POUR LA FERTILITE ET L’EFFICACITE DE LA DIASPORA CONGOLAISE , par le constitutionnaliste Félix Bankounda Mpélé

 congo-liberty.org : Pourquoi a-t-on l’impression que, comme au niveau local congolais, la diaspora congolaise en France notamment est divisée. Que faut-il pour une plate-forme tout au moins ?

La diaspora congolaise, il me semble, souffre de plusieurs handicaps. Mais, le plus grave c’est son inconscience de ceux-ci car, rappelez-vous cette bonne maxime des psychanalystes : un fou qui sait qu’il est fou est déjà à moitié guéri. Ainsi, la diaspora a un grand besoin de faire son introspection, du moins celle qui est de bonne foi, au regard des drames du Congo, et principalement de l’autocratie et des crimes multiformes du moment. C’est une condition impérative sans laquelle, même dans l’hypothèse, inéluctable à terme mais aléatoire pour le moment, du changement de régime, il n’est pas sûr que les maladresses et drames ne se reproduisent pas, et que les tenants de la dictature, plus pugnaces parce que machiavéliques, rééditent le coup du ‘dictateur-libérateur’, et alors déifient le grand architecte de la dictature aujourd’hui.

Quand je dis bonne foi, je veux signifier par là qu’au sein de la diaspora, comme au Congo évidemment, il ya quelques compatriotes qui ont un intérêt au maintien de la dictature, pour des raisons subjectives. Il n’y a qu’à voir par exemple comment ils entretiennent la subversion dans les sites congolais dès le moment où une question sérieuse est abordée. Cela n’a évidemment rien de surprenant car ce courant était déjà visible et actif, c’est-à-dire subversif, dès les premiers mois sur la place de Paris où plusieurs colloques sur le Congo avaient été organisés dès 1998, au lendemain du renversement des institutions démocratiques. A l’endroit de ceux-ci, tout discours rationnel sur la démocratie est vain.

C’est l’occasion de signaler également que la diaspora comporte en elle les différents courants ou mouvements qui se sont exprimés dès les premiers moments de l’ouverture démocratique au Congo. Ce n’est pas en soi une mauvaise chose, bien au contraire ; mais, sont souvent oubliés le fait que pour vaincre la dictature au début des années 90, les forces politiques autres que conservatrices avaient circonstanciellement fait bloc, mais aussi que le moment de la politique est, depuis le coup d’Etat, aux oubliettes. Force est de constater que ces situations sont ignorées et méconnues et, alors, la question essentielle est de savoir comment réinitialiser le bloc.

Il n’y a, dans ce sens, pas meilleure démarche, que celle qui consiste à mettre en évidence les tares qui gangrènent la diaspora, et leurs causes.

Du conservatisme et de l’infécondité de la diaspora

Point n’est besoin d’être un fin observateur pour constater que, bien souvent, la diaspora se complaît, à juste titre d’ailleurs, de dénoncer les pratiques politiques au Congo, sans jamais réussir à se démarquer elle-même, par des attitudes contraires. Des exemples ?

Vous aurez du mal à dénombrer, en France notamment, le nombre des associations ou groupements politiques, avoués ou non, et leurs étiquettes, c’est-à-dire l’idée spécifique qui les anime. Sans doute, les animateurs de ceux-ci vous répondront tout de go que l’objectif est la restauration démocratique au Congo. Mais alors, l’on se demanderait pourquoi l’objectif commun n’entraîne pas l’unité d’action, ou des passerelles entre ces différents groupements ? Cette dernière forme, c’est-à-dire les passerelles, ce fut la méthode des opposants congolais en 1990, dès que les signes du printemps démocratique en Afrique subsaharienne s’annoncèrent : La lettre ouverte de l’opposition au président fin juillet début août 1990, forme de coalition de circonstance, en fut l’illustration, sans que les associations politiques déjà créées ne se remettent en cause.

A ce défaut de l’unité d’action, certainement conséquence du soupçon, cancer des relations entre Congolais de la diaspora notamment, il faut souligner le désert des idées, valeurs ou convictions réellement affirmées qui supplanteraient les contradictions ou querelles mineures. Autrement dit, si l’écrasante majorité des membres de la diaspora, ou principalement les responsables des associations politiques congolaises en France notamment, affirment qu’ils se battent pour restaurer la démocratie au Congo, ils n’en ont pas véritablement la conviction sinon l’unité d’action irait de soi. Auraient-ils cette conviction que l’on se demanderait alors pourquoi n’arrivent-ils pas à convaincre. Objectivement, l’un va difficilement sans l’autre.

