DIEUDONNÉ ANTOINE GANGA, APÔTRE DE LA PAIX ET ACTEUR DE LA DÉMOCRATIE AU CONGO-BRAZZAVILLE (joyeux anniversaire pour vos 75 ans).

Par Mingwa BIANGO

DE QUI DIEUDONNÉ ANTOINE GANGA EST-IL LE NOM ?

L’aspiration ultime de l’existence humaine est de vivre dans la paix, sans laquelle, la magnificence de toute œuvre humaine est vaine et la déliquescence de toute société inéluctable.

Athées ou Croyants, Communistes ou Libéraux…toute idéologie, quelle qu’elle soit, religieuse, philosophique ou politique, proclame comme idéal ultime, le bonheur de l’Homme, dont la paix est la condition absolue.

Le concept de la Paix dans son acception primaire ne souffre d’aucune contestation et se résume en quelques mots à l’état de calme, de quiétude, de concorde…et surtout de la protection et du caractère sacré de la vie. Mais, avons-nous la même conception de la Paix ?

Si vis pacem, para bellum « Si tu veux la paix, prépare la guerre » est la maxime qui résume à elle seule que le concept de la Paix, dans sa quête et sa pérennité, n’a pas de caractère uniforme. Alors, de quelle paix parle Dieudonné Antoine-GANGA dans ses ouvrages, romans et articles de presse ?

Pour aider le lecteur à découvrir et à comprendre les convictions chevillées au corps de Dieudonné Antoine GANGA, j’évoquerai trois (3) moments de sa vie, qui de mon point de vue, ont façonné et guidé l’homme.

L’HÉRITAGE DU PATRONYME

Dieudonné Antoine-GANGA est originaire du Congo-Brazzaville où il naquit le 26 novembre 1945. Il appartient à la communauté du peuple Kôongo, dont le Royaume du même nom, s’étendait du nord de l’Angola au Cabinda, du sud de la république du Congo-Brazzaville à l’extrémité occidentale de la république démocratique du Congo, jusqu’au sud du Gabon, avant son déclin au XVIe siècle, à cause des esclavagistes et conquistadors portugais.

Dans la tradition millénaire du Peuple Kôongo dans laquelle baigne Dieudonné Antoine-GANGA depuis sa tendre enfance, et dont il parle dans l’ouvrage « Grand-père, parle nous du peuple Kôongo »,  il est un personnage central et incontournable dans les rapports sociaux, le « NGANGA » qui stricto sensu n’a pas d’équivalent dans la langue de Molière, mais qui se rapproche du mot « Érudit ».

En effet, le « NGANGA » est non seulement le médecin qui soigne les corps et les âmes des hommes, mais il est également celui qui prédit l’avenir, et surtout est l’intermédiaire entre Nzambi ya mpungu (Dieu), les mânes des ancêtres et les vivants. Le « NGANGA » dans la tradition kôongo est le dépositaire du savoir scientifique et du pouvoir mystique.

Elevé dans une famille traditionaliste dans laquelle la transmission des valeurs et des symboles Kôongo relève du parcours initiatique, Dieudonné Antoine prit rapidement conscience, dès son adolescence, que son patronyme GANGA exigeait une grande responsabilité.

DE LA CULTURE KÔONGO A LA RENCONTRE DU CHRISTIANISME

Ancien élève du petit séminaire catholique de Mbamou à Brazzaville entre 1959-1963, Dieudonné Antoine GANGA rencontre un enseignement théologique qui enrichit et conforte sa foi en l’homme et le caractère sacré de la vie, qui se résument par le concept du « Kimuntu » dans la tradition Kôongo. A tous ses interlocuteurs, lorsqu’il parle de la paix, Dieudonné Antoine GANGA aime reprendre le verset biblique de l’apôtre Mathieu 12 – 25 : « Tout royaume dont les habitants luttent les uns contre les autres finit par être détruit. Aucune ville ou aucune famille dont les habitants ou les membres luttent les uns contre les autres ne pourra se maintenir ».

DIEUDONNE ANTOINE GANGA, ACTEUR DE LA DEMOCRATIE AU CONGO-BRAZZAVILLE.

De la Conférence Nationale Souveraine de 1991 découla un « Acte fondamental » adopté le 4 juin 1991, régissant l’organisation consensuelle de la Transition démocratique, et spécifiant les attributions des institutions politiques, dont celle de la Présidence de la République à travers les articles 35 et 37 qui lui attribuaient les compétences en matière de politique étrangère.

En décembre 1991, après six (6) mois d’exercice du gouvernement de Transition, le fragile consensus politique pour diverses raisons vola en éclats et déboucha sur une crise politico-militaire. L’une des conditions imposées par le Président de la République de la période de Transition, monsieur Dénis SASSOU-NGUESSO, pour un nouveau compromis politique et la relance du processus de démocratisation « consensuelle » fut le limogeage du ministre des Affaires étrangères Jean-Blaise KOLOLO, à qui il reprocha de ne jamais lui rendre compte, ce qui contribua à la dégradation des relations entre la Présidence de la République et la Primature. La reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël par le gouvernement de Transition et par le biais de Jean-Blaise KOLOLO, sans concertation aucune avec la Présidence de la République, fut la goutte d’eau qui fit déborder la calebasse.

