Le Dernier Poumon du Monde, le film de Yamina Benguigui qui consacre le chantage du dictateur Sassou-NGuesso

Trente années, bientôt jour pour jour, après « l’accident » du DC 10 (dénomination officielle congolaise de « l’attentat »), le dictateur s’apprête à revêtir la cape de « super héros » défenseur du « dernier poumon du monde » ! Cette initiative ne pouvait mieux tomber : son homologue brésilien Bolsonaro, est accusé d’avoir mis le feu à la forêt amazonienne  jusque-là premier et principal poumon de la planète !

A Oyo, privé des vacances qu’il aime tant passer à Marbella, Denis Sassou Nguesso digère mal les doutes qui ont été exprimés à l’annonce d’une gigantesque découverte de pétrole dans la Cuvette congolaise, par l’improbable SARPD-Oil de Willy Etoka qui relève de la pire des « Magouilles ». Ce très juste mot pour qualifier ce qui se passe au Congo, et pas seulement dans le secteur pétrolier ! Les TOTAL, ENI et autres PERENCO n’en prennent pas encore pour leur grade ,mais cela ne saurait tarder au train où vont les choses… ! Juges d’instruction et policiers enquêteurs sont dans leurs starting-blocks pour s’attaquer à leur or noir jusqu’à maintenant intouchable… 

En fait, les centaines de millions de barils de pétrole « découvertes » dans l’arrière-cour du fief dictatorial d’Oyo, ne sont que la première phase d’un vaste projet de chantage international concocté par ses habituelles éminences grises, maîtres à penser du Fonds Bleu et autres négociations avec le FMI et la Banque Mondiale, à mettre dans un même sac. La seconde phase, au déclenchement imminent, est une opération de communication qui se veut ambitieuse. L’outil principal en est un film, « Le dernier poumon du monde », qui a été confié à Yamina Benguigui qu’on ne présente plus, tant elle est souvent à Oyo au côté du dictateur congolais. Ex- ministre de la République française, elle est devenue une pièce  maîtresse de la communication, de la promotion de ce dernier ; et parfois même de sa politique ambigüe au travers de l’Institut Robert Schuman dont elle a hérité on ne sait pas trop comment d’ailleurs… ? Depuis 2015, elle est vice-présidente de la fondation Énergies pour l’Afrique, présidée par Jean-Louis Borloo, lui aussi scotché à Oyo tout autant qu’elle.

« Le dernier poumon du monde » est une production de la société « Bandits », ca ne s’invente pas ! (Ses liens avec cette structure avaient valu à l’ex-ministre des ennuis judiciaires) Canal +, de l’ami Vincent Bolloré, figure aussi au générique,  coproducteur et distributeur. Le FFA (le festival du Film Français d’Angoulême) a eu les honneurs de sa première diffusion. La réalisatrice s’était déplacée le 23 août dernier pour sa présentation ; service minimum assuré dans une modeste salle du CGR au centre d’Angoulême. 

Le scénario, dont elle est également l’auteure, est mince, inconsistant. Il est basé sur la « découverte » d’une immense tourbière par Simon Lewis, Professeur à l’Université de Leeds. Trente milliards de tonnes de CO2 y sont stockés sur une surface  de 145.000 km2, principalement (85%) situés en RDC ; néanmoins en bonne adepte de Willy Etoka, Yamina Benguigui a fait passer, dans sa très courte prise de parole lors de la projection, les trente milliards de tonnes de CO2 à soixante milliards de tonnes. Au Congo de Sassou Nguesso, on ne parle que de « milliards ! » ; la seule unité de compte valable c’est le « milliard ! ».

Aussi, l’argument de sensibilisation de la population congolaise à la défense de l’environnement passe mal ; surtout lorsqu’il s’agit de ménagères obligées de faire leur lessive dans le fleuve, faute d’eau courante dans leur quartier ; des pêcheurs à Mpila se plaignent de la raréfaction du poisson à cause du changement climatique sans pour autant cibler la déforestation au Congo ou la pollution des rivières par le mercure utilisé dans les exploitations aurifères chinoises, pour la plupart ; les exploitations forestières appartenant toutes, à quelques très rares exceptions, aux enfants du tyran.

Curieusement la défense des populations autochtones est mise en avant, alors que ces dernières sont particulièrement maltraitées par le pouvoir de Brazzaville. Récemment, les représentants des Pygmées  Baka s’en sont plaints auprès de la Commission Européenne pour recouvrir l’accès à la réserve Messok Dja qu’elle a financée avec le World Wildlife Fund.

Tous plaident pour une aide financière en contrepartie de la sauvegarde de cette tourbière, mal- informés semble-t-il que seul le clan familial des Nguesso en profitera.  Comme toujours !

Les véritables vedettes du film sont les paysages qui ont été filmés grâce aux hélicoptères, prêtés dit-on, par l’armée congolaise et quelques images des rapides qui rendent bien l’irrésistible  puissance de notre fleuve Congo. La caméra s’attarde également sur les visages des garçons et filles de l’Université Marien N’Gouabi, que l’on a de la peine à voir  tristes, émaciées, entassés dans un amphithéâtre hors d’âge qui n’a pas connu d’entretien depuis des dizaines années.

