en 1988 , et surtout sur le récent rapport accablant de la F.I.D.H. qui fait état de massacres de milliers de civils, essentiellement par la coalition des cobras et militaires angolais et tchadiens.

C’est finalement verser dans ce qu’on appellera pas autrement que le débat sur le sexe des anges qu’insinuer les services rendus sur la place publique. A Lissouba, Son excellence se rappelle « lui avoir indiqué un poste qui se libérait à l’Unesco et être intervenu en sa faveur » ! Voilà ! C’est cela la dignité congolaise! L’ère démocratique au Congo a révélé beaucoup de ces mesquineries : nombreux membres de l’élite ont dit aux médias, notamment, qu’ils avaient pourtant logé, ou invité à manger tel autre à l’étranger quand il venait d’arriver, ou que tel autre a loué chez son parent et doit une mensualité! Comme quoi, politique et dignité au Congo font très mauvais ménage. On ne peut ne pas, suite à ces basses confidences, s’interroger sur le canal qui a permis à Son excellence lui-même d’accéder à la fonction publique internationale notamment, ni sur ses mérites propres auxquels n’obéirait pas celui qu’il dénigre sans état d’âme ! C’est dommage, très dommage.

La référence à une séquence de l’histoire française (1815-1870) est, par ailleurs, curieuse puisqu’insaisissable, au regard des événements du Congo-Brazzaville. Son excellence veut-il penser à la Révolution très limitée de 1830 qui consacra définitivement la fin de l ‘ Ancien régime, alors que lui participe à la résurrection de l’Ancien régime congolais ? A la Révolution de 1848 qui marque la victoire des idées individualistes et bourgeoises, quand bien même il n’y a aucun débat d’idées au Congo, tout se réduisant à la force brute ! Ou pense t-il au coup d’Etat du prince-président Napoléon de décembre 1851, mais comme protecteur armé de l’ordre issu de la Révolution, alors que le général de Brazzaville, une fois de plus, ressuscite l’ordre ancien ? Rien de tout cela, de la lecture des cinq régimes de cette époque en tout cas, n’éclaire véritablement, ou ne va dans le sens du choix de Son excellence. De la guerre même ou « culture de guerre » au Congo, pratiquement tous les observateurs ont relativisé. « Il n’y a pratiquement pas d’antagonisme entre les groupes ethniques, les communautés ou les régions » et que « la violence est largement le résultat d’un conflit entre les leaders dont les ambitions ne connaissent ni limite ni décence » , disait déjà en 1997, après d’autres, Mohammed Shanoun, le représentant spécial de O.U.A. et de l’O.N.U. ( Marchés tropicaux, 3 octobre 1997 ). En fait, on est frappé par le refus du diplomate à caractériser le cas congolais de coup d’Etat, le plus sanglant de l’histoire du Congo, alors que le général lui même, après les perfides déclarations du 5 juin 1997, n’en faisait plus un secret, quelques trois jours après : « Nous contrôlons les trois-quarts de la capitale. Nous contrôlons aussi une grande partie de l’armée, de la police, de l’intendance, de l’état major de la gendarmerie » (La croix, 14/O6/1997) et que « demain nous prendrons l’autre moitié de la capitale »(E.D.J., 12/06/1997). Rien à voir avec la thèse originelle de la légitime défense.

