BATTEZ-VOUS ! Hommage de Mambou Aimée Gnali à Parfait Kolelas

« Mes chers compatriotes,

Je suis en difficulté.

Je me bats contre la mort.

Mais cependant, je vous demande de vous lever.

Allez-y voter, pour le changement.

Je ne me serai pas battu pour rien.

Battez-vous !

Je ne me serai pas battu pour rien.

Levez-vous !

Comme un seul homme.

Faites-moi plaisir.

Je me bats sur mon lit de mort.

Vous aussi, battez-vous !

Pour votre changement.

Allez-y !

Il y va de l’avenir de vos enfants.

Battez-vous !

Merci. »

Ce sont les dernières paroles de Kolelas, avant de nous quitter. Avant de prendre l’avion qui devait le conduire dans un hôpital à Paris, où il sera finalement arrivé trop tard. Il serait en effet mort à 2h40, soit dix minutes après avoir atterri à Paris.

Sa mort et ses dernières paroles nous interpellent à plus d’un titre.

Des paroles de militant, d’homme qui se sera battu jusqu’à sa mort. Et qui nous invite à poursuivre le combat. Comme lui, jusqu’à la mort.

Quelle belle leçon de courage ! D’optimisme ! Et d’altruisme ! Je meurs. Mais je ne meurs pas pour rien, puisque la lutte continue. Avec vous. Avec nous.

Combien de Congolais ont véritablement reçu ce message ? Combien l’ont intériorisé ? Sera-t-il suivi d’effet ? Par qui ? Comment ?

J’ai reçu Kolelas dans la soirée du vendredi 12 mars, la veille de son meeting à l’Institut Thomas Sankara, ici, à Pointe-Noire. Il venait m’inviter à l’y accompagner. J’ai décliné l’offre. J’appliquais en effet la consigne de l’opposition qui boycottait l’élection, pour les raisons que l’on sait. Mais, « je suis de tout coeur avec vous ! », lui ai-je assuré. Et je les ai effectivement suivis, jusqu’à ce moment fatidique où lui-même appelle de nouveau à lutter, sur son lit de mort.

Sa mort sonnera-t-elle la renaissance du sentiment patriotique dans notre pays ? Que restera-t-il de son action ?

Ce n’est pas sans raison que Kolelas a débarqué chez moi. Nous sommes compagnons de lutte depuis que l’opposition nourrit des velléités de lutte contre le pouvoir en place, sans jamais véritablement se donner les moyens d’y parvenir. C’est-à-dire depuis une dizaine d’années au moins. Et, à cette époque-là, c’est moi qui rendais visite à Kolelas, chez lui, à Bacongo, avec d’autres « militants ». Pour construire l’avenir…

Mais devons-nous toujours nous nourrir de souvenirs et de regrets ?

Jusqu’à quand ?

Le courage de Kolelas, jusqu’à son dernier souffle, ne devrait-il pas nous inspirer plus d’énergie, plus de détermination ?  Qu’allons-nous faire maintenant ?

Nous sommes si désorganisés, si peu inspirés qu’aucun d’entre nous n’a songé à capitaliser les efforts qu’il avait déjà accomplis.

Les résultats remportés par le candidat Kolelas ne pouvaient-ils pas laisser espérer un deuxième tour ?

Pourquoi n’a-t-on pas annulé l’élection, si un deuxième tour était en vue ?

Devons-nous être désorganisés et déboussolés par son absence ?

Où irons-nous à ce train ? Lui, a fait sa part. A nous d’accomplir la nôtre.

Mambou Aimée GNALI

Diffusé le 31 mars 2021, par www.congo-liberty.org

Hommage de Jean Vital Kolelas à son frère et combattant Parfait Kolelas (In Causa Nostrae Laetitiae !)

Intervention de Aimée GNALI à la Table ronde sur les Institutions à Paris

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10 réponses à BATTEZ-VOUS ! Hommage de Mambou Aimée Gnali à Parfait Kolelas

  1. Baliele M. BAKIMA dit :

    Un bel hommage de madame Aimée Gnali à Parfait Kolelas! En mettant sous forme de poème les derniers mots de PaKo sur son lit de mort, la dame de plume a su jouer avec les mots, pour piquer la conscience endormie et/ou engourdie de ses lecteurs et lectrices que nous sommes. Par contre en rappelant sa proximité politique dans le combat pour la renaissance de la démocratie au Congo, la femme politique engagée interpelle ses lecteurs et lectrices, surtout ses pairs de l’opposition à un sursaut de patriotisme pour enfin s’unir pour que le satrape et ses godillots ne continuent plus à humilier tout le pays. Mais comment mettre des femmes et des hommes aux égos surdimensionnés ensemble? Là est le problème de l’opposition congolaise. Ou je dirais des oppositions congolaises, puisque à côté de l’opposition authentique, non reconnue par Brazzaville il y’a aussi une opposition officielle, celle qui émarge au trésor public.
    En dépit de tout ce qui précède, pour peu qu’on regarde objectivement les conditions de vie des Congolais et qu’on soit remplis d’amour, on peut arrêter la descente aux enfers de notre pays. J’espère de tout mon cœur que les acteurs de l’opposition authentique et de la société civile mettront leurs égos de côté pour former une contre proposition au peuple qui subit une proposition de fait du despote éclairé au néon. Merci madame Gnali d’avoir lancé cet appel patriotique.