Diplomate de carrière et grand serviteur de l’État, les Congolais découvrent Dieudonné Antoine GANGA le 22 janvier 1992, à la suite de sa nomination aux fonctions de Ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Transition du 1er ministre André MILONGO. Loin du prestige de la fonction, sa lourde mission fut de renouer le lien et une relation de travail apaisée entre la Présidence de la République et la Primature, condition « sine qua non » de la réussite de la Transition démocratique et du processus électoral.

Homme de dialogue et au service de l’Etat, Dieudonné -Antoine GANGA mit tout son savoir-faire et sa sagesse au service de la Paix pendant cette période cruciale de l’instauration de la démocratie au Congo-Brazzaville. Sa mission fut un succès incontestable, car, elle contribua à la pacification des relations entre le Président Dénis SASSOU-NGUESSO et le 1er Ministre André MILONGO, dans le strict respect de l’Acte fondamental.

DIEUDONNE-ANTOINE GANGA, ECRIVAIN ET APÔTRE DE LA PAIX

Ma rencontre avec Dieudonné-Antoine GANGA s’est faite à travers sa littérature et ses nombreuses publications sur la Paix, comme l’ouvrage « La paix au Congo-Brazzaville » paru en 2017.

Promoteur et artisan de la conscientisation africaine, j’ai relayé sur le site congo-liberty.org, dont je suis le fondateur, l’essentiel des textes de Dieudonné-Antoine GANGA. A travers ceux-ci, j’ai découvert un homme qui parle de la paix avec force, non pas, par opportunisme, mais par conviction, dans un pays le Congo-Brazzaville où, le vocable de la « paix » a été vidé de toute sa substance, à cause des nombreux conflits armés dont la principale victime est l’innocence.

Les différents ouvrages de Dieudonné-Antoine GANGA sont, une invitation à la tolérance et au dépassement de soi, une arme contre l’obscurantisme et le fanatisme, et surtout, un appel au Dialogue entre frères ennemis congolais et à la réconciliation nationale.

Si certains Prix Nobel de la Paix n’ont pas fait l’unanimité, Dieudonné-Antoine GANGA en tant qu’apôtre de la paix rencontrera des voix discordantes qui lui opposeront la naïveté de la religiosité de son discours sur la Paix, dans un pays le Congo-Brazzaville où, le vocable de la Paix est synonyme de ruse, d’hypocrise, d’opportunisme, de couardise et même d’hostilité…car il se traduit dans la réalité du citoyen congolais à la Paix des cimetières.

A la question de savoir, de qui Dieudonné-Antoine GANGA est-il le nom, je réponds : La Paix !

MINGWA BIANGO

Coordonnateur du Projet « Transition Démocratique au Congo-Brazzaville »

[email protected]

Diffusé le 25 novembre 2020, par www.congo-liberty.org

DIEUDONNÉ ANTOINE GANGA APPELLE A LA DISSOLUTION DE TOUTES LES INSTITUTIONS DE LA RÉPUBLIQUE, AU DIALOGUE SANS EXCLUSIVE, ET A L’OUVERTURE D’UNE TRANSITION POLITIQUE AU CONGO-B

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3 réponses à DIEUDONNÉ ANTOINE GANGA, APÔTRE DE LA PAIX ET ACTEUR DE LA DÉMOCRATIE AU CONGO-BRAZZAVILLE (joyeux anniversaire pour vos 75 ans).

  1. Le panafricaniste dit :

    Merci à @mingua, de nous avoir éclairci sur cet homme d’expérience, fort d’esprit et aux convictions politiques louables; un homme de paix auquel devrait s’inspirer cette classe politique congolaise sans repère d’action mémorable, ni de morale politique.

  2. Samba dia Moupata dit :

    Belle carrière professionnelle , diplomate chevronné qui a fini mission au siège Onusien à New-York . Dieudonné Nganga n’a servi que des pouvoirs démocratique , avec Milongo et Lissouba Pascal comme ambassadeur à ONU . Mais mon reproche aux notables du pool c’est cette docilité envers Sassou Dénis le génocidaire des kongo . Alors que ce chien Mbochi ne mérite que le mépris .

  3. TAATA NDUENGA dit :

    Matoondo taata Mingwa Bianco pour ton texte qui lie, à la fois, la clarté, la simplicité de ton style tout en mettant en valeur, de façon remarquable, la personnalité de l’éminent personnage qui est Monsieur Antoine Dieudonné GANGA. Oui, les bons esprits se rencontrent dit-on ! Ici, mon frère Mingwa Biango décrit, à juste titre, notre ancien Antoine-Dieudonné GANGA. S’il en est ainsi, parce que leurs personnalités se ressemblent et traduisent parfaitement l’adage selon lequel : qui se ressemble, s’assemble !
    Et j’ai toujours pensé que : le hasard est vie et de facto accomplissement d’une promesse dont la cause est naturellement raisonnée. C’est pourquoi, il n’en est pas un véritablement.

    Matoondo !

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