La référence historique française la plus éloquente, et même plus récente, au regard des événements du Congo, me semble être celle de juillet 1940 à octobre 1945, plus connue sous le nom de régime de Vichy où, comme on le sait, un maréchal pactisa avec la force armée étrangère, au mépris des intérêts nationaux et de l’ordre légal. Parce que le choix du maréchal bafouait l’ordre légal, quasiment toute l’élite politique et intellectuelle s’accorde à dire que Vichy n’a jamais été la France et déclare nulles et de nul effet les décisions usurpées, bien que le régime ait eu une origine démocratique. Au Congo, il n’est un secret pour personne, un citoyen de peu de scrupules, au-delà des controverses subjectives et digressives des Congolais pour tel ou tel leader, a délibérément foudroyé la démocratie congolaise, avec notamment l’aide des armées africaines les plus endurcies en guerre. La Constitution congolaise du 15 mars 1992, démocratiquement adoptée à 96%, qui a précédé Lissouba, que le général lui même avait demandé de voter en 1992 et soutient (hypocritement alors) dans son ouvrage (Le manguier, le fleuve et la souris, Ed.J.C. Lattès, 1997, p.117), a été enterrée par un citoyen depuis son village. A ce que l’on sache, ni la Constitution, ni le parlement, ni la cour suprême et autres pouvoirs locaux, institutions aujourd’hui renversées, n’avaient jamais agressé « le général assoupi » ! Il faudra bien, un jour, expliquer la formule qui mène de la prétendue agression à la prise militaire d’un pouvoir perdu par les urnes. Il est, à cet égard, renversant et insultant d’entendre « l’homme de culture » congolais soutenir que « Nos conditions ne sont pas excessives…Ils doivent reconnaître les institutions et renoncer aux armes » ! Et que par ailleurs « Nous devons faire confiance aux institutions démocratiques » ! Autrement dit, il faut légitimer le coup d’Etat, passer l’éponge sur les milliers de morts congolais victimes de la soif de pouvoir d’un individu ! Quelle audace ! Quel mépris pour le peuple, qui d’ailleurs n’a pas de place dans le discours de cet homme politique. Dans le contexte où l élite politique et intellectuelle française, Wole Soyinka, ont dit non, l’homme de culture congolais dit oui ! Il est vrai que le nigérian et lui n’ont pas le même cursus, le congolais ayant longtemps exercé dans une dictature militaire et marxiste.

A Son excellence, quelques leçons s’imposent. Si Lissouba vous a, semble t-il, « déçu », vous cependant vous nous tuez. Il faut que l’élite congolaise apprenne à distinguer entre l’amitié, l’inimitié, les services rendus et les intérêts supérieurs de la nation. Le Congo ce n’est ni Sassou, ni Lissouba ou autres leaders. Nous étions objectivement sortis du système odieux de « président-constitution-institutions ». Le 17 octobre 1997 particulièrement marque le retour de ce système pervers où un individu impose sa volonté à l’ensemble de la population, avant de la soumettre symboliquement à un vote bidon. Devant des événements aussi graves et tragiques que ceux du Congo-Brazzaville, où des milliers de personnes y ont laissé leur vie, où des familles entières sont décimées ou humiliées bien souvent par des militaires étrangers (angolais et tchadiens) ou de génocidaires avérés (rwandais), rien n’est plus grave et irresponsable que de s’enfermer dans un alignement obscur comme vous en faites la démonstration. L’historien de formation que vous êtes devrait pourtant se rendre compte que la vérité finit par s’imposer dans ce genre d’événements. Qui croira, comme vous, que « l’état de corruption », ce cancer mondial, sous réserve qu’il soit en l’occurrence établi, justifie un coup d’Etat sanglant ? Qui convaincra que juin 1997 n’a pas été un diabolique et monstrueux coup d’Etat ? Que le régime qui en est issu est démocratique comme vous le dites ? Que le général de Brazzaville représente les Congolais par un mécanisme autre que métaphysique ? Que les élections susceptibles d’y être organisées ne seront pas autre chose qu’une vaste et honteuse mascarade puisque, de toute façon, invalides en droit et en démocratie, étant organisées par des organes qui n’en ont pas compétence et selon une procédure viciée ? En tout état de cause, ce n’est pas « l’état de corruption » qui est à l’origine de milliers de morts, de milliers de réfugiés ou du séjour prolongé de nos compatriotes dans les forêts, mais bel et bien la tyrannie. Bref, une élite congolaise saine ne manquera pas un jour de faire sienne la position française de 1945 : si le droit et la démocratie doivent reprendre droit de cité au Congo, et on ne voit pas comment il en sera autrement, le régime congolais issu du coup d’Etat de juin 1997, régime de la honte, de l’humiliation et de sang, finira par être déclaré nul et de nul effet, avec son arsenal de textes et accords illégaux. Un bilan, non plus avec les politiques, mais avec les organisations civiles des pays intéressés, s’imposera sur ces fameuses « relations d’amitié et de franchise » où on dit « oui » à qui les Congolais ont dit « non », et où on se « réjouit » de l’intervention de l’armée angolaise au Congo pour y installer une dictature sanguinaire et nauséabonde. Oh ! On voit déjà, pour Son excellence, l’invocation de l’argument selon lequel « mon statut de diplomate ne me permet pas toute liberté de parole que je souhaitais ». Vous n’étiez cependant pas obligé de cracher sur l’expression suprême de la volonté générale congolaise. Qui vivra verra…