  2. Manthe Jocelin Afriqur dit :

    Je suis d’une génération très loin de madame Mambou Aimée Gnali, qui est dans les annales de l’histoire de notre pays pour son comportement de qualité.

    Elle est originaire du Kouilou, moi du Pool.

    Son témoignage sur Parfait Kolelas en guise d’hommage à sa mémoire est fait des mots qui déchirent les coeurs et qui invitent les congolais à exécuter les devoirs que leur a prescrits le président Parfait Kolelas agonisant sur son lit de fatalité.

    Outre les mots qu’elle a su utiliser, mots qui, cependant, parlent, ce que maman Gnali vient de dire à propos de ses relations avec le président Parfait depuis de nombreuses années, d’une part, ensuite de la teneur, en des termes clairs et sans équivoque du dernier message du président Parfait Kolelas, d’autre part, est fort interpellateur.

    Ayant fait preuve d’un rare stoïcisme, le président PAKO a prescrit des devoirs citoyens, patriotiques et républicains au peuple congolais qu’il a appelé affectueusement .

    Je pense, en toute modesties, sauf bien meilleure opinion des tiers, que maman Gnali invite subtilement les acteurs politiques en particulier agissant véritablement pour l’alternance démocratique et le peuple congolais en général de continuer l’oeuvre dessinée par PAKO, en transcendant les clivages et les égos.

    Mes chers compatriotes. Levez-vous. Comme un seul homme. Allez-y. Faites-moi plaisir. Je ne me serais pas battu pour rien.

    A. Jocelin M.

  3. Samba dia Moupata dit :

    Merci beaucoup chère madame GNALI , le pool manques des élites comme madame Gnali , car nous sommes que deux dont moi en 2008 l’ors des accords diabolique entre la famille Sassou Nguesso et la famille Kolélas de Georges V sur Paris , mes jeunes frères parfait et Matson m’ont annoncé leurs retour au pays , j’ai dis de vive voix à parfait kolélas en présence de Matson Mampouya , que cher petit frère tu as signé ton acte de décès et plus tard viendra mon jeune frère Mathématicien Maurille Louzala qui publiquement désavoue la participation des kolélas dans le gouvernement Mbochi ,ce dernier fut vilipendé par les sémouleux et vaux -rien de la diaspora souvent sexagénaires ou plus qui pour la plupart ont échoués en occident. Aussi les hommes d’église comme le très médiocre Milandou Anatole qui appréciait moins le père Bernard kolélas et bienveillant avec le fils Parfait qui pourtant entretenait beaucoup de contradiction .

  4. Anonyme dit :

    Le problème est toujours le même, l’esprit tourniquet des hommes et des femmes congolaises actuellement reconnus ou tout simplement en train de penser à leurs heures, chaque personne de l’opposition politique du PCT veut être la plus grande matière grise qui ne soit pas une expérience. Résultat permanent : l’absence totale quasiment fréquente dans les instants d’échange d’idées et de confrontation des points de vue. Ajouter à cela un corrompu, le tour est joué pour le pct.

    Voilà la principale épine du moment.
    Sauf que la ligne politique des partis politiques de l’opposition politique de l’opposition ne visent pas souvent les communs. Pas des comptes rendu financiers, ni des congrès statuaires, ni des rencontres d’échange d’idées sur le comment faire ont été mis en place.

    Autre problème, la non liaison de l’opposition intérieure et extérieur. Rien ne servirait de constater l’existence des opposant à passeport diplomatique relié au pct, ou des nguiri à énergie bleu, blanc et vert, pas blanc, noir et vert comme on aurait pu le constater depuis, bien avant la naissance de la tribu-État tribune des traficants des urnes.
    Voilà pourquoi notre adresse à la jeunesse congolaise et toutes les femmes du Congo pour dire notre souffrance de voir tout les temps des guerres inventées par le pct au pouvoir.

  5. Auguste BIYO dit :

    Merci au President PAKO, pour ce testament
    . Merci aussi à Madame Gnali qui merveilleusement nous explique en des mots simple et poignant ce message venu de l’au- delà car à cet instant PAKO savait qu’il allait mourir.
    Mais hélas est ce que le peuple congolais a interiorisé cet appel fait par PAKO et expliqué par Mme GNALI? J’en doute, car
    la peur au ventre pour certains, la rancune pour d’autres, les congolais semblent résignés, et semblent ne pas avoir pris conscience du message de PAKO sur son lit de mort.
    J’ose espérer malgré tout à un sursaut d’orgueil de toute l’opposition et de tout le peuple pour vaincre la peur et aller au déjà des clivage politique et les rancoeurs afin d’effacer les humiliations subit par le peuple congolais. « ,il y va de l’avenir de nos enfants » DEBOUT PEUPLE CONGOLAIS.