En vérité, les idées ou les valeurs, essentiellement politiques, ne sont pas le véritable déterminant de l’activisme des Congolais. Que ce soit sur place au Congo, ou dans la diaspora, en général les Congolais suivent ou font d’abord confiance à un homme, démontrant ainsi leur immaturité à cet égard. Ils adorent ou exècrent un homme : dans le premier cas ils le suivent et le défendent aveuglément, tandis que dans le second cas ils le rejettent sans autre forme de procès, au grand dam de la démocratie. C’est cela qui explique largement les déboires de l’ère démocratique, mais aussi le blocage de l’heure, l’incapacité et l’inaction de la diaspora qui, sur ce point, encore en contretemps sur le discours, a très peu de leçons à donner aux militants locaux ou à la classe politique congolaise. Quand vous y ajoutez la donne financière ou mercantile, qui souvent supplante ou bat en brèche les relations subjectives connues, ou encore pousse certains à ‘changer de veste’, vous avez toute la clé de l’immobilité et du marasme d’aujourd’hui.

En résumé donc, contretemps sur le discours, défaut de thème majeur et mobilisateur et défaut d’unité d’action, tels sont, grosso modo, les obstacles majeurs au sursaut de la diaspora et qui constituent, en même temps les éléments de base de construction de sa fertilité et de son efficacité.

Réinitialisation d’un bloc opérationnel

 Ni fusion des associations, ni choix d’un hypothétique ‘homme providentiel’, la réinitialisation du bloc s’entend ici, simplement, comme une reconnaissance réelle et active des obstacles ci-dessus énumérées et des potions pour y remédier. Comment faire alors ?

D’abord, l’on se demanderait pourquoi la diaspora n’a jusqu’ici pas réussi à faire elle-même le diagnostic de ces maux ! C’est parce que, comme je le disais, elle en est inconsciente. Elle en est aussi inapte et ne se doute pas que cela l’amoindri. Honnêtement, sur la base de son profil actuel, quel crédit un organisme donnerait-il sérieusement à une frange de la diaspora ?

S’impose ainsi, d’abord et avant tout, la nécessité pour la diaspora de faire le point. La diaspora ne peut pas, comme il est courant, demander perpétuellement au pouvoir autocratique de Brazzaville de convoquer un débat national sans qu’elle-même ait, par exemple, esquissé ce débat, mais en allant à l’essentiel. C’est-à-dire élaborer des thèmes majeurs, mais strictement nationaux, liés à la démocratie, à la nation et au patriotisme, et non comme on le constate de temps en temps ici, aux antipodes de l’idée nationale justement. Car, des thèmes comme ‘la tribalité’, justement, s’ils peuvent avoir un grand intérêt dans un contexte normal apaisé, c’est-à-dire au Congo et dans un contexte politique – ce qui n’est pas le cas aujourd’hui –, participent au contraire à l’anesthésie de l’action de la diaspora.

C’est l’aveu que, inconsciemment comme je disais, la diaspora est à la remorque des idées et pratiques du pouvoir et n’arrivent pas, ainsi, à se démarquer du conservatisme, à féconder un discours véritablement constructeur ou patriotique, c’est-à-dire mobilisateur, et donc se disqualifie au regard des observateurs extérieurs et objectifs, et même auprès des patriotes, car il y’en a, originaires de tout le pays. Quand bien même on saurait ou dirait que le régime de Brazzaville est tribaliste ou régionaliste – ce dont les principaux observateurs se doutent déjà–, en quoi cela crédibilise-t-il celui qui le claironne, sinon démontrer plutôt que vous êtes sur le même terrain ! Il importe ainsi de définir les thèmes conséquents et, à cet égard, il me semble qu’il n’en est pas de plus galvanisant, objectif dans le sens du patriotisme que celui qui serait lié à l’agression du Congo par les troupes armées étrangères en octobre 1997 où serait initiée une action des patriotes pour demander auprès des instances habilitées d’établir l’instigateur et les responsabilités, puisqu’existe déjà, comme on le sait, la résolution 867, du 29 octobre 1997, du Conseil de sécurité. Thème indiscutable d’affirmation du patriotisme, et sur lequel votre serviteur et d’autres ont réuni suffisamment de documentation, est un instrument puissant de démonstration de l’antipatriotisme du régime et de ses soutiens tant intérieurs qu’extérieurs, de par l’instigation d’une agression et d’une humiliation inouïe et  inédite du Congo postcolonial. En même temps qu’il permettrait de distinguer les vrais patriotes par l’adhésion à demander en vue de l’action judiciaire internationale, il serait plus probant auprès des partenaires et organismes internationaux à contacter.