Félix BANKOUNDA-MPELE

Universitaire

Juriste et politiste,

Dans le même sens, et pour compléter la réflexion :

1.« Un général pas comme les autres?  A propos de ‘Congo. Le temps du devoir’ du général Mokoko », in Politique Africaine,1996, numéro 63, pp.150-151 et Journal (congolais) Le Temps, numéro 48, du 28 août 1996, p.11

2« Une élite malsaine : à propos des ‘confidences de son Excellence » Henri Lopès, septembre 1999

3« Autopsie d’une interview : réponse à Pierre Eboundit », en ligne, février 2010

4« Jusqu’où ira l’élite ‘mercenarisée au Congo? Curiosités politico-juridiques du Ministre Okiemy», mai 2012

5« Le sentiment régional…n’existe pas : réponse aux adeptes de la scission », juillet 2012

6« Une élite politique congolaise : du sempiternel tango politique à l’imbroglio et la disgrâce », août 2013, en ligne,

 7« L’aveu : les propos édifiants de Kignoumbi-kia-Mboungou », août 2012

8« Passe-passe constitutionnel en Afrique : au Congo-Brazzaville, politiques et juristes ne savent plus à quel droit se vouer », octobre 2014, en ligne.

 9« La résurrection de l’éthique de circonstance au Congo : à propos de la ‘Lettre ouverte au président’ de Charles.-Zacharie. Bowao », 27 janvier 2015

10« Dans l’engrenage du tango politique : l’ambiguë et obscure ‘Lettre citoyenne’ de Martin Mbéri », mars 2015 ; suivi de « Tango politique endémique : Martin Mbéri rejoint l’église du prophète-colonel Innocent Peya », janvier 2016

11. « Défis de Sassou-Nguesso : Réponse à Lucien Pambou », mai 2016

12. Lucien le sceptique, Saint-Thomas ressuscité ? Réponse HD à Monsieur Pambou », mai 2016

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16 réponses à UNE ELITE MALSAINE : A PROPOS DES « CONFIDENCES » DE SON EXCELLENCE, HENRI LOPES, il y a vingt ans, les yeux dans les yeux

  1. LE POOL QUI NE LACHE PAS dit :

    LE CONGO EST EN CRISE, TOUS NOUS SAVONS LESQUELS ONT COULE CE PÀYS.

    AFFAIRES OBTENTION DE PASSEPORT AU CONGO BRAZZAVILLE: LE MINISTERE DE L’INTERIEUR DIRIGE PAR RAYMOND ZEPHYRIN MBOULOU, UNE VERITABLE MAFIA EN BANDE ORGANISEE.

    NO COMMENTE C’est La semaine africaine du 23 avril 2019 qui publie ce texte ci dessous. « Le casse-tête des passeports
    Le passeport congolais est réputé être l’un des plus difficiles à obtenir. Lorsqu’un citoyen veut se le procurer ou renouveler un passeport dont la date de validité a expiré, il est soumis à un parcours du combattant. Il faut s’armer de patience. Quand bien même le dossier est déposé au service habilité, les délais de délivrance sont exagérément longs. Lorsqu’on veut accélérer la procédure, le coût augmente. Car à chacune des étapes, il faut payer ou ‘’mouiller la barbe’’ des intermédiaires. C’est ce qu’a retenu un usager des renseignements reçus avant d’entamer ses démarches. Il avait le choix entre ses deux chemins, chacun présentant, bien évidemment, ses avantages et ses inconvénients. Parfois les renseignements sont mal fournis aux usagers. Conséquence: de nombreux Congolais ne peuvent sortir du pays par manque de passeport. Ils ratent soit le voyage de service, soit ceux d’affaires, d’évacuation sanitaire, etc., à cause, se plaignent-ils, des difficultés rencontrées au service de l’émigration. »

    Eh oui, il y a une affaire de passeoport au Congo Brazzaville. Actuellement on nous dit qu’il n’y a pas de carton, c’est une rhétorique, un veritable mensonge. Sur la toile j’ai decouvert un compatriote qui a écrit ceci a propos:

