Etienne Mougeotte du Figaro à la rescousse du vieux dictateur du Congo- Brazzaville

Les différentes révolutions et les chutes de dictateurs dans le monde arabe, inquiètent à plus d’un titre les tyrans encore en place en Afrique sub-saharienne. Ceux ci n’ont plus aucun doute sur le fait que les populations ont fait le choix des senteurs de la liberté du doux parfum de jasmin Tunisien à celui de la puanteur des parfums de l’esclavagiste français Guerlain.

Bien que les dictateurs encore en activité dans le continent noir se savent en sursis avec des révoltes populaires inéluctables, ils s’organisent et affinent leur stratégie pour, pensent-ils, arrêter l’irréversibilité de la démocratie.

Convaincus eux-mêmes avoir commis des crimes contre l’humanité et s’être enrichis illicitement au détriment de leur peuple, les dictateurs et leurs clans ne se font pas d’illusions sur les alternatives que leur laisseront la nouvelle classe politique et la jeunesse de leur pays en quête de justice et de liberté, à savoir :

La cour pénale internationale ( CPI ) ou un tribunal populaire.

A défaut de la CPI, au Congo-Brazzaville, les crimes ayant été commis malheureusement à une très grande échelle, les parties civiles seront nombreuses et aucune salle d’audience ne pourra les accueillir. Nous verrons le moment venu, s’il faudra tenir ces procès au Stade Dzabana Jadot à Bakongo et Papa Loboko à Pointe-Noire.

Dans leur stratégie de conservation du pouvoir, les dictateurs savent que les armes de guerre dans lesquelles les investissements ont été colossaux au détriment des budgets de la santé et de l’éducation, ne garantissent plus la perpétuation de régime tyrannique. Non qu’elles ne tuent plus, mais que dans cette nouvelle ère de liberté qui s’ouvre, on ne peut plus massacrer des populations à huis clos, comme l’avait fait Sassou Nguesso à Brazzaville, dans les régions du Pool et du Niboland de1997 au début des années 2000, à moins d’acheter le silence des Grands Manitou de la Presse internationale.

En effet, les dictateurs ont pris en compte les propos de Barack Obama, Président des USA qui ont résonné à leurs oreilles comme un avertissement « Quand le seul moyen pour un dirigeant de rester au pouvoir était de recourir à la violence contre son propre peuple, il avait perdu la légitimité de gouverner et devait faire ce qui doit être fait pour son pays et partir maintenant. »

 

Pas besoin d’avoir un doctorat pour comprendre que l’enjeu communicationnel sera décisif pour la libération des peuples opprimés.

Pour les dictateurs la stratégie est de pouvoir écraser par tous les moyens les aspirations démocratiques des populations sans que cela ne soit relayé dans le monde entier et pour nous combattants de la liberté, la médiatisation de notre cause juste, nous garantira le cordon de sécurité qui est l’opinion publique internationale.

Opposants ou dictateurs, ceux qui gagneront la bataille audio visuelle, à n’en point douter obtiendront la victoire finale.

De la capacité d’une dictature à contrôler l’information audio visuelle, dépendra sa survie.

Les dictateurs concèdent qu’au mercenariat militaire doit s’ajouter celui du mercenariat de l’audio visuel, c’est à dire, acheter le silence des médias internationaux pour que ceux-ci ne relayent pas les massacres potentiels de populations à venir. Avis aux amateurs, les médias internationaux en Afrique francophone se nomment Africa N°1, RFI et France 24 !

Les lobbyistes de la Françafrique et consultants en communication de tout poil parcourent aujourd’hui les pays du continent noir pour convaincre les dictateurs de leur savoir-faire afin que soit mis à leur disposition le pactole financier de la communication qui s’élève à des dizaines de millions d’euros.

Le DEAL que propose les responsables de la presse internationale qui ont succombé aux sirènes de l’argent est simple car ces derniers ne veulent plus défendre au grand jour des dictateurs, la chute de Ben Ali et de Moubarak sont passés par là.

On ne demande plus aux médias en connivence avec les régimes autoritaires de démentir des massacres, mais plutôt de ne pas en parler. Ne pas parler de répression ou de massacre correspond à nier leur existence.

Dans les enquêtes criminelles: ne pas avoir de cadavre équivaut à un non meurtre, donc pas d’enquête, en un mot le crime parfait.

Peu de mercenaires de la presse sont capables d’être à la hauteur de cette tâche et le pouvoir de Brazzaville aurait déniché la perle rare, l’un des meilleurs consultants et patron de presse français Etienne Mougeotte .

Prétextant une invitation aux Oscars de la presse organisés par Sassou Nguesso du 23 au 25 février 2011 à Brazzaville, les deux hommes se sont rencontrés en marge de cette cérémonie.

En effet, les faits d’armes d’ Etienne Mougeotte, son influence dans les arcanes de la presse, sa connivence avec le monde des affaires et ceux de la politique en France ne sont plus à démontrer. Pour la petite histoire, c’est lui qui a été le maître d’œuvre de la thématique de l’insécurité « imaginaire » à TF1 pendant la campagne présidentielle qui a vu l’élection de Nicolas Sarkozy.

On aurait voulu qu’ Etienne Mougeotte interpelle le président autoproclamé du Congo-Brazzaville sur plusieurs faits : la mort du journaliste Bruno Ossebi en 2009, dont Reporters sans frontières a demandé la relance de l’enquête au Président de la France, des explications sur la suspension de journaux nationaux et de la radio des droits de l’homme de Me Massengo Tiassé les mois précédents, du harcèlement que ces derniers subissent encore au quotidien et pour finir, de la censure que subissent les opposants à ce régime despotique.

Mingua mia Biango

Président du Cercle de réflexion pour des idées nouvelles

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