En définitive, il faut que la diaspora congolaise se rende compte, si ce n’est par son introspection, au moins par des états généraux de celle-ci à convoquer, pour paraître sérieux et crédible, qu’elle est en contretemps en raison des sujets souvent soulevés qui ne peuvent l’être que quand on est dans le temps politique, c’est-à-dire au Congo et en démocratie, sinon elle sape elle-même ses ambitions. Les sujets comme ceux des fautes ou responsabilité de Kolélas ou Lissouba par exemple, prétextes instrumentalisés et exploités par le général pour justifier son putsch, s’ils ont un intérêt, ne le sont que dans le contexte national et apaisé et démocratique. Il faut également que la diaspora détermine quelques thèmes essentiels, comme celui avancé sur «  l’agression méprisée »1 pour mobiliser, unir, battre campagne sérieusement en national comme à l’extérieur, et mette enfin en place, comme signe de maturité, enfin, un genre d’Exécutif de la diaspora, qui serait une projection de la réforme et du gouvernement, aux antipodes du modèle jusque-là en vigueur dans nos pays.

Voir la 1ere partie INTERVIEW EXCLUSIVE: Dix questions de fond au juriste et constitutionnaliste congolais Félix BANKOUNDA-MPELE

Par le juriste et constitutionnaliste Félix-Bankounda-Mpélé 

Propos recueillis par Mingua mia Biango pour www.congo-liberty.org

 A paraitre, de Félix Bankounda Mpélé  » L’gression méprisée »

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2 réponses à POUR LA FERTILITE ET L’EFFICACITE DE LA DIASPORA CONGOLAISE , par le constitutionnaliste Félix Bankounda Mpélé