    « cela est vrai. Un mafia s’est installé au service immigration de la préfecture de Bzv ou se délivre les passeports. Les agents du service sont militaires à 90% (je ne sais pour quoi). Ils créent toutes les subterfuges (il n y a pas de carton, l’imprimante est en panne, le colonel est en réunion etc…) possibles pour créer la rareté afin de faire corrompre.
    Ils se font vraiment énormément d’argent. Le coût officiel du passeport est de 50000 CFA, mais il n’est pas rare de sortir de cette administration après avoir dépenser le double. les responsables du service, tous des colonels, apparaissent au service vers 10 h du matin pour uniquement s’occuper de leurs « cas ». je les voyais se balader dans les couloirs avec des lots de dossier puis de passeports qu’ils devaient faire signer à leur responsable. Vu le volume, à raison de 30 000 FCFA par dossier, ces Mrs ne devaient pas sortir du service en fin de journée avec moins de 300 000 F CFA. J’ai particulièrement connu un certain Colonel NZONZOKO, qu’on m’avait conseillé de voir, ce Mr ne faisait rien d’autres dans son immense bureau que classer les dossiers pour lesquels il avait reçu de l’argent. Il était très motivé pour aller de bureau en bureau s’occuper de ses cas qu’il donnait l’impression qu’il n’était là que pour cela.

    J’ai reçu mon passeport un jour à 22 h après avoir passé toute l’après midi à la préfecture parce qu’il fallait attendre que l’imprimante soit réparée, cela n’était pas vrai parce que au cours de la journée certains passeport des gens du pouvoir ou ayant des relations dans le service étaient établis. »

    Ce compatriote a véritablement raison, chez moi ça s’est passé aussi comme ça. En fait chaque officier ici colonel proche de Mr Mboulou detient par devers lui des carnets de passeports non utilisés qui sont délivrés aux compatriotes qui les achètent à 100000FCFA. Le passeport coute 500000Fcfa officiellement mais pour l’avoir le plus vite possible, il faut débourser 500000en plus. L’antienne qu’on entend, il n’y a pas de carnets c’est le mensonge. J’ai payé 75 000 10 jours après le passeport était sorti. Un autre ami a payé 85 0000, le passeport est sorti une semaine après. une jeune femme a donnée 100000Fcfa, le passeport est sorti deux jours après. Ils ont trouvé un moyen très lucratif et illégal pour extorquer les compatriotes et construire des maisons. Le langage qui est utilisé à l’immigration ce sont les cas urgents. Et voilà ces cas urgents a qui l’on a delivré les passeports à des sommes faramineuses sont assis au Congo sans aucun projet de voyage.

  2. SAMBA DIA MOUPATA dit :

    Au congo on ne peut pas parler des élites , mais simplement des diplômés qui ne valent rien dans leurs vie privés c’est catastrophique. Or un intello ou une élite devrait se créer les conditions pour améliorer sa vie avec son intelligence . Chez nous plus que tu vole on devient tu rentre dans l’élite du pays avec des appellations comme son excellence , honorable, vénérable .

  3. Bulukutu dit :

    La contre-révolution encore et encore.

  4. Bakala Louzolo Téléma dit :

    Pour comprendre une partie de la personnalité de Henri Maloukou-Trechot Lopès.

    Au cours d’une interview avec Christophe Boisbouvier, le 19 octobre 2018, voici ce qu’il dit:

    “INVITÉ AFRIQUE Podcast Lopes: Jacques Chirac a dit: «Denis [Sassou-Nguesso], arrête tes conneries» 19 octobre 2018
    Christophe Boisbouvier

    Quel a été dans votre vie votre plus grand regret ? Quel a été votre plus grand bonheur ?

    Mon plus grand bonheur, c’est d’être né à la fin ou plutôt à la moitié du XXe siècle [1937], et d’avoir participé à la construction nationale de mon pays et aux indépendances africaines. Mon plus grand regret, j’avais une mère et un père nourricier qui lui était Français. Ils m’ont éduqué dans cet esprit : ne jamais regretter ce qu’on a fait, sauf si on a écrasé quelqu’un dans la rue. Mais même les erreurs qu’on a commises, elles nous ont aidés à nous bonifier.

    Donc les vrais regrets, vous les gardez pour vous ?

    Voilà.”

    Ce que dit le journal Le Point de sa mémoire amnésique quand il s’agit de parler de son ami Sassou:
    “… Brefs séjours au Congo, dont les soubresauts de 1992 et 1997 sont oubliés par l’auteur, ami de Denis Sassou Nguesso.”
    “Il fait le portrait de toute une génération de Congolais qui ont cru en la décolonisation, puis qui se sont rendus à une évidence : Elf Aquitaine, aujourd’hui Total.”