Il se dit à Brazzaville que trois millions d’euros auraient été consentis par la dictature pour la réalisation de ce film. Exagération toute congolaise ? Le tyran sait toutefois être généreux avec ses amies ; Yamina Benguigui ne tarit pas d’éloges pour la dictature congolaise, jusqu’à faire d’Oyo son lieu favori de villégiatures !

Ce film tombe à point nommé après la révélation de la découverte de l’immense gisement de pétrole sous ces mêmes tourbières, par SARPD-Oil de Willy Etoka, dont doutent tous les Congolais ! Sassou Nguesso n’a pas (encore) de bombe atomique à faire exploser, mais il a ses tourbières qu’il peut faire disparaître. Le chantage est sombre comme la nuit dans la Cuvette : « Il faut payer le dictateur – maître chanteur ! » pour qu’il ne libère pas dans l’atmosphère tout le CO2 séquestré dans nos tourbières !

Pathétique et à la fois ridicule posture d’un pouvoir à bout de souffle et d’argument. Le Congo mériterait bien de l’aide des pays riches, mais d’abord pour le libérer du gang mafieux qui est à sa tête ! Après, il sera toujours possible de relancer des coopérations saines et utiles pour le peuple congolais et pour la planète !

Rigobert OSSEBI

Diffusé le 25 aout 2019, par www.congo-liberty.org

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12 réponses à Le Dernier Poumon du Monde, le film de Yamina Benguigui qui consacre le chantage du dictateur Sassou-NGuesso

  1. Bakala Téléma dit :

    Ohhhh là. Arrêtons de tout dramatiser. Que sont les tourbières des deux Congo , 145,000 kilomètres carrés, à côté du permafrost présent en Sibérie , Alaska, Canada et les chaînes alpines, soit 25 millions de kilomètres carrés, soit 25% des terres de l’hémisphère nord?

    Le permafrost ,ou pergélisol en français, est un genre de sol gelé qui renferme des gaz à effet de serres dont le dioxyde de carbone et du méthane que le réchauffement climatique libère progressivement depuis quelques années . Aujourd’hui, les scientifiques estiment à 1,500 milliards de tonnes de gaz à effet de serre enfouis dans les permafrosts. La quantité de carbone contenue dans le pergélisol est estimée à deux fois à celle contenue dans l’atmosphère. Aussi, les scientifiques parlent de bombe à retardement.

    Alors de quoi parle-t-on au Congo ?

    Arrêtez avec vos forêts poumons du monde. D’autres pays ont de grandes forêts qui aspirent le CO2 : amazonie (6millions de kilomètres carrés), taïga ( 15 millions de kilomètres carrés), daintree, Kinabalu etc. La forêt du bassin du Congo ne couvre que 2 millions de kilomètres carrés.

    Arrêtez les maîtres chanteurs. L’avenir de l’humanité ne dépend pas de vous, mais plutôt de la réduction des émissions de gaz à effet de serre liées aux activités des pays industrialisés. Le permafrost contient 50 FOIS PLUS DE GAZ À EFFET DE SERRE QUE LES TOURBIÈRES du Congo.

  2. Lucien Pambou M KAYA mvoka dit :

    Cher Rigobert Ossebi

    Nous sommes au cœur du RESEAU

    Merci pour ce papier fort instructif sur ce documentaire et je laisse à mes compatriotres d y voir les elements structurels propres au reseau que je décris et qui gouverne ce pays congo

    A eux de mettre en avant leurs capacités d analyse pour voir si ce reseau est marque par la consanguinite de ses membres ou si c est un reseau ouvert a d autres car mme benguigui n est pas d ‘origine congolaise meme si elle serait devenue congolaise par naturalisation

    Ainsi va la vie politique congolaise pas trop structuree et articulee autour des réseaux ethniques eux memes enchasses dans un reseau global national qui doit sa perennite a son appendice international.la francafrique et la communaute internationale

  3. Bakala Louzolo Téléma dit :

    De grâce Laisser Sassou tranquille ! Si vous l’aimez tant, pourquoi vous le malmenez de la sorte?

    C’est cette parabole romaine: “Tu quoque mi fili ou bien Tu quoque fili ou encore Tu quoque fili mi « Toi aussi, mon fils ! »

    se vérifie bien dans le cas du Congo.

    N’y a-t-il pas quelqu’un dans l’entourage de Sassou pour arrêter cette mascarade?

    Tout ceci rappelle l’épisode où on mit le sexagénaire dans un avion en direction des usa dans le but de faire de lui le premier président africain à le nouveau président élu américain – Donald Trump.

    C’est la même chose qui se répète ici. On ment à Sassou qu’il peut être le sauveur de l’humanité . Ohhh Nzambi Ya Mpungu! Ces 3 millions d’euros jetes par les fenêtres auraient servis à autre chose que d’enrichir cette dame dont je me refuse de prononcer le nom de peur de salir ma langue.

    Claudia Lemboumba Sassou Nguesso,
    Arrête cette mascarade qui n’est pas la priorité des congolais. Réconcilie plutôt ton père avec les congolais.