  1. Kibangou dit :

    S’il est vrai que l’attitude, le comportement de certains membres de la diaspora voire de certaines organisations les représentant laissent à désirer, il est aussi vrai et surtout que la recherche des causes de tout cela devrait être l’occasion de s’interroger sur une double exigence: celle du besoin de libertés des peuples et celle de la démocratie dans les pays africains.
    Et dire que cette interrogation doit tourner autour de cette double exigence, avec pour enjeu majeur la question de l’efficacité et la fertilité de la diaspora, c’est dire aussi que cette efficacité et cette fertilité passent par la structuration du débat public, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Et c’est justement en structurant le débat que l’on prendra la mesure de ce que toutes les franges de la diaspora ne peuvent pas contribuer de la même manière au redressement ou à l’édification d’une vraie communauté nationale.
    Structurer le débat voudrait que l’engagement, quel qu’il soit, soit aussi l’aboutissement d’un processus intellectuel qui permettrait à chacun de construire et donc de porter un idéal.
    Si au travers des initiatives intellectuelles qui peuvent prendre la forme d’un certain nombre de discussions ou échanges qui se font sur le net, on peut y arriver pourquoi pas!
    Structurer le débat, c’est faire un distinguo entre d’un coté le cercle de tous ceux qui s’adonneraient à bousculer le commun de mortel c’est à dire les intellectuels, écrivains, universitaires et penseurs qui par leur travail mettraient à la disposition de tous ceux qui le souhaiteraient les outils indispensables à l’engagement, qu’il soit politique, social, humanitaire, environnemental et autre.
    De l’autre coté, le cercle du militantisme constitué des engagés en politique (dans des partis), dans le social (dans des associations), dans l’humanitaire (dans des organisations non gouvernementales) et ainsi de suite. Le drame dans la diaspora congolaise de Paris, c’est le constat qui est fait actuellement et qui est que toutes les catégories d’organisation se retrouvent au même titre sur le terrain politique.
    Enfin le dernier cercle constitué de tous ceux qui ne militent pas forcement mais qui peuvent donner l’impulsion car ils ont tout: l’instruction, la méthode, l’organisation, le nombre (car plus nombreux que les militants) et donc la capacité d’incarner et d’inscrire un mouvement dans la durée.
    A chacun son rôle. Aussi longtemps donc que l’engagement en politique ne sera pas l’aboutissement d’un processus intellectuel, on continuera à parler d’ambiguïté, de cacophonie et de subversion. Les engagés doivent par ailleurs incarner une vision et être d’une rationalité pouvant permettre d’induire un élan vertueux. Après on peut parler de leurs ambitions pour le pays « si Dieu le veut », mais aussi pour eux même sans oublier leur approche et leur méthodologie pour les atteindre.
    La démarche à laquelle vous appelez, celle de l’introspection et donc de la prise de conscience, aura sans conteste le mérite de mettre en lumière un certain nombre de tares qui gangrènent la société congolaise et que certains peuvent porter en conscience ou inconsciemment et qui d’année en année les rend vulnérables.
    Mais l’examen qui permettra à la diaspora de prendre conscience de la gravité de la situation est un exercice qui, me semble t-il, ne se fait pas en groupe. C’est un exercice individuel qui une fait et bien fait appellera, on en point douter, au rassemblement, au dépassement des clivages partisans, à la mutualisation des efforts, à l’unité nationale et au delà surtout lorsque l’évidence d’un fardeau historique colonial aura été établie. Et oui, comment ne pas intégrer cette dimension au stade actuel de l’analyse de la situation du Congo en particulier et surtout de l’Afrique en général? Rien en Afrique, ni nulle part ailleurs ne peut justifier ce qui semble être une inertie ou ce qui est présentée comme étant une incapacité de la diaspora africaine à travers le monde de peser réellement sur les affaires de notre continent si ce n’est le fait d’avoir été visité et envahis à un moment donné de notre histoire.
    Serait-il pertinent de revenir sur ce qui a été évoqué et qui au fond trouvera une réponse, si ce n’est déjà fait, dans l’orientation philosophique qui est la mienne concernant les cas précis du Congo à savoir: le manque d’unité d’action, le désert d’idées et le contretemps du discours de sa diaspora pour justifier son inefficacité et son infertilité.
    Je veux d’emblée insister sur l’idée que j’approuve de constituer un bloc opérationnel mais que j’imagine panafricain pour affirmer sans risque de me tromper que la colonisation ainsi que les nouvelles formes de colonisation ont crée incontestablement une situation qui au fil du temps tend à nous placer, nous africains, devant un fait accompli. C’est donc les conditions du dépassement de ce fait accompli, de remise en cause des structures de dépendance coloniale par le biais desquelles une certaine domination mais aussi un certain complexe s’exercent qu’il faut créer. C’est un travail qui incombe à tout un chacun certes, mais plus particulièrement à tous ceux qui ont eu la chance d’être instruits et qui aiment l’Afrique.
    C’est à nous d’œuvrer pour que l’Afrique cesse d’être uniquement un lieu de reflet de la pensée des philosophes dits des lumières et devienne un lieu où bouillonneraient: réflexions, cultures, valeurs, identités et visions pragmatistes.
    Il nous faut une production intellectuelle qui puisse alimenter un certain panafricanisme qui demeure la seule réponse à la domination et au complexe. Un panafricanisme qui serait dans chacune de nos communautés nationales comme un projet et non comme une fatalité.
    Le salut de notre continent et donc de chacune de nos communautés est plus que jamais dans l’évolution vers une structure tendant à mettre en avant le destin commun des peuples d’Afrique tout en mettant l’accent sur leur diversité.
    C’est dans cet effort de dépassement que l’on trouvera peut être aussi l’efficacité et la fertilité des diasporas et très certainement la réponse au tribalisme dans notre société qui est une vraie tare et qui ne devait pas être. C’est un fléau dont il faut éviter la propagation en adoptant une attitude sereine et humainement raisonnable.