    1er Mars 2012.

    Ce qu’Olivier Mouébara écrivait sur lui:

    “…Le Congo a tout donné et gâté Henri Lopes. Cynique, il tire l’échelle derrière lui.

    Né en 1937 à Léopoldville, Henri Lopes a été tour à tour, ministre de l’Education Nationale en 1969; ministre des affaires étrangères en 1972; premier ministre de 1973 à 1975; directeur adjoint de l’UNESCO pour les relations extérieures de 1982 à 1998; ambassadeur du Congo depuis 1998.

    Au Congo du serviteur de Henri Lopes, Oko a toujours montré la mer à Tati. Aujourd’hui, le Nord du Congo est plus peuplé que le Sud, à l’issue du recensement administratif organisé par le dictateur Sassou-Nguesso, l’allié de l’ambassadeur-écrivain Henri Lopes…”

    LOPÈS ne regrette rien. C’est lui-même qui l’a dit à Christophe Boisbouvier. Nous sommes ici devant un sujet relevant de la psychiatrie lourde. Il peut siphonner les deniers publics, il ne regrette rien. Il peut couper la bourse à des dizaines d’étudiants congolais, dont certains amis de son frère Mathias Dzon, quand il fut ministre de l’éducation, il ne regrette rien. Il peut interdire l’enseignement du Kikongo et du Lingala, en tant que ministre de l’éducation p, pour favoriser le français et les éditeurs français, il ne regrette rien. L’aveu de Maloukou Lopès à Boisbouvier colle avec son parcours.

    Il brima plusieurs étudiants congolais en France pour retirer l’ascenseur derrière lui comme le dit Olivier Mouebara. Un véritable jaloux et complexé. Ministre d’état de l’agriculture, sous Ngouabi, Lissouba proposa la construction des canaux pour désenclaver certains coins de la Likouala; mais en catimini il alla trouver ses parents du nord du gouvernement pour bloquer ce projet au risque d’augmenter le crédit de Lissouba auprès des populations de cette région du pays et de leur faire de l’ombre . Or, Lissouba avait déjà eu l’accord de principe de l’USAID pour le financement de ce projet. Lissouba lui faisait de l’ombre.

    Le Point nous montre en soulignant sa mémoire sélective, voir son amnésie face à la cruauté du régime de son ami Sassou qui l’a nourri de tout temps vu que celui-ci était la personne même qui l’adouba comme l’intellectuel du groupe en opposition de Lissouba.

    Ministre des finances, il quitta le gouvernement avec la coquette somme de 2 milliards de francs, soit 20 millions de francs français, alors qu’il demandait aux congolais de vivre durement pour mieux vivre demain, formule dont il est l’auteur. Ambassadeur en France , il était le mieux payé de tous les ambassadeurs accrédités à Paris tout en cumulant deux retraites, du Congo et de l’UNESCO , et ce sans aucune gêne. Il ne regrette pas ces trois revenus.

    Lopes Maloukou est des ceux qui mirent en place l’Obumitri qui prit le pouvoir en 1969 et échoua avec eux de 1969 à 1980. Il était leur maître à penser; leur caution intellectuelle. Aussi, il passe sous silence leur échec fait de corruption , dilapidation des deniers publics, d’ethnicisme, de trahison des intérêts du Congo.

  5. Il cache la vérité dit :

    Interview de MR Lopès par’Jeune Afrique.

    Il est intéressant de voir qu’il refuse de parler de Sassou c’est comme Yhombi et les autres membres du CMP qui ont toujours gardé le silence sur les événements de 1977.

    ‘ Dans votre livre, vous ne parlez pas de Denis Sassou Nguesso à partir du moment où il arrive au pouvoir. Pourquoi ?

    Je savais qu’on me le reprocherait. J’ai travaillé avec lui jusqu’à ce que je quitte l’ambassade. Je suis donc obligé de respecter un devoir de réserve. Il y avait deux manières de parler de lui dans cet ouvrage. Soit d’en faire une apologie, ce qui n’aurait pas été crédible, soit de prendre du recul et d’émettre des critiques, alors que je viens à peine de quitter son équipe. J’ai pris le risque de ne pas parler de lui. Nous entretenons des relations très cordiales et amicales. Il m’est arrivé, et cela à plusieurs reprises, d’avoir des désaccords profonds avec lui, mais cela appartient à mon jardin secret.