  4. val de Nantes dit :

    La seule aide dont nous ayons besoin ,c’est déposer Sassou á la dechetterie de l’histoire politique de Notre pays, en ayant étè frappé de (damnatio memoriae )….
    Que l’avenir nous immunise de ces apprentis voyous Hitleriens ….
    Que les prochaines institutions nous offrent des premiers ministres ,un tantinet décomplexés ,mais hautement travailleurs ,imbus d’un patriotisme á tout crin….
    Voilà ébauchée l’ossature institutionnelle de demain..
    Congo, j’y crois…
    Peu m’en chaut ,des Congosceptiques..

  5. Ku Ibiti dit :

    Aaah DSN vraiment pathétique !! kkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkkk

  6. oyessi dit :

    C’est connu. L’usurpateur et Niongologue en chef procède toujours de la même façon: La manipulation,les menaces et ensuite la force. Mais peut il manipuler, menacer et passer par la force à chaque fois? J’en doute fort comme beaucoup de Congolais d’ailleurs. Son affaire du pétrole dans les tourbières découverte par SARPD-Oil de Willy Etoka est un bluff de plus pour chercher à distraire une fois de plus les congolais mais personne n’est dupe de cette mise en scène.

  7. Ku Ibiti dit :

    Sassou ne va pas comprendre ce qui lui arrivera et quand il aura compris ce sera déjà trop tard…Les temps ont changé et il se refuse à l’admettre !! Tant pis pour lui !!

  8. Bulukutu dit :

    Rigobert Ossebi dit : Le Congo mériterait bien de l’aide des pays riches, mais d’abord pour le libérer du gang mafieux qui est à sa tête !

    Voila! C’est bien d’un gang mafieux dont il s’agit et rien d’autre. C’est sûrement le terme qu’il faut employer pour désigner ceux qui sont à la tête de  » ce qui aurait pu être un pays ». Sur ce point précis, je souscris totalement à ce que dit Bakala.
    Merci donc à M. Ossebi, d’appeler un chat, un chat, sans circonvolutions.
    Rappel: un territoire où les missions régaliennes d’un état ne sont pas assurées ne peut pas être traité au même titre qu’un état digne de ce nom. De ce fait, « ce qui aurait pu être un pays », est tout sauf un pays.
    On peut faire semblant en se posant des questions sur l’économie, la monnaie, les futures élections, il est un fait incontestable, ces questions sont sans fondements, tant que l’avenir institutionnel de ce territoire n’est pas traité. Que faire de ce territoire après l’ère que nous connaissons? C’est en érigeant un état digne de ce nom que certaines questions stratégiques pourront être traitées. Dans un non-état, les questions stratégiques de ce territoire sont traitées ailleurs dans des sphères auxquelles le congolais lambda n’a pas accès. Donc, pas de fuites en-avant.

  9. Anonyme dit :

    Et oui cher frère Bulukutu nous sommes bien en face d’une mafia qui a pris tout un pays en otage et qui n’a rien à faire de quelques institutions que se soit si cela ne leur apporte pas un profit immédiat.
    Cette mafia utilise comme couverture la politique mais ce ne sont, en fait, que des malfrats et truands qui ne méritent que d’être traduits en justice.

  10. Gabio dit :

    Ce sont des voleurs a mains armees qui volent, violent et tuent avec les armes pointees sur les proprietaires, les congolais. Tout vrai elu du peuple devient automatiquement la cible de cette mafia, Lissouba, Mokoko en sont les victimes. Ils usurpent le pouvoir en toute conscience et s’enfoutent de plus de 92% des congolais qui les ont vote out. En plus, ils s’endettent pour eux memes au nom du pays, et ils trouvent encore quelques etourdis qui lechent leurs bottes.

  11. TechRadar dit :

    Chassez l’imposture, elle revient en deux phases, clopin-clopant.

    °© Kumbé eh kumbé, hum-hum-hum
    Kumbé eh eh kumbé, hum-hum-hum
    « Monsieur On Va Se Marier »
    Otika ko kosa ngayi boyé ®™

    Marier les saveurs nauséabondes dans une.recette spéciale, sale tâche.

    A bon entendeur… !

  12. La Sentence dit :

    Chè(e)r(e)s compatriote(s),
    Poursuivie pour avoir fourni une fausse déclaration de patrimoine à trois reprises entre 2012 et 2014, l’ancienne ministre de la francophonie de Hollande, Yamina Benguigui, a été condamnée le 22 novembre 2018 à deux mois de prison avec sursis, 5 000 euros d’amende et un an d’inéligibilité.
    Yamina Benguigui est une esclavagiste des temps modernes qui se situe dans la lignée de tous les repris de justice, frappés de bannissement, qui, pour se faire oublier ou se refaire une santé, se reconvertissaient dans le trafic triangulaire entre le XVème et le XVIIIème siècle.
    Pour ce crime, Yamina Benguigui sera châtiée comme il se doit dès la chute imminente du putschiste SASSOU II. VIVE LA RESISTANCE ! VIVE LE CONGO LIBRE !
    La Sentence
    Le 22 août 2019

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