    Le tribalisme est une fatalité tant pour les humains que pour les pays dans leurs aspirations les plus profondes à savoir l’émancipation pour les premiers et le développement pour les seconds. Toute tentative de conceptualisation de quelque raisonnement qu’on voudrait nous présenter comme étant la solution au tribalisme est à bannir. Tous les débats ne sont pas utiles, les pseudos débats encore moins.
    Chacun de nous doit être en situation de poser un acte de renaissance en soi ne pouvant se comprendre que par rapport à ce désir de rupture, de dépassement de la condition de dépendance mentale donc, d’otage d’une certaine littérature-ornement, c’est à dire celle qui n’apporte aucune valeur ajoutée à ses adeptes si ce n’est favoriser l’amplification des mécanismes de mimétisme. Celle qui sert plus à décorer qu’à autre chose.
    Oui, le dénigrement ça suffit! Et ce qu’il faut que les africains sachent ici et maintenant c’est ce qui suit.
    Si on en croit un panel d’experts très sérieux et d’horizons divers, le 21 ème siècle sera celui de la reconnaissance et de l’affirmation de l’Afrique qui jouera vers le milieu de ce siècle un rôle que personne ne pouvait prédire il y a seulement 10 voire 15 ans.
    Après les clichés du genre Afrique = sida, Afrique= malnutrition que nous réfutons lorsqu’il s’agit de stigmatiser les africains même si nous reconnaissant par ailleurs que la réalité du terrain sur ces questions est loin d’être glorieuse sans admettre pour autant une exclusivité africaine de ces fléaux, aujourd’hui, c’est notre capacité à organiser des sociétés libres et démocratiques qui est pointée du doigt à travers une certaine compagne de désinformation et médiatique.
    Tomber dans ce genre de travers, c’est ignorer que l’Afrique aujourd’hui c’est une autre réalité en ce qui est des fondamentaux du développement à savoir la démographie, le capital et le travail.
    L’Afrique c’est aussi une certaine part de marché en ce qui est des échanges commerciaux mondiaux, notamment avec la Chine qui est devenue le premier partenaire commercial de l’Afrique et qui est présente dans 47 des 54 pays de notre continent.
    Cette réalité fait peur aux ennemis de l’Afrique tant le poids et l’influence de la Chine ne sont plus à démontrer mais aussi et surtout les critères précédemment cités font poindre l’éventualité du caractère incontournable de notre continent sur l’échiquier mondial.
    A défaut de pouvoir changer la donne, on tente minimiser, de retarder quand on ne peut plus nier cette évidence.
    La prolifération des confits postélectoraux en Afrique n’a pas une explication autre que cela. Déstabiliser pour favoriser le pillage, encore le pillage et toujours le pillage.
    Tout est en train d’être fait pour que nous ne soyons pas en situation de maitriser et surtout de satisfaire les énormes besoins générés par l’évolution démographique. Quoi qu’ils fassent, les ennemis de l’Afrique, notre continent détiendra vers le milieu de ce siècle le quart de la population mondiale en âge de travailler. Et comme ce fut le cas pour l’Europe au début du 20 ème siècle et comme c’est le cas en ce moment pour la Chine, l’Afrique deviendra alors l’atelier du monde, le transfert de technologie aidant du fait de l’énorme capacité de liberté que notre continent est en train d’accumuler avec notamment la détention dans ses différentes banques centrales une cognote estimée à au moins 434 milliards de dollars US de réserves et qui serviront à soutenir la croissance.
    Ensuite, le transfert vers l’Afrique des capitaux sous forme d’épargne de la diaspora africaine à travers le monde représentant plus que ce que ce continent reçoit sous forme d’aide publique au développement fait que l’Afrique peut aujourd’hui se passer de cette aide qui l’a longtemps maintenue dans une situation de dépendance qui a fait et qui malheureusement continue à faire des ravages. Il s »agit désormais d’orienter cette épargne vers des projets de développement.
    Enfin, la propension des diplômes détenus par les africains à travers le monde devrait si les conditions d’une ré expatriation étaient réunies, aider à maitriser certains débats tout en garantissant une certaine démocratie. Malheureusement, cette capacité à travailler est déstabilisée par un certain impérialisme.
    Il est donc temps pour nous d’entrer dans un nouveau temps social en nous interrogeant sur un certain nombre de questions fondamentales voire existentielles telles que le rôle des universités dans le développement de notre continent, la place qui devrait être celle des intellectuels, universitaires africains dans les débats philosophiques contemporains en y imprimant leur marque, à l’instar de Souleymane Bachir Diane, Anthony Kwamé Appiah qui font honneur à notre continent en faisant partie des 25 grands penseurs internationalement reconnus. Les précurseurs du monde de demain.
    Le rôle des intellectuels, universitaires africains, c’est de participer à la promotion d’une contre offensive en éclairant les esprits tant au niveau académique que dans l’espace publique en favorisant la compréhension de cette vision par une majorité d’africains. C’est la condition première de sortie de l’alignement imposé par l’occident de façon subtile à travers le maintien dans nos écoles, lycées et universités des programmes calqués sur les leurs.
    Le pragmatisme voudrait que le déclin de la pensée des lumières qui semblait s’imposer à nous et qui, surtout, se voulait universelle, soit vécue comme une opportunité en considérant qu’avec ce déclin, émergeait la possibilité que soient vécues d’autres expériences intellectuelles d’autres sociétés parmi lesquelles la société africaine. L’idée étant qu’aucune connaissance ou valeur ne peut prétendre à être permanente, encore moins universelle.
    A nous donc de jouer et de prendre notre place dans ce monde ouvert.

  2. natty-congo dit :

    quand la diaspora se chercher elle se trouve le complement de cet article par anymous diaspora est une preuve alors congolais debout et fierement pour relever le congo et bouter dehors tous ceuux qui tiennent des discours à contre courant et alterent la vérité

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