    Quel regard portez-vous sur la politique congolaise ?

    Je crois que nous pourrions faire mieux… Cela dit, il y a quelque chose que l’on cache ou qui n’apparaît pas. Il s’agit de tout le travail qui a été fait, dans le pays, de 1998 jusqu’à aujourd’hui, en matière d’infrastructures

    En tant qu’ambassadeur du Congo, vous avez dû gérer des affaires sensibles. Notamment l’affaire des « disparus du Beach ».

    J’ai donné mon opinion à qui de droit. Je ne sais pas toute la vérité. Je regrette que des gens aient été sacrifiés, alors que, comme l’aurait dit Marien Ngouabi, ils avaient levé le drapeau blanc. Je crois qu’ils ont été victimes de personnes zélées, trop zélées.

    AU CONGO, AN A TENDANCE À SE REGROUPER EN TRIBUS, LES UNS POUR DOMINER, LES AUTRES POUR SE PROTÉGER. C’EST À LA RACINE DU MAL
    Selon vous, quel est le problème essentiel du Congo ?

    Le tribalisme. On a tendance à se regrouper en tribus, les uns pour dominer, les autres pour se protéger. C’est à la racine du mal. Je pense que l’on pourrait aisément le surmonter grâce à la langue française. Il y a quarante langues au Congo pour 4 millions d’habitants. En parlant français, nous sommes tous sur le même terrain. Et puis, il y a, comme dans la plupart de nos pays d’Afrique, un manque de culture générale des cadres et des technocrates. Ils ne lisent pas. Vous avez aujourd’hui de farouches défenseurs de Sony Labou Tansi qui ne l’ont jamais lu !’

  6. Jean de Dieu BASSILA dit :

    Isidore Aya Tonga, Cyr Makosso, Bernard Pongui que dites vous de l’affaire des passeports dont les delais de délivrance après formalité, deviennent de plus en plus longs. Le système de baie vitré ne fonctionne t’il pas pour ces affaires qui ressemblent parfaitement a une camora, mafia organisée pour estorquer les congolais. Ils prennent l’argent des congolais avec envie et pour leur donner les produits acheter on les fait attendre. Aujourd’hui la crise fait que la maffia se developpe davantage.Un colonel a chaque jour 10 cas en raison de 30000Francs, combien il aura par mois? Le marché etant devenu juteux personne ne veut en parler. Sauf la semaine africaine

  7. LA DESCENTE AUX ENFERS COMMENCE dit :

    HENRI LOPES, DES ANCIENS QUI MÉRITENT L’IRRESPECT.
    LUCIEN PAMBOU, L’HOMME DU RÉSEAU PEUT VOUS EN PARLEZ UN PEU PLUS.
    ILS SONT LES EXEMPLES DE LA MAUVAISE UTILISATION DU RÉSEAU.
    ILS DOIVENT BEAUCOUP À NOTRE IDIOT NATIONAL sassou.
    DES INTELLECTUELS QUI REFUSENT DE FAIRE L’EFFORT DE RAISONNER MATIN -MIDI-SOIR NE MÉRITENT PAS NOTRE RESPECT.
    ILS ONT COMPLIQUÉ L’EXISTENCE DE NOS PARENTS.

  8. LA DESCENTE AUX ENFERS COMMENCE dit :

    PARLER

  9. LA DESCENTE AUX ENFERS COMMENCE dit :

    MONSIEUR JEAN DE DIEU BASSILA,
    TU N’AS PAS ENCORE COMPRIS QUE TU ES DANS LE SYSTÈME DU « BAIE VITRÉE »
    TU PEUX VOIR, TU PEUX ENTENDRE, TU PEUX DIRE.
    TU NE DOIS PAS ATTENDRE QUE LES AUTRES T’APPORTENT LES INFORMATIONS.
    CHERCHEZ, VOUS TROUVEREZ! DIT-ON QUE C’EST ÉCRIT DANS LA BIBLE.

  10. VAL DE NANTES. dit :

    LE GRAND « ANGE FARIMAKA » évoqué par LOPEZ , fut le compatriote congolais ,à l’époque ,le plus intègre ,discipliné car il n’avait qu’un seul idéal : COMBATTRE pour le bien du peuple .
    Epicurien avant l’heure .