  6. pako est éternel dit :

    je me déplace ce 21mars en parcourant 8km à pieds pour aller le voter sereinement puis tout d’un coup rfi m’annonce sa mort le lendemain matin… j’ai fondu en larmes, je n’en pouvais plus! c’est comme si j’ai perdu un grand frère biologique..c’est triste

  7. Val de NANTES : dit :

    Oui ,faudrait – il se battre ,de tout temps , sur un même champ de bataille avec les mêmes cartouches ?
    Question ontologique ,peut être , mais qui vaut son pesant d’or .
    Et si on changeait la nature de notre champ de bataille ,c’est à dire l’essence de ce combat politique ,car celui – ci ,c’en est un .
    « Votre enfant se blesse souvent avec le même couteau de manière récurrente et vous ne cessez de lui dire ,fais attention , la prochaine fois » !!!.
    Le mieux serait de le priver de son couteau pour qu’il ne se blessât plus .
    Alors , questions ,mes chers compatriotes !!.
    Pour quelles raisons est mort PAKO ?
    Il doit y en avoir une qui ne fait l’objet d’aucun doute ;non !!. PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE … .NIETZSCHE dira « ecce homo « .
    Pendant combien de temps ,allons nous continuer à pleurer pour un poste inutile ,anxiogène ,criminel ?.
    Je n’adhère pas à ces incantations post- mortem , car nous avons , intellectuellement , de quoi éviter cette absurdie devenue coutumière …
    Si celui qui doit dire la vérité doit être exécuté ,alors contentons -nous de notre sort .

  8. Val de NANTES : ET SI @mama samba .dia M avait vu juste !!!!. dit :

    La mort de PAKO résulte d’une véritable erreur d’analyse sur la capacité de SASSOU à sacrifier tout congolais s’obstinerait à lui enlever ce morceau de viande politique de sa bouche .
    Que dit kolelas ,au cours d’une interview « SASSOU ,qui est mon père ,n’a pas craindre de mon élection ,car je saurai le protéger de toute attitude agressive à son égard . »
    Mal lui en a pris , c’était la phrase de trop . Sassou ne peut accepter l’idée pouvant mettre en danger son existence sur terre .
    Mais comme aurait lancé , en guise de dernier souffle ,un vieillard au crépuscule de sa vie « déjà « . Ce sera ,sans risque de me tromper le dernier mot de SASSOU avant sa finitude certaine .Et le CONGO lui survivra .
    PAKO aurait dû méditer sur cette phrase de fin de vie pour se remettre politiquement en selle ..
    Surtout que le développement économique d’un pays ne dépend en rien de la fonction présidentielle , SASSOU nous en a démontré la diabolique preuve …
    Spinoza disait  » le désir est une souffrance , un manque ,une frustration « .
    La mort de PAKO statufie notre compatriote @SAMBA .DIA MOUPATA ,lequel n’a cessé de souligner l’ambivalence de la posture politique de ce dernier au point de signer un pacte politique avec le diable SASSOU .La suite est connue .
    Dommage , PAKO aurait écouté le prophète @ MAMA samba .D .M.

  9. Anonyme dit :

    qui pouvait croire que Pharaon serait vaincu,le Tsar de Russie,César,Ceausescu,Saddam Hussein, Kadaffi, Hissen Habré, Mobutu, kampaoré,etc…….nul n’est éternel au pouvoir

  10. MWANA PIRANGA dit :

    Ce qui avait toujours étonné plus d’un congolais depuis 2008 est cette alliance entre le père Kolélas et son adversaire d’avant l’ère de la démocratie en 1991,devenu son allié de 1992 à 1997 et de nouveau son adversaire politique jusqu’à sa mort au sortir de l’exil . Pour certains,cela préfigurait d’une ruse politique comme le rappelle Machiavel que pour mieux étouffer son adversaire,il faut l’embrasser,en d’autres termes,se rapprocher de lui et le neutraliser. L’envers de cette tactique ,c’est quand l’adversaire aussi a pour livre de chevet Machiavel. Toutes les roueries pensées dans ce sens ont leur estocade. Ainsi,aprés une période de lune de miel,les avalanches s’en suivront . Les dissensions internes organisées et orientées au sein du parti MCDDI jusqu’à son implosion ,son atomisation en micros partis aux ordres,les cas hélas de maladies,de décès des leaders ne viennent pas renforcer l’action du parti, qui,affaibli,risque de ressembler à une baudruche trouée et risque s’écrouler.. Moralité,en politique,les idéaux sont la force et le moteur qui impulsent la dynamique pour atteindre l’objectif de départ qui pour le MCDDI était le développement intégral du pays par la démocratie et non jouer aux girouettes , surfer ainsi dans l’arène politique. Cette façon de faire la politique au Congo et dans nombreux pays africains risque de marquer un coup d’arrêt à l’érection du véritable processus de démocratie pour laisser la place à une lumpen-démocratie (démocratie décrépie comme le dit Raoul Prebisch pour les pays d’Amérique latine ).

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