  11. Mpouahh dit :

    Val de Nantes,
    Donc la seule évocation du nom de ton grand Diawara Farimaka te suffit pour disculper Lopès ? Tu te contentes de ce biberon ? Et c’est avec ce raisonnement d protection des amis d la famille que veut changer le Congo ?

  12. val de Nantes dit :

    @Pouah
    Plus ironique que moi, tu meurs..
    Tranquille ,frangin…..

  13. Bakala dit :

    Henri Lopès, le fossoyeur du Kikongo et du Lingala,

    L’Orient Littéraire,
    Par Jean-Claude Perrier
    2015 – 0

    2019-08 / NUMÉRO 158

    « Tribaliques, puis vos deux premiers romans, sont parus chez Clé, un éditeur de Yaoundé, au Cameroun. C’était un geste militant ?

    Tout à fait. À l’époque, dans la foulée des indépendances africaines (le Congo le fut en 1960), il fallait être africain à 100% ! J’ai ensuite publié chez Présence africaine, à Paris, qui, plus qu’une maison d’édition, était un vrai centre culturel. Mes deux éditeurs existent toujours, et je leur suis reconnaissant. Jeune, comme nombre de mes frères, j’avais été coupé de mon pays. Mon père adoptif, Français, m’avait amené en France en 1949, et laissé à Nantes, puis à Paris, pour faire mes études. Je ne suis revenu chez moi qu’en 1965. C’est à Paris que j’ai recollé avec l’Afrique et le monde noir, en fréquentant d’autres étudiants africains. J’y ai aussi rencontré ma femme, guadeloupéenne, proche de Guy Tirolien, un écrivain important quoique moins connu que Senghor et Césaire. Mais je suis un enfant des villes, pas un enfant africain plongé dans la coutume, même si, par ma mère, une Bagangoulou, tribu de langue batéké, j’appartiens à la culture mboshi. Aucun romancier n’a écrit sur cette situation particulière, j’ai essayé de le faire.

    Dès votre retour au Congo, vous passez à l’action ?

    En 1965, grâce à une bourse, je suis nommé professeur à l’École Normale d’Afrique Centrale, à Brazzaville. C’était une idée de l’UNESCO, et l’un de ses plus beaux projets. Financer, grâce à des fonds du PNUD, la formation de professeurs du secondaire, les instituteurs ayant été remarquablement formés durant la colonisation. Je devais y rester deux ans. Mais en fait, durant un voyage en Chine en compagnie du Directeur général de l’Enseignement, qui était un ami, celui-ci apprend qu’il est nommé ministre, et me propose de lui succéder. J’ai donc été nommé à sa place, par un sacré concours de circonstances.

    Quel était votre programme ?

    D’abord, j’ai voulu prendre contact avec la réalité de mon pays, en le sillonnant, en brousse. Ensuite, je me suis vite rendu compte que, dans l’enseignement et dans la vie, la langue est un point central. J’ai voulu africaniser les programmes, en introduisant l’histoire générale de l’Afrique à côté de l’enseignement traditionnel, hérité des Français. Nous avons été colonisés jusqu’à la moelle des os, et, pour nous, le français était la langue du pouvoir. J’ai songé, un temps, à le remplacer par une langue nationale. Mais laquelle ? Au Congo, il y a 43 langues pour 2 millions d’habitants à l’époque ! Et aucune de ces langues n’est écrite. Certaines, comme le lingala, ont été transcrites par les missionnaires. Le problème était inextricable. En fait, c’était une posture idéologique, et une erreur. La chance de l’Afrique de demain réside dans la constitution de vastes ensembles, francophone, anglophone, lusophone. Nous n’avons d’autre choix que le français, langue africaine. »

  14. LA DESCENTE AUX ENFERS COMMENCE dit :

    ON NE PEUT PAS ÊTRE L’AMBASSADEUR D’UN IDIOT.
    À MOINS D’ÊTRE UN ……

  15. La Ruée Vers La Baie Des Cochons Démarre dit :

    On ne peut pas être C.E.M.G. d’un IDIOT. Pour autant!
    A moins d’être ‘une’…

  16. val de NANTES dit :

    LOPEZ , cet alter ego de l’autre ,OBENGA …
    Cautionneurs des crimes de sassou ,depuis belle lurette …
    Les penseurs de mein kramfp dont s’est longuement inspiré le tueur à gages congolais ..

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